Mark Morton – Anesthetic

Mark Morton – Anesthetic

Note du SoilChroniqueur (Scarecro) : 7,5/10

Mark Duane Morton est le guitariste principal du groupe de Groove Metal américain Lamb of God, l’un des groupes les plus populaires certainement de la scène metal, avec en son rang Randy Blythe, chanteur que l’on peut voir figurer dans pas mal de projets guests.
Le discret Mark Morton, quant à lui, va se mettre à l’œuvre pour une fois avec ses propres compositions, prendre son envol artistique, et montrer toute l’étendue de sa créativité et surtout de ses influences dans cet album. Car en effet, à travers les très nombreux featurings de l’album, Mark Morton révèle au fil des titres son éclectisme musical, tant par le choix des chanteurs que des musiciens présents.

D’entrée, la bonne surprise va venir du chant de feu Chester Bennington (Linkin Park) qui montre toute l’étendue de son talent vocal sur « Cross off », dont ses parties ont été enregistrées trois mois avant sa mort et qui me fait encore plus regretter sa disparition. Excellent premier titre.

Avec « Sworn Apart », c’est Jacoby Shaddix de Papa Roach qui s’y colle dans un Metal alternatif qu’on lui connait, un petit groove en plus grâce à la patte de Morton à la guitare et à la basse (qui tue d’ailleurs), encore un très bon titre dont le refrain rentre dans la tête de manière imparable.

Changement d’univers musical avec « Axis » et le chant posé de Mark Lanegan (Screaming Trees), le titre se voulant moins metal et plus dans le Rock bluesy mettant en valeur la voix de Lanegan. Mark Ford vient prêter main forte à la guitare, et la basse de Mike Inez (Alice in Chains) se pose doucement. Titre sympathique.

Chuck Billy (Testament) et Jake Oni (ONI) se tirent la bourre avec « The Never », titre thrashisant et certainement le plus metal de cet album, encore un univers que Mark Morton tient à montrer et clamer son amour, et ce de très belle manière. Avec David Ellefson à la basse et Roy Mayorga de Stone Sour à la batterie, ça fait un peu dream team. La voix rageuse de Billy et les riffs de Morton font merveille sur ce titre inspiré.

« Safe Defiance » avec Myles Kennedy (Alter Bridge) au chant fait de l’Alter Bridge, avec Mike Inez et sa basse bien ronde et les riffs de Morton mis en avant. Le nouveau batteur de Korn, Ray Luzier, est également à l’ouvrage sur ce titre plus metal alternatif.

Au chant sur « Blur », Mark Morales et la guitare de Morton se marient bien dans un style plus grungy façon Alice in Chains (avec des accent bluesy), encore une facette que Morton nous montre avec efficacité. Mike Inez est encore présent sur ce titre à la basse qui n’est pas en reste.

Dans un style hard rock, c’est Josh Todd de Buckcherry qui s’y colle sur « Back from the Dead », de façon plus direct. A noter encore la présence d’Inez et cette fois Roy Mayorga (Stone Sour) à la batterie. Ce n’est pas mon titre préféré mais ça reste efficace malgré un refrain manquant de punch je trouve par rapport au reste.

« Reveal » est un peu le titre surprenant de l’album, car pour le coup il est totalement un ovni par rapports aux autres titres, avec au chant Naeemah Maddox qui apporte un chant féminin tout en douceur comme ce titre, avec un côté pop soul agréable sans que les guitares soient effacées, au contraire Morton variant son jeu. Ici on peut entendre l’apport d’un clavier qui apporte une petite touche sexy.

« Imaginary Days » est la surprise du chef. On revient vers un Metal plus groovy, des riffs incisifs, avec cette fois le sieur Morton qui se colle au chant avec Mark Morales et ce de fort belle manière, ce qui pourrait lui donner des idées pour de futurs albums solo non ? On peut encore noter la présence de Inez et Luzier sur ce titre sympathique.

« The Truth is dead » débute avec Alissa White-Gluz (Arch Enemy) au chant, doucement avec son chant calme mais ça va vite montrer les dents avec le chant et growl du comparse Randy Blythe. Ici aussi on retrouve les riffs et le groove de Morton dans un Groove Metal très efficace. Les deux voix de Blythe et White-Gluz se marient bien sur le refrain, Randy Blythe nous faisant saliver sur les couplets avec son growl et les riffs de Morton. Premier single issu de cet album, il n’est pas sans nous rappeler d’où vient Mark Morton et son groupe Lamb of God.

Pour un premier essai en solitaire, force est de constater que Mark Morton sait plutôt bien s’entourer, comme un hommage aux groupes et styles qu’il aime, tant au niveau des featurings au chant que pour les parties instrumentales avec pléthore de guests que j’ai évoqués tout le long de ma chronique. L’essai est plus que réussi, les titres étant efficaces, variés, les différentes voix se mariant parfaitement à chaque morceaux, et le groove et riffs de Morton.

Belle découverte.

