Sunczar – Bearer of Light

Le 21 janvier 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Wassilios Gouziotis : basse
  • Daniel Kirch : batterie
  • Alex Vogt : guitares
  • Krsto Balic : chant, paroles

Style:

Stoner

Date de sortie:

21 janvier 2022

Label:

Argonauta Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

« Les cheveux libérés du multiple entrelacs
Des perles qui fixaient la lourdeur de leurs tresses
Se déroulent avec les ondantes paresses
D’une eau de fleuve ensoleillé très lent et las ! » Henri de Régnier

Pour la lourdeur on est en plein dedans en tout cas. Le genre metal est typiquement dans un registre de lourdeur, qu’elle soit musicale ou sentimentale. La musique n’est pas toujours lourde dans le sens sonore mais amène dans le cas des extrêmes, une force de sentiment suffisante pour que quelque chose se joue en nous. C’est probablement cette puissance transférielle qui m’a poussé un soir de 2004 à plonger dans le genre. Longtemps on m’a demandé ce qui m’a causé un tel coup de foudre pour un style de musique aussi peu conventionnel, et je suis intimement convaincu que c’est cette raison qui explique le reste. Comment expliquer que je sois aussi accroc? J’expliquais récemment sur un forum concernant les HPI que notre cerveau nous rend prisonnier de nos pensées, et les miennes sont essentiellement tournées sur la musique. Alors, je pense que même si la musique m’obsède tous les jours, je ne peux de facto pas passer une journée sans, cette espèce de lourdeur extrême est une addiction bénéfique comme dit le professeur Karila. Mais cela n’enlève en rien qu’il y a des lourdeurs répétitives, et je dois admettre que le genre stoner ne m’amène pas souvent ma dose de renouveau. Mais je suis sûr de trouver la perle rare, cela arrive souvent quand le genre est couplé avec un autre. Dans le cas de Sunczar en tout cas, je pars sur des bases neuves, sans a priori du tout! Le premier album nommé « Bearer of Light » s’annonce intéressant, comme toujours de toute manière.

Je pensais que le nom de Sunczar cachait une signification mais il n’en est rien! J’ai cherché partout mais aucune trace d’une traduction potentielle. J’imagine que ce nom étrange est celui du personnage que l’on retrouve sur les artworks, admettons. Mais sinon, il est important de préciser que Sunczar est un groupe allemand, issu semble-t-il de Francfort et de Kaiserslautern à la fois, ce qui ne doit pas être simple puisque les deux villes sont distantes d’une bonne heure et demi. Oui je sais, j’exagère un peu mes recherches… Mais que voulez-vous. On apprend par ailleurs que Sunczar a vu le jour en 2019, il s’agit donc d’une toute jeune formation, avec à la clé un premier EP en 2020 (et qui d’après le label a été « acclamé »), et ce fameux premier album nommé « Bearer of Light« , et qui sort chez le label que j’aime beaucoup, soit Argonauta Records. Encore une fois, je suis toujours impressionné de voir un groupe sortir son premier méfait chez un label aussi imposant, je me dis qu’il doit y avoir, au-delà de l’esthétique extatique et lyrique du label qui coud avec du fil d’or chaque parole glorifiant le groupe, un vrai talent. Sinon, comment expliquer une sortie comme celle-ci? En tout cas, je pars sur de bonnes bases! C’est réjouissant!

Dans le plus pur style du label, cette pochette illustre beaucoup d’éléments censés, mais aussi un peu de mystérieux. Dans une iconographie très bande-dessinée, avec un personnage central dans un registre de super-héros, un décor planétaire qui me fait étrangement penser à Tintin même si je devine que ce n’est absolument pas la référence cachée, et enfin ce grand soleil magnifiquement bien dessiné! Le personnage au centre qui porte une boule lumineuse et un sceptre me fait penser à un côté nordique, avec la longue barbe et l’armure dorée, les épées dans le dos, il y a un petit soupçon de bellique dans la démarche. Franchement, j’adore la pochette! Le sens profond m’échappe un peu d’où la part de mystère que je mets en avant, mais j’imagine que Sunczar a voulu baser son univers conceptuel autour d’un personnage comme lui, avec une histoire à raconter typiquement en hommage à certains ouvrages en bandes-dessinées ou en référence à des films anciens par exemple. Je trouve, si la démarche est bien celle-ci, que l’idée est vraiment géniale et mérite que l’on s’attarde sur le groupe Sunczar et son premier album « Bearer of Light« ! D’ailleurs, on retrouve le gonze sur la pochette de l’EP donc cela me conforte dans mon idée! Quoiqu’il en soit, c’est une magnifique pochette et l’auteur qui se nomme MontDoom est un artiste de talent! Bravo, excellent choix!

