Orion Dust – Legacy

Le 27 mars 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Cécile Kaszowski : Chant
• Anthony Barbier : Guitares
• Fabien Bouron : Guitares
• Marion Andrieux : Claviers
• Sylvain Gherardi : Basse
• Lea Fernandez/Simon Digonnet : Batterie

Guests :

• Amélie Guyot : Flûte traversière
• Sacha Dessandier : Violoncelle
• Antoine Cochaud : Chœurs
• Floriane Cherouse : Chœurs
• Céline Duverne : Chœurs

Style:

Progressive Rock/Metal

Date de sortie:

14 Décembre 2019

Label:

Autoproduction/Dooweet

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 10/10

J’avais choisi de traiter du Legacy de Orion Dust un peu par hasard, en piochant parmi la multitude d’albums que Soil Chronicles reçoit chaque mois et que nous sommes nombreux à essayer de nous répartir au maximum pour les chroniquer. Un peu par hasard parce que je me suis dit que ça sonnait pas mal en écoutant un extrait, ce qui en général motive mon choix d’écouter la version longue durée et ne pas me fier, comme pour la bande annonce d’une comédie française, à ce qui parait intéressant condensé en deux minutes et s’avère finalement très décevant sur la longueur – cette logique n’échappe pas à la règle non plus dans le domaine musical, eu égard au fait que, si on vous parle quotidiennement d’EPs et d’albums, c’est qu’il y a des choses à dire, à décrire, à raconter, à dénoncer… Et tout est souvent question de choix. Hé bien celui-là, je ne le regrette absolument pas : grand bien m’en a pris !

Me voila pour une fois – et c’est assez rare pour le souligner et insister dessus – face à des gens qui ont compris – selon moi – ce qu’était la Musique avec un grand M : une forme de mouvement perpétuel qui se doit d’être varié et ouvert, qui n’est, malgré certains aspects logiques, pas forcément prévisible… une métaphore de la vie, en quelque sorte. C’est d’ailleurs un peu de cette manière que j’ai reçu auditivement cet album : le déroulé d’une vie de son alpha à son oméga, proposé par des musiciens talentueux de surcroit (j’inclus également les guests dans cette remarque, tant leur présence même infime a son importance). Ce processus et cette logique narrative tiennent aussi au fait que l’album suit lui-même ce process, articulé autour de contes et légendes du monde ; ceci explique également les nombreux aspects world music qui s’enchevêtrent dans la complexité – et, paradoxalement, la simplicité – déroulée au fil de l’album quand celui-ci débute par du chant harmonique, bourdon sur lequel se pose une guitare acoustique (omniprésente au cours de l’écoute dans la durée des huit titres, et également en alpha et oméga) toute en finesse et en feeling sur des modes « orientaux » – terme fallacieux et fourre-tout que je déteste mais qui synthétise bien les influences du monde arabe sur les cultures musicales allant de l’Andalousie à L’inde… mais ceci est une autre histoire – jusqu’à l’arrivée de la voix…

A l’instar de la sixième piste, « Prélude », cet album est une sorte de poème musical dans lequel le groupe se permet un peu tout, et rarement la symbiose des termes « rock » et « progressif » n’aura aussi bien porté ce titre. Pour exemple, ledit morceau est en fait la déclamation d’un poème, a cappella, qui apparait comme venu de nulle part (d’autant quand tout le reste de l’album est en anglais, ou en novlangue et que ce texte est en français) mais trouve sa place cohérente au sein de l’opus. Parce qu’isolément, pour chaque piste, on pourrait chercher une cohérence tant c’est aussi variable qu’une femme, pour citer Verdi, et que la femme a une place centrale dans cet opus, au-delà du simple fait d’en contenir trois membres de sa gent dans ce sextette, en la voix personnifiée de Cécile Kaszowski qui joue avec nos nerfs de ses timbres tantôt suave, tantôt enfantin, tantôt langoureux et aguicheur, envoutant ou coquin, tantôt sage et tantôt salace ; une sorte de maman et de putain (pour reprendre l’expression) envoutante dont la langue vient vous chatouiller le conduit auditif qui vous fera frétiller du lobe et causer une insoutenable érection auriculaire – c’est l’oreille qui est tendue pas forcément le petit doigt, en somme. La production des plus soignées n’affirme que davantage cette sensation de plénitude et de sensualité qui enveloppe le rendu final (précision : cet album à été crowdfundé et donc auto-subventionné pour un cout de dépense modique… et pour un tel résultat sonore aussi désarmant de qualité : personnellement, j’applaudis à quatre mains).

Pour éviter de passer des heures et des paragraphes à vous faire le descriptif piste-par-piste et donc vous gâcher la surprise, mais aussi pour situer musicalement l’album et pousser plus loin que la simple étiquette « rock progressif », je vous donnerai à titre d’exemple des points de repère que seraient Steven Wilson/Porcupine Tree, les Pink Floyd et Opeth (dans sa tendance acoustique, j’entends) qui auraient rencontré Lisa Gerrard et The Moon and the Nightspirit. Autant dire que c’est un univers large mais, somme toute, assez complet.

Et rien n’est inutile ici : ordre, beauté, luxe, calme et volupté se côtoient, la clé de voute vocale étant magnifiée par des ambiances et atmosphères changeantes et volatiles au gré d’un continuum qui fait que, tout comme on disait des symphonies de Mozart que le silence qui s’ensuivait était encore du Mozart, je ferais la comparaison avec l’illustre compositeur Classique pour Legacy.

Un magnifique album, irréprochable, réussi, limite parfait, à se procurer d’urgence.

A écouter après une session d’ASMR, cette vaste fumisterie qui partait initialement d’une bonne intention/idée, corrompue par les égos narcissiques en quête de notoriété, comme à chaque fois. (Sérieusement, ça vous fait quelque chose d’entendre une langue frotter contre un micro, vous ? Et ça vous donne davantage envie en ajoutant l’image au son ?)

Tracklist :

1. Norroway Song (3:52)
2. The Stream (5:16)
3. The unrising Sun (9:13)
4. Mirèio (4:21)
5. The Awakening (8:52)
6. Prélude (1:19)
7. CXXVI (8:58)
8. Snegourotchka (7:40)

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