Zmarłym – Wielkie Zanikanie

Zmarłym – Wielkie Zanikanie

Note du SoilChroniqueur (III) : 6/10

 

Nous voilà repartis dans les tréfonds du black Metal Scandinave et particulièrement en Pologne, là où la froideur abyssale de cette musique est habituellement très significative…
En effet, j’y ai personnellement un groupe de référence qui fait que j’en suis très exigeant.
Ce dernier étant le « Culte des Ghoules » qui reste pour moi la référence indétrônable contrairement à des groupes très populaires qui sont pour moi aujourd’hui risibles, vous l’aurez certainement compris, je parle des très populaires Polonais Behemoth qui, depuis l’album « DemiGod« , se sont éteints…
Après cette petite parenthèse très personnelle, revenons au groupe et surtout à l’album que je vais vous présenter à présent.
Zmarłym, avec « Wielkie Zanikanie », après de multiples écoutes et de façon très objectives, j’admets que le groupe est en place, qu’il sait jouer, qu’il sait ce qu’il fait, qu’il gère chaque instruments, le mixage, le mastering et qu’il a une capacité à alterner entre les passages mid tempo et speed, ce qui apporte une intention complexe et variée.

Le seul point qui pour moi reste un mystère sont leurs intro et outro.
Je n’arrive pas à comprendre comment de si bons musiciens en pratique bâclent littéralement des passages introductifs ou de fins de morceaux de cette façon.
Un electro très mal ficelé qui casse littéralement le départ ou la conclusion des morceaux.

C’est comme si Usain Bolt malgré ses capacités avait décidé de courir en tong.
Dans l’ensemble c’est un Black metal assez traditionnel avec des parties chantées qui font très clairement penser à nos confrères Français de Gojira qui auraient pris des vacances au pays de la Vodka.
Cet album reste original, très accessible au public désireux d’un black metal classique, mais qui, malgré leur niveau technique, les musiciens ont certainement négligés « l’essence » même de ce sous genre microcosmique qu’est le black Metal, la destruction des masses, la désillusion sociale, le chaos tant spirituel qu’humain.

Pour conclure, un album qui ne m’a personnellement pas marqué mais qui plaira très certainement aux oreilles moins élitistes.
Je leur souhaite malgré tout une belle carrière et de beaux projets qui auront été plus creusés et approfondis.

 

Tracklist :

Miejsca (5:45)
Sny o lataniu (3:38)
Idziemy w mgle (3:50)
Ludzie schronu (2034) (3:56)
Bunt maszyn (4:56)
A Good Day (5:00)
Plamy I (3:37)
Plamy II (8:47)
Wielkie Zanikanie (6:36)

 
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Corrupter – Gloria in Profundis

Corrupter – Gloria in Profundis

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

Salut, fans de musique extrême ! Parfois, quelque chose de particulier accroche l’oreille, un « je ne sais quoi » de différent, de pas comme les autres qui te fait dire « punaise, c’est génial ! ». C’est ce qui m’est arrivé en découvrant le deuxième album du groupe français Corrupter qui a pour nom « Gloria In Profundis ».

Alors déjà, ils ne sont que deux aux manettes, ce qui en général donne une musique assez « intimiste ». À ma gauche : M. Lobier au chant, à la guitare et à la batterie ; à ma droite : J. Blandino à la basse et à la guitare. Ils sont accompagnés sur cet album par Meyhnach pour les vocaux additionnels. Au milieu, un death typé années 90’s, mais pas n’importe lequel. En découvrant le premier titre « Eucharist », on se retrouve plongé dans un metal mort comme enregistré au fond d’une tombe, avec des riffs écrasants, sombres, noirs, plombés ; à croire que ces énergumènes se sont enterrés dans les entrailles de la Terre pour faire leur mix car, oui, c’est ce dernier qui ajoute un plus à leur musique. On n’est pas loin de celui que l’on trouve dans le doom/death : un son… sourd ! Leur marque de fabrique (“Gloria in Profundis”).