Sur le papier, on me présentait Sunczar comme un groupe de sludge metal. Autant vous le dire tout de suite, c’est faux. Parce que pour accomplir du sludge metal, il faut une énorme dose de pessimisme global et des riffs dérangeants, voire résolument noirs. Or, dans le cas de « Bearer of Light » c’est exactement le contraire! La lourdeur sonore est bien moins ronde que le voudrait un son sludge, et les riffs sont très rock tout en conservant la saturation du metal, ce qui me laisse à penser que la musique est du bon stoner bien juteux. Bien huileux, avec une certaine agressivité et une virilité propres au genre, des riffs mélodiques et quelques relents avec des swings aux guitares typiquement stoner, une certaine référence à une américanisation de cette musique aux origines encore bien ancrées. Bref! Sunczar est un groupe de stoner, cela ne fait aucun doute possible. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que « Bearer of Light » s’écoute avec le sourire, ou avec le sentiment concret de passer un moment fou au Burning Man, mais disons qu’on n’a pas envie de tirer à balles réelles sur l’humanité quand on écoute l’album, ce qui est déjà bien! Après, et c’est le lot quotidien du genre stoner, l’album piétine les mêmes plates-bandes que ce qui se fait depuis toujours, donc la recette demeure la même avec une musique groovy, rock et virile, une batterie qui n’est pas dans un genre extrême mais sur une base rythmique simple mais efficace, une basse omniprésente et bien rondelette, une ou des guitares qui sont dans un rôle mélodique important et un chant rocailleux et agréable. Une recette que j’affectionne toujours autant pour ma part même si j’ai tendance à me lasser un peu de cette redondance parfois, selon mes humeurs, mais dans le cas de Sunczar, j’aime bien! La première écoute est validée pour moi sans tomber dans l’orgasme.

Pour la production, c’est du tout cuit. Un son qui frôle peut-être un peu le sludge, avec un son boueux, épais et bien portant, mais la différence étant que le son amène une vraie touche de virilité, c’est comme cela que je l’appelle, mais qui détone un peu avec le sludge qui serait plus noir justement. Je trouve en tout cas que la forme correspond à ce que j’attends d’un album de stoner, avec des guitares puissantes, une basse très importante dans l’apport mélodique et le son bien rond, une batterie qui fait son rôle dans une certaine banalité rythmique (ce n’est jamais très technique je trouve), et le tout se retrouve bien harmonieux, avec un côté rock qui ressort bien. Je suis un peu en peine de tricoter sur ce dernier, donc je pense que j’en ai suffisamment dit. Sachez que cette production pour un premier album comme « Bearer of Light » est largement au-dessus de ce que l’on devrait attendre, donc c’est toujours une bonne surprise d’avoir des premiers albums aussi bien produits! Preuve encore que le label est intelligent dans ses choix. Bien joué!

Honnêtement j’ai un peu de mal à m’extasier sur le stoner et la fatigue aidant je n’ai pas creusé plus sur les écoutes. Me voilà donc au chant! Ce dernier m’a laissé beaucoup de motifs de satisfaction ce qui est un peu rare dans le genre. J’adore la voix du gars, bien rocailleuse et bien grave, virile encore! La technique vocale m’a toujours un peu échappé dans la mesure où ce type de chant je ne l’ai jamais vraiment pratiqué, je vais m’y mettre je pense pour comprendre. Mais on devine que le mec a du coffre! Et qu’il faut avoir une gorge bien entrainée, bien chauffée, pour avoir ce timbre si caractéristique. J’aime bien, même si je trouve que ce dernier pourrait légèrement varier, avec peut-être un peu plus de chant clair moins gros muscles. Mais ce n’est que mon avis!

Pour terminer, Sunczar est un groupe qui se dote d’un premier album nommé « Bearer of Light » signé tout de suite, dans un genre qui souffre malheureusement d’un cruel manque de renouveau. Mais sincèrement, si l’on essaye de passer outre ce constat que beaucoup de chroniqueurs font, je peux largement édifier que ce premier album est très bien fait dans son ensemble. La production est très bonne, l’ensemble instrumental est simple mais efficace, les compositions sont bien groovy et sonnent très bien. Bref, mon constat semble un peu à brûle-pourpoint et je pense que c’est plus la fatigue qui parle, mais j’avoue que même si je n’ai pas sauté au plafond, je suis en mesure d’affirmer que ce premier album est de bonne qualité et augure de bonnes choses pour la suite. En espérant que tout roule à merveille et que le progrès qui en découlera sera une bonification certaine. Album prometteur.

Tracklist :

1. In Lux Veritas
2. Bearer of Light
3. Apathy of the Forsaken
4. Heresy
5. Blackness
6. Behold Your Savior
7. Through This Hell
8. Back to Shadows

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