Line-up sur cet Album


Mickael ‘Kik’ : Chant, programmation, claviers, arrangements
Julien ‘Wolf’ : Guitare, programmation, claviers, arrangements
Sylvain : Basse, programmation, claviers, arrangements
Eric Lécluse : solo de guitare sur « In(e)solarium »

Style:

Thrash metal / Industriel

Date de sortie:

Mars 2012

Label:

Autoproduction

Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Trois années se sont écoulées depuis la sortie du premier album « La voix du mal » qui avait fait bonne presse à l’époque avec son heavy, tendance dark, aux relents thrash et industriels. L’EP trois titres « Martyrs » l’an dernier confirmait cette tendance et donnait un avant-gout de ce qu’offre ce nouvel album « A l’aube d’une fin ».

Œuvre ambitieuse, ce concept album regroupe treize titres scindés en trois parties bien distinctes : « Le malaise », « Résistance » et « La chute », sorte de suite logique d’une société moderne pourrie par nombre d’exactions économiques et abus en tous genres qui seront expliqués par Julien Wolf en long, en large et en travers lors d’une interview track-by-track sur ce même webzine .

Musicalement, c’est toujours aussi sombre, oppressant, mais avec une foultitude de progrès réalisés en trois ans : « Martyrs » prouvait bien que le groupe monte petit à petit en puissance, l’album n’en est qu’une confirmation encore plus criante. Les morceaux sont plus en place, les soli plus inspirés mais ne font qu’illustrer cette sensation de malaise déjà bien présente grâce (ou à cause) du timbre du chanteur – et au chant en français, dont les détracteurs restent cependant nombreux, pour une raison qui leur appartient et qu’on n’est pas forcés de partager – et de cette éternelle batterie électronique déshumanisant au possible la musique.

Désormais, le thrash n’est quasiment plus présent : quelques relents par ci par là histoire de rappeler l’héritage du groupe mais la part belle est offerte aux ambiances sombres, glauques et malsaines faites pour vous étouffer vicieusement dans une oppression décrivant relativement bien dans quel marasme la société actuelle est en train de plonger. Résolument plus industrielles avec quelques passages samplés épileptiques, preuve que Julien est allé quelques fois s’acoquiner avec Low Frequencies et a sûrement dû s’influencer de quelques sonorités propres à ces fous furieux thrash industriels.

Bref, avec « A l’aube d’une fin », Karnysera nous offre ni plus ni moins que la bande originale de notre propre existence : allumez les infos télévisées, coupez le son et mettez l’album et vous verrez à quel point les textes et la musique se marient bien à tout ce qu’on peut y voir !

L’album commence par une intro (« Illusions ») que ne renierait pas n’importe quel groupe d’industriel avant que « Le malaise » commence. « Hypocrite » démarre ensuite dans un rythme limite doom, oppressant – décidément le maître mot de cet album – et on remarque que Karnysera continue dans ce qui fait sa marque de fabrique : chant torturé vocodé en français, riffs lourds alternant avec des passages parfois rapides. Des progrès notables dans l’utilisation des solis et un son mettant en valeur toutes les nuances sonores apportées. « Miroir » montre des nappes de claviers typiques industrielles évoquées plus tôt, toujours cette voix schizophrénique et finit dans un long passage instrumental sur lequel la guitare de Julien se montre très présente et mélodique. « Lex » clôt ce malaise de façon très lourde et semble vouloir nous comprimer vivants.

Pendant trois morceaux – plus l’intro – ce chapitre veut nous pointer du doigt tant le mal être de l’être humain que les injustices morales ou sociales. Les paroles, hurlées et vocodées, se veulent très criantes d’une vérité que trop de moutons se refusent de voir ou d’admettre… Les autres, moins suiveurs, plus indignés, peuvent entrer en « Résistance » par le biais de subversions, insoumissions ou d’insurrection : comment tout un peuple peut se laisser marcher dessus à ce point ? La recette musicale reste la même mais prouve une certaine montée crescendo dans l’envie d’en découdre, de dénoncer, de se battre : « Libre arbitre », « L’insoumis », « En grève », « L’exutoire » et ses samples de Sarkozy ou de quelques intervenants lors des grèves faisant suite à des licenciements honteux chez un Total pourtant excessivement bénéficiaire, ainsi que sa revisite de la « Marseillaise » montre une farouche volonté subversive de vouloir en découdre avec une politique trop économiquement dictatoriale !

Le troisième et dernier chapitre parle de « La chute », sans doute l’inéluctabilité de la fin d’une société ou de l’humanité par ses propres acteurs… Que ce soit l’introductif instrumental « Le supplice » jusqu’au final « In(e)solarium », instrumental lui aussi, on assiste à un lot de moments forts, que ce soit avec « Martyrs » qui fera l’objet d’un clip vidéo, les 7’40 du long « La dernière guerre » regroupant en lui tout seul tout ce qui fait Karnysera (doom, thrash, indus…), « Charnier » déjà présent sur l’EP « Martyrs » et le final en beauté de « In(e)solarium », instrumental ô combien pesant avec ses ambiances industrielles prononcées sur fond de guitares acoustiques et de soli mélodiques.

Qu’on se le dise : No future !!!!

Site officiel : http://karnysera.over-blog.com/
Myspace : http://www.myspace.com/karnysera

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