Diesel Dust – Just Another Day

Diesel Dust – Just Another Day

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

Salut les gens ! Aujourd’hui penchons-nous sur « Just Another Day », le dernier né des Lyonnais de Diesel Dust sorti initialement en avril et qui malheureusement n’a pas eu la notoriété à laquelle il aurait eu droit. Peut-être est-ce dû au fait que ce combo n’avait plus rien sorti depuis très longtemps, pas loin d’une décennie avec « Second life ». Alors humblement, j’en parle car il vaut son pesant de feeling southern rock fortement teinté de blues… et d’électricité. En fait, je viens, à son écoute de me prendre une grosse claque, vu ce qu’il dégage.

Ça commence avec « Black Hills », tout doucement en mode guitare acoustique et harmonica, instrument qui tout au long de cette galette va s’exprimer en y ajoutant une sacrée couleur blues, pendant qu’une voix chaude s’exprime (le genre de gosier qui colle comme un gant à ce genre de musique). Là, je me dis que ça va être un album du genre « cool ». Tu parles, Charles ! D’un seul coup, ça monte en intensité via des groupes comme Lynyrd Skynyrd et ce n’est que du bonheur. Et du début à la fin de ce « « Just Another Day », on tombe en arrêt via de petites pépites du genre. Il y a des titres comme « Dixie Highway », très typés Blackfoot au riffing qui vous enveloppe, portant un parfum de nostalgie teinté d’un peu de mélancolie. Même chose pour « Women », aux plans de guitare bien électriques, nanti d’une voix de femme qui appuie les mots du chant principal.

Au détour de « N.I.C.O. (Now I Carry On) », on pense à Molly Hatchet, car c’est un bon vieux hard blues/rock ‘n’ roll au refrain qui vous envole. Quand arrive « Between Love And Hate », on se retrouve face à un rock bien burné toujours dans la veine d’un Molly. Et puis, tradition oblige, une composition comme « Just Another Day » – qui dure pas loin de 10 minutes – est nantie, dans sa deuxième partie, d’envolées de solos de guitare en cascade, comme pour un bon vieux Lynyrd Skynyrd. Les ballades ne sont pas en reste (“My Father’s Gone”) et quand leur musique devient lente et groovy tel ce « Violence », on adopte de suite. En fait, cet album est un hommage au southern rock des origines. Tout y est bien en place, que ce soit les chœurs, les arrangements, les guitares, la voix et cet harmonica qui s’exprime avec ses tripes. C’est du « very old school » remanié au goût du jour, qui en plus, se paye le luxe d’être inspiré.

Ces types seraient nés en Amérique, ils rempliraient des salles entières, alors pourquoi ne sont-ils pas plus connus, je ne sais pas. Cet album me rappelle, dans un autre genre, l’excellente galette de Little Bob Story « Living In The Fast Lane » qui était passée sous les radars dans les années 70, alors que ce fut un must de pur rock ‘n’ roll.

En tout cas, comme dit précédemment, que du bonheur à l’écoute de cet album. Une bonne surprise. Si vous êtes fan de ce genre de musique, foncez !

Tracklist :

  1. Black Hills (6:41)
  2. Little Girl Song (5:36)
  3. Dixie Highway (5:51)
  4. Women (4:53)
  5. N.I.C.O (Now I Carry On) (5:58)
  6. We Will Never Die (8:14)
  7. Between Love And Hate (5:06)
  8. Violence (6:20)
  9. Walkin’ Alone (5:28)
  10. My Fater’s Gone (5:03)
  11. Just Another Day (9:49)

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The Hellectric Devilz – The Devilz Playground

