Shores of Null – The Loss of Beauty

Le 24 mars 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Line up :  Davide Straccione – Chants / Gabriele Giaccari – Guitares / Raffaele Colace – Guitares / Matteo Capozucca – Basse / Emiliano Cantiano – Batterie

Style:

Mélancolique Dark Metal

Date de sortie:

24 Mars 2023

Label:

Spikerot Records

Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 9/10

Il faut bien l’avouer, il est des albums compliqués à chroniquer, schizophréniques à souhait, créant de la dichotomie non seulement au sein de l’auditoire, mais également en soi-même.
The Loss of Beauty en est l’exemple typique. Mémé s’explique :

Quand Mémé reçoit un fichier à chroniquer, elle l’écoute un nombre incommensurable de fois, histoire de bien s’en imprégner. Et elle l’écoute sur divers formats, en divers lieux, à divers moments de la journée : le soir, dans son casque l’isolant du reste du monde, le midi pendant le déjeuner et son papotage qui va avec, le matin dans la voiture… Un jour que Mémé lance l’album durant un trajet en voiture, Pépé V tend l’oreille et lui demande : « Un nouveau Vintersorg ? » Non… Non… Or, quand on sait tout le bien que Pépé V pense de Vintersorg, c’est dire comme l’album le transportait !
Il n’y a qu’à écouter la montée au filet du titre « Nothing Left To Burn », vers 4:00, pour comprendre. Le chant, pour les 3/4 de l’album, est en voix claire, pleine, ronde, posée, envoyée comme une gifle qui sidère autant qu’une caresse sur la joue, un doigt récoltant la petite larme qui ourle les cils et menace de s’écraser au sol. Comme pour un Leprous, on va avant tout se prendre la voix et les mélodies dans le bide. Te voilà plié en deux à te demander ce qui se passe.

Il se passe que c’est fichtrement beau ! Mais on n’en attendait pas moins du quintette romain qui nous avait gratifié d’un somptueux « Beyond The Shores ( On Death and Dying…) » en 2020. Mais on y reviendra plus tard. Pour le moment, attachons-nous au reste de la composition musicale de l’album « The Loss of Beauty« .
A l’instar des grands compositeurs « classiques », nous avons ici une œuvre dense, intense, fournie. J’entends par là que non seulement la prod est excellente, mais aussi que le son est ample de par la manière de composer. Dans une œuvre classique, comme une symphonie, nous aurons divers instruments, chacun ayant une ligne mélodique appropriée. Si on ramène cela à un chœur, nous entendrons plus spécifiquement les sopranos et les ténors, c’est vrai. Mais les altos, les barytons et les basses disposeront à leur tour de leur propre ligne mélodique. C’est une lecture/écoute horizontale. Pour autant, si on regarde verticalement, on retrouvera les suites d’accords, mais distillés auprès de chaque voix. De la dentelle ! Et cela nous offre des riffs supra mélodiques, comme à 2:00 dans « Old Scars ».

D’ailleurs, parlant « classique », le petit interlude piano-cordes avec Paolo Campitelli en guest est simplement vibrant. car à cela s’ajoutent les pleurs d’un bébé… « The First Son »… Ou comment trouver de la beauté dans les pleurs d’un nouveau-né ? Simplement parce que cela représente la vie !
Et c’est bien de cela dont il est question dans cet album, de tous ces petits instants de beauté pure, à côté desquels on passe parfois, dans notre vision je m’en-foutiste ou surconsommatrice du monde, dans notre agacement, notre envie de tout contrôler. En cela, on se rapproche de la notion de poésie, une vision en forme de Haïku musical.

Shores of Null ne s’embarrasse pas des étiquettes. Le groupe italien va puiser dans divers aspects du Metal pour créer sa propre poésie ou musicalité. Il y a du Borknagar dans cet opus, notamment dans le second titre « Destination Woe ». J’entends des mélodies qui me font sacrément penser à tel titre de Rapture de nos frenchies Betraying The Martyrs, sur le titre « My Darkest Years ». Mais là où Betraying va alterner chant clair et growl deathcoreux, ici, la voix claire est puissante et la voix Death se fait granuleuse, plutôt en version Blackenned Doom Death. Un peu plus loin, sur « A Nature in Disguise », on savoure un petit bonbon qui pourrait largement se retrouver sur les ondes de radios Pop Rock. Mais un Pop Rock Metallisé, un Pop Rock dans le bon sens du terme, comme un Muse pourrait proposer.

Tout ça, c’est bien beau, Mémé, mais alors pourquoi parler de public divisé ?
Tout simplement parce que les accointances (influences ?) sont peut-être un chouïa trop marquées.
J’ai découvert Shores Of Null par leur 3ème album, Beyond The Shores (On Death and Dying…). Tellement magique ! Une barre placée bien haut. Avec Pépé V, on a eu envie de réécouter cet opus, car il me semblait passablement différent de celui-ci. Et la filiation avec Omnio de In The Woods nous a sauté aux oreilles. Alors oui, l’évolution me semble plus posée, façon Borknagar dont je ne raffole pas. Mais à l’instar de In The Woods, qui a aussi été amené à cheminer vers d’autres horizons, pourquoi tenir rigueur à Shores of Null de la sienne, quand je ne le fais pas pour l’autre !?
Enfin, je parle d’évolution… Il faut savoir que ce 4ème album, The Loss of Beauty, devait à l’origine être le 3ème en lieu et place de Beyond the Shores (On Death and Dying…), les deux albums ayant été enregistrés ensemble, entre 2019 et 2020. Finalement, Beyond the Shores (On Death and Dying…) est sorti en premier car il faisait écho, avec son voyage au travers des 5 étapes du deuil, à cette stase musicale et mondiale qu’ont été la COVID et ses conséquences.
Autre tout petit bémol : si on est soufflé par la force de la voix, le jeu de chaque instrumentiste, la batterie bien présente et pas seulement en tapis de double, le tout servant une émotion forte, c’est à mon humble goût tout le temps à fond sur l’intensité et l’émotion. Un peu de mise en relief, histoire de souffler m’aurait davantage permis de rester de bout en bout pleinement dans cet album, qui n’en demeure pas moins excessivement beau et bon.

A savourer, en s’aimant.
A savourer, l’esprit ouvert aux beautés que l’on croit – ou que l’on relègue au rang d’- insignifiantes et qui sont le sel du monde qui nous entoure.
A savourer, tout simplement.

Tracklist :

1. Transitory
2. Destination Woe
3. The Last Flower
4. Darkness Won’t Take Me
5. Nothing Left To Burn
6. Old Scars
7. The First Son
8. A Nature In Disguise
9. My Darkest Years
10. Fading As One
11. A New Death Is Born

bonus track (CD and digital only)
12. Underwater Oddity
13. Blazing Sunlight

Liens :
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