Tracklist :
1. Cross off (featuring Chester Bennington)
2. Sworn apart (featuring Jacoby Shaddix)
3. Axis (featuring Mark Lanegan)
4. The Never (featuring Chuck Billy and Jake Oni)
5. Save Defiance (featuring Myles Kennedy)
6. Blur (featuring Mark Morales)
7. Back from the Dead (featuring Josh Todd)
8. Reveal (featuring Naeemah Maddox)
9. Imaginary Days
10. The Truth is dead (featuring Randy Blythe and Alissa White-Gluz)

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Within Temptation – Resist

Within Temptation – Resist

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Enfin !

Je vais être très franc : ça faisait bien quinze années que j’espérais que Within Temptation revienne avec une galette qui me refasse craquer ! Depuis The silent Force en fait, dernier album que j’ai adoré et qui cumulait les hits fabuleux – “It’s the Fear” et “Stand my Ground” en tête – et depuis, allant de déception en dégout, j’avais fini par lâcher le groupe, au point que je n’avais jeté qu’une oreille furtive sur un Hydra (2014) qui ne m’avait pas réconcilié avec le groupe suite à The Heart of Everything, The Unforgiving et surtout l’atroce album de reprises The Q-Music Sessions qui achevait de me convaincre que je ne pourrai plus aimer un album de la formation batave !
Et puis, pour une raison que je ne m’explique toujours pas, je mets ce Resist sur ma platine et, dès la première écoute, je pousse un “enfin !” de soulagement !

Resist allie ce que le groupe nous a proposé sur The silent Force avec des sonorités modernes, grosses guitares et claviers omniprésents et toujours cette voix merveilleuse d’une Sharon Den Adel qui, me semble-t-il, n’a pas eu autant de feeling dans sa voix depuis bien longtemps !

C’est un Within Temptation qui semble avoir (enfin) retrouvé l’inspiration : sans nul doute que l’année de pause que s’est accordée la chanteuse pour revenir à ses priorités (familiales) lui a permis de revenir aux sources musicalement aussi ! Toujours est-il que les hits potentiels fourmillent dans ce nouvel album de dix titres qui fait plaisir à écouter !

Et d’entrée, ça cartonne : un énergique “The Reckoning” avec Jacoby Shaddix de Papa Roach met tout le monde d’accord ; refrain et couplets aux petits oignons, énergie positive, grosses guitares, sonorités modernes – je me répète –, tout le titre est fait pour plaire aux fans, et aussi aux radios.

On espère que toute la qualité de l’album ne réside pas dans ce premier titre mais on est vite rassurés : “Endless War” enfonce le clou et permet à la Belle de montrer que sa voix est toujours présente avec des montées en puissance dont elle a le secret ! Et partout dans l’album, on retrouvera ces fameuses envolées lyriques qu’elle maîtrise depuis si longtemps.

Within Temptation semble revenir aux meilleures intentions, alternant bon Hard Rock, ambiance gothisantes magnifiées par quelques touches de piano, touches heavy percutantes, claviers puissants et omniprésents – peut-être un peu trop parfois ? – et surtout cette capacité à nous composer de nouveau des titres efficaces qui font mouche dès la première écoute.
“Raise your Banner”, sur lequel Anders Fridén (In Flames) vient pousser quelques gueulantes bien senties, “Firelight” avec l’apparition de Jasper Steverlinck (Arid, Guilt Machine) ou “Supernova”, “In vain” et surtout “Mad World” sont autant de petites pépites qui font un bien fou par où elles passent !

Within Temptation semble jouer la carte de l’innovation tout en revenant à ses fondamentaux : moderniser son écriture tout en conservant une caractéristique symphonique qui est sa marque de fabrique ! Les anciens fans vont s’y retrouver, et quelques uns risquent de s’accrocher aux wagons au passage…

Toujours est-il que ce Resist est pour moi l’album de la réconciliation avec un groupe duquel je n’attendais plus rien jusqu’à son écoute… ce qui ne veut pas dire que, après réécoute, je change d’avis vis-à-vis de ce qui a été fait depuis The silent Force mais ça m’a refait visionner ce magnifique live qu’a été The silent Force Tour en 2005.

Enfin !

Tracklist :

CD 1 : Album

1. The Reckoning (4:11)
2. Endless War (4:09)
3. Raise your Banner (5:34)
4. Supernova (5:35)
5. Holy Ground (4:10)
6. In Vain (4:25)
7. Firelight (4:47)
8. Mad World (4:57)
9. Mercy Mirror (3:49)
10. Trophy Hunter (5:51)

CD 2 : Les mêmes en versions instrumentales

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Sigh – Heir to Despair

Sigh – Heir to Despair

Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8,5/10

On ne s’en rend pas forcément compte mais Sigh est là depuis 1990, année de sortie de leur toute première démo, Desolation, et même s’il faut attendre 1993 pour que le premier album paraisse (Scorn Defeat), les Japonais font clairement partie des groupes pionniers du Black Métal et ont toujours eu un style bien à eux.

