Note du SoilChroniqueur (Ascirias) : 9/10

Quand un groupe porte un nom issu des écrits de J.R.R Tolkien, je ne peux pas m’empêcher de tendre l’oreille afin de découvrir ce que nous propose Taur-Im-Duinath .
Ici pour le coup c’est un one-man-band venant tout droit d’Italie. Le nom du groupe se trouve être celui d’une forêt siégeant entre deux fleuves dans le 14ème chapitre du livre Silmarillion.

Cet album se présente en deux disques distincts : le premier, « Randir », composé de quatre titres se trouve être réédition de la première demo du groupe paru en 2016.
Le second, « Bare Boughs », quant à lui, est composé de sept nouveaux titres.

La réédition de la démo parut en 2016 est une bonne chose puisqu’elle nous permet de découvrir ces quatre titres avec une meilleure qualité, ce qui en soit n’est pas un mal : le mix permet de discerner chacun des instruments en passant de la guitare à la basse sans oublier le chant et la batterie, on se laisse facilement emmener au travers de ces quatre titres.
« Scrutare L’abisso », titre résolument black metal est parfait pour entamer notre écoute cette réédition, je fais volontairement l’impasse sur l’intro simple et efficace, titre instrumental n’excédant pas les deux minutes, sombre et glacial.
« Fuochi Estenti » et « La Chiusura Del Cerchio » se feront moins agressifs, possédant des riffs mêlant les mélodies à une ambiance particulière. Ces deux titres à eux seuls représentent plus de 17 minutes de musique.
Les changements de rythmes offrent une belle richesse à ces quatre morceaux, parfait pour découvrir le groupe.

« Bare Boughs » débute par une intro moins minimaliste que son prédécesseur, une intro sur laquelle guitares et violons sont accompagnés par quelques oiseaux et des pas dans l’eau, on imagine parfaitement la découverte d’une forêt au travers de « To Wander ».
« Clearing Paths » et sa guitare acoustique continuent à nous guider durant notre promenade dans cette forêt étrange, une belle expérience que je vous conseille de découvrir au casque ce qui aura pour effet de renforcer les sensations que vous ressentirez lors de cette écoute, je salue particulièrement la performance vocale de F qui est loin des hurlements décharnés d’un black métal classique, son timbre se rapprocherait plus du Folk ou du Pagan, ce qui n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Tout au long des sept titres, F vous transportera dans sa forêt entre chuchotements, chant pagan, musique folk ou la flûte et le violon viennent soutenir la guitare à tour de rôle : « Aequor Animi » et « Erinnerung » en sont les parfaits exemples.
Que dire de « Hyades » et sa voix féminine qui telle une sirène vous emmènera dans une étreinte pour ne plus vous libérer ? Superbe.

Je n’attendais rien de spécial en mettant la main sur cet album, mais je dois admettre que le groupe a réussi à capter toute mon attention.
De plus l’idée des deux CD partant sur deux univers différents peut rebuter au début, mais on sera obligé d’admettre que cela fonctionne très bien.
Résultat, j’ai découvert un album complet intense et bourré de qualités entre la production, la musique et la structure, et force est de constater que ça faisait bien longtemps que je n’avais pas fait un tel voyage.

Merci.

Tracklist :

Disc 1:
1. Randir – L’incedere Del Vuoto 01:50
2. Randir – Scrutare L’abisso 05:44
3. Randir – Fuochi Estenti 08:14
4. Randir – La Chiusura Del Cerchio 08:49

Disc 2 :
1. Bare Boughs To Wander 01:54
2. Bare Boughs- Clearing Paths 04:56
3. Bare Boughs – Night Hymn 03:40
4. Bare Boughs – Hyades 04:11
5. Bare Boughs – Erinnerung
6. Bare Boughs – Aequor Animi
7. Bare Boughs – Ashes

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