by Metalfreak | Mar 23, 2025 | Live Reports
Report : Seb 747
Photos : Steve*74

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Après un bon mois de jachère niveau concerts, me voilà reparti sur la route pour mon premier festival de l’année 2025. Ce soir, je me rends à Bonneville pour le WinteRock Fest. Ce festival se tient chaque année à l’Agora, une salle qui fait aussi restauration (ah, je vois déjà le rédac’ chef qui commence à se lécher les babines !), et en plus, c’est fait maison.
C’est en famille que je vais sur Bonneville, accompagné de mon copain de toujours Steve*74 qui, comme souvent, va faire les photos. Cette année, comme chaque année d’ailleurs, le WinterRock se déroule sur deux jours, mais pour moi, ce ne sera que le deuxième jour. Non pas que la programmation de la veille soit mauvaise mais ce soir, c’est un peu plus dans notre style de prédilection. Ce ne sont pas moins de quatre groupes qui vont se succéder et pas des moindres. En premier lieu, il y a Until Therapy puis Star Rider, Nightmare et pour finir Smash It Combo. De quoi remplir les esgourdes de bon son.
C’est donc dans une voiture bien remplie que nous nous rendons à Bonneville sous un soleil radieux. Une fois arrivés sur place, le temps s’est un peu couvert mais ce n’est pas ce qui nous empêche de trouver de la place facilement pour nous garer à deux pas de l’entrée. Arrivés un peu en avance, nous faisons le pied de grue devant l’entrée et nous nous pelons un peu pas mal les miches quand même. Heureusement, nous n’allons pas attendre trop longtemps.
Après avoir montré patte blanche, nous avons droit au joli petit bracelet souvenir et nous montons dans l’antichambre de la salle. En attendant l’ouverture, un DJ nous fait patienter avec du bon son. Un peu fort, mais c’est sympa quand même. Il nous fait passer le temps avec des titres de Clutch et de The Hu et d’autres un peu plus bourrins. Après s’être détendus sur les fauteuils en cuir, c’est le moment de rentrer dans la salle. Nous prenons vite fait nos marques afin de nous préparer à la déferlante qui nous attend.

19h30 pétantes, il est temps de faire parler la foudre avec Until Therapy, le premier groupe à fouler les planches ce soir. Le groupe vient d’Annecy et fait dans le Nu/Metalcore avec des influences à chercher du côté de Tool, Parkway Drive et Korn. Une chose est sûre, le groupe déménage et débouche, s’il en est, les bouchons d’oreilles. En parlant bouchons, je suis bien content de ne pas les avoir oubliés ce soir. C’est que je n’ai plus vingt ans non plus et que mes feuilles de choux sont fragiles.
A peine le premier titre entamé que le chanteur Alek descend dans le public. Il demande au public de se rapprocher et celui-ci s’exécute volontiers. Dans l’ensemble, c’est assez violent mais il y a beaucoup de chant clair. J’avoue que j’apprécie bien les chansons, surtout que sur scène, ils sont tous à fond et qu’ils sont hyper-actifs. Ils déclenchent même le premier Wall of Death de la soirée. « Un wall de l’amour, pas de violence », nous dit Alek.

En revanche, pour les lumières, ce n’est pas le top mais ça s’améliore au fur et à mesure du set.
Scéniquement parlant, ça bouge tellement qu’on ne peut rester de marbre. Personnellement, j’aime l’énergie que dégage le groupe, ainsi que son chanteur qui saute de partout. D’ailleurs, il descend régulièrement de scène pour aller dans le public. Notamment pour aller dans un circle pit. Complètement dingue ! Je continue d’apprécier la prestation des Annéciens et, même si ce n’est pas forcément ce que j’écoute tous les jours, c’est fort sympathique. A mon avis, c’est grâce à leur énergie et à leur sens de la mélodie infusée dans leurs morceaux les plus violents.
Pendant les traditionnels remerciements, Alek demande au public de continuer à soutenir les groupes en allant aux concerts et en achetant leur merch’, précisant que le prix d’un CD, c’est l’équivalent de 20.000 streams. A l’aire du numérique, ça laisse à réfléchir.
Après un second Wall of Death composé uniquement de filles, pour montrer que dans le Metal il n’y a pas que les garçons qui sont des guerriers et que les filles sont aussi capables de slammer comme des folles, Alek finit son concert juché sur un caisson de basse qui roule en plein milieu du public.
Original et très impressionnant d’énergie, le groupe a mis le feu à l’Agora.

Afin de nous remettre de cette déflagration sonore, enfin surtout mon copain Steve, nous retournons sur les canapés dans l’antichambre. Pas trop longtemps non plus car les grenoblois de Star Rider ne vont pas tarder.
20h45, une intro démarre pendant que tous les membres s’installent. Dès que Killer Kim le chanteur entame « Outta Time », je découvre un groupe déjà aux taquets qui n’a pas peur des clichés. Effectivement, le groupe est habillé comme un groupe des années 80. Et musicalement, c’est exactement le cas. D’un coup, je retrouve mes vingt ans, c’est incroyable ! Comme leurs confrères d’Animalize, ils ont décidé de rendre un hommage aux années bénies.
« Bonsoir, nous sommes Star Rider », nous annonce le chanteur avant de continuer sur « Gimme Speed », un titre qui, comme vous vous en doutez, est très rapide. Le groupe enchaîne les titres de leur tout nouvel album. « Deal Breaker », « Résistance » ou encore « Angle Mort », voire ceux du premier EP « Burning Star », « Out the Cave » avec des petits speeches écrits sur la setlist pour les présenter.

