Line-up sur cet Album


Undertaker of the Damned :
Antichristian : basse
Claudio Guerrero : batterie
Black Sorcered : guitare
Damned Count : guitare
Hell Jf Screams : chant

Dies Irae :
Valafar Forneus Dominus Infernus : basse
Saúl Sepúlveda : batterie
Lord Impurath : guitare
Juan Alberto Rodriguez : guitare, choeurs
Lord Nocturne Dominus Irae : chant

Style:

Black Metal

Date de sortie:

25 mars 2020

Label:

Australis Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6/10

« Il y a un principe bon qui crée l’ordre, la lumière et l’homme. Il y a un principe mauvais qui crée le chaos, les ténèbres et la femme. » Pythagore

Je sais qu’avec cette citation on ne peut plus sérieuse d’un célèbre philosophe grec, je risque d’avoir les mouvements féministes sur le dos… ou pire Marlène Schiappa en personne ! J’espère que la gent féminine ne m’en voudra pas, je tiens simplement à rappeler que Pythagore était un philosophe présocratique, c’est-à-dire qui aurait contribué à l’élaboration de la philosophie primaire et donc que ces propos sont à prendre habituellement avec des pincettes… ici avec de l’humour car, croyez-moi, de l’humour, il va m’en falloir pour arriver à mes fins…

Alors, cette chronique est l’occasion de me frotter à deux groupes, venus d’un pays lointain et dont j’ignorais totalement qu’il détenait une scène black metal aussi importante : le Chili. En même temps, je pense que la musique metal en est arrivée à un tel essor qu’il n’est plus un pays qui n’en contient pas une scène. Fort de ce constat, et partant dans une totale inconnue, j’ai eu donc la surprise de voir qu’il y avait une scène de cet acabit-là dans un pays d’Amérique Latine, mais aussi qui avait fait éclore des groupes dont le nom me parlait vaguement! Un grand étonnement pour moi donc que de voir qu’en choisissant le split qui regroupait les groupes Undertaker of the Damned et Dies Irae je voyagerais aussi loin! Après, j’espère intérieurement, quand je découvre une scène entière, qu’il s’agira bien d’un aller simple pour garder la métaphore, et que je vais m’y installer durablement. Rien n’est moins sûr à ce stade de la chronique.

Quand je disais que le Chili pouvait se vanter d’avoir une scène, je ne disais pas cela ironiquement mais je me base, à ce moment précis, sur le pedigree des deux groupes. Et ce ne sont pas des premiers nés, loin de là. Undertaker of the Damned a vu le jour en 2003 mais était connu sous le nom de Dissection en 1991! Une première démo sortie en 1995 suivie d’un EP et d’une autre démo, et le premier album sortit dix ans après. Viendront ensuite deux autres albums en 2011 et 2018, entrecoupés d’une compilation en 2016, et donc ce split. Sans être florissante, la discographie du groupe n’en est pas moins intéressante et fournie, et traduit une présence certaine sur la scène chilienne, voire plus. Pour ce qui est de Dies Irae, je pense que le constat est plus aigre-doux puisque le nom du groupe apparait… Quatorze fois! Difficile d’exister quand on a un nom passe-partout dans le malsain… Toujours est-il que le groupe existe depuis 2000, ce qui n’est pas récent du tout, et a sorti (seulement) deux albums en 2006 et 2010, une démo en 2002, et… Voilà. C’est un peu le grand écart entre les deux groupes, mais si ce dernier est compris sur un split, c’est qu’il doit logiquement valoir quelque chose. Voici chose faite pour les présentations des groupes qui sortent donc le split nommé Vomitus et Serpentium sous le label Australis Records.

