Kir – L’Appel du Vide

Kir – L’Appel du Vide

Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10

Comme son nom ne le laisse pas présager, Kir nous vient de Pologne, non pas pour nous servir du gros rouge qui tâche, mais du black dans tout ce qu’il a de plus « traditionnel » lorsqu’il vient de Voïvodie et plus particulièrement de Cracovie. Ce combo a vu le jour il y a sept ans maintenant. Le trio maléfique a pris son temps avant de creuser les sillons discographiques puisque « L’appel du vide » figure comme son premier rituel en la matière. Il est tout juste sorti en décembre dernier. Que se cache-t-il derrière un titre qui aurait pu faire croire, si on le juxtapose avec le nom du groupe, que ce dernier était une formation hexagonale ?

L’album débute par « Destination Void » qui est une courte introduction instrumentale, sans véritable relief. Son seul but est de planter l’ambiance générale qui, sans surprise, sera sombre, voire sombre foncée. Passée cette entrée en matière, Kir dévoile un black enivrant qui s’empare progressivement de l’auditeur à force de riffs efficaces, de mélodies aussi subtiles qu’obscures, sur lesquelles la voix éraillée d’Harvest exprime un certain niveau de férocité ! Le jeu de la batterie est somme toute classique pour le style mais ne souffre d’aucune faiblesse. Elle distille avec justesse de quoi appuyer la furie lorsque c’est nécessaire ou apporte la cadence appropriée pour apprécier les mélodies plus lentes. L’ensemble est solide, et certains passages montrent l’influence des plus grosses écuries made in Poland dont vous trouverez facilement les références. Il n’y a pas de passages à vide. Chaque morceau t’embarque dans un tourbillon extrême mêlant dissonance et noirceur, rythmes effrénés et ambiances plus lentes et pesantes et ne laisse aucun répit. Chacun des titres a sa propre âme et ses particularités et vient te tourmenter soit dès l’intro, soit à la faveur d’un break, soit grâce à une ambiance savamment distillée pour ne relâcher son étreinte qu’à la dernière note !

« Monument » est certainement le morceau le plus ravageur, tant musicalement que dans la performance vocale. Il faut profiter du break au milieu pour tenter de se refaire la cerise avant que le déluge musical ne reprenne le dessus à grands renforts de blast beat, de bourdonnements incessants sur fond de voix hurlée. A titre personnel, « Znów » – qui signifie « encore » en français – est celui qui a le plus retenu mon attention, captivant d’emblée et qui, à l’instar du joueur de flûte d’Hamelin, a de quoi hypnotiser un auditoire… Même si les deux minutes finales n’apportent pas de plus-value au morceau de mon point de vue car cela ressemble à une bande son prise lors d’une sortie à chasser les esprits dans des demeures abandonnées ! « Eter » quant à lui est plus massif et lent, les chevaux n’étant lâchés qu’à de très rares reprises.

L’album se conclut avec « Apoptosis » qui, du haut de ses neuf minutes trente au compteur, est le morceau le plus long. C’est une lente procession musicale durant laquelle la dissonance des accords remplit irrémédiablement son rôle de sape ; le break à mi-titre ne bouscule pas vraiment le côté linéaire de la composition mais l’ensemble se laisse écouter sans se faire prier !

Côté artwork de la pochette, là également, l’impression du premier regard ne laisse pas spécialement penser à une galette renfermant du black obscur, aussi bien pour le visuel que pour les couleurs… Dans un registre metal prog’ futuriste, cela n’aurait pas dénaturé !

Force est de constater que la Pologne est une terre propice pour enfanter des groupes obscurs, ces derniers étant légion ! Kir s’ajoute donc à cette liste aux profondeurs insondables et fait valoir ses arguments pour avoir son mot à dire dans ce marigot aux sonorités nauséabondes, mais ô combien sublimes, pour qui sait se laisser envoûter par les mélodies sombres aux dissonances diaboliques ! Le manque d’originalité et la durée limitée (à peine trente minutes) pourront peut-être freiner les plus exigeants mais pour un premier opus, il mérite largement une oreille attentive ! Et vous, qu’en dites-vous ?

