Kosmos – Noctis, Avem et Gloria

Le 2 juillet 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Nekros - guitares, basse, composition
  • Guests : Naja Atra - batterie, production studio / Quantum - chant, paroles sur l’album  / François – violoncelle sur 4

Style:

Black Metal

Date de sortie:

22 avril 2022

Label:

Mystyk Prod

Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 9/10

Vous voulez un projet de black metal qui ne reste pas sur son quant-à-soi ? Du black qui ne soit pas enregistré avec les pieds ou le mange-disque du petit frère ? Du black qui en a sous le coude, qui en a les codes, mais change du panorama auditif des soit-disant trves qui se ressemblent tous ? Bougez pas, Mémé a c’qu’il f », Mémé a ce kif, avec Kosmos.

C’est un cas à part, ce nouveau Kosmos qui nous parle de corbeau et de dualités. Du chaos de nos pensées, de nos fois, de nos vérités naît la beauté de nos doutes et de nos folies. Pour son sixième album, Nekros, démiurge en son propre monde, a invité d’autres Titans, Quantum et Naja Atra, propulsant « Noctis, Avem et Gloria » au firmament des ALERTES CHOUCHOUS 2022 de Miss Migou  !
Et elle n’est pas la seule à garder une place de choix dans le top 5 de ses AOTY.

Véritable album concept, « Noctis, Avem et Gloria » nous fait voyager au travers du récit initiatique d’un héros en proie aux doutes sous toutes ses formes et facettes. On le retrouve ainsi dans la somptueuse pochette créée par Macchabée Artworks, avec son mentor, son acolyte, son guide, le Corbeau, dont les ailes se déploient au-dessus du maelstrom d’une mer déchaînée. Les éléments en furie, la chute, l’envol, une mort pour une renaissance, comme un clin d’œil au groupe qui ne cesse de se réinventer pour ne pas rester cantonné dans une seule et même lignée. Pour cet album, Nekros a non seulement retrouvé les baguettes de Naja Atra, mais il a également fait appel à Quantum (oui oui, notre Quantum, mais promis juré, je resterai d’une objectivité à toutes épreuves !) pour le chant et l’écriture des paroles.

Arrêt sur image, enfin sur paroles… Mémé menant des ateliers d’écriture depuis près de 20 ans, l’habileté à jouer avec les mots est un aspect qui ne reste pas lettre morte auprès d’elle, si cela en vaut la peine. Et là, il faut bien l’avouer, c’est totalement le cas. Quantum gratifie l’album d’un récit épique, découpé en chapitres, chacun traitant d’une dualité à part entière. Mais au-delà de ça, ce sont de petits bijoux de poésie. Et là, je me permets d’y glisser mon grain de sel : loin d’être mièvre, l’écriture de Quantum est noire, forte, poétique dans le sens où elle nous pousse à nous envoler dans l’exploration de mondes qui jonchent nos propres esprits, nos cœurs, nos âmes. Souvent, je trouve les écrits basiques, avec peut-être une fulgurance ou deux, mais pas d’un niveau transcendant. Ici, on sent une plume aguerrie, Quantum ayant déjà édité quelques recueils sous son propre nom. Bravo, Quantum ! Ne change rien, c’est juste un parfait équilibre entre noirceur et figures de style. Je suis soufflée.

Ces paroles sont servies par une « narration en voix gutturale » directement inspirée de Tom Warrior sur Triptykon (dixit l’intéressé). Une narration, ce qui implique une articulation dans cette voix grave dont le grain me touche particulièrement (Mémé est fan des voix graves !), articulation qui met en avant les mots écrits en français. Putain ! Pour une fois, on comprend tout ! On se laisse embarquer dans l’histoire ! C’est détonnant ! Et… Je ne suis pas d’accord, ce n’est pas que de la narration. Ou alors, une narration avec beaucoup d’intonations, au point d’en entendre les mélodies. Il faut dire, tout le travail composal de Nekros se fait jour à jouer avec la voix de Quantum. Les mélodies aux guitares suivent les lignes de chant et vice versa. Elles se servent mutuellement. L’une n’est pas au-dessus de l’autre, elles se donnent la main et avancent en duo. On entend les tremolos pickings, on plonge dans l’aura d’un black metal mélodique, on se laisse porter par les ambiances. Il n’y a pas photo quant au style auquel on à affaire. Mais on ne s’y ennuie pas le moins du monde. Mémé a sa mise en plis au taquet avec cette mise en place toute en minutie !
Le taf de la batterie est à rapprocher de celui des guitares, dans le sens où on retrouve les codes du black metal, tout en le transcendant. Naja Atra nous offre de lignes de percus qui viennent à la fois supporter et sublimer les deux autres acolytes, tout en servant l’ambiance générale, par exemple sur la fin du second titre « Vomissure du ciel », où la rythmique vient clôturer le growl final par une espèce de battement de cœur.
Et, cerise sur le gâteau, le quatrième titre « L’Envol d’Hybris » commence par le violoncelle de François, nous projetant dans un espace-temps tout à fait hors sol et à propos. Encore une fois, la technique et la musicalité servent le propos. C’est toute la force de cet album.

Est-il vraiment besoin de faire un titre à titre, de tout décortiquer, alors qu’il suffit simplement de se laisser aller à écouter, planer, chuter et renaître à la fois autre et semblable ? « Noctis, Avem et Gloria » est un album d’une force tranquille, noire et douce, espérante et désillusoire, pénétrante et mystérieuse, belle et sombre. Petite master piece…

Bref… Mémé aime ! Mémé aime beaucoup !

Tracklist :

1. Inquisiteur Exsangue (5:33)
2. Vomissure du Ciel (8:22)
3. Serakuda (7:16)
4. L’Envol d’Hybris (7:39)
5. Fruits Défendus (6:31)
6. Paréidolies (5:52)
7. Aigle de Sang (9:39)

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