Et le label a mis le paquet sur l’artwork puisqu’il est splendide! De toute beauté avec ce style plus moderne, j’aime particulièrement le côté parchemin en fond de plan. Après, on retrouve les éternels références qui font penser au satanisme avec le bouc, le côté barbu qui fait penser à une sorte de sagesse, les reptiles belliqueux, et ces longues mains impressionnantes qui font penser à des griffes acérées. Je suis plutôt satisfait de cette volonté de mettre un peu de modernité dans l’artwork, les splits étant souvent très old school dans les designs, ici cette touche de nouveau me fait plaisir! On n’a pas le noir et blanc redondant, pas les noms des groupes en blanc illisibles, etc. Enfin un peu de moderne! Après, je sais par expérience que cette démarcation ne plaira pas à la frange très « true » du Black Metal qui y verront un aspect commercial, mais bon, quelque part on s’en fiche royalement. Cette pochette me plait beaucoup et c’est tout ce qui compte! Bon, on ne comptera pas l’erreur sur le titre du split où le mot « serpentium » n’a pas de majuscule… Normalement, s’ils sont essentiels ou symétriques, ils prennent tous deux une majuscule : Guerre et Paix de Tolstoï, Le Rouge et le Noir de Stendhal ou encore Le Corbeau et le Renard de Jean de La Fontaine. Loupé.

Par contre, je me dois d’être franc : musicalement j’ai été déçu. Si l’on a un artwork magnifique et moderne, nous avons une musique insipide et classique. Constat tranchant je sais, mais le Black Metal proposé est, je dirais, trop près des convenances qui siéent uniquement aux puristes. Je m’attendais certainement à quelque chose de mille fois plus travaillé, plus actuel en quelque sorte, et je suis tombé sur six morceaux hyper old school, déjà entendus mille fois, sans saveur particulière, ni même identité propre. Du Black Metal comme on n’en fait à la chaine, dans une usine vieillotte, où les ouvriers, usés par des années de labeur comme nos musiciens, ne mettent plus vraiment de passion. Comme si ces derniers étaient restés du temps de Tchernobyl sur des machines de l’ère robotique… C’est, dans un recoin de mon esprit, ce qui m’inquiétait un peu, pour ne pas dire beaucoup, et je suis tombé dedans de manière fracassante.

Le son est donc, sans surprise aucune, particulièrement froid, limite punkisé à l’outrance! Je m’avancerais un peu trop en soumettant l’argument qu’il n’y a pas eu de réel passage en studio, tant le son des instruments sonne brut de pomme, sans sophistication aucune. Juste des lignes de guitares, de basse, de batterie et de chant, point. Si passage en studio il y a eu, alors je pense qu’il n’y a pas eu grand boulot à faire de la part des ingénieurs. Peut-être un peu de nettoyage de mauvaises fréquences, ET ENCORE… Après, c’est un son que j’eus aimé beaucoup beaucoup en écoutant Carpathian Forest par exemple que j’adore, mais c’est bien là tout le problème. J’adorais ce son, parfois je l’adore encore, mais surtout quand je découvre un groupe comme Undertaker of the Damned et Dies Irae, j’ai l’impression désagréable d’entendre un parfait copier-coller de Carpathian Forest. C’est ballot parce que, lorsque l’on change de restaurant, on ne s’attend pas à avoir exactement la même assiette que dans les précédents, sinon où est l’intérêt? Voilà le premier souci que je voulais souligner et qui concerne ce son mille fois poncé dans les sonos avec néanmoins un léger mieux, mais alors très léger, sur la partie Dies Irae où le son est un peu plus travaillé.

