Mortal Scepter – Ethereal dominance

Mortal Scepter – Ethereal dominance

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

 

Dès les premières notes, on se dit qu’on pénètre dans un metal d’un niveau certain.
Et cette impression n’est en rien fugace, bien au contraire.
Après une longue intro pleine de riffs, « Ethereal Dominance » démarre sur les chapeaux de roues, via un thrash varié, linéaire et rentre dedans.

De qui je parle ? Et bien du groupe français Mortal Scepter qui signe là son nouveau méfait ayant pour nom « Ethereal Dominance ».
Il vous faut savoir que leur précédent et premier album « Where Light Suffocates » datait de 2019, du coup force est de constater qu’ils prennent leur temps pour écrire leurs compositions. En tous les cas, le résultat est à l’avenant.
On se prend en pleine face une sorte de thrash old school mâtiné parfois d’une légère couleur blackened , à commencer par le chant, ou bien empruntant un peu de death de-ci de-là. Au niveau de l’impact sonique, c’est un thrash, dont certaines racines sentent l’école allemande, ces mecs devant aimer des combos comme Destruction.
Au détour de « Sense Ablation », ou bien « Omegacide Deadrays », titre très nerveux nanti de bons solos de guitare, cela se sent.

Outre leur aspect frontal, ils savent aussi apporter de la mélodie dans leur propos, comme le varié et plutôt épique « Sense Ablation ».
Et puis touche finale, non seulement, ils ne sont jamais linéaires, mais en plus font preuve d’une certaine technicité qui n’en fait pas des tonnes, mais qui parfois n’est pas loin du prog comme pour « Omegacide Deadrays ».
Super tableau que je vous peins là, mais perso j’ai flashé.
On résume ? Des riffs en veux-tu en voilà, une teinte metal extrême aux entournures, des compositions solides le tout monté sur un thrash inspiré et énergique, voire excité sur les bords.
Avant de clore cette chronique, Il y a un titre que j’aime particulièrement, c’est « Redshifting to Death » qui avec ses changements de tempos vous propulse hors des starting block.

J’espère que les Dunkerquois de Mortal Scepter ont un avenir devant eux, car ils le méritent amplement, du moins, c’est mon humble avis.

 

Tracklist :

Ethereal Dominance (6:02)
Redshifting to Death (3:49)
Blindsight (4:50)
Omegacide Deadrays (4:03)
Submit to the Crave (4:30)
Reverse Paradigm (4:42)
Sense Ablation (4:22)
Into the Wolves Den (10:10)

 
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Avulsed – Phoenix Cryptobiosis

Avulsed – Phoenix Cryptobiosis

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7/10

Le death metal est une maladie extrême qui se répand partout de par le vaste monde. Et parfois elle est chronique comme pour Avulsed qui existe depuis 1991 et qui est né en Espagne ! Après un arrêt en 2013 suite à l’album « Ritual Zombi », ils remettent le couvert, emmenés par leur leader, le chanteur Dave Rotten. Du line up d’origine ne reste que Sandegreen Arroyo « GoG », avec l’incorporation de nouveaux membres tels que : Alejandro Lobo (guitare), Alex Nihil (basse) et Victor Dws (guitare). Alors que certaines chansons ont été écrites par certains des anciens musiciens, la majorité a été composée par la formation actuelle. J’avoue ne pas connaître ce qu’ils ont fait avant, aussi, je me tiendrai scrupuleusement à ce que je découvre en même temps que vous, à l’écoute de cette galette nommée « Phoenix Cryptobiosis« .

Déjà, j’adore l’intro définitivement old school, et quand bondit « Lacerate to Dominate », tu te retrouves face à un metal mort brutal, nerveux mené par un growl d’anthologie profond et gras comme un jour sans fin. Quelques ponts glacés un peu black metal te font pénétrer dans un monde horrifique non dénué de mélodies angoissantes, mélodies appuyées par des solos typiques du genre. D’ailleurs, parfois, ils pigmentent leur metal mort de-ci, de-là, de petites touches différentes pour varier le menu. Un peu thrashy sur « Blood Monolith », morceau épique dans le refrain avec un pont lourd et doomesque et une impression de déjà entendu, ce qui personnellement ne m’a pas dérangé, vu que j’aime bien ce genre de metal very old school.

Sur « Guts of the Gore Gods », on se retrouve face à de petits riffs entêtants qu’ils utilisent souvent, mais là, cela prend des allures de circonvolutions mécaniques et répétitives. « Neverborn Monstrosity » montre aussi qu’ils savent être techniques et changeants, le tout boosté par une musicalité froide non dénuée de ressort. J’aime bien le morceau qui donne son titre à l’album, « Phoenix Cryptobiosis » avec toujours de ces petites notes répétitives qui sont un peu leur marque de fabrique et qui me rappelle parfois de loin notre Mercyless national. De plus, ce titre est ourlé de riffs en forme, comment vous dire, d’arabesques tranchantes. Après pour la petite histoire « Unrotted », m’a fait penser à tort ou à raison à Vader.