The Hellectric Devilz – The Devilz Playground

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

La voilà, la suite des aventures des Basques de The Hellectric Devilz, ceux-là mêmes qui nous avaient collé en 2020 un cinglant “The Hellectric club” des plus fun mais totalement impossible à ranger dans un quelconque tiroir musical comme on aime à le faire chez les esprits parfois trop perfectionnistes.
Punk ? Glam ? Hard rock ? Metal ? Heavy metal ? Thrash metal ? Heavy rock ?
Et tout ça à la fois, ça se peut ?
Ben oui que ça se peut, y a qu’à écouter…
C’est que les gaillards ne cherchent pas à se cloisonner dans un style particulier et se contrefoutent de savoir s’ils vont plaire à telle ou telle sous-caste d’intégristes des genres qui jurent devant qui ils peuvent que “ben faut pô mélanger tout ça”.
Non, The Hellectric Devilz se font plaisir à composer la musique qu’ils aiment en y collant un j’y-fous-tout tellement bourré d’énergie et de conviction qu’on adhère dès la première écoute.
Et tant pis s’ils lachent du monde en route : ceux qui trouvent qu’il y a trop de ceci et pas assez de celà n’ont qu’à aller se faire rempoter le bambou ailleurs. Ils s’en branlent surement à s’en fissurer les poignets.

https://youtu.be/rvnd3yvreIA

Et comme on aime faire dans le compliqué, chez The Hellectric Devilz, on nous colle dans le désordre les parties 6, 5, 4, 2 et 7 de la série “The Devil Curse” sachant que les parties 1 et 3 sont sur le premier album.
On se croirait sur les chaînes TV qui nous font la même plaisanteries avec les series actuelles ou retros.
Phénomène de mode ? Va savoir…
On ne s’y retrouve pas ? Tant pis, on kiffe quand même !
En dix titres pour 37 minutes de folie furieuse, ils nous revisitent allègrement tout ce que le bon (hard) rock propose de plus sympathique.
Et pour ceux qui aiment chercher des details, ils auront tout loisir de se pencher sur l’artwork, très réussi, qui fourmille de petites références à trouver : mais pour ça, il faudra arrêter de secouer la tête sur les rythmiques endiablées que le groupe nous colle à longueur de titres. Parce que, du headbanging, va y en avoir, même si on ne le veut pas, tant ces dix concentrés d’énergie vont nous foutre une branlée sévère au sein de nos neurones.

https://youtu.be/YK5jIuNZJp8

Toujours est-il que The Hellectric Devilz joue la continuité du premier album, mais avec “plus de tout” ! Est-ce le changement de label (passé de M&O Music à Brennus Music), de chanteur (JP « The Dude » remplaçant Rob Mitchelli et propose un chant plus “punk” et direct) ou celui du guitariste (Harley King à la place de Sébastien Blanc) qui a insufflé cette nouvelle dynamique ? Va savoir, mais toujours est-il que les cinq diablez électriques sont époustoufflants d’énergie positive avec ces dix nouveaux titres taillés pour la scène, où ils foutront un bordel sans nom à ne pas y douter.

https://youtu.be/MNQOPk-2Ric

Bref, la dose de bonne humeur de ce printemps !

Tracklist :

01. The Hellectric Club (The Devil Curse Part. 6) (4:44)
02. To Hell and Back (The Devil Curse Part. 5) (3:55)
03. Chosen One (The Devil Curse Part. 4) (2:49)
04. Whiskill (2:18)
05. Bed of Death (The Devil Curse Part. 2) (4:03)
06. Tower Of Terror (4:02)
07. Down In One (3:35)
08. Doctor Pills (The Devil Curse Part. 7) (4:13)
09. Stuck Up (3:22)
10. Wings On Fire (4:04)

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Chronique “The hellectric club”