Côté lumières, un gros changement est intervenu puisque celles-ci sont plus claires. C’est nettement mieux.
Nous sommes toujours à donf’ sur les Eighties et j’apprécie le set, d’autant plus que je suis fan des T-shirts que portent les gratteurs de manches et le frappeur de fûts : un Rush pour Chainsaw Charlie, un Loudness pour Läther Deth, l’autre six cordistes, un Enforcer pour Alex Renegade, le bassiste. Et quand j’aperçois celui de Lizzy Kicks, derrière ses fûts, je suis jaloux car c’est un « Kill ‘em all » de qui vous savez (Metallica pour les ignares). Note à moi-même, penser à aller le lui piquer dans les loges.
Le public répond au groupe et devient complètement fou. Les slams et autres joyeusetés sont de mise mais toujours en mode safe, même si deux keupons bien éméchés brassent un peu.
Le temps passe et c’est déjà le dernier morceau. J’en aurais bien pris un peu plus, mais il y a deux autres groupes à venir. Belle prestation en tout cas, qui m’a rappelé ma jeunesse.
Avant le changement de plateau, on nous annonce que la chanson surprise ne va pas tarder à commencer. Et c’est une partie du staff qui se met à reprendre la fameuse chanson de Hugues Aufray « Santiano » en version métal évidemment, et avec des paroles changées en hommage à toute l’organisation. Un moment bien fun, qu’une bonne partie du public n’a pas suivi, trop accaparé à partir se rafraîchir. Ce qui n’était pas en soi une mauvaise idée.

22h00, Nightmare se prépare. Les guitaristes règlent leurs instruments, le kit de batterie est complètement changé. On enlève les toms, on en remet d’autres. Les cymbales et les micros sont remis en place. Les panneaux latéraux à l’image du dernier album sont installés. La scène de Nightmare est prête.
Un quart d’heure plus tard, les lumières s’éteignent et une intro retentit. Il est l’heure pour le groupe de fouler les planches. Dès le premier titre, « The Blossom of my Hate » le groupe envoie du gros et Barbara Mogore du growl. D’entrée de set, Nightmare annonce la couleur : ça va être fort et puissant. C’est qu’il faut montrer les muscles pour être au niveau d’intensité des groupes précédents ! Je suis un peu surpris par la puissance déployée.
Les lumières sont de nouveau faibles et je plains mes copains photographes. Le son est vraiment étrange. On entend à peine la chanteuse en voix claire. C’est dommage parce que, lorsque je les avais vus en première partie de Rhapsody Of Fire, j’avais bien aimé le compromis entre growls et chant clair. Ce soir, je suis plus dubitatif. S’ensuit un second morceau, « Divine Nemesis », un peu moins agressif et un peu plus calme. Au fur et à mesure, le ton s’adoucit pour enfin laisser entendre le joli son de chant clair que possède Barbara. Et là, je comprends mieux ce qui m’avait séduit.

Cependant, ce soir je trouve la prestation un tantinet moins fascinante. Non pas que ce soit mauvais, détrompez-vous, mais je pense avoir été plus attiré par les deux premiers groupes. Après, ce n’est que mon impression qui n’est pas celle d’une grosse partie du public, à fond derrière le groupe. Le problème de ce soir, selon mon copain Steve, vient de la configuration de la salle. Elle a un plafond haut et comme Nightmare joue fort sur scène, le son, malheureusement, ne suit pas. Les interventions de Barbara sont quasiment inaudibles.
Même si le son s’améliore le long du set, et qu’on commence à mieux entendre sa voix claire, pour les growls il n’y a pas de soucis. Quant à moi, je préfère me retirer parce que le public devient un peu trop violent à mon goût. Ce qui n’est que le début, mais je ne le saurais que plus tard. Je préfère apprécier de loin, c’est plus sûr.
En attendant le dernier groupe, nous tapons la discute toujours dans l’antichambre de l’Agora. Puis des copains nous indiquent qu’il existe un photomaton totalement gratuit afin de garder un souvenir de la soirée. Nous en profitons, avec mon copain Steve pour aller nous faire tirer le portrait.

Allez, il est l’heure d’aller assister à la prestation de Smash It Combo. Le groupe fait dans le Rapcore Metal à deux chanteurs en mélangeant les styles, allant du Hardcore, en passant par le Death Metal et le Deathcore, le tout en français. Le groupe frappe fort en dénonçant les travers du 21e siècle : surconsommation d’images, jeux vidéo et culture geek. Tout un programme. D’ailleurs, sur leur stand de merch’, il y a même une petite console de jeux vintage avec laquelle on peut jouer.
Après un premier titre tonitruant (ils se sont donnés le mot avec Nightmare ?), l’un des deux chanteurs remercie ceux qui sont restés pour assister à leur prestation. Des écrans ou sont diffusées des images, assez psychédéliques et parfois effrayantes d’ailleurs, sont disposées un peu partout derrière la scène. D’où, sûrement, le manque de lumières. Je plains, encore une fois, les photographes, d’autant plus que dans le public, c’est la guerre.
D’ailleurs, mon copain Steve a totalement disparu. Il faut dire que ce genre de musique n’est absolument pas sa came.