Tracklist :

  1. Destination Void 01:14
  2. Monument 04:34
  3. Znów 07:47
  4. Eter 07:54
  5. Apoptosis 09:28

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Putrid Vomit Christ – Perpetual Intercourse

Putrid Vomit Christ – Perpetual Intercourse

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.5/10

Le blasphème des grands esprits est plus agréable à Dieu que la prière intéressée de l’homme vulgaire.” Ernest Renan

Et question blasphème, on en voit des vertes et des pas mûres dans ce milieu ! Si je devais compter le nombre de fois où je suis tombé dans l’outrecuidance blasphématoire, je vous garantis que cela ferait longtemps que j’écumerais les pavés des Enfers sans y trouver de bonnes intentions. Non, pour être sérieux deux minutes, il y avait longtemps que je n’avais pas eu ce sempiternel débat – que l’on rencontre de plus en plus souvent malheureusement – sur les groupes de discussion Facebook. A savoir l’éternel conflit entre les amateurs de groupes mainstream et ceux qui font dans l’underground. Ce qui m’amène à me questionner depuis un moment sur l’intérêt que l’on a maladivement en France, de vouloir fédérer tout le monde. Il y a en effet cette manie terrible et que je ne connais qu’en France, qui consiste à vouloir rassembler les metalleux entre eux. Or, cela a été prouvé maintes fois dans le passé, c’est tout simplement impossible, et pour une raison très simple : les metalleux sont tous aussi différents qu’il y a de ramifications dans la musique metal. Ce serait un peu, pour reprendre une citation d’un mec sur Facebook, comme rentrer un éléphant dans une Fiat 500 en gros. Alors, clairement, le débat a été relancé par l’abondance de publications aussi inutiles que pompeuses de groupes mainstream comme Metallica ou Megadeth. Autant dissiper les malentendus tout de suite, je n’ai aucune animosité envers les gros groupes ni leurs auditeurs, mais il faut comprendre qu’en publiant ces gros groupes, vous tombez dans une forme de promotion. Or, est-ce que ces groupes ont besoin qu’on en fasse ENCORE une énième promotion, surtout sur des sites de discussion dédiés au départ à l’underground ?… La réponse est définitivement et catégoriquement non. Cela relève à noyer les groupes plus discrets dans un conglomérat insipide de publications qui ressassent sans arrêt les mêmes élucubrations. Alors, autant faire fi des gros groupes qu’encore une fois, je le redis, je respecte. Voilà pourquoi à titre personnel, je me suis engagé dans l’exercice périlleux de la chronique. Je pense qu’il faut donner une vitrine aux formations discrètes, elles qui ne demandent qu’un tout petit peu de soleil à travers les ombrages dans lesquels ils sont enfermés par le manque d’ouverture d’esprit du public metal. Je voulais pousser ce coup de gueule parce que, typiquement, l’expérience qu’il m’a été donnée de vivre ce jour, alors que j’étais en vacances chez mes parents, n’aurait pas été possible si je m’étais cantonné de manière têtue à ce manque d’ouverture cruel. Je tenais donc à vous présenter un groupe sorti de nulle part, totalement improbable pour plusieurs raisons, mais qui s’est révélé une véritable bombe ! Il s’agit de Putrid Vomit Christ et sa démo (rare que je chronique des démos) nommée « Perpetual Intercourse« .

Généralement, quand on est amené à chroniquer une démo, c’est que l’on se retrouve avec un groupe qui débute ou qui est resté tellement discret qu’il n’a rien sorti d’autre. Nous sommes ce jour sur le premier cas de figure, Putrid Vomit Christ ayant été fondé cette année-même. Le plus étonnant pour moi réside dans deux points fondamentaux : premièrement, le duo qui compose cette formation nous vient tout droit du Vietnam, ce qui constitue en soi un truc totalement dingue pour moi et, deuxièmement, cette démo est sortie sur un label qui est loin d’être un petit joueur dans le milieu underground, puisqu’il s’agit de Godz ov War Productions. Il conviendra de préciser, en substance, que cette démo est la seconde dans la discographie de nos amis de Hanoï, la première étant nommée « Live Demo #1 – Hai Phong, 21.07.24 » et, comme son nom l’indique, est un enregistrement live qui date de juillet. Je me suis aperçu que j’avais déjà écouté cette première démo sur YouTube mais impossible de me rappeler quand ! En résumé, on a un groupe tout neuf, sorti d’un pays exotique qui a rarement produit des groupes importants de la scène underground, et qui s’offre les services d’un gros label pour cette deuxième démo. Autant vous dire que tout cela ne pourrait que vous donner l’eau à la bouche pour foncer découvrir cette pépite ! On y va !