Messaline – Vieux Démons

Messaline – Vieux Démons

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8.5/10

Comprendre, c’est presque l’inverse d’exister.” Georges Poulet

Vous savez ce que j’aime quand un groupe fait directement référence à un personnage de l’Antiquité? C’est que l’on peut en faire un vrai sujet d’introduction, sans passer pour l’éternel chroniqueur pompeux et insipide que je suis. Alors, qui est donc Messaline ? Outre le groupe qui nous intéresse ici, Messaline était d’abord et avant tout un personnage contesté. Valeria Messalina de son vrai nom, était la troisième épouse de l’empereur romain Claude. De réputation sulfureuse, considérée par certains comme un cas clinique de nymphomanie, affublée en ce sens du surnom bien thrash d’Augusta meretrix (putain impériale, vous apprécierez j’imagine…), le mythe dangereux de Messaline était surtout entâché à l’époque par les divergences politiques des deux historiens, Suétone et Tacite n’étant pas du même bord politique, et qui ont largement contribué à faire de l’histoire de l’impératrice Messaline une sorte de mythe burlesque, voire grotesque, pour ne montrer, finalement, que les turpitudes qui étaient monnaie courante à l’époque. De ce que j’en pense? A vrai dire, pas grand-chose, je ne suis pas suffisamment intéressé par les mythes de ce genre, quand il s’agit de l’Empire Romain. Et je sais qu’ici, outre l’aspect métaphorique et décalé de cette légende, il y a un détournement plus moderne autour de notre société. Mais j’aime déblatérer en introduction sur les histoires de l’Antiquité, parce qu’on ne se rend pas compte à quel point le désordre moral régnait en ces temps jadis. On se plaint, mais je vous garantis qu’à l’époque, la luxure était aussi répandue que les décorations magistrales des palais! Et les alcôves, les fameux boudoirs, les « lupanars » comme on dit, il y en avait à la pelle! Donc, cette utilisation détourné de Messaline ne m’a pas bien évidemment pas laissé indifférent, même si le choix de faire une chronique d’un format physique n’est pas l’exercice qui me met le plus à l’aise. Mais bon! J’ai signé pour faire partie d’une équipe aussi belle et déjantée que Soil Chronicles, je me dois d’en être digne ! Et comme notre Caligula à nous, Sieur Chris qui a la Cheville Soyeuse et le Contour de la Malléole Auréolé de Lacets de Cuir Céleste Metalfreak m’a confié sa confiance et ce format physique, j’y vais! Voici donc venu « notre » Messaline national(e) à nous! Et un album nommé « Vieux Démons » !

De l’histoire de Messaline, outre ce que je viens d’écrire, on pourrait se dire qu’il y a eu deux périodes. Une première où le groupe s’appelait Absurd fondé en 1994. Après avoir sorti un EP et deux albums, dont un chez Adipocère Records que je salue amicalement ici, le groupe a décidé de totalement changer de direction artistique et de fonder Messaline. C’est donc une naissance en l’an de grâce 2004 pour le groupe originaire de Bourg-en-Bresse. Un groupe de notre région, on aime cela chez Soil Chronicles ! Toujours est-il qu’avant la sortie de ce dernier album nommé « Vieux Démons » en 2022, le groupe a sorti cinq précédents méfaits. Une discographie riche, un parcours scénique non des moindres, Messaline s’est imposé probablement comme une des valeurs sûres de la scène metal et rock française! Voilà donc un groupe que, je me dois de le reconnaître, j’ai un peu le trac de faire en chronique via cette histoire. Mais ce n’est pas grave, je fonce quand même!

Sans surprise, et en corrélation avec le nom de l’album « Vieux Démons », la pochette fait la part belle et principale à la provocation. Avec des figures démoniaques en pleine débauche, surtout sexuelle, sans suspense aucun. Des prêtres qui s’envoient en l’air dans une orgie digne de la famille Borgia, c’est effectivement assez efficace. J’allais dire que c’est une valeur sûre pour un groupe comme Messaline, qui cherche probablement à faire dans la provocation somme toute légère, quand on voit ce que les autres groupes sont capables de produire. Mais je pense surtout que c’est une pochette plutôt « facile », avec une iconographie qui rappelle étrangement les années d’avant, dans un style graphique certes très travaillé (là-dessus, il n’y a rien à redire) mais qui n’enlève pas que, dès qu’on voit la pochette, on se dit « ah oui ! Je reconnais bien les références! » Et je dirais que cela résume bien ce que je penserais probablement tout de suite de la musique que propose le groupe de l’Ain : une musique nostalgique, ou rendant hommage à une époque où faire de la musique provocante en était à ses balbutiements. Si, pour l’époque, ce genre de pochettes vous valait un aller simple vers le purgatoire pour le grand public – bons nombres de censures ont jalonné l’histoire -, aujourd’hui, pour ma génération, on penserait surtout que le groupe joue timidement sur la provocation quand on voit les autres. Alors oui ! Une pochette comme « Vieux Démons », cela me laisse moyennement indifférent on va dire. J’apprécie le style, mais sans plus. Peut-être que mon papa bondirait de joie, moi, je resterai évasif.

