Angellore

Le 14 février 2020 posté par Metalfreak

Interviewer : Celtikwar
Interviewés : Walran (Claviers, Chant) & Celin (Basse)

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Pouvez-vous faire une présentation de votre groupe avec le rôle de chacun des membres ?

Walran : Angellore est né en 2007 de ma rencontre avec Rosarius. A l’époque, nous étions tous deux chroniqueurs sur des webzines metal français. Je suis entré en contact avec Rosarius car je voulais le féliciter pour ses écrits et le remercier de m’avoir fait découvrir quelques perles, à commencer par le « Veronika Decides To Die » de Saturnus (2006). Petit à petit, nos conversations sur internet se sont changées en longs échanges téléphoniques et lorsque nous avons réalisé que nous vivions tous deux dans le sud de la France et qu’il m’a parlé de son envie de monter un groupe de doom, nous avons décidé de faire de la musique ensemble. Avant même de nous rencontrer « en vrai » ou d’avoir composé la moindre note, nous savions exactement ce que nous voulions et ce qu’Angellore devait être : du doom metal mélodique et gothique aux accents folks inspiré par nos formations préférées, Saturnus, Draconian et Shape Of Despair en tête. Rosarius s’occuperait des guitares, j’assurerais les claviers, nous composerions ensemble et partagerions le chant, qu’il soit clair ou extrême. Après avoir enregistré une démo et quelques EP dans des conditions « maison » et pour le moins précaires, nous avons recruté un de mes amis de lycée, Ronnie, qui partageait beaucoup de nos affinités musicales et avait déjà un solide niveau à la batterie. Après avoir soigneusement répété et retravaillé nos premières compositions, nous avons enregistré un premier album, « Errances » et avons fait appel à Celin, un autre de mes amis, pour en assurer la pochette.

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En 2011, nous avons rencontré Lucia et décidé d’utiliser sa voix cristalline et éthérée sur notre deuxième album, « La Litanie Des Cendres ». Celin étant lui-même bassiste et notre collaboration avec Lucia s’étant parfaitement déroulée, nous avons décidé, en 2016, de les recruter officiellement et de faire de notre trio un quintet. Rosarius et moi demeurons les principaux compositeurs et garants de ce qu’est et doit rester Angellore, mais chaque membre est très impliqué, Celin prenant notamment en charge toute la dimension visuelle du groupe, depuis son logo jusqu’à nos pochettes, visuels de t-shirts, etc.

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La pochette a été faite par le bassiste du groupe si je ne me trompe pas, où a-t-il trouvé l’inspiration ? Qu’en est-il de la version de luxe faite main ?

Celin : Si l’on omet évidemment les multiples images convoquées par notre musique et qui resteront toujours pour moi source première d’inspiration, l’une des influences majeures de la pochette se trouve incontestablement être le travail au Polaroïd de Sarah Moon – les archives photographiques d’Isadora Duncan lui disputant tout de même la primauté au vu de l’importance que j’ai accordé aux drapés. J’avais déjà égrainé ces influences lors de la réalisation de la pochette de « Grandeur & Decay » du projet solo de Walran, Betray-ed ; les revoici sobrement sous un jour plus Angellorien. Après une « Litanie des Cendres » immaculée, il m’avait paru nécessaire de faire ressortir le côté sombre d’Angellore, en accord avec un album qu’ouvre « A Romance of Thorns » et qui renferme « Drowned Divine », incontestablement les deux morceaux les plus noirs de notre répertoire. Si la figure de l’ange est la pierre angulaire de l’imagerie du groupe, j’ai voulu qu’elle lorgne ici plus vers le psychopompe que vers le séraphin. Enfin, le cinéma expressionniste Allemand et son esthétique tranchée ont joué une part importante dans la direction artistique des photos et autres objets visuels qu’il nous reste à dévoiler autour de la sortie de l’album.

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Concernant la version « faite main », il s’agit à nouveau d’une collaboration avec Shunu Records, en la personne de Matteo Coppola Neri, suite au succès critique rencontré par le digipack original de « La Litanie des Cendres« . Pour refléter l’atmosphère de l’album, nous sommes partis sur un design quelque peu plus dépouillé, d’un noir miroir au blanc de « La Litanie des cendres« , sans rien sacrifier à la qualité des matériaux, afin que l’objet soit encore et toujours plus qu’un simple support à la musique : son digne écrin. Encore une fois, nous avions envie que cet album ne soit pas un digipack de plus, que l’on rangerait entre deux autres digipacks identiques.

L’inspiration vous vient-elle plus de jour ou de nuit ?

