Our Common Sense – Harbringer of Calamity

Le 13 janvier 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Jelle Baetslé : basse
  • Glenn Thienpont : batterie
  • Seppe Baetslé : guitare
  • Stijn Beeckman : guitare
  • Thomas de Wispelaere : chant

Style:

Stoner / Sludge Metal

Date de sortie:

19 novembre 2021

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 7.5/10

« Le sens commun nous apprend que la Terre est fixe, que le soleil tourne autour et que les hommes qui vivent aux antipodes marchent la tête en bas. » Anatole France

C’est vrai que cette notion de sens commun est particulièrement mise à mal par les temps qui courent. Selon Wikipédia que j’ai un peu honte de citer, « La notion de sens commun se rapporte à une forme de connaissance regroupant les savoirs largement diffusés dans une culture donnée : normes, valeurs et associations symboliques. C’est ce que l’on nomme le « gros bon sens » ; cela fait souvent référence à des opinions, croyances, et perceptions largement partagées au sein d’une organisation sociale donnée. ». On est d’accord que le sens commun aujourd’hui est une notion qui commence à se déliter de toutes parts? Non parce que j’essaye de trouver quelque chose de commun entre nous tous, mais j’ai de plus en plus de mal à raccrocher les wagons on va dire. Je me rends compte que devenir un ermite par les temps qui circulent ne me ferait pas franchement de mal. On pourrait basculer dans la misanthropie des fois! Je ne sais pas si c’est ce qui me rapproche du metal, cet aspect très cynique à l’égard de la condition humaine, mais je sais qu’au moins la transgression de l’extrême dans l’art m’apporte du bien. Vraiment! J’ai toujours trouvé un exutoire dans l’écriture à l’égard de la condition humaine, et je ne suis pas prêt de m’arrêter. Mais j’arrête de me documenter sur les chaines d’infos, le détail est fait exprès tant certains se servent de ces idioties télévisuelles pour s’alimenter le cerveau en matières pourries. Voilà, c’est dit! Ouf, ça fait du bien! Pourquoi je me suis retrouvé à faire cette diatribe acerbe avant d’entamer ma chronique quasi quotidienne? Tout simplement parce que le groupe que je découvre ce soir s’appelle Our Common Sense. Le lien de causalité est fait, et l’album, qui est le premier, se nomme quant à lui « Harbinger of Calamity » (Messager de la Calamité). Avouez que la coïncidence est belle!

On peut tout s’imaginer avec un nom de groupe comme celui-ci, mais il faut bien une identité précise. Aussi Our Common Sense est un groupe qui vient de Belgique, et de la ville de Gand dans la région flamande. La bande de mecs au nombre de cinq a sorti ce premier album fin d’année 2021, en le produisant intégralement. Il allait de soi qu’une chronique n’était pas malvenue pour promouvoir ce dernier et dire ce qui va et ce qui ne va pas. Notre rôle quoi. En tout cas, il est bon de noter que le groupe existe depuis 2014 et a sorti en amont un EP en 2018 et une démo en 2020. Du reste, on note qu’il y a eu des changements dans le line up qui peuvent expliquer cette période latente sans sortie officielle, donc entre la date de construction en 2014 et 2018. Les derniers arrivants étant de l’année 2017, voilà de quoi étayer tout ce contexte de sortie d’album. En tout cas, « Harbinger of Calamity » est un nom qui me plait, tout autant que celui du groupe, et c’est important de partir sur de bonnes bases!

Et question bonnes bases, on peut dire qu’Our Common Sense démarre très bien avec sa pochette. Rien que sur cette imagerie, on sent tout le cynisme transpirer! Cela pue la méchanceté à l’égard de la condition humaine et particulièrement sous le joug de cette fameuse religion dont je tairai le nom, bien embêté récemment par des algorithmes foireux. Mais on a tous compris la référence, pas besoin d’en dire plus. Sur le style, j’aime beaucoup même si cela reste dans des habitudes modernes que de faire des graphismes très… Graphiques. Le côté grisâtre est d’un bel effet en tout cas. Après sur le sens derrière, même si je loue bien bas les intentions d’Our Common Sense, je pense qu’on surfe sur des délires qui sont devenus tellement communs qu’ils ne choquent plus personne. Taper sur la religion est devenu tellement une habitude que plus personne n’est surpris, pas même l’opinion général. Du coup, même si le style est rigoureux et pour une autoproduction, de fort bon aloi, je trouve que ce schéma métaphorique est un peu vide. Il aurait fallu peut-être creuser un peu plus dans la métaphore justement, pour essayer de me complaire. Mais ce n’est que mon avis, et comme je le dis et redis, le style en lui-même est chatoyant à souhait.

