by Metalfreak | Nov 17, 2023 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10.
Cela faisait un bail que les Californiens de Sadus n’avaient pas sorti d’album studio, dix-sept années exactement, « Out For Blood » datant de… 2006 ! Depuis, à part un album live paru en 2015, plus rien si ce n’est la parution de deux singles que l’on retrouve sur « The Shadow Inside » qui constitue leur sixième méfait long format, ce qui est tout, sauf loin d’être énorme, le groupe ayant vu le jour en 1985 !
Les quelques notes calmes de l’intro de « First Blood » contiennent quelque chose de malsain qui présage d’un changement de rythme et de tonalité à venir ! Il faut tout de même attendre quasiment deux minutes avant de rentrer dans le vif du sujet pour qu’un riff thrashisant au possible n’intervienne afin de siffler la fin de la récréation en envoyant la soudure vitesse grand « V » ! Chant basé sur des textes courts saccadés, solo bien énervé et aucun répit qui ne te sera proposé jusqu’au bout des presque sept minutes que le titre contient ! Imagine toi dans une bagnole lancée à tombeaux ouverts, toi avec la tête par la fenêtre et ton pote au volant qui rase un interminable enchevêtrement de mûriers pour que tu puisses sentir chacune des branches te lacérer le visage en guise de bonjour… c’est sensiblement le ressenti qui se dégage de cette entrée en matière !
Un ressenti que tu auras avec bien d’autres titres, comme le terrible « It’S The Sickness », ou « Ride the Knife » qui défonce tout sur son passage même si la fin du titre se joue sur un tempo plus lent.
Les années passent et le temps semble n’avoir aucune emprise sur Darren qui dégage encore une put1 d’énergie dans le chant, ses cordes vocales n’accusant pas le coup, les hurlements sur « Scorched and Burnt » en attestent ! La voix est souvent le maillon faible des groupes qui perdurent, surtout dans un style aussi agressif que Sadus, c’est pourquoi sa performance est à souligner, car elle contribue à faire de cet album un opus qui ne souffre d’aucun à peu près, ni de faiblesse à ce niveau là !
Que dire de la furie développée derrière les fûts par Jon si ce n’est qu’elle est dévastatrice ; ça déboule à cent à l’heure et lorsque tu te dis qu’il est au maximum de ses capacités, il t’impressionne davantage sur le morceau suivant ! Une machine, le type !
Des morceaux comme « Anarchy » me font constater que « The Shadow Inside » est un album moins technique, moins lissé, plus rapide et féroce que ce que le groupe a pu produire précédemment ! Ces longues années restées sans composer les ont fait emmagasiner une rage débordante qui se retranscrit sur cette dernière galette et franchement, qui va s’en plaindre ? Alors oui, « The Devil In Me » ou « Pain » peuvent ponctuellement me faire mentir, mais l’ambiance générale de l’album est quand même plus tournée sur la mailloche que sur le tricotage, la poterie médiévale et le macramé !
« No Peace » alterne rythme ultra rapide et tempo plus lourd et au vu de l’agressivité qu’il recèle, on comprend bien que le climat de paix n’est pas au programme ! Dommage que la production ne mette pas suffisamment la batterie en exergue sur ce morceau en particulier !
« New beginnings » nous rapproche de la fin en nous gratifiant de deux minutes de calme appréciable en guise d’intermède musical avant que « The Shadow Inside » ne vienne conclure l’opus à travers un thrash dont la violence est contrôlée comme pour montrer que Sadus garde la situation bien en main !
Pour ceux qui se demandent si après avoir disparu autant de temps des écrans radars, un groupe peut revenir et continuer à botter des culs comme avant… La réponse est clairement oui pour Sadus, un peu à l’instar de Carcass en son temps !
« The Shadow Inside » n’est peut-être pas l’album thrash de l’année, mais il est solide et tient son rang sans faiblesse ni faux pas !
