by Metalfreak | Oct 10, 2025 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10
Ce 10 octobre, le groupe de thrash metal old school Dead Heat, sort son nouvel album intitulé « Process Of Elimination », troisième du nom pour ce combo né en 2016 à Oxnard aux États-Unis. Ce sera leur première collaboration avec le label Metal Blade Records. Au menu du jour, il semblerait que les musiciens aient essayé de « grimper d’un niveau » en ce qui concerne leur jeu. D’après ce que j’ai pu en lire, je cite : « Je crois que notre musique est devenue inconsciemment plus complexe. Nous avons naturellement voulu progresser en tant que musiciens, et ça s’entend ». Peut-être moins crossover que par le passé, mais plus forgé dans un « impact metal », voilà un album honnête qui tient la route. Déjà, ils adorent l’ultra nerveux comme un fauve prêt à vous bondir sur l’occiput. De vraies teignes (“Perpetual Punishment”), à commencer par le batteur bourré de testostérone qui mitraille à tout-va. Ensuite, au niveau du mixage, des titres comme « Process of Elimination », avec son intro à la Slayer, vous prennent aux tripes avec un son cru, roots, vomit des amplis. Un son qui mord !
De plus, ils arrivent à poser un groove chaloupé qui vous emporte au fil de morceaux comme « The Order », composition aux articulations musicales qui font dire qu’il peut y avoir de la dextérité dans leur façon de jouer. Il y a aussi de nombreuses brisures de rythmes, passant de « l’excité » au mid tempo, un riffing assez varié au sein d’un même titre. Autant d’ingrédients qui permettent de booster leur énergie, même quand, en fin de parcours sur « Perpetual Punishment », le beat se fait plus lent en mode presque hardcore. Sur « Hatred Bestowed », morceau à tiroir où l’on entend aussi bien un thrash un peu festif à la Tankard, qu’un passage en acoustique avec une fin mélodique, on se rend compte de leur potentiel.
En fait, leur musique n’a rien d’originale, mais elle déborde d’une énergie communicative, à grand coup de riffs et de chœurs typiques du genre. Ils ne font pas semblant et cela se sent. Un bon moment de thrash old school et un groupe qui a de l’avenir. Et celui-ci nous le dira.
Tracklist :
- Perpetual Punishment (3:36)
- Annihilation Nation (3:55)
- Hidebound (2:58)
- The Order (3:00)
- Enemy (3:38)
- Seventh Gate (1:28)
- DH Stomp (2:00)
- Solace Denied (3:59)
- By My Will (2:42)
- Process of Elimination (4:01)
- Hatred Bestowed (4:47)
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by Metalfreak | Oct 9, 2025 | Chrocorico Soil, Chroniques
!!! Un album, deux avis !!!
Note de la SoilChroniqueuse (HellFé) : 10/10.
IGORRR, IGORRR, IGORRR !!!
Quelle est donc cette musique déjantée qui nous transperce le corps et l’esprit ?
On croirait un immense puzzle, où chaque pièce représente, une sonorité, une voix, un instrument. Chaque élément trouve sa place pour créer une œuvre d’art.
« Amen », le cinquième album d’Igorrr est une aventure en douze morceaux, soit environ 45 minutes où tu es transporté entre ténèbres et lumière. L’introduction avec le titre « Daemoni » donne le ton de l’album, c’est une multitude de sons, de voix, d’instruments qui te donne l’impression d’un patchwork complètement décousu et pourtant assemblé au millimètre près.
Lorsque tu écoutes ce titre au casque, tu passes par toutes les émotions. Tu fermes les yeux sur le chant lyrique, tu les rouvres de stupeur avec le growl de JB Le Bail, qui parfois est saccadé pour donner une connotation de terreur ou de souffrance. J’ai comme une impression de battements de cœur, tantôt essoufflés, tantôt apaisés. Une pure explosion baroque, démoniaque.