Passons à la musique, si vous le voulez bien, et puis, j’allais dire que si vous ne le voulez pas, c’est pareil. Ah! Ces réflexes de Pavlov… Bref. La musique est selon moi ce qui se fait de plus classique dans le registre rock, voire heavy metal sur les bords. Probablement que la frontière entre le rock et le metal s’illustre à merveille dans la musique de Messaline. D’abord parce que ces deux genres de musique ne peuvent qu’avoir une belle nostalgie et satisfaire ainsi les plus anciens d’entre nous comme probablement les plus nostalgiques. J’y vois donc un côté Trust bien marqué surtout dans la voix du chanteur, quelques riffs déjà entendus mais toujours aussi efficaces, une sorte de chaleur mélangée à une énergie intéressante, et pour finir une maturité certaine, atteinte par l’expérience des musiciens qui maîtrisent totalement leur sujet. On comprend pourquoi! En tout état de cause, cette musique est une belle surprise, pour moi qui ne suis pas spécialement friand des groupes plus récents de ce genre. Non pas que cette grande part nostalgique me soit étrangère, bien au contraire! Avec un papa qui a été bercé par ce genre de musique, allant de Téléphone à Trust en passant par Supertramp et U2, j’aime le rock! C’est con à dire mais j’aime profondément cette musique. Mais je pense que pour apprécier une musique comme la produit Messaline, il faut une sorte de feu sacré en soi. Il faut avoir connu une époque, une atmosphère bien spéciale, pour boire la quintessence de ce genre très très old school. Après, comme je disais, je me suis surpris tout seul à me prêter au jeu de l’écoute et de l’analyse, sachant que c’est un format physique et que j’ai toujours une petite boule d’appréhension. Mais là, Messaline, via cet album nommé « Vieux Démons », m’a mis une belle leçon de confiance et d’humilité. La musique est donc assez difficile à décrire par d’autres mots qu’old school et nostalgie, mais il va de soi que cet album est très bon. Les instruments sont bien à leur place chacun, et le chant est envoûtant. Tout fonctionne bien ! Belle première écoute.

La production de l’album me semble aussi très propre, très mature. Rien d’étonnant, alors, de constater qu’en marge de cette nostalgie latente, il y a un vent léger, comme une brise symphonique, de modernité dans le mastering final. Mais cela reste somme toute très subtil, puisque la part belle est faite sur des sonorités qui rappellent à s’y méprendre ce fameux croisement rock / metal des années reculées, ce que l’on appelle grossièrement peut-être le hard rock. C’est encore une fois difficile pour moi d’évaluer la qualité d’une bonne production dans ce genre de style qui, je le rappelle, n’est pas le mien. Mais je note une chose : cette dernière, similaire à ce que l’on trouve dans « la bonne musique rock », est de surcroit potentiellement bien produite. Très agréable à l’écoute, ayant un rapport entre l’énergie dégagée et la notable paisibilité de certains passages, je note donc que le son est vraiment très bon. Il convient de dire que Messaline est un groupe ayant de l’expérience, même si c’est un argument parfois fallacieux, et qu’en ce sens, nous n’en attendrions pas moins. Mais bon, un groupe n’est jamais à l’abri de se planter, on a eu des précédents chez nous… Quoiqu’il en soit, « Vieux Démons » est un album bien produit, pas surprenant non plus, mais le boulot est fait. Ce qui est largement suffisant sur un plan objectif.

Maintenant, concernant le sens de cet album, j’avoue ne pas avoir cerné exactement s’il y avait quelque chose de précis derrière. Peut-être n’ai-je tout simplement pas eu envie de creuser davantage, c’est possible… Je suis resté sûrement cantonné au principe trompeur d’une musique nostalgique et donc, qui reprend les mêmes schémas et coutumes d’antan. Mais j’imagine qu’il y a tout de même une signification précise et contextuelle ! Donc j’essaye. A la lecture et à l’écoute des paroles, je dirais qu’il y a un réel effort de fait, pour ne pas tomber dans le cliché de la fausse provocation par la religion. Disons que Messaline a fait l’effort de baser son concept, si métaphorique soit-il, autour de la religion, pour peut-être parler d’autres sujets. Ce qui démontre aussi, j’en profite pour le dire, un talent pour l’écriture des paroles et le fait de chiader un concept, qui aura été pour moi une très agréable surprise. Je le dis sincèrement ! Je m’attendais à un énième cliché sur la religion, comme l’aurait fait Trust sur son morceau Vae Victis par exemple. Mais ici, au moins, le groupe pond un concept bien construit, des pistes bien au fait de la religion et au service de sujets qui certes m’échappent un peu, mais qui sont en tout cas bien écrits. Les textes sont très bien, et du coup l’album « Vieux Démons » prend des tournures inattendues. Beau constat !