Cela dit, ce death brutal, bien qu’émaillant son propos de petites nuances stylistiques, ne présente rien de neuf. La rage y est présente, le coté old school frontal du mix fait des ravages, mais on a parfois l’impression de déjà-vu. Du coup, si vous êtes fan d’un metal extrême un peu avant-gardiste ou possédant sa griffe qui sort du lot, vous risquez à la longue de vous lasser. Par contre si vous êtes du genre à ne pas vous poser de question quand il s’agit de death « vielle école » et de vous laisser porter par un flux sonique « immédiat », vous devriez y trouver votre gamelle. En résumé un peu convenu, mais genre bombe à déflagration.

Tracklist :

  1. Limbs Regeneration (Instrumental) (2:55)
  2. Lacerate to Dominate (5:00)
  3. Blood Monolith (4:14)
  4. Unrotted (2:39)
  5. Guts of the Gore Gods (3:03)
  6. Phoenix Cryptobiosis (4:22)
  7. Devotion for Putrefaction (3:27)
  8. Neverborn Monstrosity (5:12)
  9. Dismembered (4:40)
  10. Bio-Cadaver (3:53)
  11. Wandering Putrid Souls (4:57)

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Retador – Earëndel

Retador – Earëndel

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

 

On prend les mêmes et on recommence ?
Il y a de ça : un peu moins de deux ans et demi après un premier album éponyme déjà sorti chez les excellents Xtreem Music, le groupe Andalou de Retador, formé en 2020, nous refait le coup du bon vieil album de thrash metal aussi cru qu’old school !
On ne va pas se mentir, on reste résolument accroché au thrash metal des mid eighties, celui qui doit autant aux premiers Slayer qu’à l’Exodus version Paul Baloff (comprendre : “Bonded by blood”), avec un gros soupçon de Kreator époque “Terrible certainty”, avec quelques gros éléments crossover à chercher chez quelques frappadingues comme Nuclear Assault, Hirax ou plus récemment Municipal Waste.

Retador, c’est du brutal ! On ne va pas se mentir, ces quatre mecs ont décidé d’avoir l’agressivité comme leitmotiv.
Les riffs sont saignants au possible, les tempos principalement en mode full speed et le chanteur vocifère sa bile à en tapisser son micro de quelques morceaux bien dégoulinants expulsés de ses cordes vocales.
Autant dire que ça tabasse allégrement pendant 38 minutes quasiment sans discontinuer.

Mais là où Retador semble avoir gagné en maturité, c’est en incorporant quelques passages bien mélodiques que ne renierait pas le Testament d’Alex Skolnick (l’intro de “Earëndel”, l’outro “Abismo 52”, le break d’“Asesino”…) au milieu de titres privilégiant une efficacité redoutable !

Bref, cet “Earëndel” a tous les atouts pour satisfaire jusqu’au plus difficile des thrashers (pléonasme) et, malgré le fait que le quatuor s’exprime en espagnol, il a tous les arguments pour s’exporter facilement tant tout ceci fleure bon à la fois la Bay Area et la scène des Teutons Flingueurs.

En clair : poutrerie !

 

Tracklist :

Earëndel (3:44)
Somos eternos (4:23)
La sombra de tu existir (3:40)
Redes (4:23)
Lux Ferre (5:30)
Asesino (5:09)
Profanado (5:09)
Terror en la noche (4:21)
Abismo 52 (outro) (2:28)

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Chronique “Retador

Anialator – Death is Calling

Anialator – Death is Calling

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Pour ne pas dire de conneries, je ne vais pas m’étendre sur l’historique du groupe Texan Anialator, un temps nommé Sufferance (avec trois demo, un split avec quatre autres groupes et un album sous ce nom) entre 1989 et 1999. Toujours est-il que, avec ce “Death is calling”, la formation de Corpus Christi (ça ne s’invente pas) sort son premier full length alors que fondée en… 1986 ! Deux demos en 1987 et 1989, trois EP en 1988, 1989 et 2018 et trois compilations sont à dénombrer.

En 2021, un autre Anialator, dirigé par Mark Olivio, a été créé, revendiquant la légitimité du nom d’Anialator par rapport à celui reformé en 2015 par Alex Dominguez, dernier membre originel de l’Anialator qui sort cet album. Après une bataille juridique, il a été condamné que le nom d’Anialator appartint bien à Alex Dominguez et c’est après encore quelques changements de line up que le groupe revient avec cet album, articulé autour du guitariste JD De La Rosa (Daggra, E.T.D., Hexella, P.L.F., Total Human Genocide Division 218, ex-Disgraced by Faith, ex-~Lair~, ex-Scarabaeus, Poser Hate, T.R.L., ex-Severance, ex-Unholy Desecration, ex-Absurdum, ex-Dopecult, ex-Immortal Storm, ex-Negative Effect, ex-Roadkill Syphillis), du chanteur Tony Gomez (Skrewface, ex-Malignancy, ex-Sintegrity, ex-Killamora, ex-Black Lung Conspiracy) et bien entendu le bassiste Alex Dominguez Bass (Black Lung Conspiracy, ex-Devastation, ex-Sufferance, ex-Killamora, ex-Broken Face), auxquels se sont rajoutés le batteur Daniel Garcia (Blast Perversion, King in Yellow, Kryptik Mutation, ex-Diminished Supremecy) et le guitariste Fernando Salinas (ex-Severance).