«Headbutt», ce petit air de piano qui accompagne la voix mystique de Marthe Alexandre, la chorale, le chant saturé, haché de JB Le Bail, les riffs de guitares, sans parler de la batterie incroyable font de ce morceau un vrai chef d’œuvre. C’est blindé de cassures de tons, entre les instruments et les voix. On en vient à se demander ce qu’il se passe dans la tête de Gautier Serre. Est-il un génie, un fou ? Si tant est qu’il y ait une différence ? Terminer ce titre, avec une dernière note, jouée avec une pelleteuse sur un piano, il faut carrément être tordu.
« Limbo », interlude presque solennel, une composition magistrale, l’alliance entre la chorale, la voix claire, l’orchestration, la musique électronique, donne une dimension incroyable. On passe de la lumière au chaos.
«Blastbeat Falafel», avec ce titre, on à l’impression de changer complètement de registre.
Des sonorités orientales, des rythmes plus enjoués. Et là survient une voix sortie d’outre tombe qui vient casser cette ambiance joyeuse. On termine ce titre avec une cadence endiablée et un chant rempli de souffrance.
Tu veux du bizarre, de l’expérimental ? « ADHD » le titre carrément déjanté.
Au début tu souris et tu finis dans une atmosphère presque dérangeante. Genre film d’horreur, où le scénario se passerait dans un hôpital psychiatrique. La folie n’est pas loin et justement cette folie instrumentale se retrouve un peu dans «Mustard Mucous» où les percussions et la batterie atteignent une cadence inhumaine. Tu es entraîné dans un tourbillon d’instruments et là, une petite flûte sortie de nulle part se fraye un chemin au milieu du chaos. La Chorale, le chant clair, le chant saturé, les instruments qui se rajoutent au fur et à mesure apportent une multitudes d’émotions.
Une intro de dingue pour « Infestis » avec le son d’instruments traditionnels tibétains, des percussions, des basses et cette voix caverneuse font de ce morceau une pure merveille. Un titre aux influences Black Metal : de la lourdeur, une ambiance tout droit sortie des limbes. Et toujours des chœurs pour sublimer l’atmosphère.
La clarté revient avec « Ancient Sun » la voix angélique de Marthe Alexandre se mélange au son cristallin du thérémine. Ce titre intervient après la noirceur, il apaise l’esprit avant « Pure Disproportionate Black and White Nihilism ». Le dixième titre de cette album ressemble à un affrontement entre les ténèbres et la lumière. On passe d’une voix sombre au chœur spirituel. Des cloches, un langage démoniaque, une chorale céleste et te voici plongé dans une scène d’exorcisme. C’est là que tu t’attends à entendre la voix du Prêtre « In nomine Patris et Filii….. Amen»
On termine cet album avec deux titres « Étude n°120 » et « Silence » dans une atmosphère lyrique. Comme pour annoncer la fin de la tempête. Toutefois, à travers les jolies notes au piano, on perçoit des grésillements, comme des interférences : peut être le signe que l’histoire ne fait que commencer.
Il y a des albums qui bouleversent ta perception de la musique. Igorrr, et son album « Amen » est un mélange aux influences multiples. Tu ne te remets pas d’une telle expérience. Expérimental ? Je ne sais pas mais cette créativité débordante risque bien de m’influencer en écoutant d’autres albums de Metal. Ne vais-je pas trouver le reste fade ?
Un cinquième album, avant-gardiste, brillant, un travail d’orfèvre. En bref : IGORRR, J’ADORRR.
Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10
Pas mal de temps que je fais des chroniques de metal et pourtant, régulièrement, je suis surpris par certains artistes qui, en dehors des modes et des étiquettes, vous pondent une musique vraiment à part.
C’est le cas de cet « Amen », dernière galette du groupe Parisien Igorrr, le maître d’œuvre en étant le multi instrumentiste Gautier Serre, qui, accompagné de ses compères, nous dispense dans les oreilles un metal vraiment expérimental.
Faut dire que cette entité musicale existe depuis 2005, et que petit à petit, elle a su faire son trou.
Alors, comment vous décrire cet album ? Pas évident ! Pour bien faire, arrêtons-nous au fil de certains titres.
Commençons par « ADHD » : prenez des lignes électro qui parfois claque comme « de légères décharges électriques » sur la peau. Apparait un petit air faussement guilleret, dark aux entournures, genre Famille Adams, le tout porté par un batteur qui sait passer du simple au double ; et puis en sus, on y entend une voix féminine qui pousse un gosier genre opéra (“ADHD”).