Bon, pour ce qui est du chant, là encore rien de nouveau. J’ai cité des références qui me venaient, la plus évidente pour moi étant Trust. Mais comme chaque fois que je me risque à citer des références, je dis de la merde. Mais bon! C’est pour vous illustrer la technique de chant très rock, avec un côté blues sur les bords qui ne me laisse pas totalement indifférent. Même si encore une fois, loin d’être un familier dans ce genre de rock voire de hard rock, je ne peux pas m’emballer. Je reste sur ma faim.

Pour terminer cette chronique, la première depuis un moment, Messaline propose un sixième album nommé « Vieux Démons ». Pour un groupe qui existe depuis les années 90, sous un autre nom, je précise, on sent immédiatement une maturité certaine et une sérénité dans la composition qui ne laisse aucun doute possible sur la qualité de cet album. Cela reste toutefois compliqué pour moi, sur un plan plus subjectif je l’admets, de trouver une extase quelconque sur l’écoute de ce genre de musique. Le hard rock qui est joué ici n’est définitivement pas ma tasse de thé, je pensais que j’irais au-delà de mes goûts et que mon côté ouvert d’esprit se suffirait, mais je pense que je ne reviendrai pas dessus. Toutefois, cela n’enlève absolument en rien, et c’est le plus important pour Messaline, que l’album est d’une très grande qualité ! Aussi bien dans la musique, dans la production et surtout, j’allais dire, dans la conception générale de l’univers textuel, le groupe signe assurément une très bonne sortie. Loin de vivre dans l’ombre d’autres groupes du genre en France, Messaline va probablement tirer son épingle du jeu et c’est tant mieux! Véritable bijou pour les amateurs de hard rock français, j’imagine sans difficulté que le groupe de Bourg-en-Bresse va satisfaire pleinement son public.

Tracklist :

1. Les Trois Stryges (06:21)
2. L’Aimante Religieuse (04:24)
3. Black Shaman (05:20)
4. Marque-page Antiqua (01:25)
5. Je Voulais te Dire (04:21)
6. Le Jardin des Délices (complainte de Jérôme Bosch) (03:31)
7. Vieux Démons (06:20)
8. Marque-page (Daemonia) (01:21)
9. Par les Fils de Mandrin (Ange cover)(05:12)
10. Orion Stargazer (07:04)

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Dyslesia – A Taste Of Hell

Dyslesia – A Taste Of Hell

Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 7/10

 

Peut-on dire que ce « A Taste Of Hell » est à Dyslesia ce que « Chinese Democracy » a été à Guns n’Roses ?
Non, car le dépassement de budget studio a dû compter de nombreux zéros de moins (d’autant que le groupe enregistre « à domicile », au Studio Noisefirm, à Ambérieu-en Bugey dans l’Ain, où son chanteur Thierry est ingé-son) ! Et surtout, il n’a pas été précédé d’un teasing, aussi indécent et disproportionné, que celui réalisé en son temps par le « sympathique » Axl Rose !

Il a pourtant fallu patienter 14 bonnes années pour accueillir le successeur de « In Veins, Hearts and Minds » (2008), lui-même séparé par 6 ans de « Years of Secret ». Il faut dire que Dyslesia avait démarré sa carrière sur les chapeaux de roues, avec 3 albums et un DVD entre 1999 et 2004. Le tout, entrecoupé d’une activité live des plus intenses, aux côtés de formations références des années 2000, telles que Vanden PlasStratovariusSymphony XRhapsodyRageIron Savior
Et si prêcher la bonne parole en live, un peu partout en Europe, avait été la méthode de Dyslesia pour creuser son sillon, cela avait également provoqué des dissensions entre ses membres de l’époque. Exit Fabrice Dutour (très actif depuis dans BackroadsMegaphoneIDentity, la série d’albums United Guitars) et son compère batteur François « Boom » Brisk (Megaphone, Virus IV, Vital Breath…), éloignement soudain du milieu du Metal du bassiste Sylvain De Nicola. Si bien que François Loprete, son fondateur, et Thierry Lebourg, son chanteur, se sont longtemps retrouvés seuls avec le projet de relancer la machine à un moment donné.

