Images & Words : Metalfreak

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La dernière fois que je m’étais retrouvé dans les locaux de KNT Music & Live Studios, c’était le 02 octobre 2020, pour les mêmes raisons et pour le même groupe. Nightmare présentait à la fois son dernier né « Aeternam » et Madie, la nouvelle chanteuse.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts : en plus de quatre ans, on n’en était pas au premier séisme en Isère mais, en 2022, le groupe se séparait de Madie qui a repris avec force et conviction les excellents Faith In Agony, et recrutait Barbara Mogore, qu’on connaissait déjà dans Muddles et il faut reconnaitre que la dame en a dans le coffre, que ce soit en studio (« Mind muddling« ) comme en concert. On ne va pas revenir sur le pourquoi de ce changement brutal, tant pour les fans que pour tous les membres du groupe, cela a été assez commenté tant par les spécialistes que par les fans, sans oublier les éternels haters qui perpétuent leur sale habitude de répondre aux questions qu’on ne leur pose pas.

Dès lors, Barbara Mogore était scrutée, observée, épiée, pas mal critiquée par des gens trop pressés qui ne lui donnait ni temps ni chance de s’exprimer, mais aussi bien accueillie dans l’ensemble. Il faut dire qu’en matière de charisme, elle en a, et pas qu’un peu ! Et niveau talent, elle n’a pas à rougir non plus. Cette listening session était l’occasion de nous présenter cette nouvelle chanteuse aussi, qu’on a pu voir sur diverses dates et festivals depuis son intégration.

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Bref, ce 07 mars dernier, on découvrait tout sur le nouvel album « Encrypted« , le douzième de Nightmare… et pas que !
Au passage, on a eu droit à quelques anecdotes sur la jeunesse du groupe et surtout de ses membres, avec quelques anciens des line up précédents déclenchant quelques rires dans l’assistance.
En clair, belle soirée bien sympathique pour la présentation de ce nouvel album !

La deuxième partie était réservée pour le visionnage du nouveau clip, dont la sortie officielle sur les plateformes se fera le lendemain (08 mars 2024), illustrant le titre « Saviours of the damned ». Réalisé par Jonathan Lhote et produit par Simone Mularoni, il est plastiquement superbe, assez sombre, nous donnant une sensation de malaise lors de son visionnage. La musique est puissante, agressive et intense, le chant de Barbara est principalement clair mais s’offre le luxe d’une court passage en growl : on ressent une sorte de pessimisme qui ouvre malgré tout la porte au fait que rien n’est définitif. Du grand art.

S’en est suivi l’écoute de l’album en intégralité. Le concept, la bio le décrit on ne peut mieux : « Et si la fin n’était en fait que le commencement ? « Encrypted » parle des secrets ancestraux que pourrait renfermer notre planète, de la manière dont l’humanité engendre malgré elle des cycles, en oubliant ou en occultant son passé, ses civilisations cachées, et leur pouvoir. Ces gardiens du savoir perdu se manifestent quand l’égarement de l’Humanité est total et qu’il est temps que le cycle s’achève. La vie n’est qu’un ensemble de codes qui doivent être transmis et utilisés pour ne pas tomber dans l’oubli. Sinon l’Histoire se répète encore et encore… A jamais« . Même si le groupe s’en défend, on ne peut y faire des parallèles avec ce qu’on vit autour de nous.

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Les neuf titres (+ la nouvelle version de « Eternal winter ») nous ont été présentés, les uns après les autres, avec quelques explications du groupe.

Ce qui marque à l’écoute des titres, c’est une production très puissante et très claire, où chaque instrument est mis en valeur, avec bon nombre d’orchestrations, parfois impalpables, parfois plus présentes, mais jamais mises en avant. Les musiques ont toutes été, à l’exception d’un titre (« Voices from the other side »), composées par le guitariste Matt Asselberghs.