Et c’est comme cela tout au long de cette galette. On se prend sur les reins, des riffs heavy habillés de funèbre, se payant quand même le luxe d’avoir un certain groove (“Permanent Storage Down Below”). Et pour rajouter au malaise étouffant qui écrase de leur musique, le growl est susurré, lointain, caverneux. Cela dit, ne pensez pas qu’on est dans un metal mort qui n’est que « doomesque ». Grossière erreur car les blast beats ne sont pas en reste, bien au contraire. Entre riffs changeants qui s’enfilent les uns après les autres, petite musicalité légèrement black metal sur des titres comme « Chasm of Atonement », cette musique sans solos, mais porteuse d’un riffing hypnotique (Gloria in Profundis) prend bien aux tripes, comme annonciatrice d’une horreur à venir.

En un mot comme en deux, des compos telles que « Awakened from Beyond » t’enfoncent via l’inéluctable fin de toute chose. Pas ultra technique, par contre habillé d’une âme pleine de noirceur. Beaucoup aimé !

Tracklist :

  1. Eucharist (4:54)
  2. Beating Heart Cadaver (3:18)
  3. Permanent Storage Down Below (3:40)
  4. Heading for Afterlife (3:06)
  5. Chasm of Atonement (3:26)
  6. Gloria in Profundis (4:34)
  7. In the Maze of Malebolge (4:26)
  8. Awakened from Beyond (5:22)

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Varnheim – Void

Varnheim – Void

Note du SoilChroniqueur (III) : 8/10

Amateurs, amatrices du noble art, ici même je vous affirme que George Foreman n’était pas présent lors de mes multiples écoutes attentives. En effet, je ne me suis pas pris de chaos technique. J’accorde néanmoins une certaine martialité à cette œuvre, pleine d’originalité technique qui parfois m’a amené à me replonger dans une nostalgie issue directement de ladite « troisième vague » du Black Metal international. Une intéressante découverte pleine d’influences diverses, passant des rythmiques « Speed blast » au Middle et par moment des rythmiques très punk.

J’ai été, dès le lancement de l’album, agréablement surpris par la voix du chanteur qui s’approche de très près de ces bons vieux ogres de « Hate Forest« , une voix caverneuse, brutale et profonde. En me plongeant dans l’atmosphère générale, j’ai pu non pas ressentir la froideur abyssale et sibérienne de certaines sorties qui misent tout sur une froideur volontaire, mais au contraire, une chaleur infernale, une cavalcade, une chevauchée digne des Valkyries en quête de gloire et de sang sur un champ de bataille. Effectivement, l’apport d’influences aux antipodes peuvent déstabiliser certain(e)s car malgré ce que l’on peut dire ou penser, nous sommes loin des flammes noires, du chaos, de la « crasse » et de la désolation d’un Black Metal beaucoup plus traditionnel. Varnheim nous sert là un Black Metal original, moderne, mais qui préserve tout de même certains codes dudit « True Black Metal« , de par certaines dissonances lors des transitions, des boucles qui frôlent parfois l’appel à la transcendance.

Petite réflexion personnelle, au cinquième titre j’ai même décroché un discret sourire lorsque pendant une séance Ouija j’ai eu comme réponse un « OUI » de la part de deux monstres du cinéma et de la composition « Sergio et Ennio» (Leone et Morricone) en constatant une introduction accompagnée de trompettes qui après quelques souffles transitionnent vers un black Metal très brutal et sans concessions. Une fin d’album épique qui ne nous laisse ni frustrés ni déçus.

J’accorde une bonne note à ce projet car il est prometteur, il se risque à apporter des influences insoupçonnées. Les Varnheim prennent des risques et surtout ils prouvent très clairement que chaque antagoniste connaît très bien ses instruments, et c’est plaisant à entendre. Un album qui plaira certainement aux personnes ouvertes au métissage des genres mais qui respecte les codes du bon Black Metal.

A suivre.