Autant vous le dire tout de go, je n’ai pas été très emballé par la pochette. Je dois traverser une période un peu turbulente parce qu’en trois chroniques, les artworks ne m’ont pas du tout plu. Mais je dois quand-même nuancer mon propos en disant que celui qui illustre « Perpetual Intercourse » pourrait être le moins mauvais des trois. Pour comprendre son graphisme, il faut traduire le titre de la démo qui signifie « rapports sexuels perpétuels ». Dit comme cela, il n’y a pas vraiment de sens ni d’explication rationnelle qui saute aux yeux pour comprendre le délire de Putrid Vomit Christ. Franchement, l’idée d’en faire un nom de démo n’a, pour moi, de valeur que dans le sens de la provocation que l’on retrouve chez une grande majorité de groupes qui officient dans ce style. Mais au moins, le groupe a proposé de visualiser cela de manière très claire, sans tourner autour du pot avec cet artwork qui représente donc, et cela saute littéralement aux yeux, un ovule assiégé par une armée de spermatozoïdes. Le tout est bien évidemment tourné sur un côté horreur ou macabre qui ne laisse pas indifférent avec la présence de ces deux mains longilignes et griffues dans l’ovule, et de ce qui ressemble un peu (mais c’est ma propre interprétation) à des mini-dragons en guise de spermatozoïdes. On dirait d’ailleurs une affiche de film d’horreur ou gore avec cette couleur rouge et ce fond en nuance de noir ! Visuellement, même si je ne trouve pas l’artwork digne de sauter au plafond, je lui reconnais sans peine une cohérence avec le nom de la démo, et surtout il est raccord avec l’univers généraliste qui prédomine le style de metal présenté ci-joint. Finalement, ma déception, si légère soit-elle, réside dans deux points principaux. Le premier est l’absence du nom du groupe et de la démo sur l’artwork, ce qui rend impossible l’identification du projet quand on ne connait pas, ce qui est dommageable quand on est chez un disquaire. Le second point se trouve dans le fait que ce graphisme n’inscrit pas « Perpetual Intercourse » dans quelque chose de conceptuel, alors que franchement, il y aurait eu moyen de le faire avec brio. Mais bon, n’oublions pas qu’il s’agit d’une démo, avec son lot de maladresses.

Lot de maladresses mais aussi et surtout, son lot de bonnes surprises. Et honnêtement, « Perpetual Intercourse » m’a balancé une claque à laquelle je ne m’attendais mais alors pas du tout ! Dès la première écoute, je suis complètement entré en transe sur les riffs death doom metal qui transpirent le gras et le dégueulis moisi. Autant vous le dire tout de suite, si vous recherchez la vitesse et la précipitation, vous en aurez pour votre argent. Putrid Vomit Christ, qui porte un nom typique de ce genre de formation, officie dans un metal d’une lourdeur et d’une oppression ahurissantes caractéristiques du genre death metal dans sa sphère old school. Cette lenteur est parfois à peine ponctuée de quelques accélérations bien senties mais en mid tempo net et sans bavure. En fait, ce groupe pue littéralement le vieux death metal post-années 90. Hallucinant quand on connait la jeunesse des deux musiciens ! Mais ce qui m’a frappé tout de suite lors de cette première écoute, c’est vraiment l’absence totale de fioritures. Vous avez des groupes qui ponctuent un peu leurs riffs minimalistes et d’une épaisseur extrême de soli ou de passages plus mélodiques, voire de samples, par exemple. Ici, dans le cas de « Perpetual Intercourse« , rien, nada ! Les ingrédients sont d’une simplicité et d’une efficacité désobligeantes. La longueur des pistes, qui tombent quelquefois dans l’exagération quand on cause doom metal, reste raisonnable et rajoute une sorte d’harmonie à l’ensemble, ce qui permet une écoute fluide et surtout, transcendante. En référence pour décrire à la fois cette première approche et mon ressenti global, je dirais que Putrid Vomit Christ m’a fait penser à Knowledge Through Suffering et son seul album. Exactement pareil ! Une musique brute de pomme, sans aucune sophistication. Bref ! Tout cela pour dire qu’en première écoute, mon impression est plus que satisfaisante. Je suis totalement conquis et je me suis pris au jeu de cette démo qui, je le répète, sort totalement de nulle part. Énorme surprise !