Walran : La nuit et son aura mystérieuse nous inspirent évidemment beaucoup, mais nous écrivons fréquemment de jour. Il arrive que des idées de mélodies me viennent spontanément juste avant le moment de l’endormissement, ou que l’inspiration frappe Rosarius sous la forme de rêves, mais nous composons généralement en journée. Je dirais cependant que le moment n’a pas vraiment d’importance et que les idées peuvent surgir n’importe quand. Il suffit que Rosarius et moi soyons ensemble, au calme, avec une guitare, un clavier et de quoi enregistrer. Si ces conditions toutes simples sont réunies, il est fort probable qu’une chanson d’Angellore ne tarde pas à se manifester, venir à nous.

Musicalement, il ressort de l’album une noirceur et une lourdeur très profondes, mises en avant par un tempo très lent. Comment arrivez-vous à faire ressentir une impression de lenteur même lors des parties instrumentales plus rapides de « Blood For Lavinia » ?

Walran : Je ne sais pas vraiment. Même si « Blood For Lavinia » trouve naturellement sa place au cœur de l’album, c’est un morceau un peu à part pour Angellore, et bien plus gothique que doom. Je pense cependant que grâce aux arrangements et aux mélodies, aux orchestrations de la seconde partie notamment, on y retrouve bien la « patte » du groupe. Si tu as ressenti la même impression qu’à d’autres moments du disque, tant mieux ! « Rien Ne Devait Mourir » est un album très varié, mais qui conserve une certaine cohérence intrinsèque.

Quatre titres en anglais et les deux derniers en français, qu’est-ce qui vous a fait choisir la langue ?

Walran : Paradoxalement, il est plus naturel pour nous d’écrire en anglais, mais ces deux titres sont assez spéciaux, puisqu’ils ont été écrits bien avant les autres et dans des versions qui n’avaient absolument rien de metal. Rosarius les avait composés pour le projet darkwave qu’il avait monté en parallèle d’Angellore voici une petite dizaine d’années, mais a suggéré de les « métaliser » afin que nous puissions les intégrer à notre album. Nous avons changé leurs noms mais conservé les paroles, qui s’intégraient parfaitement aux thématiques romantiques et morbides du reste de l’album. Le français ou l’anglais, peu importe finalement tant que les mots servent la musique et permettent d’instaurer l’ambiance que nous recherchons.

Quand on vous dit que « Rien ne Devait Mourir » est dense en émotions, que pensez-vous ?

Walran : Eh bien, je pense que c’est un beau compliment. La musique d’Angellore repose entièrement sur l’émotion et est supposée suggérer des images, placer ses auditeurs dans une sphère éthérée et rêveuse, loin des vicissitudes du quotidien. « La Litanie Des Cendres » me plaît énormément tel qu’il est mais je tenais à ce que son successeur soit moins « confortable » moins facile à écouter, plus direct et poignant : encore plus beau, encore plus sombre, parfois très symphonique, parfois très austère… J’espère que nous y sommes parvenus !

Vos titres vont de 5 min à 20 min, qu’est ce qui définit leur durée ?

Walran : Nous pensons nos morceaux comme des histoires que nous voulons raconter. « Drowned Divine » ou « A Romance Of Thorns », par exemple, sont comparables à des romans divisés en chapitres ou à des pièces de théâtre qui présenteraient des scènes très variées mais qui, bout à bout, raconteraient quelque chose de fort. Nous aimons ces formats longs, qui nous permettent de mélanger nos influences et de jouer sur un vaste panel d’émotions, de « prendre notre temps ». Mais nous ne voulons pas non plus que nos disques en deviennent trop indigestes : les titres courts sont des instantanés, des petites histoires, tout aussi évocatrices (j’espère), mais plus condensées. Si tu as une heure devant toi pour te poser et écouter l’album dans son intégralité, tant mieux mais si tu n’as que cinq minutes, tu peux aussi t’offrir une petite pause avec un de ces formats courts. Nous avons aimé varier les plaisirs sur ce disque et pensons continuer à opérer ainsi à l’avenir – même si le quatrième album, tel qu’il se présente pour le moment, ne devrait pas contenir de pièce épique aussi longue et ambitieuse que « A Romance Of Thorns ».

Je vous laisse les derniers mots.

Walran : Merci beaucoup pour l’intérêt que vous portez à Angellore ! J’espère que les lecteurs donneront une chance à notre nouvel album. « Rien Ne Devait Mourir » s’est longuement fait attendre, mais son successeur devrait venir plus rapidement. Tout du moins, nous l’espérons !

 

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Chronique « Rien ne devrait mourir »

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