Bon, autant je pouvais accrocher sur Hail Horror, hail (1997), autant le dernier contact en date que j’avais eu avec la formation, Hangman’s Hymn – Musikalische Exequien (2007), ne m’avait pas emballé outre mesure. Trop mélodique et ennuyeux selon mes critères. Mais la superbe pochette de Heir to Despair a réveillé ma curiosité que je pensais éteinte et me revoilà près à redécouvrir le fleuron du Pays du soleil levant. Et c’est une putain d’excellente surprise ! En effet il y a dans ces cinquante minutes quelque-chose de Thy Catafalque, de Solefald ou encore de The Meads of Asphodel, c’est-à-dire le même talent à écrire des titres d’une richesse incroyable qui mélangent, avec talent et inspiration, du Black, du Heavy, des éléments symphoniques, des structures redevables à la musique classique et des instruments rares dans le Métal, chaque élément apportant beauté et grandiloquence à l’ensemble.

Sans être un spécialiste de Sigh, j’ai du mal à imaginer que le groupe ait déjà sorti un album qui soit ne serait-ce qu’aussi merveilleux car, pour moi et dans ce style si spécifique, c’est tout simplement l’une des plus belles réalisations de l’année, déroutante et innovante, inspirante et flamboyante. En un seul mot : exceptionnel.

Tracklist :

01. Aletheia
02. Homo Homini Lupus
03. Hunters not horned
04. In Memories Delusional
05. Heresy (Part 1: Oblivium)
06. Heresy (Part 2: Acosmism)
07. Heresy (Part 3: Sub Species Aeternitatis)
08. Hands of the String Puller
09. Heir to Despair

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Shining – Animal

Shining – Animal

Note de la soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 6/10

Quinze jours après trois écoutes de cet album choquant (ou surprenant) au premier abord, je me force à réécouter une quatrième fois… Bon, après tout ce n’est pas la première fois qu’on est surpris par la musique atypique et barrée de nos chers Norvégiens, mais là ils sont allés beaucoup trop loin !

On a là un album alliant la musique électronique, la Pop et une pincée de Metal. On notera que Jørgen a bien rangé son saxophone sur cet album et c’est dommage car il aurait pu s’en servir pour une musique encore plus barrée… On aime ou on n’aime pas mais il y a un peu de bon à prendre comme « When the Light go out », « When I’m gone » ou encore le titre éponyme.

Jørgen et ses comparses ont sorti l’animal qui est en eux et il s’appelle « pop électro rock » bien lourd, ce qui fait un sacré contraste avec ce à quoi ils nous ont habitués.

Comme l’a bien résumé la plus grande fan française de Shining : « cet album, c’est comme la sodomie : avec de la vaseline, ça passe ». A méditer !

Tracklist :

01. Take me
02. Animal
03. My Church
04. Fight Song
05. When the Lights go out
06. Smash it up!
07. When I’m gone
08. Everything dies
09. End
10. Hole in the Sky [feat. Linnea Dale]

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The Damned – Evil Spirits

The Damned – Evil Spirits

Note du SoilChroniqueur (Celtikwar) : 8/10

Voici une formation qui impose le respect.

Formé à Londres en 1976, The Damned est un groupe qui aura pendant quarante ans forgé le style du Rock Punk. Il aura fallut attendre dix ans pour avoir une suite à So, who’s paranoid publié en 2008 et Evil Spirits est la onzième publication du groupe… et rien n’a changé.

Ce nouvel opus est un voyage dans le temps, un retour au Punk Rock des seventies avec la légèreté de l’époque.
Il faut quand même avouer que, vu l’expérience des musiciens, ils n’ont plus besoin d’aller dans la rage que pouvait avoir leur premiers opus pour délivrer de l’intensité. On s’éloignera donc un peu de cette hargne (que l’on retrouve quand même à demi mesure sur le très bon « The Evil in Disguise ») pour se rapprocher des mélodies douces de « Look left » avec un rock psychédélique où les claviers se placent en premier plan.

Avec cet Evil Spirits, The Damned continue sur sa dernière lancée, comme un retour en arrière, il leur restait sans doute quelque chose à dire, comme un ancien qui nous dévoile des secrets de son enfance et souvent se sont les meilleurs histoires.

Un album très plaisant à écouter et qui passe tout seul ; on se surprendra même à secouer les épaules sur « Evil Spirits », un très bon titre surprenant d’intensité. Une force calme émerge de la musique de The Damned et on ne peut qu’être captivé par tant d’intensité.

Tracklist :

01. Standing on the Edge of Tomorrow – 4:10
02. Devil in Disguise – 4:31
03. We’re so nice – 4:09
04. Look left – 4:44
05. Evil Spirits – 3:54
06. Shadow Evocation – 4:11
07. Sonar Deceit – 4:14
08. Procrastination – 3:53
09. Daily Liar – 5:57
10. I don’t care – 3:17

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