Tout le monde a suivi ?

Toujours est-il qu’en matière de colère et de rage, Anialator sait nous la distiller au moyen d’un thrash metal particulièrement agressif, direct et précis ! Cela riffe sévère, la basse claque tout comme il faut, le batteur donne l’impression d’avoir quatre bras et le chant est hargneux au possible, faisant régulièrement rappeler celui d’un certain Francis M. Howard (Incubus / Opprobrium) de l’époque “Beyond the unknown” (1990). D’ailleurs, le thrash metal d’Anialator semble s’être arrêté au début des années 90 tant il fleure bon le vieux Slayer, Demolition Hammer ou le Dark Angel de “Darkness descends”. L’album est truffé d’une énergie incroyable, explosive à souhait et bon nombre de changements de rythmes ou autres accélérations sont autant d’invitations au pur cassage de nuques.

On va éviter de chercher les périodes calmes, y a pas ! Au mieux quelques mid tempos bien assassins viennent casser la dynamique bien speed de l’ensemble (“Iron grinder” et son passage très Voivodien au milieu du morceau, “Battlefield messiah”, “Terror tactics”) mais ce ne sont qu’autant de raisons de voir le naturel revenir au triple galop pour nous recoller des accélérations vénéneauses derrière les cervicales. Parce que, pardon, quand on se prend pleine face des directs comme “Kill ‘til death”, l’incroyable “Memories of terror”, “Hear the death call” ou “Relentless”, il y a de fortes (mal)chances de se retrouver avec de sacrés dommages collatéraux.

Amis thrashers, foncez sur cette bombe à haut potentiel dévastateur, mais je vous aurai prévenus !

Tracklist :

  1. Kill Till Death (5:53)
  2. Memories of Terror (3:53)
  3. Iron Grinder (4:14)
  4. Hear the Death Call (3:37)
  5. Battlefield Messiah (4:30)
  6. Relentless (6:02)
  7. Terror Tactics (4:57)

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Paganizer – Forest of Shub Niggurrath

Paganizer – Forest of Shub Niggurrath

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

 

Mais jusqu’où ira-t-il ?
C’est que le père Rogga Johansson, actif dans pas moins d’une cinquantaine de groupes différents (souvent prolifiques), ancient membre de pas moins d’une quinzaine d’autres formations, sans parler des innombrables albums dans lesquels il fait une simple apparition, doit surement passer sa vie dans les studios dans lesquels il a surement sa brosse à dents personnelle et sa chambre louée à l’année.
Et à bientôt 50 ans (au printemps 2026), on n’ose même pas calculer le nombre d’albums sans craindre d’y passer quelques heures.
Pour Paganizer, c’est aussi exponentiel : à ce jour, ce ne sont pas moins de douze albums, neuf EP en comptant celui-là, treize splits, un live audio, un live vidéo et quatorze compilations. Autant dire que le fan collectionneur risque fort d’hypothéquer son appartement pour avoir dans sa CD-thèque l’intégrale du groupe.
Mais le point commun de tous ces groupes et de leurs albums, c’est l’amour que Rogga porte au death metal old school, celui des premiers Entombed, Grave ou Dismember.
Décrire les six nouveaux titres de cet EP reviendrait à faire un vulgaire copier-coller de tout ce qui a été dit sur les quelques albums qui ont été chroniqués en ces pages.
Mais si une chose est sure, c’est que Paganizer se bonifie en vieillissant : chaque titre proposé ici est une pure claque de death metal à la Suédoise.

Instruments évidemment accordés très bas, rythmiques soutenues, chant d’outre tombe : tout y est, une fois de plus.
Et le commun du death metalleux ayant aimé un jour “Left hand path” ou “Into the grave” va bien entendu se retrouver aussi excité qu’un chercheur en pharmacie à la veille d’une pandémie mondiale.
Bien sur, on ne va pas chercher l’originalité, tout ou presque ayant déjà été dit : la surprise viendrait du fait que le genre est encore capable de nous proposer des titres d’une efficacité redoutable, il suffit de se coller des “Gasmak obsession redux”, “Malediction burns” ou “Rlyeh ascends” pour comprendre le propos.
Bref, avec Paganizer, ça ne change rien au death metal, et c’est déjà ça qui change tout. Et quelque part : tant mieux !

Et puis bon, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin : il se murmure qu’un treizième full length va arriver en novembre prochain, même qu’il va s’appeler “Flesh requiem” mais chhht, ce sera notre petit secret !

 

Tracklist :

1. The Outer Gods (3:40)
2. Forest of Shub Niggurath (2:54)
3. Malediction Burns (2:18)
4. R’Lyeh Ascends (2:18)
5. A Foul Creature (1:53)
6. Gasmask Obsession Redux (2:08)

 

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