Ou bien encore… Quelques notes délicates, avec piano et voix « sexe faible » sur « Ancient Sun ». Quand arrive « Daemoni », on y découvre une guitare aux harmonies orientales, puis ça explose en mode death avec un growl bien caverneux, pendant que la six cordes s’énerve, et que la batterie tricote.
Vous en voulez encore ? piano classique et growl profond pour « Headbutt ». Un riff metal simple et sombre pendant que les drums font des pirouettes, le tout emballé dans une atmosphère glacée et extrême sur « Infestis ».
Bref, ici, la musique est parfois faussement minimaliste, souvent surprenante, se baladant entre vocalises, electro, batterie qui assure, death, et clins d’œil un peu « barrés ».
Un univers vraiment personnel, je trouve.
Et , puis en plus, il y a quelques guest, comme notamment Mike Leon à la basse (ex-Havok), Scott Ian (et ouais… celui d’Anthrax !), des artistes qui ont donné leur savoir-faire pour se prêter au jeu étrange d’une musique pas vraiment comme les autres.
Perso, je ne sais pas ce que Gauthier a fait avant, vu la kyrielle d’albums qui émaille la discographie de ce groupe, mais cet opus-là vaut le coup d’oreille si on aime, de temps à autre, s’arrêter hors des sentiers battus.
Une curiosité.
Un peu comme un film d’auteur que l’on n’oublie pas car il interpelle.
Tracklist :
Daemoni (feat. Mike Leon, Timba Harris) (4:09)
Headbutt (feat. Mike Leon) (3:44)
Limbo (feat. Lily Refrain, Mike Leon) (4:41)
Blastbeat Falafel (feat. Trey Spruance, Timba Harris) (3:15)
ADHD (feat. Timba Harris) (4:33)
2020 (0:12)
Mustard Mucous (feat. Scott Ian) (3:06)
Infestis (feat. Mike Leon) (5:26)
Ancient Sun (feat. Timba Harris, Lily Refrain) (4:00)
Pure Disproportionate Black and White Nihilism (feat. Mike Leon) (3:51)
Étude n°120 (1:30)
Silence (5:47)
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Chronique « Savage sinusoid«
Chronique « Spirituality and distortion«
by Metalfreak | Oct 8, 2025 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10
Depuis 1988, les Allemands (Coblence) de Desaster ne cessent de marteler leur black metal à forte teneur en thrash à qui veut l’entendre.
Il faut dire qu’avec des albums comme “Hellfire’s dominion” (1998), “Tyrants of the Netherworld” (2000), “Angelwhore” (2005) et surtout “The art of destruction” (2012) ou “The oath of an iron ritual” (2016), ils n’ont pas fait dans la dentelle et on su composer des titres hallucinants mêlant la noirceur d’un black metal des plus crus avec l’agressivité d’un thrash metal des plus… “evil”, ce que peu de formations du même tonneau peuvent se vanter d’avoir réalisé, surtout avec une telle longévité.
Avec “Kill all idols”, Desaster perpétue sa bonne habitude de nous servir tout cuit un album en moyenne tous les quatre ans avec son lot de titres à haut potentiel destructeur.
Après tout, n’est-ce pas eux qui ont démocratisé les arts de la destruction en 2012 ?
On ne va pas faire dans le suspense très longtemps : Desaster ne va changer fondamentalement sa recette avec ce nouvel album, loin de là !
Toujours ancré dans une musique aggressive, au chant vindicatif, alternant les titres mid tempo et oppressants (“Ash cloud ritual”, “Stellar remnant”) ou plus épiques (les sept minutes de “Fathomless victory”) avec des bourrasques assassines très intenses (“Great repulsive force”, “Kill the idol”, le très Motörheadien “They are the law”) et d’autres speederies de facture plus classique (“Emanation of the profane”, “Towards oblivion”, “Throne of ecstasy”), Desaster ne nous épargne rien, jusqu’à nous coller des accélérations dont ils ont le secret comme pour mieux nous achever.