Tracklist :
1. First Blood 6:53
2. Scorched And Burnt 4:29
3. It’S The Sickness 4:29
4. Ride The Knife 5:27
5. Anarchy 2:47
6. The Devil In Me 6:07
7. Pain 4:15
8. No Peace 5:08
9. New Beginnings 2:06
10. The Shadow Inside 5:22
Site officiel
Deezer
Facebook
Instagram
Soundcloud
Spotify
Youtube
Twitter
Music Amazon
Apple Music
by Metalfreak | Oct 7, 2023 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10
Projet solo de Geoff Waye, Triskelyon, nom inspiré, vous l’aurez deviné, par la symbologie celtique et qui peut se vérifier sur la pochette de l’album, nous vient du Canada. Actif depuis à peine deux ans et ayant déjà sorti un EP éponyme ainsi qu’un long format, « Downfall », en 2022, Geoff, épaulé pour le coup par Raul Marques pour la programmation batterie, sort Artificial Insanity, un deuxième album qui ne contient pas moins de 11 morceaux pour un peu plus de quarante-cinq minutes d’écoute ! Voyons quelle vision du Thrash, Geoff, qui sévit également dans le projet Artach, nous propose !
Comme dirait l’autre, et après une première écoute, « la question est vite répondue » : nerveux, survitaminé et brut de fonderie !
Du reste, dès le premier morceau, on sent clairement que ça va botter des culs et que les phases de répit, s’il y en a, ne seront pas nombreuses ! Ca démarre plein fer, comme si on avait le sentiment de prendre en route un train lancé à pleine vitesse, dont personne ne sait comment il va s’arrêter ! On est tenu en haleine dès le début et on entrevoit une petite once de calme à la fin du troisième titre seulement… Qui ne pèse pas lourd et ne dure pas, car « Is Hope Still Alive ? » redémarre par un riff massif et une ambiance de nouveau de plomb, avant de partir sur un rythme Heavy avec une voix qui colle bien avec !
« Obsolescence », « One Blood » sont servis avec une frénésie dévastatrice que rien ne semble pouvoir arrêter ! Le genre de titres qui doivent te permettre de recharger un parc de voitures électriques en moins de temps qu’il ne faut pour les écouter en entier !
C’est du really good job que l’on constate également sur « Visionnaries » avec un solo qui fait hérisser le poil !
https://youtu.be/ZzU9gpdCOHk
C’est du reste la marque de fabrique jusqu’à la fin de l’album qui se termine par un cover de Platinum Blonde, un groupe pop canadien des années 80 qui surprend au vu de l’orientation musicale de cet opus !
Le travail de production est efficace, permettant de sublimer chaque titre, tout en homogénéisant l’ensemble de façon parfaite !
Avec Artificial Insanity, Triskelyon, nous livre un sans faute tout au long des onze titres qui composent cet opus ! Lourd et puissant, inspiré et accrocheur, c’est du Thrash sans concession parfaitement maitrisé, fruit de la créativité de Geoff qui montre ainsi tout le potentiel qui est le sien ! Well done, guy, et merci pour cette claque !
Tracklist :
01. Tektyranny 04:15
02. At War With Demons 03:39
03. Bringers of Chaos 05:16
04. Is Hope Still Alive ? 04:20
05. Obsolescence 03:16
06. One Blood 05:12
07. Visionaries 04:29
08. Beyond The Past 04:59
09. Celtic Creatures 03:09
10. Why Burns ? 03:48
11. It Doesn’t Really Matter (Platinum Blonde Cover) 04:03
Bandcamp
Facebook
Spotify
Youtube
Music Amazon
Apple Music
by Metalfreak | Oct 6, 2023 | Chroniques
Note du Soil Chroniqueur (Fast Freddy) : 7/10
Si on m’avait dit un jour que je chroniquerais du thrash Pakistanais, j’y aurais à peu près cru autant que si on m’avait dit que j’assisterai à un festival de bourrée guatémaltèque ou de gaudriole aztèque ! Le thrash metal n’est probablement pas la première chose à laquelle on pense lorsque l’on entend parler du Pakistan ! La chaine Himalayenne ou les troubles avec le voisin indien devancent à coup sûr la musique metal ! Toutefois, laissons de côté la géographie et la géopolitique pour nous intéresser à Tabahi qui signifie destruction en langage ourdou et qui, depuis quinze années maintenant, rien que ça, berce Karachi mais pas que, avec autre chose que de la musique Soufie ! Un premier album en 2014 « Tabahi », puis plus grand-chose avant des singles apparus l’année dernière et qui constitue l’ossature de leur deuxième opus nommé « Thrash for Justice » !
Riff façon tremblement de terre pour débuter « Breaking News » avant que la machine ne se lance sur un thrash emballant et bien emballé, certes basique mais qui t’accroche au passage, car il est temps de « Run for your Life » qui se poursuit sur un tempo plus rapide, tout comme « Politricks » qui n’offre un repos minimum qu’à la faveur de refrains plus lents !