Même si le style, très étrange, est un peu éloigné de ce que couvre W.T.R. habituellement et que je suis loin de ma zone de confort, j’apprécie la prestation et l’énergie phénoménale du groupe.
En ce qui concerne les paroles, les quinquas dont je fais partie, et, à mon avis, certains quadras sont un peu paumés par les références du groupe mais ma fille, elle, comprend tout. Un des chanteurs vient à deux centimètres de mon visage pour déclamer ses paroles. Mais qu’est-ce que j’ai fait, moi ? J’ai rien demandé, je suis gentil ! Enfin bref, un sacré moment. Dans le public, c’est de plus en plus chaud et les gros bras de l’association sont là pour veiller au grain et éviter tout débordement.
Après avoir tout démonté et fini leur set avec un circle pit autour des deux cordistes descendu dans la fosse, le groupe prend congé de son public bien éreinté.

Petit bilan de la soirée : Until Therapy était intéressant et original. Star Rider m’a ramené trente ans en arrière et a fait une belle présentation. Heureusement qu’ils étaient là pour apporter un peu de fraîcheur ! Nightmare n’a malheureusement pas été aidé par le son, dommage. Quant à Smash It Combo, il y avait un peu trop de voix Death et Scream qui m’ont arraché les oreilles, mais j’ai apprécié l’énergie déployée.
Il est temps pour nous de quitter le WinteRock fest avec notre petite photo souvenir sous le bras et de rentrer à la maison en écoutant, non pas Smash It Combo, mais bien le nouveau Star Rider.
by Metalfreak | Nov 6, 2024 | Live Reports
Photos + report : Steve*74

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S’il y a bien un concert que je ne veux absolument pas rater en cette presque fin d’année, c’est bien celui de ce soir. Nightmare fête en grandes pompes les quarante ans de son premier album.
Je connais bien la route et logiquement le trajet doit bien se passer mais une panne de commodo va entrainer un voyage plus rock ‘n’ roll que prévu avec la perte des clignotants durant tout le périple. Et puis, malgré un maire écologiste, la mobilité douce n’est pas encore faite pour tous car tous les principaux axes de la ville sont en rouge et c’est la galère pour arriver à la salle.
Bon, j’arrive quand même dans les délais et en attendant la venue du premier groupe, je peux déjà rencontrer pleins de connaissances récentes ou pas… Je pense que ce soir je vais rajeunir. Au moins dans ma tête et mes souvenirs.
Nightmare a invité Avaland pour ouvrir la soirée. C’est un groupe que je ne connais que de nom malgré une certaine renommée dans la région, et que je vais donc découvrir. Pour ceux qui ne les connaissent pas, ils œuvrent dans le style Metal Opéra, mélangeant allégrement du Power Metal avec du Metal Symphonique. Un genre peu répandu en France.

Comme avec les illustres maîtres du genre, comme par exemple Avantasia, la particularité majeure est le nombre de chanteurs présents sur scène. Autour d’Adrien G. Gzagg et de Jeff Kanji, Sophie Yanelli, Cara d’Eltharia et Madie de Faith In Agony (mais aussi ex-Nightmare) jouent les choristes de luxe ce soir. D’ailleurs rapidement, à tour de rôle, ils prennent les rênes et le pouvoir en chantant comme lead vocal, ce qui donne un large spectre musical aux morceaux. Tout y passe : que ce soit en solo, en duo ou en chœur, les parties vocales ne lassent pas l’auditeur.

Dès le premier titre « Theater of Sorcery », le ton est donné : nous sommes bien dans le Metal Opéra avec en plus un côté médiéval pour les costumes.
Les chanteurs sont entourés de Camille Souffron à la basse, Léo Mouchounay à la batterie et de Lucas Martinez à la guitare. Les titres des deux albums sortis à ce jour sont brillamment interprétés. Lucas maîtrise parfaitement son instrument avec des plans que ne renierait pas Yngwie Malmsteen dont il s’est manifestement inspiré. Il y a pire comme référence !!

« Crimson Tyranny » clôture un show plein d’énergie et haut en couleurs si l’on aime bien entendu ce style de Metal. Le rideau noir en façade est fermé, fin du premier acte.

Le temps pour la technique d’installer le matériel pour le Nightmare originel ou presque. Le temps aussi de rencontrer les nouveaux arrivants et d’aller aux stands merchandising des groupes et de saluer par exemple Raskal qui vend les dernières sorties de son label Steel Shark Records.
Enfin, le moment tant attendu par une très grande partie de la salle arrive. Le rideau s’ouvre et les musiciens du soir arrivent dans la clameur des spectateurs. Ce concert est exceptionnel et historique. Il y a 40 ans sortait sur le label Anglais Ebony Records le premier album du groupe « Waiting for the Twilight ». L’occasion de faire la fête était trop belle pour nos amis Grenoblois. Ce concert clôture de manière éclatante une brouille qui a fait couler beaucoup d’encre entre Yves Campion et les frères Amore. Vive le calumet de la paix !

Pour ce premier 33T, Yves Campion à la basse, Jean Strippoli et Nicolas De Dominicis aux guitares sont présents ce soir. A l’époque, Jo Amore était encore à la batterie, siège qu’il quittera par la suite pour prendre le micro. Il sera remplacé aux fûts par son frère David. Eux-aussi sont là et pour compléter le casting Stef Rabilloud occupe le poste du troisième guitariste.

« The Legend » et « Trust a Crowd » sont les deux premiers titres interprétés. Retour en arrière pour moi qui ai bien connu le groupe un peu après la sortie du disque. A l’époque, on ne parlait pas encore de Metal mais de Hard Rock et de heavy Metal. Ceux qui ne connaissent que le Nightmare actuel peuvent être surpris, étonnés ou désarçonnés par ces morceaux totalement différents de ceux joués actuellement.
Moi qui suis venu pour réentendre ces vieux classiques du groupe, je ne suis pas déçu. Les musiciens sont manifestement contents, heureux d’être là et nous le montrent. La communion avec le public est communicative, tout le monde a le sourire, la banane.