Au fil des années, ils ont appris à apprécier le guitariste Olivier Coulon, dont le groupe lyonnais Mother & Pearl (Groove Metal) a réalisé tous ses enregistrements studio au fameux Noisefirm, et que Thierry a également suivi en ingé-son live sur plusieurs festivals régionaux (Lions Metal Fest, Leymfest, Rock In Frat…). De discussions sur le matos en échange d’albums, l’idée de composer ensemble l’album du retour de Dyslesia s’est imposée. C’est donc une composition à quatre mains et une plume, dont le résultat nous est proposé, fin 2022, sur l’historique label Brennus.

Pour ne pas retarder plus la réalisation de l’album, le trio n’a pas persisté outre mesure dans la recherche de membres permanents, et a privilégié le choix de musiciens de session de haut niveau et sans risques de plantage. L’excellent et technique Morgan Berthet est donc venu interpréter à la batterie sa vision des 10 titres de l’album. Et sa performance, intense et pleine, est ici largement à la hauteur des formations dans lesquelles on a pu l’apprécier par ailleurs (Myrath, Kadinja, Klone, The Mars Chronicles…).
A la basse, un « voisin » du studio, Guillaume Boudou (déjà vu dans Vital Breath, The Mars Chronicles…), a également rempli l’espace sonore de parties de basse au son typique du jeu aux doigts (très rond, on le croirait presque fretless, bavard dans les notes aiguës), volubiles, mélodiques et galopantes.
Ces deux musiciens ne participeront pas à l’aventure live, ils seront suppléés par deux (très) proches du groupe, qui n’ont pas encore été annoncés officiellement.

Bon, au final, cet album si attendu, que donne-t-il ?!

Avant tout, la longue période à disposition a été optimisée pour affiner et peaufiner chaque titre, on a affaire ici à tout sauf un album bâclé, le soin et la composition appliqués transpirent par les pores de chaque partie instrumentale. Ainsi, Dyslesia 2022 n’est pas dans l’esprit de morceaux live, répétés par un groupe dans la moiteur d’une salle de répète. Il nous livre clairement un album typé projet studio, avec un haut niveau technique, deux guitaristes qui se tirent la bourre avec beaucoup de bravoure instrumentale (les deux sont solistes). Leurs joutes les attirent même parfois carrément dans le Metal Progressif (le titre « Selfish » par exemple), et il faut avouer que cela fonctionne et renouvelle le propos pertinemment. Les souvenirs d’une époque où j’écoutais les Dali’s Dilemma, Dream Theater, Circus Maximus, Angra et Symphony X remontent soudainement !

Pour autant, l’ADN Speed / Power Metal de Dyslesia est bien toujours présent, avec par exemple le titre introductif « On The Way to Your Grave », qui assure la transition entre les époques, avec son refrain fédérateur et ses très jolis soli mélodiques. A ce titre, on peut s’amuser à deviner qui a composé quoi, entre un François Loprete « gardien du temple » et des traditions (même s’il est très sensible à l’actualité guitaristique et métallique), et un Olivier Coulon qui amène la tonalité plus sombre de son groupe principal Mother & Pearl, et quelques gimmicks typiques de son jeu dans M&P, qui se marient très bien à l’univers Dyslesia.
Habitués que nous sommes aux cavalcades Speed Metal et au headbanging arrosé à la bière, cet album s’avère un parti-pris artistique fort, en privilégiant des morceaux ultra-composés et une superposition de musiciens très techniques, à une approche plus spontanée, qui fendrait l’armure et laisserait transparaître plus d’émotion et d’humanité.
Cette remarque s’applique à l’identique au chant de Thierry Lebourg, qui bénéficie d’un traitement très travaillé, assez glacé, avec des voix doublées quasiment en permanence, pour un rendu où la recherche de perfection déshumanise, à mon humble avis, la performance. On n’entend pas un chanteur qui nous raconte une histoire avec émotion, les yeux dans les yeux ; l’impression est difficile à décrire, mais à titre personnel je n’ai pas réussi à « associer » le chant au reste de l’album, comme s’il survolait le mix.

