FreeHowling – A Frightful Piece of Hate

Le 30 août 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Guillaume Nicolas: Chant / Guitares Nicolas Guerrault: Basse Romain Wilczeck: Batterie Samuel Nicolas: Guitares

Style:

Metalcore

Date de sortie:

7 novembre 2018

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8.5/10

Rage de cul passe mal de dents.” Proverbe français

La citation est véridique, admirez la richesse de la langue française. Si je contribue un peu à vous en faire découvrir, je suis ravi!
Plus sérieusement, si je m’enrichis en faisant des chroniques de quelques citations parfois totalement farfelues, il n’en demeure pas moins que cette pratique, qui m’anime depuis à quelques jours près trois années, m’enrichit aussi de découvertes de groupes comme il ne m’en était jamais arrivé. Tantôt d’excellentes découvertes, tantôt des catastrophes, il n’en demeure pas moins que la découverte est une source incroyable d’expérience, et grâce aux différents groupes que j’ai pu découvrir, j’ai considérablement enrichi mon savoir sur la musique rock, punk et metal bien que je sois encore loin, très loin même de certains de mes confrères et consœurs, et que je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin! Cette introduction est une sorte de bilan de mes trois années de chroniqueur pour Soil Chronicles, trois années de fidélité que j’espère faire perdurer encore et ce webzine est plus qu’un travail bénévole de passionné : c’est aussi devenu un lieu de rencontre de personnes formidables, passionnées comme moi si ce n’est davantage. Certaines personnes ont quitté le navire, je le regrette parfois mais ainsi va la vie.
PS : cette introduction pleine d’émotions s’est écrite pendant que ma fille regardait la Reine des Neiges… Ceci explique cela!
Mais revenons à nos moutons initiaux, à savoir la chronique du groupe FreeHowling et son premier album intitulé A frightful Piece of Hate.

Je ne connaissais pas du tout la formation venant de notre beau pays et plus précisément de la région Hauts-de-France, d’où cette introduction sur la notion de découverte. Il en résulte que le groupe existe depuis on ne sait pas quelle année, probablement les années 2010, et que A frightful Piece of Hate constitue leur premier album. Premier fait notable : l’album existe depuis 2017. Simplement, la version physique est sortie le 7 novembre 2018. On a donc un fait rarissime : faire la chronique d’un album relativement « vieux » par rapport à ce que l’on a habituellement. Le risque étant qu’entre temps, le groupe ait progressé et soit à des années-lumière de ce qui se fait sur cet album. Mais bon, on verra. Le second fait est que le groupe a été fondé, et est toujours dirigé par deux frères Guillaume et Samuel Nicolas, qui semblent être les maitres de la composition. Travailler entre frangins peut engendrer une source inépuisable d’expériences personnelles communes et ainsi coupler des vécus qui, si l’on peut émettre un doute, se situeraient vers un aspect sombre vu la musique proposée et le titre de l’album.
Il est important de noter que, dans mes recherches, j’ai constaté que le groupe, avec ce seul fait d’armes, s’en sort vraiment très bien en termes d’exposition scénique. Multipliant les concerts, et les présences dans nombres de festivals, il est précisé sur leur Facebook que le groupe partira en tournée au Royaume-Uni en 2021 avec les groupes Monasteries et Gassed Up! Rien que ça! Je suis assez admiratif d’un parcours qui s’annonce avec autant de bons auspices.