Jo nous dit plusieurs fois sa satisfaction d’être ici ce soir. Entre deux morceaux, il rend hommage au fidèle Jeep Moncorger, son agent ainsi qu’à Attila et au regretté Jean-Yves, les deux roadies historiques du groupe. Subtilité du jour, après « Lord of the Sky », Jo Amore rend un hommage à Jean-Marie Boix, le chanteur du second album. Un chanteur malheureusement disparu, mais qui l’a fortement influencé quand il a décidé de chanter à son tour.

On quitte alors le répertoire du premier disque pour le second album. C’est avec un « Power of the Universe » que continue le concert. Un morceau mélodique à souhait que Jo, avec sa voix si caractéristique, restitue fidèlement. Bravo à lui !
Autre époque avec « Cosmovision », un album plus récent puisque sorti en 2001. Stef Rabilloud s’occupe alors des claviers et c’est surtout le dernier disque avec nos deux compères guitaristes. Le son est déjà nettement plus Metal que sur les opus précédents.

Sur les derniers accords et après avoir salué le public, nos amis quittent les planches de l’Ilyade pour laisser la place à Matt Asselberghs et à Franck Milleliri, les guitaristes actuels, pour deux titres de l’album « The Burden of God » sorti, lui, en 2012.

Finalement, cet anniversaire est surtout un moment de communion entre vieux amis pour un court récapitulatif d’une longue carrière discographique, ce qui est assez rare dans le paysage musical Français !!
Ce nouvel entracte est le bienvenu, je me remets lentement de mes émotions. Il me permet aussi de dire bonjour à Gil, l’ancien guitariste de Presence. C’est vraiment une soirée placée sous le signe des souvenirs et d’un brin de nostalgie…
Un peu après 22h, le rideau s’ouvre à nouveau pour le Nightmare actuel. Autour d’Yves, Matt et Franck, toujours présents, Niels Quiais à la batterie et Barbara Mogore au chant complètent la formation.

Après l’intro, le ton est tout de suite donné avec le puissant « The Blossom of my Hate », extrait de la dernière galette du groupe. Pas de temps mort, ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Il faut y aller à fond pour faire aussi bien que le vieux Nightmare qui a mis la barre très haut.

Ils enchaînent rapidement avec « Divine Nemesis ». L’avantage, c’est que tout le monde ou presque a déjà entendu ces titres car plus actuels ou vus sur scène. N’oublions pas qu’ils jouent à la maison devant un public acquis à leur cause.
Musicalement, le Hard Heavy du début a fait la place à du Heavy Thrash qui cartonne. Certains passages chantés le sont en growl. Amis de la poésie, passez votre chemin. Barbara en rajoute une couche en invitant le public à participer à un wall of death. Inutile de préciser que cela ne calme pas la ferveur de certains. Pour les photographes, c’est tous aux abris pour sauvegarder les appareils et éviter les chocs !

Les morceaux défilent à la vitesse d’un mistral force 5 et déjà pointe la fin de la set-list avec « Nexus Inferis », extrait lui-aussi de l’album « Encrypted » sorti récemment.
C’est la fin ? Non, les revoilà. Pour le dernier morceau, « Eternal Winter », les anciens membres du groupe, les roadies et quelques amis viennent faire les chœurs. Comme pour un feu d’artifice, c’est le bouquet final. Toute la troupe présente est réunie ensemble ce soir à l’Ilyade. Grand moment.

Après un dernier au revoir aux amis, il est temps de rentrer et de galérer sur l’autoroute sans clignotants. J’ai passé une excellente soirée et même si tous les musiciens ayant participés à l’aventure Nightmare n’étaient pas présents, cela m’a fait plaisir de revoir les pionniers de la formation. A bientôt j’espère, les gars !!
by Metalfreak | Sep 29, 2024 | Live Reports
Photos + report : Alain The Red

Vendredi 14 septembre
Départ pour le Bridge to Hell à Crest. Ce coup-ci je ferai la route en solo.
Après 3h30 de route, j’arrive sur le site, un peu en avance par rapport à l’heure d’ouverture du festival. Après avoir récupéré mon pass, je découvre la salle avec sa décoration : éclairages tamisés sur un ton rouge comme l’Enfer et un pentagramme suspendu au plafond de la salle. Le festival porte bien son nom.
Les derniers préparatifs sont en cours durant les balances des Tambours du Bronx.

20h, le premier groupe entre sur scène, c’est Dukkha. Les Lyonnais donnent le ton à la soirée, du gros métal qui te fait bouger. Leur set sera tiré de leur dernier album « Remanence » excepté « Hiroshima » extrait de « Legacy », leur premer album auto produit.

On change de style, c’est aux marseillais d’ACOD de venir nous présenter un nouveau rituel à Crest. Ils ont bien mis en valeur de leur avant dernier album « Fouth Reign Over Opacities and Beyond » sorti en 2022.
« The son of a God » sera l’unique morceau de « Versets Noirs ». Les fumigènes seront de la partie et donneront une ambiance dantesque à leur set.

C’est au tour des Tambours du Bronx d’envahir la scène. Ravi de pouvoir les revoir sans la pluie cette fois-ci (Furios Fest…). Cette version se fera seulement avec Stef Buriez mais avec deux cogneurs de plus. Plus d’une heure de martellement des fûts et de rythmiques déchaînés. Leur dernier opus « Evilution » est dans la continuité mais avec davantage de rythmiques en acier trempé et des refrains mémorables par rapport au précédent album.

