Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Encore un groupe pour lequel j’ai toujours eu une affection particulière : Warrior Soul, avec le toujours vindicatif Kory Clarke au chant. Je vous entends d’ici : “Et merde, Chris va encore nous raconter sa vie…” Et bien oui !

Quitte à passer pour le Higgins (petit moustachu bourgeois gardant une luxueuse maison entre deux dobermans Zeus et Apollon et aimant raconteur ses souvenirs du Vietnam à qui veut l’entendre, surtout face à un Magnum moustachu qui écoute par politesse dans un ennui profond) du Metal, je mentionnerais sans le moindre complexe que des albums comme Last Decade dead Century (1990) ou Drugs, God and the new Republic (1991) m’ont bercé pendant quelques années et chaque album a été plus ou moins un plaisir auditif non feint, tant l’énergie déployée par le groupe, sur album comme surement en live – n’ayant jamais eu le plaisir de les voir en concert – était capable de nous coller une patate d’enfer. Mince, difficile d’oublier cette reprise d’”Interzone” de Joy Division, que le groupe a survitaminé sur leur deuxième album.

Alors effectivement, lorsque Warrior Soul avait quelque peu mis sa carrière entre parenthèses, entre les soucis de labels et les changements de line up, et ce après un Chill Pill (1993) que le chanteur considérera comme bâclé et surtout le moins bon Fucker en 1996, on ne donnait pas cher de l’avenir du groupe… au grand dam des fans dont je faisais partie. C’est en 2007 que Kory Clarke réactive le groupe et viendront Destroy the War Machine (2009) que Clarke voulait baptiser “Chinese Democracy” avant de changer d’avis pour des raisons évidentes de pistolets et de roses, puis “Stiff Middle Finger”.

Et là vient ce Back on the Lash qui, passée la première écoute lors de laquelle j’ai eu du mal à retrouver l’urgence et ce petit grain de folie d’avant le split, se présente comme un putain d’album de Rock n’ roll.

Certes, ce n’est plus le Warrior Soul des années 90 : Kory Clarke possède toujours ce timbre un rien éraillé mais semble un brin fatigué, les compositions sont moins furieuses et pourtant on ressent toujours cette colère que le groupe savait nous transmettre à grand renfort de lyrics percutantes sur une alternance de titres rapides et d’autres plus lourds.

Malgré tout, si cet album est un bon album de Rock n’ roll, on ne peut pas être 100% satisfait de la part d’un groupe qui nous a sorti tant de pépites par le passé. L’ensemble part d’une bonne intention pourtant : l’intro est dans le ton de celles des autres albums, “I get fucked up” démarre sur un riff digne d’AC/DC mais il manqué ce petit je-ne-sais-quoi capable de transformer un bon album de rock en un excellent album de Warrior Soul, chose qui pourtant était pléonasmique entre 1990 et 1995.

Si l’écoute se fait sans déplaisir, si on sent et on sait que Warrior Soul est à nouveau prêt à en découdre, on garde malgré tout une impression en demi-teinte. Faire du riff à la AC/DC, balancer des soli qui tuent, des refrains imparables, y mettre un gros son… Tout ça c’est bien joli, mais l’ensemble ressemble un peu trop à du service minimum.

Il ne manque pas grand chose pour retrouver le Warrior Soul qu’on a adore et on espère grandement que Clarke saura rajouter ce pas-grand-chose dans son prochain album.

Tracklist :

1. American Idol (1’45)
2. I get fucked up (5’01)
3. Back on the Lash (3’58)
4. Further Decay (3’05)
5. Thrill Seeker (3’27)
6. Goin’ broke, gettin’ high (4’43)
7. Black out (3’36)
8. I’ve got the Rock (3’09)
9. That’s how we roll (3’38)

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