Et je me rends compte de ces bonnes dispositions avec un design pour la pochette de grande qualité. Doté d’un style très tinctorial, axé vers une sorte de peinture, on peut y voir des personnages un peu fantomatiques, très effrayants avec leurs yeux rougis et menaçants, qui semblent se pencher au-dessus d’un témoin et dont on devine la perspective comme s’il était allongé au sol. Le bas du design est d’un blanc limite aveuglant et l’ensemble est recouvert de nombreuses éclaboussures de peinture comme s’il y avait une attaque d’une personne au sol, un peu comme dans les films. Métaphoriquement parlant, je dirais que ces personnages effrayants sont une représentation d’une colère, d’une rage profonde qui contemple leur œuvre, c’est à dire cette personne imaginaire qui git au sol, vaincue par ces émotions et sa révolte. Ce qui expliquerait le nom de l’album qui se traduit par « un affreux morceau de haine » et la musique que je détaillerai après. En tout cas je trouve l’artwork très accrocheur, très joliment construit et intéressant d’un point de vue symbolique. Il y a d’ailleurs un côté enfantin dans le dessin avec ces personnages grossièrement dessinés un peu comme un enfant en bas âge le ferait et qui rajoute un sentiment de dérangement supplémentaire. C’est original et j’aime beaucoup la qualité de l’ensemble, un artwork dérangeant est gage d’être au moins bien attrape-l ‘œil et ici, c’est plus que réussi!

Lorsque j’ai démarré l’écoute de l’album, il s’est passé un truc incroyable! Je vous explique : il m’est arrivé de temps en temps, rongé par le doute qui est mon chemin de croix depuis toujours, de lire d’autres chroniques. Pour savoir si je faisais bonne route ou pas. Il en va de la réputation des groupes lorsque l’on disserte sur eux, donc parfois oui je lis les autres chroniques. Dans le cas de l’album de FreeHowling, le style m’a semblé d’une évidence telle que pour être certain de ne pas dire de conneries, j’ai lu les confrères. Et c’est exactement l’inverse qui s’est produit! J’ai constaté que les autres ne savaient absolument pas quel style faisait le groupe des deux frères Nicolas alors que moi j’en étais sûr et certain! J’ai lu toute sorte de choses : du djent, du death metal, du prog, et même du doom metal et du sludge! Alors autant vous dire que ma conviction, qui est celle selon laquelle nos ch’tits font tout simplement du metalcore, m’a semblé douteuse au possible. Metalcore dans son style le plus brut c’est à dire l’incorporation de thrash metal, et donc de riffs lourds, rapides et parfois groovy, sans néanmoins balancer des soli à outrance (en fait, très peu présents), avec le punk hardcore et son rythme plus lent et son chant criard. Mais évidemment je peux me tromper, je n’ai pas la science infuse et le comble se situe dans le fait que je n’écoute presque jamais de metalcore. Qui sait, c’est peut-être pour cela que cela m’a sauté aux yeux. Alors, pourquoi les autres camarades se sont lancés dans une perdition de genres pareille alors que FreeHowling me semble proposer ce metalcore bien foutu?

Ce n’est pourtant pas le son qui semble être une source de doute puisque c’est justement ce qui m’a mis la puce à l’oreille tout de suite! Un son très lourd, avec une épaisseur importante mais avec quelques nuances qui, justement, ne font pas du tout death metal comme cette batterie assez aigüe notamment dans sa caisse claire et son trigger, les riffs qui sont très mid-tempo mais qui ont la particularité d’être groovy et non linéaires comme le death metal et les breakdowns bien sûr. J’ai surtout adoré le son qui sonne justement beaucoup moins moderne que tous ces groupes de punk ou post hardcore qui nous balance un son nasillard et lourd et pour lequel, par habitude des genres death et doom metal, j’ai beaucoup de mal à accorder un intérêt. Ici, le son est donc beaucoup plus épais et lourd, donnant une dimension extrêmement pesante à la musique, dérangeante encore et surtout torturée. J’apprécie l’ensemble et il me semble avoir compris que le groupe a lui-même produit son album, ce qui me semble être très important à souligner dans la recherche de qualités qui confectionnent ce premier album. Il n’en manque assurément pas et le placement des instruments dans le spectre général frôle la perfection. Très bon choix!