Ce qui m’a époustouflé dans le contexte d’une sortie de démo comme « Perpetual Intercourse » est la production. C’est loin, très loin d’être à en rougir surtout quand on compare avec certaines sorties beaucoup plus attendues. J’ai trouvé le son extrêmement raccord avec le style, soit un son qui fait la part belle à l’extrême lourdeur que vaut le mélange du death metal et du doom metal. La particularité – dans le cas des productions un peu « maison » si j’ose dire – est qu’il y a deux poids deux mesures. Soit le son est sale au possible et ne vous plaît pas ; soit le son est sale au possible et vous adorez parce que vous tombez sur le petit truc en plus (dédicace à ce super film !) qui vous surprend. Putrid Vomit Christ propose un curieux son qui vrille parfois vers le sludge metal, avec ce côté boueux et rebondi qui est caractéristique du genre précédemment cité. En même temps, je ne suis pas si étonné que cela parce qu’il ne faut pas oublier qu’ils ne sont que deux à composer la musique, avec un bassiste / chanteur et un guitariste. Je ne serais pas davantage surpris d’apprendre que la guitare évoluait seule – pas doublée, j’entends – et simplement enrobée par une basse qui donne cette recette très sludge metal. En tout cas, cette lourdeur est totalement dingue et m’a scotché. J’ai rarement vu une production avec un budget potentiellement bas aussi propre et aussi incroyable. Franchement, bravo !

Si je devais retenir un constat plus analytique concernant ce « Perpetual Intercourse« , c’est qu’il y a quelque chose de l’ordre de cette fameuse absurdité qui identifiait très bien les groupes des années 90 / 2000 dans le registre death / doom metal. On sent que l’objectif principal de cette démo est clairement de faire dans la provocation, dans le dégueulasse et le putride. Il n’y a pas de fioritures, ni de métaphores. On aurait pu le croire avec la pochette qui démontrait justement quelque chose qui faisait un peu sens. Mais au final, la musique n’est présente ici que pour envoyer du bois, et c’est tout. D’ordinaire, je n’accroche pas tellement avec ce procédé parce que je ne me suis pas formé aux groupes old school dans ce domaine, et que je suis au commencement plutôt un amateur de black metal. Or, ce que propose aujourd’hui Putrid Vomit Christ m’a totalement retourné le cerveau. Je me suis pris une énorme claque à la hauteur de celle que j’avais prise avec le fameux one man band italien Knowledge Through Suffering lors de sa sortie ! Pourquoi adore t’on une musique aussi brutale quand habituellement ce n’est pas le cas ? Je pense que cela ne s’explique pas. En tout cas, pas vraiment d’analyse possible autre que mon ressenti puisque cette démo nommée « Perpetual Intercourse » n’est pas là pour faire réfléchir. Elle est là pour défourailler. Et sur ce point-là, ce fut redoutable et intense.

Pour terminer de vous parler de la démo, je ne pouvais pas faire l’impasse sur le chant qui est le point le plus surprenant là-encore dans la composition. On imaginerait un chant ultra guttural, du plus profond des entrailles, avec des growls épais et vaseux au possible. Que nenni ! Pour davantage nous marquer l’esprit par sa violence, Putrid Vomit Christ se pare d’une technique vocale aussi rare qu’elle est étonnante dans ce domaine, à savoir le high scream. Mais attention, pas la technique de voix de tête que l’on a souvent dans le metal extrême, non ! Ici, on serait sur une sorte de chant de gorge nasillard, à se demander par quel caprice ou miracle le chanteur ne s’égosille pas la voix. On croirait qu’il vomit des lames de rasoir et que ces dernières lui dépècent la cavité buccale. Mais c’est incroyablement efficace parce que finalement, cette voix contre-balance légèrement la lourdeur instrumentale en amenant une pointe d’aigu. Décidément, tout est surprise avec « Perpetual Intercourse« .