  1. Nexus inferis : les riffs sont immédiatement reconnaissables. Nightmare fait désormais partie de ces groupes qu’on identifie immédiatement. Ce premier titre verse dans un heavy / power metal qui flirte avec les frontières du thrash. On rentre de suite dans le vif du sujet : le chant éraillé et agressif de Barbara Mogore fait mouche d’entrée, le refrain est facilement mémorisable et se montre redoutablement efficace. On a droit à un court solo avant un passage plus calme et le refrain revient finir son travail de sape. Bonne entrée en matière, on sent qu’on se trouve dans la continuité d' »Aeternam » mais avec un chant qui se veut plus agressif et avec plus de profondeur. Quelques orchestrations donnent encore plus de relief au titre.
  2. The blossom of my hate : ce titre décrit la colère d’une entité envoyée sur Terre qui met fin à un cycle pour mettre en place le suivant quand l’Humanité va trop loin. IL se veut la continuité du premier titre, qui enfonce le clou grâce à une dynamique similaire et un tempo toujours bien enlevé. Là, d’entrée, après les riffs introductifs, la chanteuse nous colle un growl à nous mettre au garde-à-vous ! L’alternance entre le chant clair et le growl est intelligemment réparti pour qu’aucune des deux techniques vocales ne prenne le pas sur l’autre. Ajoutons à ça une nouvelle fois un refrain aussi efficace que mémorisable…
  3. Voices from the other side : seul titre composé par Franck Milleliri et Matt se prend deux passages de chant pour illustrer le « Saviour ». Le tempo est moins rapide mais le titre reste toujours très puissant. La connexion entre le chant clair de Barbara et celui plus extrême de Matt nous offre un parfait contraste entre deux entités diamétralement opposées. La fin du titre m’a semblé arriver de façon brutale.
  4. Saviours of the damned : on ne va pas revenir sur ce qui a été dit plus haut mais la qualité du titre est telle que, sans faire injure au huit autres, il était évident qu’il soit le premier single de l’album. Un des titres sur lequel j’ai le plus accroché avec « Encrypted » et « White lines ».
  5. Wake the night : nous sommes toujours dans un registre très heavy façon rouleau compresseur avec une plage instrumentale plus longue que sur les autre titres. Le refrain est très mélodique et semble être un vrai clin d’œil à « Eternal winter ». Le heavy metal proposé sur ce titre se veut plus classique et prouve une nouvelle fois certaines influences old school de Matt. De plus, cette composition casse de façon bienvenue la dynamique des quatre premières.
  6. Encrypted : ce titre nous donne un message d’espoir : si l’alignement est présent, tout est possible. Ce titre est une belle combinaison entre heavy metal classique et power metal : on reste dans la lignée de « Wake the night » avec un refrain une nouvelle fois imparable et des chœurs extrêmes. Un titre clairement taillé pour la scène et on imagine aisément bon nombre de headbangs et de refrains repris en chœur par le public sur ce titre. Un autre de mes favoris sur cet album. On se prend quelques accélérations courtes et brutales, des orchestrations bien senties, quelques chœurs extrêmes et une belle montée en puissance sur la partie instrumentale. Celui-là, je sens que je n’ai pas fini de me le réécouter.
  7.  Incandescent : celui-là, il porte bien son titre. Sur une base power / thrash metal, on se prend une alternance de growls et de chant clair sur une base classique. Le refrain se veut mélodique et dans la pure tradition Nightmare. Il m’a semblé entendre un beau duel de guitares de la part de Matt et Franck. Bref, un titre haut en relief.
  8. White lines : encore un de mes favoris. Il a en lui un côté Accept époque « Metal heart » et Grave Digger qui ne peut que me séduire. Encore un titre taillé pour la scène avec couplet et refrain à reprendre en chœur avec le groupe.
  9. Borderline : titre une nouvelle fois à limite du thrash avec un couplet mélodique. Une nouvelle fois, l’alternance des deux chants de Barbara est de mise. Le titre se termine de façon extrêmement agressive. Belle fin d’album.
  10. Eternal winter (bonus) tiré de l’album « Insurrection » (2009) : on connaissait déjà ce titre, qui est sans doute un des plus grand ‘hit » de Nightmare. De l’album « Insurrection », aucun clip n’avait été fait, c’est désormais chose faite.

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Conclusion : Sans renier le talent évident de Madie sur l’album « Aeternam« , il faut reconnaitre que la palette vocale de Barbara Mogore apporte un vrai plus à la musique de Nightmare, qui permet d’ouvrir plus grand des portes dans l’extrême. A la première (et seule) écoute de cet « Encrypted« , il m’apparait comme la continuité de l’album précédent mais avec « plus de tout ». Plus agressif, plus sombre, plus riche et surtout plus ambitieux, avec une foultitude de détails (surtout dans les orchestrations) qui oblige une deuxième écoute plus attentive qu’une listening session. Une chose est sure, « Encrypted » s’annonce d’ores et déjà comme étant une des bourrasque de ce printemps. Vivement le 07 juin !!!

 

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