La pochette de l’album ne m’a pas convaincu non plus, pourtant elle représente une belle histoire : proposée par le fils d’Olivier, elle a séduit les membres du groupe qui ont laissé sa chance à la jeunesse. A titre personnel, je trouve ces tons marrons pas très vendeurs, et la composition pas suffisamment lisible. On a coutume de dire qu’un bon tatouage doit être suffisamment accrocheur et lisible pour « percuter » à dix mètres au premier regard, sans que le spectateur n’ait à s’approcher en plissant les yeux et en disant « c’est pas mal, mais c’est quoi… ? » ; à mon sens, c’est un peu le défaut de ce visuel, pas très moderne, en-deçà des possibilités de montage qu’un bon Photoshop peut offrir.

Le challenge et les décisions à prendre étaient périlleux. Refaire du Dyslesia « années 2000 » à l’identique pour brosser les fans historiques dans le sens du poil ? Tout changer et créer à partir d’une page blanche, au risque d’avoir à repartir sous un nouveau nom, si l’écart de style était trop grand ? Dyslesia a donc choisi une voix intermédiaire, en basant la prise de risque sur l’ouverture stylistique instrumentale, en bétonnant ses compos avec un niveau technique élevé et un feeling très « studio » ; mais avec une « proposition » artistique qui aura moins touché votre serviteur sur les aspects vocaux, visuels et émotion (le son global est plutôt sec). Attendons donc de voir et entendre comment ce répertoire sera retranscrit en concerts, le passage au live s’avérant un sacré défi !

 

Tracklist :

1. On The Way to Your Grave
2. Selfish
3. No God To Pray
4. Voices
5. In The Trench
6. Summer 15
7. Spirit Never Die
8. The Lights Of War
9. Deep Ocean
10. The Ending Light

 

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Hopes of Freedom – Light, Fire & Iron

Hopes of Freedom – Light, Fire & Iron

Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 7/10

Un peu de power metal en ces temps si tristement dévastés par la COVID (qui nous annule toutes festivités) est toujours le bienvenu. Le groupe normand Hopes of Freedom est de retour pour un nouvel et troisième album, bien sympa, « Light, Fire & Iron » qui a tout d’un bon disque de power : les mélodies joyeuses, les orchestrations bien que discrètes, les solos, la rapidité, les chœurs et une solide qualité d’ensemble. Un grand bravo pour le travail instrumental et mélodique : très bon et propre, comme les précédents albums d’ailleurs.

Mais pour les oreilles affutées d’un amateur de power comme moi, un (gros) bémol est le chant, qui retire des points pour faire de « Light, Fire & Iron » un très bon album de power.
La voix du chanteur est belle et a beaucoup de potentiel mais son chant est mou, peut-être qu’il faudrait qu’il se lâche plus (même les chœurs d’ailleurs), on le ressent bien dans « Delusion ».
Le chant est également beaucoup trop mis en avant.
Dans le power, une règle d’or : le chant, qui était également le point faible du précédent album « Burning Skyfall », ne doit surtout pas faire preuve de timidité pour faire ressortir toute la puissance du power.
Après les goûts et les couleurs ne se discutent pas !

Mon top 3 (pour le côté instrumental) : « Always on Your Side », « A Tale Of Glory (Part II) », et le long titre éponyme “Light, Fire & Iron”.

En tout, nul doute qu’il y a eu un gros travail derrière cet album.
En leur souhaitant une bonne continuation !

Tracklist :

1. Lost Humanity
2. Dragon Order
3. The Heroes Line
4. Freedom For All
5. Delusion
6. Always on Your Side
7. The Ancient And Silent Force
8. A Tale of Glory (Part I)
9. A Tale of Glory (Part II)
10. Light, Fire & Iron

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