Pour conclure, voici sorti du chapeau un groupe appelé Putrid Vomit Christ qui a pondu une démo absolument phénoménale nommée « Perpetual Intercourse« . Comme je l’expliquais en biographie, cette démo est sortie sur un label qui pèse dans le game, à savoir Godz ov War Productions, et on comprend pourquoi. Le groupe vietnamien a tout simplement soufflé tout le monde avec une musique death / doom metal qui ne laissera personne indifférent. Une musique d’une lourdeur oppressante, avec cette production qui glisse sur la frontière entre le death metal et le sludge metal, le tout dans un concept inexistant, si ce n’est celui de choquer le plus possible en amenant l’auditeur vers un état de sidération totale. Parce que ce soir, c’est carrément un état de coma que je viens de me ramasser. Une claque de forain qu’une partie de ma conclusion sur la chronique du groupe Knowledge Through Suffering résume parfaitement : « autant le black metal les honore, autant le death metal les réveille. Et dans le cas de K.T.S., c’est un tromblon de vingt mètres qui a levé les morts! Une énorme tuerie, à recommander d’urgence (ce que j’ai fait à mes chroniqueurs) ». A quand l’album putain ?

  1. Vacuous Ecstasy 06:54
  2. Putrid Vomit Christ 05:08
  3. Dissecting an Incestuous Dream 05:56
  4. The Sun … from Where They Excrete 07:58
  5. Death Is an Imposture 05:03

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Visteria – Visteria

Visteria – Visteria

Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 6/10

 

Habituellement, les projets solos trouvent davantage de clients au sein du black et/ou du black atmosphérique que dans le speed punk ! A travers Visteria, Hönorata, one woman show qui n’a pas froid aux yeux, fait donc mentir les statistiques depuis les profondeurs de l’underground polonais puisque cette dernière nous vient bien de la terre natale de Chopin !
Premier round musical qui prend les habits d’une démo qui se propose de te dépoussiérer les cages à miel durant une quinzaine de minutes au total.

Si tu souhaites gagner 23 secondes d’écoute, tu peux clairement t’affranchir de l’intro qui n’est autre qu’une discussion de cinéma qui n’amène pas grand-chose à vrai dire. Les hostilités débutent vraiment avec « The Devil in Miss Jones » qui part sur un mid tempo des plus classiques avant de prendre un tournant punk peu après la minute et s’emballer en conséquence. Hönorata nous crache toute sa hargne au visage à travers une voix enragée qui déferle sans autre forme de procès ! De la conviction dans l’interprétation mais au final pas d’originalité dans le registre.

« Die » est envoyé à tombeau ouvert, les riffs sont rapides, simples et efficaces et bourdonnent en tête même une fois le morceau terminé ! Construction basique, textes qui le sont tout autant, que ce soit dans le phrasé comme dans les sujets abordés, Visteria mêle punk et speed à l’envie sans se prendre la tête avec des compos chiadées, la rage et l’esprit rock ’n’ roll font le job, point final !
« Alcoholic Slut » se chauffe du même bois et s’inscrit pleinement dans la continuité de l’écoute.
« Six Wolves » vient clore ce premier essai sans dénoter avec ce qu’Hönorata nous a proposé jusqu’ici.

Côté production, il est clair que c’est réalisé avec les moyens du bord mais on est tout de même loin des demos que l’on enregistrait dans les garages à une certaine époque ! Le rendu est donc tout à fait acceptable pour coller au style speed punk !

Sans réinventer ni la poudre, ni le fil à couper le beurre, cet EP te botte toutefois les fesses et t’incite à sortir d’une léthargie dans laquelle les frimas de l’hiver t’auraient incité à te plonger ! Visteria a l’envie manifeste d’en découdre, peut-être qu’à la faveur de cet opus, Hönorata trouvera des compagnons d’infortune pour poursuivre l’aventure !

A suivre !

 

Tracklist :

Intro 00:23
The Devil In Miss Jones 04:02
Die 04:56
Alcoholic Slut 03:10
Six Wolves 02:43
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Drunk Thrasher – Raining Vomit

Drunk Thrasher – Raining Vomit

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Un one-man-band dans le thrash metal ?
Voilà qui n’est pas courant !
C’est en 2018 que le Polonais Piotr Palej, aussi connu sous le pseudo Graveyard Instigator (s’il vous plait !) lorsqu’il était dans les groupes de thrash / black metal The Graves et Hexenaltar, forme son projet : une demo avec le titre “Drunk Thrasher Attack” verra le jour en décembre 2018, titre qu’on retrouve dans sa version initiale en bonus sur la ressortie de cet EP “Raining Vomit”.
Oui, parce que cet EP est déjà sorti en autoproduction, en vinyle et en digital, le 1er novembre 2022.