La voix de Danyal semble racler sa gorge au plus profond pour chauffer ses cordes vocales jusqu’à les rendre incandescentes ! Côté guitare, non seulement, Faiq enchaine des riffs acérés, mais il se laisse aller à quelques brefs soli qui ne diminuent pas l’intensité de l’énergie que l’on constate sur chaque titre.
Les morceaux sont courts dans l’ensemble, oscillant entre deux et trois minutes, ce qui renforce l’impression d’énergie à travers l’agressivité que les deux comparses déploient tout au long de l’album. Honnêtement, sans savoir que Tabahi nous vient de la vallée de l’Indus, on pourrait allègrement croire en écoutant des morceaux comme « Fatal Torture », « Kingpin » « Outcast » ou encore le très bon « Obsidian » que le groupe opère du côté de la Scandinavie ou de l’Europe de l’est, tant le thrash qu’ils proposent n’a pas grand-chose à envier aux formations européennes ou même d’outre-Atlantique !
Alors, certes, il y a presque un côté Bollywood dans la réalisation de leurs clips, l’Inde étant à portée de fusil si je puis dire, mais le feeling est bien là !
A noter l’influence de la musique traditionnelle afghano-pakistanaise sur le titre « Lal Shahbaz Qalandar » qui, pour le coup, se démarque clairement du reste de l’album. Le morceau évoque Syed Muhammad Usman Marwandi, le poète et philosophe du XIIe siècle plus connu sous le nom de Lal Shahbaz Qalandar qui a vu un sanctuaire à sa gloire érigé au XIVème siècle avant qu’en 2017, ce lieu ne connaisse la tragédie d’un attentat suicide commis par des fanatiques religieux, voilà pour l’histoire !
L’artwork de la pochette est raccord avec le titre de l’album, avec les colonnes de ce qui pourrait être un palais de justice en flammes, celle-ci étant rendu par le thrasher tenant la balance sensée équilibrée le jugement rendu ! Côté production, il y a encore des progrès à réaliser pour sublimer pleinement les instruments et donner un aspect plus pro à l’ensemble !
Huit ans après sa première galette, Tabahi revient avec son deuxième opus bourré d’énergie et de fraicheur pour nous prouver que le thrash déplace les montagnes, y compris celles de l’indou kouch, et abat les frontières, même celles les plus inattendues !
Metal all over the world !
Tracklist :
01. Breaking News 03:41
02. Run for Your Life 02:17
03. Politricks 02:54
04. Survive or Die 03:14
05. Kingpin 02:57
06. Fatal Torture 02:08
07. Outcast 03:15
08. Lal Shahbaz Qalandar 02:29
09. Obsidian 01:48
10. F.U.N. (Fucked Up Nation) 02:51
Bandcamp
Facebook
Deezer
Instagram
Soundcloud
Spotify
Youtube
Music Amazon
Apple Music
by Metalfreak | Oct 6, 2023 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10
Si je vous dis qu’ils ne sont pas contents, me croyez-vous ?
Si je précise qu’ils le font savoir, me suivez-vous ?
C’est que les quatre Suédois d’Eradikated ne font pas dans la dentelle, avec leur thrash metal bien old school tout-comme-il-faut, auquel il n’ont pas hésité à rajouter des relents keupons et une bonne dose de hardcore.
C’est que l’an prochain, le quatuor va fêter ses dix ans de carrière, les sept premières étant sous le nom de The Generations Army avec un album, “Still Screaming” (2017) à la clé.
Un changement de nom plus tard, puis un EP éponyme, tout ça en 2021, les voilà qui continuent de nous abreuver d’une musique résolument agressive digne des plus vindicatifs groupes de crossover / thrash metal.
Et ce n’est pas avec ce “Descendants” qu’ils vont calmer le propos.
Ben non, j’t’en foutrais, tiens ! Manquerait plus qu’ils deviennent sages.
Et là, pendant onze titres relativement courts – comprendre : majoritairement entre deux et trois minutes, avec malgré tout trois compositions autour de cinq –, on se mange des cavalcades de riffs saccadés parfois ultra rapides, avec un chant qui fait parfois penser au père Araya.
Même dans les riffs et l’ambiance, on a régulièrement des sensations très Slayeriennes (tiens, écoute-moi le plus heavy “Dead Heaven” et tu me diras ce que tu en penses).