Bref du lourd. Le groupe a joué plusieurs morceaux supplémentaires par rapport au set joué au Furios Fest, deux semaines plus tôt. Continuez comme ça.

C’est le dernier groupe de la soirée et pas des moindres, Horskh. Pour moi c’est une découverte, leur univers « metal industriel » est à la fois visuel et sonore. Le public est à fond. Après avoir vu quelques clips avant le festival pour voir de quoi il retournait, c’est une surprise en live, ça envoie du gros son et l’énergie que dégage Horskh m’a bluffé. A voir en live plutôt que sur écran, cela n’engage que moi.

Une excellente première journée pour ce festival ; superbe programmation et ambiance conviviale et chaleureuse.
La tombola en hommage à Zazou a fait un gros carton.
Les bénéfices de cette tombola solidaire serviront à améliorer le quotidien des enfants hospitalisés et atteints de leucémie.
Tous les partenaires du festival ainsi que les groupes à l’affiche ont fait des dons. Bien qu’absents de l’affiche, Benighted a participé à la tombola ainsi que deux membres d’Akiavel qui ont fait la surprise de venir en personne et d’apporter des cadeaux.

Samedi 15 septembre

La journée sera un peu plus longue : le tremplin du Bridge aura lieu au skate-park à côté du gymnase. C’est le début des hostilités à 15 h avec Collapsus Rock’n Rage, groupe Grenoblois né en 2001. Un power trio qui a de l’énergie à revendre, avec leur rock metal enragé.
Changement de plateau, c’est Arthrosis qui enchaîne, groupe marseillais formé en 2013.

On passe sur un style thrash/death metal bien en place malgré le line up récent du groupe (Merci Cyril Planard pour les infos).
Un bon nombre de personnes a participé au tremplin. Certes les têtes d’affiche du festival étaient attrayantes, le public a joué le jeu et donné sa chance à un groupe underground.

On finira ce tremplin avec Nodeal, groupe punk rock dans son attitude et son énergie. Au moment où j’écris ces lignes, ce sont eux qui ont remporté le tremplin et que l’on pourra voir lors de la prochaine édition du Bridge To Hell. Bravo !

Ouverture des portes à 18h45, juste le temps de manger un bout avant le début de ce deuxième jour.

C’est Anemia qui commence cette soirée. Le ton est donné avec leur deathcore à deux chanteurs, la soirée commence fort avec des Slam et des circle-pit dans le public. Les gagnants du tremplin de l’année dernière ont prouvé leur maturité.

C’est Eight Sins, groupe de Grenoble, qui prend possession de la scène. Nouveau back drop pour la décoration sur scène. Ça devient tout de suite de la folie dans le public, les circles pits s’enchainent et Lox (Loïc Loxiput, le chanteur) fait en sorte de mettre de l’huile sur le feu pour que le public s’embrase, une véritable tornade sur scène. Eight Sins nous fera un show comme ils savent le faire, avec un gros boxon sur scène et dans le public qui est invité à monter sur les planches. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce groupe est vivant sur scène.

Une pause du côté du DJ Aws (Etienne Bianchi) à l’extérieur de la salle. C’est un coin aménagé pour les fumeurs et pour les stands de nourritures, le tout sur une musique douce (lol) concoctée par Etienne derrière ses consoles.

Retour à nos moutons, c’est Nightmare qui arrive et nous fait son show. Les Grenoblois sont bien en place, un set propre avec du bon heavy metal. Certes moins agités que le groupe précédent, mais tout aussi efficace, les rythmiques métalliques de Matt et Frank sont redoutables et une Barbara toujours aussi agréable à entendre.

Niels et Yves ne sont pas en reste, les bases sont solides. Un superbe set à l’image de leur nouvel album « Encrypted » qui a ravi tout le monde.

Rise Of The Northstar monte sur scène avec une superbe déco nippone/ manga. Le public étant déjà chaud, dès le premier morceau, « The Anthem, Showdown » le ton est donné. Un gros son, mélange de metalcore de thrash et hip-hop avec un super groove.

Combinaisons noires avec logos japonais et masques dans un style manga pour le chanteur Vithia et pour le guitariste Eva-B. Des tenues qui vont bien avec le style du groupe. Avec trois albums à leur actif, les Rise Of The Northstar ont su s’imposer dans le monde du metal grâce à leur univers. Un set d’une heure trente qui a mis tout le public en effervescence, la dernière claque de la soirée. La team du Bridge To Hell qui se trouvait au crash barrière n’aura pas chômé durant cette soirée d’enfer.

Pour ceux qui veulent prolonger la soirée, DJ Aws est toujours là.

Puis vient le temps du rangement de tout le matériel et le démontage de la scène. Un grand bravo à toute la team du Bridge to Hell et à la Boite en Metal pour cette édition d’enfer. Ce qui est certain, c’est que l’on reviendra pour la prochaine édition.
by Metalfreak | Sep 15, 2024 | Live Reports
Photos + report : Alain The Red

Après une bonne nuit de repos et un bon petit dej, we are ready for the second day.
Le temps a tourné et la journée s’annonce bien sous toutes ses formes.
C’est Parallyx qui ouvre le bal du metal à St Flour. Un tout jeune groupe de Paris qui promet beaucoup. Une grosse énergie avec une chanteuse qui a du charisme. A suivre …

C’est au tour des Nantais de Mirizon d’envahir la scène avec leur metalcore. Groupe récent formé en 2020 qui déboîte bien en live avec la particularité d’avoir un violoniste, surprenant…

Voici LocoMuerte qui arrive sur scène. Avec ce look hispanique tel des Chicanos mexicains, c’est tout de suite la révolution sur scène et dans le public. Une grosse claque sur le plan visuel ; ils ne font pas dans la dentelle, avec ce mélange de hardcore et de thrash. Ce groupe nous a procuré une belle surprise avec cette explosion de fun et de riffs. Avec la danse des crocodiles et le public qui envahit la scène, le pari est gagné, ils ont mis un gros bordel comme on les aime.