Et hop, une signature plus tard chez les excellents Godz Ov War Productions et voilà cet EP ressorti en CD (et encore une fois en digital) en janvier 2024.
Bon, on ne va pas chercher midi à quatorze heures : la musique de Drunk Thrasher est des plus roots, aux influences à chercher chez les précurseurs du genre.
On ressent les premiers Sodom, Slayer, Destruction, Kreator ou Sepultura dans ce brouhaha chaotique et furieux, qui ne s’embarrasse pas de quoi que ce soit de moderne dans sa mixture musicale et douteuse !
Pour foncer, ça fonce !
Et tant qu’on y est, on rajoute quelques influences death et d’autres black dans l’ensemble et on a une idée de ce qu’on va s’écouter quand on met ce CD dans le lecteur !

https://youtu.be/lxs16BubQxM

Après tout, la Pologne nous a déjà bien habitués à nous rendre des copies d’une brutalité hors norme : pourquoi Drunk Thrasher changerait les habitudes nationales ?
C’est ainsi qu’on se retrouve avec cinq titres relativement homogènes, menés à vitesse grand V, avec quelques petits passages plus mid tempo juste histoire de justifier l’accélération qui suit.
Hormis sur le premier titre « Thrashrust » sur lequel un certain Mikołaj “Marc Butcher” Łazowski, ancien acolyte de Piotr Palej dans Hexenaltar, vient se prêter à l’exercice, aucun solo de guitare sur cet EP.
L’ensemble est d’une noirceur à chercher dans le black metal, surtout lors du mid tempo « Masturbation on the tomb » aux forts relents Bathoryens, tout en restant sur une dominante thrash metal !

Bref, on se prend un gros quart d’heure de boucan chaotique particulièrement intense : rien de révolutionnaire, mais diablement efficace et résolument old school !
En un mot : poutrerie !

Tracklist :

1. Thrashrust (3:05)
2. Raining Vomit (3:02)
3. Masturbation on the Tomb (2:38)
4. The Poisoning (3:44)
5. Drunk Thrashers Attack (bonus) (3:42)

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Cultum Interitum – Sacrum Funeral

Cultum Interitum – Sacrum Funeral

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

 

Dans le monde du black / death metal, on croise régulièrement des formations qui cherchent à repousser encore plus loin les limites du jusqu’au boutisme en matière d’intensité, de noirceur et d’occultisme.
Les Polonais de Cultum Interitum ont bien compris le principe et nous envoient leur troisième full length depuis 2020 avec ce “Sacrum Funeral”.
Autant spoiler de suite, ces mecs ne sont pas là pour rigoler : au risque de remettre l’église (oops) au centre du village, tout n’est ici que la pénétration de ténèbres des plus opaques dans lesquels il est inutile de chercher le moindre rai de lumière.
Tout n’est que désolation, souffrance et outrance musicale.
Chant d’outre tombe en retrait, guitares qui vous tailladent les veines au moindre glissement du mediator sur les cordes, batterie en mode mitraillage tout azimuth, Cultum Interitum ne s’embarrasse pas de la moindre mélodie ou de la plus petite concession.
Non, pendant 26 minutes, ça joue l’ultra violence chaotique et blasphématoire tout en vociférant des complaintes incantatoires des plus obscures par des borborygmes en infra basse digne de tout ce que le war metal peut apporter de plus terrifiant. Là où certain peuvent n’y entendre qu’un gloubi-boulga brouillon de sons chaotique, le tout est d’une précision chirurgicale.

Au milieu de tout ce magma de glauquitude, la formation se permet le luxe de nous coller des ambiances flippantes au possible au moyen de plages atmosphériques dépeignant l’univers de souffrance dans lequel ils évoluent. Pour donner une idée, l’intro de l’album semble même faire passer l’intro du premier album de Bathory pour une promenade de santé.

Bref, un album tellement malsain qu’il en devient jouissif !
Pour oreilles averties…

 

Tracklist :

1. S (5:36)
2. A (3:54)
3. C (4:26)
4. R (4:30)
5. V (3:04)
6. M (5:00)

 

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