Wardruna – Runaljod – Ragnarok

Le 6 décembre 2016 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Einar Selvik: Chant, harpe, lyre, cornes, flutes, percussion...
  • Lindy-Fay Hella: Chant
  • Eilif Gundersen: Lures, corne, willow flute et percussion de glace

Style:

Folk païen

Date de sortie:

21 octobre 2016

Label:

Norse Music / Membran

Note de la Soilchroniqueuse (Bloodybarbie) : 0 ou 1 (=10/10 si vous n’avez pas révisé vos maths)

Lorsque Sami (mon ami si tu nous lis) m’a parlé de Wardruna et m’a fait écouter quelques extraits lors d’une soirée, j’ai détesté, j’ai vraiment détesté, parce que tout simplement je n’étais pas réceptive à ce moment-là et je n’étais pas dans les bonnes conditions d’appréciation pour ce genre de musique. Et puis on devait se préparer pour le Ragnard Rock Festival 2015 où ce groupe était en tête d’affiche. On a finalement raté le premier jour et je ne vous cache pas que j’étais très contente.

Ensuite vient le jour où on me demande de chroniquer le nouvel album Wardruna : « Runaljod –Ragnarok », je m’y colle. Je manquais de sagesse, de recul et d’ouverture d’esprit pour réécouter Wardruna, puis je me suis sérieusement mise à explorer toute leur discographie et me renseignant davantage sur les concepts de leurs albums. Chroniquer une telle œuvre c’est un des exercices les plus difficiles que j’ai eu à faire, parce que ça ne se chronique pas ça se vit et ça s’écoute, c’est comme si l’on vous demandait de critiquer une bande annonce d’un film de guerre au moyen âge ou de Vikings. D’ailleurs c’est comme ça qu’ils se sont fait connaitre, car Wardruna est auteur de la BO de la série Vikings depuis 2013.

Commençons par la fabuleuse histoire de Wardruna, parce que derrière ce grand nom (qui veut dire « le gardien des secrets » en norrois ou scandinave médiéval) deux grands noms du metal : Einar « Kvitrafn » Selvik, ancien batteur du groupe de black metal Gorgoroth, Gaahl, ancien leader de Gorgoroth et de God Seed (mais qui ne fait plus partie des membres) ainsi que la chanteuse Lindy Fay Hella. Les textes sont écrits en norvégien et en langues anciennes (proto-norrois et vieux norrois) sur des sujets traitant des croyances des peuples nordiques et le paganisme. Un concept poussé et recherché qui se marie bien avec la musique et les instruments qu’utilise le trio dans ses compositions. On y trouve des chants cabalistiques, sous forme d’incantation parfois, inspirés par la tradition du seidr (transe) et du galdr (formules chantées). Pour la petite anecdote, les enfants d’Einar font partie des chœurs ! En terme d’instruments, il y a une belle flopée : des flutes et un tas d’instruments folk traditionnels, bye bye les guitares, basse et batterie, place aux diverses percussions, cornes de chèvre et corne de brume (parce que c’est mieux que les cornes de gazelles, même si celles-ci sont meilleures), lyre kravik, tagelharpe, violon Handanger (variante norvégienne du violon), des lures scandinaves en bronze, guimbarde et divers ébruitements de la nature … Un véritable travail de compositions fait par des passionnés de leurs origines norvégiennes de l’époque médiévale. Il parait qu’Einar est allé jusqu’à se fabriquer lui-même certains de ces vieux instruments.

Pour écouter du Wardruna il faut le mode d’emploi qui va avec sinon ça perd absolument tout son charme. J’ai compris cela un an plus tard et j’ai amèrement regretté de les avoir manqués en concert en pleine nature et dans un très beau cadre au Ragnard Rock Festival 2015.

 

Si vous voulez vraiment savourer cette musique déroutante, allez faire une randonnée en montagne et une fois au sommet, posez-vous une heure, déshabillez-vous (très important) et mettez-vous du Wardruna, fermez les yeux et méditez ! Vous percevrez mieux sa puissance et son authenticité, c’est presque un hymne d’un rituel, d’une prière (pagan) ou d’une méditation, c’est la nature même qui s’exprime ! Si vous ne pouvez pas vous payez un voyage dans sur les terres des vikings ou faire une randonnée, allongez-vous, fermez les yeux et imaginez-vous dans la peau d’un viking, vous y trouverez des créatures bizarres « UruR », des sons de la nature, des battements de tambours avec peau de cerf (oui parce que ça fait toute la différence) c’est le son de la fin du monde, Alors voyez-vous, c’est plus que de la musique, c’est de l’art ! Laissez-vous emporter par cette musique hypnotique et atmosphérique, digne d’un chef d’œuvre aux oreilles de ceux qui savent l’apprécier (c’est pour cela que je ne mettrais aucune note) car un album comme ça c’est soit un 0 ou un 10 sur 10, soit ça vous parle et vous comprenez ce que ça vous raconte, soit ça ne vous parle pas du tout et vous détestez, il n’y a pas de juste milieu ! C’est aussi difficile de préférer un morceau parce qu’il ne s’écoute pas par morceau mais en continue, on ne peut pas séparer les titres, c’est comme si que vous déchiriez les pages d’un livre !

A l’image de son intitulé, ce « Runaljod –Ragnarok » décrit parfaitement la fin du monde en musique ! Ces sacrés Norvégiens nous livrent, une fois de plus, un voyage musical authentique, qui, à la fois, a sa propre histoire mais vous laisse créer la vôtre avec votre imagination. En fait c’est le dernier d’une trilogie d’albums : « Runaljod – gap var Ginnunga » (2009) suivi de « Runaljod – Yggdrasil » (2013). Leur idée, très originale d’ailleurs, est d’interpréter en musique chacune des 24 vieilles runes nordiques (vieux Futhark).

Wardruna c’est le Yoga du metal, ne nécessite pas de headbang (donc idéal pour les paraplégiques ou les futurs paraplégiques à force de headbanger), s’écoute les yeux fermés et les oreilles bien débouchées, et surtout avec une bonne sono, par sur votre téléphone, ne déconnez pas ! Je m’incline corps et âme devant tous les chefs d’œuvres extrêmement bien pensés et travaillés et tous ces efforts colossaux sur les instruments et les compositions soignées à l’ancienne (et c’est moi qui dit ça aujourd’hui).

Je connais des gens qui sont en complète transe lorsqu’ils écoutent ou rien que d’entendre le mot Wardruna. Comme dirait Richard Wagner : “La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots”. Alors à vous !

Tracklist:
01. Tyr
02. UruR
03. Isa
04. MannaR – Drivande
05. MannaR – Liv
06. Raido
07. Pertho
08. Odal
09. Wunjo
10. Runaljod

https://www.facebook.com/wardruna

 

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