Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Il a fallu fouiller loin dans les souvenirs pour se rappeler de Prestige, formation thrash metal finlandaise qui sévissait entre 1987 et 1992 qui a sorti trois albums presque coup sur coup en cinq années d’existence.

En 1989, alors que j’étais encore au lycée, on avait remarqué, avec les copains ‘hardos’ de l’époque, qu’un groupe avait sorti un CD avec une pochette encore plus pourrie que celle de l’unique album éponyme des speedos belges de Breathless en 1985.
Et ça, ce n’était pas donné à tout le monde !
Et bon, on ne va pas se mentir, on se foutait de sa gueule… jusqu’à ce que la curiosité nous pousse à les écouter… Parce que le thrash metal qu’il proposaient, même encore balbutiant, avait de quoi faire secouer plus d’une crinière.
On avait la chance à l’époque d’avoir un putain de disquaire au centre-ville de Bâle (Atlantis) dans lequel on passait des heures à écouter des groupes improbables mais qui a permis de se faire une bonne culture metallique. Nota pour les plus jeunes, à cette époque, pour se faire des écoutes, on avait de rares émissions de radios, les cassettes ultra tapetradées des copains et… les disquaires. Point encore d’internet, de mp3, de téléchargement légal ou non…
Et on est encore vivants, dis donc !

Bref, pour en revenir à Prestige, c’est en 1990 qu’il sortent le très bon “Selling the salvation” puis l’explosif “Parasites in paradise” en 1992, du pur concentre de crossover / thrash metal bien rentre-dedans.
Et ce, avant de disparaître.

La mort du groupe n’aura pas été celle des musiciens : le bassiste / chanteur Aku Kytölä aura été fonder le groupe de heavy metal Coronary en 2017, le guitariste Jan « Örkki » Yrlund fera partie de Ancient Rites, Angel, BoobyTrap, Danse Macabre, Lacrimosa ou Two Witches et est toujours actif chez Satyrian et l’Imperia de la belle Helena Iren Michaelsen.

Et en 2006, sous l’impulsion des membres originels, Prestige annonce sa résurrection.
Mais ce n’est qu’en 2021, après un changement de batteur, que le groupe sort son quatrième album “Reveal the ravage” avec Matti Johansson (ex-Depravity, ex-Falchion, ex-Crystalic, ex-Korpiklaani, ex-Psychopathic Terror, ex-The Prophecy) derrière les futs en lieu et place de l’originel Tero Karppinen.

Il n’y a pas photo, des membres d’une formation de thrash metal de la fin des eighties / début nineties qui se reforment, ça nous redonne une formation de thrash metal old school.
C’est mathématique !
Et avec l’expérience emmagasinée – je doute fortement que les musiciens ont écouté du r’n’b pendant ces années d’inactivité Prestigienne –, les gaillards ont surement pris le temps de composer du nouveau matériel en prenant soin d’éviter certains pièges, à commencer par celui de composer pour composer et d’aligner les riffs saccadés uniquement pour privilégier la vitesse.
Je t’en foutrais : non seulement Prestige nous colle un album furieusement thrash metal – old school mais avec quelques sonorités modernes histoire de se mettre à jour –, mais en plus chaque titre est taillé pour la scène !
Bref : efficace !
En même temps, quand on est capable de rallier dans sa musique les influences de la frange Ouest-Américaine (Death Angel, Testament, Slayer, Dark Angel) tant que celle en mode Deutsche Qualität (Destruction, Sodom, Assassin), avec la capacité de balancer des riffs de tueurs et des couplets / refrains accrocheurs, on ne peut qu’obtenir le tiercé gagnant !

Et c’est ainsi qu’on se prend une bourrasque furieuse en tous points, ne laissant que peu de possibilité à l’auditeur de reprendre son souffle.
On rêve déjà du bordel que ces titres vont foutre dans le pit lors des prestations scéniques : assurément, ça va secouer sévère…

Bref, en un mot : indispensable !

Tracklist :

1. Innocent (3:53)
2. Burn My Eyes (4:52)
3. Blessed Be (4:27)
4. Pick Your Poison (4:55)
5. Exit (3:46)
6. You Weep (3:54)
7. In Remains (3:41)
8. Ready ? (3:22)
9. Self Destruct (4:25)
10. Prime Time (5:59)

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