Franchement, je me suis littéralement extasié sur l’album. Rares sont les groupes de punk, post hardcore ou même de -core en général qui trouvent grâce à mes oreilles, mais là ce supplément de lourdeur et ces instruments qui font la part belle à des accélérations et ralentissements de tempo, qui sont hyper condensés et qui donnent une violence inouïe à l’écoute, cela m’a complètement conquis. Je me demande même si je ne serais pas capable d’aimer certains groupes de -core plus anciens, peut-être les premiers du genre. Je me renseignerai plus en tout cas. Alors ok ! Les ralentissements de tempo, ça fait très doom metal. Les accélérations, très death metal si on rajoute en plus les blasts et la batterie qui tabasse tout sur son passage avec sa double pédale de folie furieuse. Le djent j’avoue ne pas l’avoir trop compris, puisqu’il y a peu de distorsions rythmiques et que le groupe semble plus faire dans la méchanceté que dans la délicatesse et technique. Mais c’est résolument, dans l’esprit et l’intention du -core et j’adore! Il y a huit titres, dont l’introduction de départ qui sonne comme une sorte d’apocalypse intérieur et le dernier qui est un morceau bonus dont je recauserai en bas. L’ensemble est d’une écoute fluide, sans interruption et prend littéralement les tripes de l’auditeur pour les broyer et en faire de la chair à saucisse! Je vous le dis, cet album est un vrai rouleau-compresseur et c’est excellent!
J’amène cependant un léger bémol dans ce paragraphe : le fameux dernier titre, qui est en fait un bonus qui n’était pas présent sur l’édition numérique et qui dure seulement une minute et des brouettes, sonne comme une annonce pour le prochain opus et il y a des changements notables! Notamment une dimension encore plus metalcore, probablement une orientation vers le thrashcore ou deathcore qui s’annonce et qui m’a fait l’effet d’une bombe encore plus puissante! Si ce dernier annonce un changement de style, ou une évolution, pour sûr qu’elle va me plaire et j’irai même jusqu’à dire, plus que ce premier album qui est, on le rappelle, une entrée en matière et donc un CD perfectible.

Et si j’avais de fait un point à améliorer à pointer du doigt, ce serait le chant. Déjà, contextualisons la chose : je n’aime pas particulièrement le chant -core en général. Hormis quelques exceptions, ce dernier ne trouve pas d’idolâtries auprès de moi et celui de FreeHowling ne fera pas partie de mes exceptions pour une raison principale : il est trop identique. Il n’y a pratiquement aucune variation, aucun réel travail même sur les mots à accentuer, les intonations ou la puissance. Il est basique au possible, avec toutefois une certaine justesse dans la technique, mais qui ne suffit pas à accrocher l’oreille. Il est même un poil trop en retrait du reste, comme si le groupe n’avait pas voulu mettre en avant ce dernier et ne lui accordait qu’une place secondaire. J’aurais bien vu plus de variations, plus de puissance surtout parce que là, on est proche du néant sauf sur le fameux titre bonus où le chant est cent fois plus agressif et se fond parfaitement dans la masse musicale. Si vraiment ce dernier est annonciateur d’un changement, alors je valide totalement le chant dessus parce que le majoritaire a grand grand besoin d’évolution.

Pour terminer, je suis fort aise de vous dire que A frightful Piece of Hate est un CD très prometteur avec déjà des bases solides et une osmose musicale qui se ressent impeccablement. Les deux frères Nicolas et leurs acolytes ont fait du très bon boulot, et semblent parti pour tracer la route vers de bons horizons, ce qu’évidemment je leur souhaite. Avec un premier album aussi bien préparé, la marge de progression apparait comme étant certaine avec quelques menus détails à régler, mais pour que j’aime beaucoup comme cela un album de Metalcore, croyez-moi c’est qu’il vaut largement le détour! Vivement le prochain opus pour que je vois jusqu’où ira le potentiel créatif du groupe!

Tracklist :

01. Children of Society – 1:50
02. Crushed World – 4:23
03. Deathline – 5:17
04. Master of Thought – 5:06
05. La Ligue des Justiciers – 5:49
06. Extremist Terrorist – 4:06
07. Freedom – 8:28
08. I’ll never (bonus) – 1 :43

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