Le deuxième problème est évidemment globalisant, mais les compositions sont particulièrement sans réelle originalité. Après, en soi c’est un problème pour moi, mais je sais avec forte évidence que cela ne sera pas un souci pour tout le monde. Donc j’essayerai de rester objectif en vous disant que les morceaux raviront les amateurs de black metal old school. En fait c’est tout le paradoxe de ce style de musique que j’appréhende depuis maintenant seize années : c’est un des rares styles où deux camps se déchirent, les uns prônant une sorte de conservation des acquis, les autres allant vers un progressisme. N’ayant jamais su prendre parti pour les uns ou les autres, je suis toujours le cul entre deux chaises quand j’écoute du black metal. Dans le cas d’Undertaker of the Damned, je n’ai clairement pas accroché sur le son mais aussi sur les morceaux qui donnent l’impression d’avoir mal vieilli alors qu’ils sont récents. Je pense que dans leur cas, on est tombé dans une nostalgie à outrance qui fait que les morceaux sont beaucoup trop old school. Ces derniers étant très courts pour du black (entre deux minutes et trois seulement), le sentiment général est que les morceaux ont été posés comme ça, sans réel travail, comme si ce split était fait à l’arrache juste pour sortir un truc.
Pour Dies Irae, il y a un supplément qui me fait bien plus plaisir, sans réellement savoir de quoi il s’agit. On retrouve des titres plus longs ce qui me semble être un plus dans le cas où les morceaux sont tout de suite plus originaux dans les riffs! Comme quoi des fois cela tient à un détail de pacotille, mais la longueur des titres dans le Black Metal permet au moins de farfouiller un peu plus dans les riffs. Ensuite, la brutalité légère mais présente donne une dimension plus intéressante aux morceaux. Vous voyez, quand je parlais précédemment d’old school à outrance, les titres de Undertaker of the Damned plongeait trop dans le déjà entendu puisque les morceaux étaient rétrogrades au possible. Ici, Dies Irae amène cette touche de brutalité qui confère aux titres un léger mieux, pas grand-chose non plus ceci dit.
Bref, en quelques mots, les trois premiers morceaux d’Undertaker of the Damned sont trop old school à mon gout, et Dies Irae relève un peu le niveau du split en essayant de proposer un peu plus d’originalité. Mais cela reste sommaire, pas assez convaincant pour moi.

Par contre, et c’est là que des fois je ne me comprends pas du tout, j’adore les chants! Oui, je me désespère beaucoup parfois, je désespère aussi mon entourage je vous rassure. C’est marrant parce que le scream Black Metal actuel m’indispose plus que le chant d’avant, que l’on retrouve plus sur des Carpathian Forest, ou les premiers albums de Satyricon, ou même sur Ancient. Des sortes de borborygmes plus que de vrais cris stridents, faciles à reproduire en studio, sans réelle technique, eh bien des fois j’adore encore! Ici, je suis comblé notamment sur la partie d’Undertaker of the Damned qui est vraiment dans cette mouvance de se racler la gorge plus que de vraiment faire un scream aigu. Vous voyez un peu un concert d’Immortal? Eh bien c’est exactement la même chose en chant, simple mais efficace. Pour la partie Dies Irae, c’est aussi le même genre avec cette touche de modernité légère qui du coup dénature un peu ce dernier… Apparemment les textes sont en espagnol donc je n’ai strictement rien compris, probablement encore des odes à Satan.

Finalement, ce split me fait penser énormément à l’expression « à deux cerveaux on s’en sort ». C’est à dire que ce split a dû naitre un soir où les deux groupes, qui n’ont pas sorti de « bons » CDs depuis longtemps, se sont réunis autour d’une pinte ou deux, et l’un des musiciens a eu l’idée de dire « eh les gars! Et si on sortait un split? Peut-être qu’à deux groupes, on s’en sortirait mieux! » suivi d’éclatements de rires gras, avinés, et qu’au final le split a bien eu lieu. Blague à part, va-t-il sortir les groupes de leur torpeur et nonchalance? Je ne sais pas. Mais en tout cas, à moindre échelle, ce split s’adressera surtout aux initiés bien expérimentés, aux « true » qui auront besoin d’un nouveau CD sorti du chapeau magique, ou pour ceux qui n’ont pas peur de se réécouter les mêmes albums depuis des années sans changement. Pour moi, ce sera un moyen bof, ce CD ne m’aura pas convaincu partout, trop déjà entendu. Certains aspects sont appréciables mais bien peu nombreux pour me persuader de l’acquérir.

Tracklist :

1. Undertaker of the Damned – Bajo el ojo de la serpiente negra (02:39)
2. Undertaker of the Damned – Necropolis (03:47)
3. Undertaker of the Damned – Blackness (03:33)
4. Dies Irae – Epifania (05:33)
5. Dies Irae – El dia de la ira (03:27)
6. Dies Irae – Luz de mi negra existencia (04:37)

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Dies Irae :
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