Nightmare se met en place. Le groupe Grenoblois a un long pédigrée. Depuis sa formation, la machine est bien huilée et les riffs coulent tout seuls. La prestance de la chanteuse Barbara Mogore est toujours un plaisir des yeux et des oreilles. Elle alterne les passages growlés et les passages claires. Nightmare n’a pas dit son dernier mot.

C’est Karras qui enchaîne sans demi-mesure, on passe dans un tout autre registre. Chants bestiales et riffs acérés. Connaissant Yann Heurtaux avec Mass Hysteria, grosse surprise sur son jeux brutal. Un power trio sombre et agressif qui déménage avec le chant sulfureux de Diego, un régal noir à souhait.

Autre groupe, autre style c’est Resolve qui arrive sur scène. Le groupe maîtrise et on quelques clips bien léchés à son actif. Les morceaux joués sont bien en place, un set propre. Le public est conquis par son énergie.

La surprise de la journée c’est Audrey Horne, les norvégiens ont retourné le public. Dans un style hard rock tout ce qu’il y a de plus classique, l’énergie et l’osmose qui se dégage du groupe font la part belle à leur set. N’ayant pas hésité à descendre de la scène et jouer dans le public, leur prestation a été remarquable. Une bonne claque encore, j’encourage les gens à aller les voir en live.

Bon, dernier groupe de la soirée et pas des moindres, Mass Hysteria. Vu le nombre de tee-shirts à leur effigie, le public est déjà acquis. Leur dernière tournée n’en finit plus et toujours le même engouement du public pour Mass. Je ne compte plus les fois où je les ai vu et à chaque fois c’est la Furia. Ça tombe bien, invités surprise pour le morceau : Julien Truchan (Benighted) et Stéphane Buriez (Loudblast, TTT) viennent pousser la chansonnette avec Mouss. Je pense que cela restera gravé dans pas mal de mémoires, et de téléphones « LOL ». Un final sur le morceau « Plus que du Métal» avec de nombreux gamins invités sur scène, la relève est assurée. Bravo Mass Hysteria, l’armée des ombres est fière de vous