Et en prime, en guise de final, une longue outro instrumentale inquiétante, comme une porte ouverte à une suite…
Bref, Desaster ne nous surprend plus depuis longtemps mais continue de nous distiller ses tornades « déci-belliqueuses » comme autant de déclarations de guerre sans le moindre compromis.
Rendez-vous dans quatre ans !
Et comme nous avons tous été très sages, Metal Blade Records nous colle l’album en entier sur le lien ci-dessous !
Tracklist :
Great Repulsive Force (3:50)
Emanation of the Profane (4:12)
Towards Oblivion (4:39)
Kill the Idol (2:33)
Ash Cloud Ritual (4:37)
Fathomless Victory (7:13)
Throne of Ecstasy (3:37)
They Are the Law (2:19)
Stellar Remnant (4:20)
Idol’s End (outro) (3:12)
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Chronique “The arts of destruction”
Chronique “The oath of an iron ritual”
Chronique “Churches without saints”
by Metalfreak | Juil 30, 2025 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (III) : 8,5/10
Depuis bien longtemps je n’avais pu ressentir cette pulsion inexplicable d’euphorie musicale tant j’ai été cueilli par cet album.
Pour ma part et de façon totalement subjective, il frise la perfection dans son style.
Dès le lancement du premier morceau, j’ai ressenti une réelle puissance sonore, une arythmie cardiaque presque dérangeante et une gestuelle constante qui m’a fait me déplacer mes pauvres cervicales de pauvre metalheads empli de passion.
Oui cet album est extrêmement bien réalisé, tant au niveau du mixage, du mastering et des oscillations et de la compression de chaque instruments.
Je n’y vois strictement aucun défaut technique et croyez-en mon oreille pathologiquement exigeante, c’est comme pour ma part de trouver le Saint Graal, repose en paix, Sir Sean Connery.
Mon encensement pour ce projet pourrait surprendre car il semblerait que finalement je n’ai aucune objectivité concernant ce dernier album, ceci étant dit, je trouve dommage et finalement un peu « facile » de faire un album qui est en très grande partie le résultat d’un nombre incalculable de reprises d’autres groupes.
Forcément j’ai été charmé par cette multitude d’influences et de gammes variées.
Je mentionnerais Mötorhead, Impaled Nazarene, Ramones, GG Allin, Toxic Holocaust, Nattefrost, Carpathian Forest et tant d’autres.
Un éclectisme qui, pour les vrais audiophiles adeptes d’authenticité, de puissances, et de qualité techniques, sera un réel plaisir à écouter encore et encore sans vous lasser.
Un seul bémol qui m’a fait un peu perdre ce sourire mièvre l’espace d’une minute, c’est une introduction qui débute avec un excellent roulement de percussions, très martial, prêt à découdre pour un combat épique qui transitionne vers un punk rock moderne totalement en adéquation avec la suite.
J’ai une personne très proche de moi avec qui nous avons partagé pas mal de concerts qui, après quelques échanges concernant ce que nous regardions, avions convenu d’un terme très approprié à la situation mentionnée plus haut, ce mot étant « Bequillum », concrètement un passage qui mène à une satisfaction très exaltante qui retombe d’un seul coup par un break ou une transition totalement frustrante et hors sujet.
Et puis ce fut le cas sur un seul morceau que je vous laisserai découvrir et vous comprendrez certainement cette métaphore.
Je vous laisse découvrir ce superbe album, aux influences diverses, passant du Punk, au Rock n Roll, au black thrash, comme diraient les Marseillais avec appétit, « une Bouillabaisse » de très bon goût et très parfumée.
Bon voyage dans la sphère étrange du black N’ Roll.
Tracklist :
Cleveland Metal (2:52)
Iron Beast (reprise Kratos) (2:14)
I’m Insane (reprise Synastryche) (2:25)
Final Solution (reprise Rocket From the Tombs) (3:26)
Frenzy (reprise Screamin’ Jay Hawkins) (2:16)
Child Eaters (reprise Rubber City Rebels) (4:27)
3rd Generation Nation (reprise Dead Boys) (2:28)
Rock n’ Roll Fever (reprise David Allan Coe) (2:58)
Carrions Keep (reprise False Hope) (3:21)
Black Leather Rock (reprise Electric Eels) (1:31)
Steel, Rust and Disgust (3:14)
Agitated (reprise Electric Eels) (1:55)
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by Metalfreak | Juil 23, 2025 | Chroniques
Note du SoilChroniqueur (Yaiba) : 9.5/10
Rivers of Nihil continue d’élargir son spectre sonore et signe ici un album qui redéfinit les contours du death metal moderne. Fini le cloisonnement : ce nouveau disque est un carrefour entre death, black, jazz, metal progressif et textures orchestrales. Mais attention, il ne s’agit pas d’un simple collage de genres : chaque élément est pensé, intégré, et mis au service d’un ensemble cohérent, dense et narratif.