Tracklist :

  1. Vengeance (9:46)
  2. Onwards (9:09)
  3. Inwards (10:00)
  4. Downwards (13:14)

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Garota – Z mieczem na gwiazdy…

Garota – Z mieczem na gwiazdy…

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

 

On le sait, en matière de metal extrême, les pays de l’Est ne font que très rarement, voire jamais, dans la dentelle !
Tu penses bien qu’avec Garota, il ne fallait pas s’attendre à de la finesse !
En cinq ans, le trio nous a déjà envoyé un EP en 2021 (“Najstarszy zawód świata”), un full length l’année suivante (“Czarne wizje”), un split avec leur copains de brutalité Scrüda (“Czerń Północy”) l’an dernier et enfin ce deuxième album “Z mieczem na gwiazdy…”.
Ce qui me fait d’ores et déjà parler de deux choses évidentes : le groupe est d’une productivité remarquable et je bénis en tant qu’Européen de l’Ouest l’inventeur du copier coller…

Musicalement, c’est un black / thrash metal aussi intense qu’old school. Ici, c’est la belle rencontre entre Funeral Mist et l’Enthroned de l’époque Lord Sabathan.
On ne va pas se mentir, la brutalité et la noirceur absolue sont de mise et Garota nous offre ici 36 minutes d’outrance musicale réparties sur la bagatelle de sept titres.
Et pour aller vite, ça va vite, très vite.
Ce concentré de haine ne laisse que peu de place à la clarté. Au plus est-elle palpable lors de quelques passages mélodiques de bonne facture au milieu de cette débauche d’ultra-violence qui ne nous fera ni plus ni moins que l’effet d’un malsain passage à tabac non stop !

Chant criard et haineux au possible, riffs acérés d’une fluidité redoutable, les mid tempos sont disséminés avec parcimonie (“Z grzechu obmyci” notamment) et servent surtout d’excuse pour nous recoller une accélération démentielle de derrière les fagots pour mieux nous achever ensuite.

Voilà de quoi ravir les adorateurs de la vague scandinave de la première moitié des années 90 avec une petite poutrerie à classer au milieu de quelques sommets de brutalité de cette époque… euh… bénie !

 

Tracklist :

Z mieczem na gwiazdy cz.1 (5:39)
Posiądę Cię jak żywą (4:31)
Hades już czeka (5:42)
Matka (4:38)
Z grzechu obmyci (4:08)
Per mortem ad astra (4:08)
Z mieczem na gwiazdy cz. 2 (7:35)
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Scrüda – Fury Among Ruins

Scrüda – Fury Among Ruins

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

18 minutes et puis s’en vont ! Formé en 2021, le trio polonais Scrüda sort son premier… euh… full length après une démo en 2022, “Barbarian State of the Mind” et un split avec Garota en août 2024 (“Czerń Północy”). Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça va vite… très vite ! “Fury among ruins” est un formidable concentré de haine et de rage de dix titres d’une rapidité et d’une précision diaboliques. Pas un temps mort, l’espace entre deux titres est réduit au minimum ! Des mid tempos ? Y a quasiment pas ! Scrüda nous déverse 10 titres courts ne dépassant que rarement et de très peu les deux minutes. Pas de superflu, pas de remplissable, on n’a que l’essentiel se résumant à l’essence même d’un black / thrash metal aussi minimaliste que dévastateur. Et on ne demande rien de plus…

Ceux qui voyaient en Impaled Nazarene, Nifelheim ou Aura Noir le côté ultime et le plus implacable d’un black metal outrancier vont revoir leur copie : ici, pas le temps de nous coller une intro ou une plage ambiante, ils n’en ont rien à foutre. Si l’idée était de foutre le plus gros bordel (organisé) possible, aussi nihiliste que minimaliste, avec le soucis de défier toutes les lois de la vitesse, le pari est gagné. Le plus “calme” qu’on peut trouver est un “Frozen heart” aux riffs dignes d’un Bathory, époque “Under the sign of the black mark”, à la rage bien palpable ou le final et plus torturé – quoiqu’impitoyablement thrash dans son approche – mid tempo de “When a World ended”.

Pour le reste, on imagine aisément une combinaison entre Funeral Mist et Extreme Noise Terror pour le côté punk / hardcore de l’ensemble.

Oui, seulement 18 minutes, mais d’une intensité et d’une violence rares…

Tracklist :

  1. Philosophy (2:00)
  2. Lone Duelist (1:42)
  3. Ape from Hell (1:56)
  4. Hellfire Glow (2:05)
  5. Kill (1:47)
  6. Swords (1:01)
  7. Frozen Heart (2:17)
  8. Bonded by Hate (1:23)
  9. Vile Alliance (2:12)
  10. When a World Ended (1:49)

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