Bravo au FuriosFest et à monsieur Christophe Bourry, R’No Acker pour le choix éclectique des groupes, ainsi qu’à tous les bénévoles et tout le staff technique pour que ce festival se déroule dans les meilleurs conditions pour tous. Une quatrième édition qui a marqué les esprits. Cela promet de bonnes choses pour la suite… du Metal dans le Cantal, ça sonne bien.
by Metalfreak | Juin 7, 2024 | Chrocorico Soil, Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9,5/10
“Le bonheur forcé est un cauchemar.” Amélie Nothomb
Cette chronique, c’est l’histoire du syndrome de l’imposteur. Je me sens un peu bête de me voir confier cet album en chronique, moi qui aie déjà du mal à considérer que j’ai toute ma place dans mes postes d’infirmier alors que j’accuse une diplomation d’une presque bonne quinzaine d’années. Alors, imaginez la place que j’ose m’accorder pour aller sur l’analyse de ce mastodonte du metal français, qui plus est au vu des nombreuses autres – belles et bien construites – chroniques qui ont été écrites sur Soil Chronicles. D’autant que le groupe propose un style plutôt inhabituel pour moi, qui suis rompu à l’exercice des styles les plus extrêmes qui soient. Alors, vous me direz, mais pourquoi, Quantum, tu as pris ce groupe si tu flippes à mort de devoir t’y frotter ? En vérité, je ne flippe pas non plus, je ne suis pas suffisamment obséquieux et fanatique pour me mettre à genoux devant les groupes que j’adore, alors un groupe que j’écoute moins que les autres… Non. Simplement, je me dis que c’est l’occasion de faire une sorte de piqûre de rappel des groupes qui ont forgé le metal français. Parce que, peu importe les influences que l’on a, on sait tous que l’on vient d’un même point de départ : les prédécesseurs de la scène et ceux qui continuent depuis un nombre fou d’années à faire perdurer la légende de notre musique. Je parle bien de la scène française ! Parce qu’autant balayer vos doutes, les gros groupes étrangers ne m’intéressent pas plus que cela. Je ne suis pas héritier de parents qui écoutaient les Iron Maiden, Metallica et consorts ! J’ai commencé avec du très extrême, et je ne peux ainsi revendiquer une quelconque influence majeure de ces fameux groupes légendaires. Mais en France, on ne le répétera jamais assez : on a probablement une des meilleures scènes européennes. Si ce n’est la meilleure ! Et cette réputation grandissante, on la doit forcément à des formations qui ont jeté les premières bases. Voilà pourquoi, malgré l’honnêteté qui me pousse à admettre que je n’écoute pas non plus souvent les mastodontes français, j’aime de temps en temps me prendre une bonne dose d’humilité. Ce n’est pas parce qu’on n’écoute que très peu nos illustres ancêtres que l’on ne les prend pas en modèle. Et s’agissant de Nightmare, que j’ai l’immense honneur de faire ce soir en chronique pour la sortie du nouvel album nommé « Encrypted« , le groupe rentre tout à fait dans ces modèles qui nous influencent même un peu. Je mesure l’honneur qui m’est donné ce soir, vraiment.
Je pense qu’on ne présente plus Nightmare, véritable fleuron du paysage metal français et particulièrement de Grenoble, fief historique du groupe fondé entre autres par Yves Campion, patron du non-moins historique Metallian. Je n’ai pas nécessairement envie de faire la liste des musiciens passés dans la formation qui existe quand-même depuis 1979, et qui a connu une pause de 1988 à 1999 et, vous vous en doutez, un remaniement qui perdure encore dans le line up qui connait à ce jour pour seul et unique membre originel Yves Campion.
Il n’empêche qu' »Encrypted » est à ce jour le douzième méfait et que la discographie est à la hauteur non seulement de la réputation du groupe dans l’hexagone, mais aussi de l’inspiration demeurant intact et de la passion qui traverse les âges et galvanise les plus nostalgiques du public. Puisqu’on parle d’histoire du reste, il y a eu une valse encore plus marquée des chanteurs et chanteuses, ce dernier album « Encrypted » étant le premier de Barbara Mogore qui a pris la relève de Madie. Voyons donc ce que cette nouvelle voix amène à la formation qui n’a cessé également de faire évoluer sa musique avec les années, cherchant toujours à accrocher un public qui, lui aussi, se renouvelle. On y va ?
Une fois n’est pas coutume, je vais me pencher sur l’artwork de ce nouvel album. Première interrogation pour moi qui concerne le mot « Encrypted » et qui se traduit ni plus ni moins par « crypté ». Plusieurs sens sont possibles, à savoir la partie « message codé pour ne pas être déchiffré » et, je le pense, la référence à la crypte comme « une église souterraine. » Bon ! Manifestement, Nightmare n’a pas du tout voulu illustré son album par l’un de ces deux sens puisqu’il n’y a pas de rapport visuellement entre le titre et l’image. On a en effet une couleur rouge très prononcée, qui sert en particulier de contraste avec des contours plus sombres pour trois images principales, à savoir : une sphère planétaire qui m’évoque le Soleil, avec des pourtours qui font penser à des éruptions solaires ; un manche de couteau je pense qui se plantent curieusement au milieu de l’image dans le sol et qui sert selon moi de fil conducteur avec l’image d’en-dessous qui est un homme encapuchonné qui semble lire des prémonitions dans le sable. La capuche est par ailleurs ornementée de symboles qui font ésotériques et je ne serais pas surpris d’apprendre que l’ésotérisme est ici la métaphore filée pour parler de l’album. Cela rejoindrait la première hypothèse (et loin d’être celle que j’aurais retenue du reste !) d’un message codé et indéchiffrable sauf par ce personnage incantatoire peut-être. L’idée du Soleil est aussi potentiellement une sorte de référence ésotérique pour des prémonitions ou des mythes. J’ai oublié de mentionner une sorte de ville en arrière-plan qui est noyée par la lumière et l’ombre de cet astre. Il y a plusieurs potentielles interprétations de cet artwork et c’est en cela qu’il me sied. Maintenant, je dois reconnaitre que stylistiquement parlant, ce n’est pas mon préféré de la discographie de Nightmare. Je le trouve un peu trop simple comparé aux autres d’avant, moins moderne, moins actuel. Cela sonnerait comme un retour aux sources ? Je ne sais pas encore à ce stade de la chronique. En tout cas, si je reconnais que sur le fond l’artwork est une réussite, sur le style je suis moins emballé. Mais bon… Les gouts et les couleurs comme on dit !