On ne va pas tourner autour du pot : Eradikated, depuis le Sud de sa Suède natale, nous envoie un bon compromis entre Slayer (on l’aura compris !), D.R.I. et toute cette tripotée de groupes de la Bay Area de l’époque, avec un petit soupçon de modernité histoire d’actualiser l’ensemble..
Inutile de chercher midi à quatorze heures : le quatuor joue l’efficacité et surtout, on sent une certaine cohérence d’un titre à l’autre. Chacun d’entre eux semble être le singleton d’un tout indissociable qui nous fait passer 42 minutes à vitesse grand V tant l’ensemble se veut passionnant de bout en bout.
Le guitariste / chanteur Elvin Landaeus Csizmadia nous en explique le contexte : “’Descendants’ parle d’un futur proche apocalyptique où les catastrophes climatiques ravagent l’humanité et où la cupidité a a laissé chacun se débrouiller seul. Les paroles racontent une histoire de douleur et de souffrance, ainsi que de différentes forces qui tentent de faire naître un nouveau monde. Il s’agit essentiellement d’un avenir que j’espère que nous pourrons éviter”.
Puisse-t-il avoir raison !
En attendant, préparez-vous à la baston, parce qu’Eradikated ne laissera rien passer ! Des musiciens pareils, avec autant de rage, de fougue et d’urgence, ont forcément toujours raison…
Tracklist :
1. Unleash (3:15)
2. Flood (2:39)
3. Drought (3:23)
4. Descendants (3:28)
5. Dead Heaven (4:45)
6. Hazardous (3:59)
7. Faced (3:23)
8. Flames (3:17)<
9. Reckoning (4:53)
10. Bloodlike Red (5:43)
11. Coffin (3:33)
Bandcamp
Facebook
Site officiel
Spotify
Youtube
by Metalfreak | Oct 5, 2023 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10
Il aura fallu trois ans au quatuor Exorcizphobia pour enfin nous amener un nouveau full length qui succède à l’excellent “Digitotality”. Bon, d’un autre côté, on ne peut pas dire que les Tchèques sont restés sans provisions : on a bien eu droit à un EP en 2021 (“Friend of lunacy” avec notamment une reprise de… Malignant Tumour, puis un split avec les thrashers Costa-Riciens d’Heresy (rien à voir avec les Anglais punk / hardcore du même nom !) en 2022 et qui reprend quatre titres de l’EP précité, sans oublier un live (“Live at 007”) la même année.
Autant dire que ça ne chôme pas, du côté de Trutnov.
“Spiritual exodus” propose huit nouveaux titres qui jouent la continuité de ce qu’Exorcizphobia a proposé sur le précédent album, à savoir un thrash metal principalement rapide, au chant toujours proche de Mike Muir, et qui allie tant l’agressivité du thrash metal façon Anthrax voire Sacred Reich avec quelques relents heavy notamment pour le côté mélodique, avec encore une fois ce côté très Suicidal Tendencies de son époque la plus metal (comprendre : celle qui inclue “Lights… Camera… Revolution” et “The art of rebellion”).
Clairement, un titre comme “Down the rabbit hole” aurait eu sa place sur “Spreading the disease” avec ses riffs rapides et fluides et son refrain quasi-Belladonnesque et, quelque part, ce “Spiritual exodus” pourrait ravir les thrashers qui en ont marre d’attendre un successeur à “For all Kings” (2016) ou qui n’ont pas été plus convaincus que ça par la relecture d’anciens titres de Mike Muir sur “Still Cyco Punk After All These Years” (2018).
Et c’est que le quatuor des pays de l’Est nous propose un putain d’album de thrash metal qui devrait marquer plus d’un fan du genre : déjà “Digitotality” était une pure tuerie dans le genre, celui-là est juste… meilleur, ça donne une idée de la qualité d’un tel groupe.
Fut-il Américain ou Allemand, aurait-il eu un meilleur succès ? Pas de raccourcis ni de conclusions hâtives mais une chose est sûre : c’est le genre de groupe et d’album auxquels on se doit de laisser sa chance.
Car on sent qu’il y a encore une sacrée marge de progression en eux !
Vivement la suite.
Tracklist :
1. Initiation (4:41)
2. Violence and War (4:47)
3. Reflections (3:16)
4. Down The Rabbit Hole (4:25)
5. Those Who Oppose (4:04)
6. Ring-Pass-Not (3:33)
7. Through a Glass Darkly (6:16)
8. Tiwanaku (Instrumental) (7:12)
Bandcamp Bandzone Facebook Myspace Spotify Youtube
Chronique “Digitotality” : Soilchronique