L’intro de l’album annonce d’emblée la couleur : on n’écoute pas une suite de morceaux, mais une œuvre complète, un flux continu, presque cinématographique. Les growls sont profonds, puissants, toujours aussi impeccables, mais sont désormais contrebalancés par une voix claire bien plus maîtrisée et expressive que chez la majorité des groupes du genre. Ce contraste, loin d’atténuer l’impact, renforce au contraire la tension dramatique. Et que dire du saxophone ? Introduit dans « Where Owls Know My Name », l’instrument n’est plus un simple ornement original. Sur ce disque, il devient une voix à part entière, subtilement tissée dans le tissu harmonique. Par moments, il évoque les élans jazz-rock de « Step In Fluid », ailleurs il peint des paysages à la frontière du grotesque et du majestueux – presque comme un cirque décadent errant sur des ruines industrielles.
Chaque note de saxo semble vouloir raconter une histoire, sans jamais prendre le dessus. Les morceaux repris depuis l’EP, comme « The Sub-Orbital Blues » ou « Criminals », sont ici magnifiés. Le mixage est plus large, les arrangements enrichis, et surtout, le saxophone y prend une place plus franche, presque organique. Les riffs tranchants, les sections blastées, les harmonies progressives… tout gagne en clarté et en impact.
Côté technique, les amateurs seront servis. Dustman frappe fort avec ses blasts millimétrés, ses riffs en trémolo ultra incisifs, et ses chœurs dissonants qui viennent ouvrir des espaces inattendus. La transition avec « Criminals » est si fluide qu’elle donne presque l’impression d’un morceau unique en deux actes. « Despair Church » ralentit le tempo, mais augmente l’intensité : riff grave à la Meshuggah, batterie complexe en contrepoint, et voix claire aérienne qui s’élève au-dessus d’un mur de guitare clean. Mention spéciale à la fin du morceau, tout en sax et piano, qui conclut cette pièce avec une grâce déroutante.
Avec « Water & Time » et « House of Light », le groupe montre qu’il peut ralentir sans perdre sa puissance. Ces titres s’éloignent des codes stricts du death/black pour explorer des territoires plus progressifs, sans jamais trahir la brutalité qui reste tapie sous la surface. Les harmonies vocales sont finement écrites, les solos de guitare dialoguent avec le saxophone, et la construction des morceaux évoque Dream Theater ou Alter Bridge dopés à l’adrénaline extrême. Mais Rivers n’oublie pas ses racines. « Evidence » et « American Death » remettent une couche de violence froide. Là, c’est l’école du blast, des effets vocaux saturés, et de la guitare mitraillette. L’influence black metal y est palpable, mais enrichie, densifiée, avec des choix de production et d’arrangements qui dépassent le genre. « The Logical End » et « Rivers of Nihil » ferment l’album dans une ambiance plus introspective. Ces deux titres montrent un groupe qui ose la retenue, qui maîtrise aussi bien l’explosion que le silence. Le morceau éponyme, en particulier, agit comme une synthèse de tout l’album : growls massifs, voix claires en harmonie, textures synthétiques et passages ultra-techniques s’y enchaînent sans faiblir. Un final qui boucle parfaitement cette œuvre pensée comme un voyage.
Tracklist :
1.The Sub-Orbital Blues 04:18
2.Dustman 04:33
3.Criminals 04:32
4.Despair Church 06:30
5.Water & Time 05:24
6.House of Light 05:49
7.Evidence 04:22
8.American Death 05:23
9.The Logical End 06:07
10.Rivers of Nihil 03:16
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