Il faut comprendre que je prends ce douzième album comme si je découvrais officiellement Nightmare ! Parce que sur la discographie, je ne connais pas grand chose, mais le style des grenoblois est tout de suite reconnaissable : on a affaire avec une musique très portée sur le heavy metal teinté fortement de power metal. Le power metal étant un genre qui se veut très épique et grandiloquent, l’apport ici du heavy metal se situe d’une part sur les parties mélodiques aux guitares qui sont prépondérantes, d’autres part sur les rythmes pas forcément toujours accéléré avec de vrais points d’accroche plus lourds et lents, et surtout rythmés, et sur la voix moins « haute » en tessiture qu’on ne pourrait le croire. Il y a tout de même des passages noyés de claviers, avec des guitares qui sont plus envahissantes sur le spectre sonore, et que l’on entend assez distinctement se baisser dans le mixage pour donner une dimension plus rythmique. La batterie est extrêmement agressive par moment mais elle aussi se calme pour aller sur des parties plus marquées. Nightmare nous emmène complètement dans cette musique intelligente et très mélodique, des soli endiablés, ce subtil mélange savant de power metal et de heavy metal qui en plus se permet quelques touches plus discrètes et plus extrêmes (ce qui au vu des influences des autres membres ne me surprennent pas le moins du monde) et cette modernité sonore qui fait que l’on a l’impression que le groupe progresse encore davantage dans son approche musicale. Mais si je devais retenir un adjectif qui résume tout seul ma première écoute, c’est la noirceur. J’ai vraiment l’impression qu’en comparaison du précédent album « Aeternam« , que le groupe a plongé pour « Encrypted » dans une noirceur plus importante. Les notes me semblent en effet plus basses, les ambiances plus sombres, la voix de Barbara qui aura son paragraphe, je la trouve elle aussi moins dans des envolées lyriques, plus dans une tessiture grave et dans une forme de gravité émotionnelle qui fait que cet album est moins enjoué, brise moins de nuques qu’on ne le croirait, mais nous entraine dans un marasme et des ambiances plus lourdes. Résultat : j’ai adoré. Je partais avec des craintes, j’avais peur d’avoir des mots durs pour parler de Nightmare, mais en fait j’ai été soufflé. Par la qualité des riffs, par les soli, par les ambiances, enfin. Tout ! On est sur un mélange de Battle Beast pour le côté heavy metal moderne, et sur une référence que j’ignore mais plus noire, plus étouffante. Et moi qui suis sensible à ce style d’ambiances, je peux d’ores et déjà dire que j’ai adoré l’album ! Mais à un niveau que je ne soupçonnais sincèrement pas. La suite sera du petit lait analytique pour moi !
Je pense que l’argument, outre la musique évidemment, qui a fait mouche instantanément chez moi, se situe sur la production. Je pensais à tort que Nightmare avait confié son bébé à un studio sur Grenoble. Que nenni ! C’est Simone Mulatori, un italien qui dirige Domination Studio à Saint-Marin, que je ne connaissais pas du tout. Mais alors, le mec a pondu un boulot incroyable ! Je suis littéralement scotché par la qualité du son qu’il a offert à « Encrypted« . Je m’extasie rarement sur les sonorités modernes actuelles, surtout quand elles incombent un style très extrême comme le death metal par exemple. Mais force est de constater que sur le heavy metal, j’en avais par ailleurs déjà fait l’expérience sur Battle Beast, ce type de son moderne et carré fonctionne à merveille ! C’est un peu comme si vous changiez la recette de votre grand-mère et que vous rajoutiez THE ingrédient miracle qui sublime le gâteau. Je sais que le heavy metal est historiquement doté d’un son typique pour les plus anciens d’entre nous, et ce son, je n’y adhère pas des masses. De même que le côté trop propre du power metal me rebute un peu, beaucoup moins cependant que le précédent nommé. Toutefois, quand le son est à cheval entre moderne et extrême pour illuminer les deux genres, je m’éclate totalement. Et « Encrypted » est résolument un album ultra impeccable. Les guitares sont mixées d’une manière qui les rendent soit très importantes dans le mixage, soit un peu plus en retrait quand il faut, notamment quand il y a des nappes de claviers derrière. La batterie, c’est juste une monstruosité sonore et propre. La basse un poil en retrait mais j’allais dire, désolé à mes amis bassistes, mais c’est devenu une habitude et elle amène cette rondeur à l’ensemble qui est prépondérante. Et le chant qui est idéalement placé, qui occupe et on le sent bien pour « Encrypted« , une place plus importante dans l’élaboration de l’album. Enfin bon… Quand on a une production aussi dingue, tout le monde tombe d’accord en fait. C’est juste magnifique.
J’ai envie d’aller directement sur le chant parce que ce chapitre de l’album me brûle les doigts tant j’ai envie d’en parler. Je n’ai pas envie de faire un comparatif avec les précédentes chanteuses pour lesquelles j’ai autant de respect et d’admiration, mais la voix de Barbara Mogore, c’est quelque chose quand-même. Dans un registre résolument moins puissant je trouve, plus glacial et plus sombre, la tessiture étant sur des tons bas on est clairement sur ce type d’intention. J’ajouterai sans me tromper que la voix est un moteur pour amener cette noirceur sur l’album, et je loue absolument ce côté posé et froid plutôt que le sempiternel piège d’un chant lyrique et grandiloquent pour « Encrypted« . Et quand elle fait résonner son chant saturé, c’est encore plus impressionnant ! C’est la nouveauté de ce nouvel album, l’apport d’un chant saturé de fort belle facture par ailleurs. Et on sent clairement que cette nouvelle chanteuse sonne comme un nouveau pas en avant pour Nightmare qui s’ouvre à de nouveaux horizons. Et vraiment, au-delà de l’évidence même de la qualité du chant de Barbara, c’est tout l’univers du groupe qui se voit modifier, et je trouve cela génial. Enfin un chant qui prend une dimension énorme pour amener la musique d’un groupe, cela faisait longtemps que je n’avais pas fait ce constat, et il fait un bien fou !
Voilà l’heure pour moi de mettre le point final à cette chronique. Nightmare arrive sur l’année 2024 avec un nouvel album, le douzième, excusez du peu ! « Encrypted » est selon moi, avec le peu de recul que j’ai sur la carrière immense du groupe grenoblois, l’album d’un renouveau. Avec un heavy metal teinté de power metal mais aussi de quelques soubresauts plus extrêmes dus selon moi à l’apport des derniers arrivants dans le groupe, on sent surtout qu’un virage vers une forme de noirceur a été amorcé par ces riffs lourds et prenants, une production moderne mais qui fait la part belle à la froideur et bien évidemment à ce côté épique qui est inhérent aux deux genres précédemment nommés, et ce chant d’une gravité dingue qui fait que l’on ne ressort pas indemne, même quand on est comme moi peu amateur des genres anciens. Ce Nightmare là va faire l’effet d’une bombe ! Résolument sombre et épique à la fois, c’est à coup sûr une forme de renouveau qui transpire par les pores rythmiques et géniaux d' »Encrypted« , et je ne peux que m’en réjouir ! J’ai adoré l’album, c’est le premier que j’adore de Nightmare et j’espère que cet album de renouveau sera celui (enfin !) de la stabilité, car selon moi, la recette est quasiment parfaite ce soir. Un pur régal !
Tracklist :
1. Nexus Inferis 05:02
2. The Blossom of My Hate 04:46
3. Voices from the Other Side 05:29
4. Saviours of the Damned 04:38
5. Wake the Night 04:24
6. Encrypted 05:14
7. Incandescent 04:21
8. White Lines 04:30
9. Borderlines 04:36
10. Eternal Winter (2023 version) 05:01
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