Je me suis donc lancé dans une première écoute endiablée tant la musique est un concentré d’énergie. Pas bourrine pour un sou, sauf dans quelques rares occasions, elle est surtout dans un style dont le mélange m’a laissé dubitatif, ce qui est bon signe. Quand j’ai besoin de réfléchir un moment, c’est qu’il y a une subtilité ou deux dans la composition qui ne me permet pas de tomber dans l’évidence. J’ai longuement hésité entre une orientation stoner, voire stoner rock, et du sludge metal. Il faut dire que la frontières est difficile dans la mesure où le son est très important dans les deux cas, mais très similaire. On retrouve l’originalité qui va de pair entre les deux genres. La seule chose qui distingue un peu le sludge metal du stoner ici, ce sont les mélodies guitares. On a tantôt des passages très mineurs harmoniques et des moments majeurs, ce qui permet d’instaurer un album qui ne se repose pas sur ses lauriers, et qui amène des pistes avec des atmosphères différentes. N’oublions pas qu’à la base, le sludge metal est censé véhiculer un grand pessimisme! Au contraire du stoner qui lui va plus être dévoué à des musiques sympathiques si j’ose dire. Bon, c’est exactement un paradoxe dans lequel entre Our Common Sense, de savoir dans quel camp il se situe. Je trouve que même si l’album est très bon, il y a ce clivage perpétuel entre les deux genres qui, manifestement, n’ont pas permis un consensus et une même ligne de conduite dans la composition. Et c’est un peu ce qui me dérange dans le cas de « Harbinger of Calamity« . J’aurais aimé que la musique soit plus harmonieuse, à défaut d’être scindée en deux. Mais en tout cas, la première écoute a été plutôt sympathique avec de vrais bons moments d’énergie positive, et je dois dire qu’au moins, je suis satisfait d’avoir un album qui ne tombe pas dans le piège obligatoire du doom metal pour agrémenter la musique. L’énergie naturelle du sludge metal et du stoner est au moins respectée, ce qui me va bien!

Pour la production, on a au moins un point commun, à défaut d’un sens bien entendu, qui se situe sur le son de « Harbinger of Calamity« . Je disais que le sludge metal et le stoner se rejoignaient sonoriquement parlant, avec des guitares et une basse qui sonnent d’une manière rebondie, arrondie et selon un terme un peu pompeux « boueux », un peu comme une béchamel onctueuse qui coule langoureusement dans un plat quoi. Je plaisante! Mais en tout cas, les guitares et basse sont bien raccords avec le principe sonore du sludge metal et du stoner, et servent indéniablement de liant pour tenter de combler le fameux clivage dont je parlais plus haut. La batterie sort son épingle du jeu, j’ai toujours considéré qu’il était compliqué de sonoriser une batterie au milieu de ce son rebondi, lui trouver une place d’instrument qui casse le truc, par sa rythmique et les sons que l’on met aux cymbales et la caisse claire par exemple. Mais le boulot est fait de ce point de vue-là. Le chant aussi a une place prépondérante car vecteur d’énergie, donc important de le mettre en avant, ce qui est fait avec panache. Quoiqu’il en soit, on peut tricoter des heures sur la production, non seulement elle est excellente, mais en plus elle est faite dans un contexte d’autoproduction, et cela c’est très important de le souligner! Un gros gros boulot, franchement!

C’est fou parce que j’ai parfois du mal à trouver quelque chose à redire sur l’aspect manquant d’originalité, notamment dans le style stoner. Le sludge metal encore, j’y arrive! Mais concernant le stoner j’en chie des bulles carrées. Eh bien dans le cas d’Our Common Sense, pas du tout! Je ne me suis pas enjaillé non plus, mais j’ai été agréablement surpris de constater que les parties stoner de l’album m’ont bien plu, par moment surpris sincèrement, et je pense que cela est dû à ce fameux clivage avec le sludge metal. C’est peut-être un mal pour un bien finalement, parce que d’avoir une alternance de riffs positifs ou négatifs, cela permet de mettre en avant ce stoner qui transpire la banalité en temps normal. Je pense qu’en tout cas, cela y contribue. Maintenant, je suis en peine de convaincre tout le monde du bien-fondé de découvrir un album comme « Harbinger of Calamity« , puisque l’auditeur cherche le petit supplément d’âme qui lui donnera envie de l’écouter. Je crois que ce premier album a beau faire une entrée dans la cour des grands, il faudra le prendre avec du recul et un minimum de connaissance sur le sujet. Sinon, vous allez déchanter un peu, je préfère vous prévenir.

Pour le chant, pareil. Même constat, la technique vocale est là, typiquement plus stoner que sludge metal dans la partie chant clair, avec toutefois quelques envolées en saturé de fort bel effet, j’ai pour le coup un peu plus de plaisir à constater cette variation de voix qui amènent certes un clivage mais qui permet de faire plus original, moins linéaire, chose qui manquait probablement. Maintenant, comme je disais, rien d’innovant non plus n’est à constater, c’est du tout cuit. J’aime bien hein! Mais je suis en peine d’y trouver un quelconque intérêt spécial.

J’ai un peu abrégé la chronique plus par fatigue que par un désintérêt. Mais pour finir, « Harbinger of Calamity » est le premier album du groupe Our Common Sense, groupe qui nous vient de notre voisine la Belgique. L’album fonctionne avec des influences old school certaines, tapant dans un assemblage intéressant de stoner et de sludge metal à la limite du post hardcore. Mais en ce qui concerne les fondements même de l’album, je dirais qu’il y a un souci de clivage entre les deux genres qui parfois fonctionne comme un vecteur d’originalité, et parfois comme une sorte d’entrechoquement violent qui laisse perplexe. Je pense après lecture et découverte de cet ouvrage que les bases ne sont pas assez en symbiose pour totalement me convaincre d’une part que « Harbinger of Calamity » est un album original, et d’autre part qu’il fonctionne avec une harmonie certaine. C’est un bon album, un bon voire très bon début, mais il faut trouver davantage de liant, davantage de sens commun justement. Our Common Sense, je vous attends au tournant! Qu’on se le dise.

Tracklist :

1. Slow Crush 04:16
2. Abyss 04:55
3. Harbinger of Calamity 07:39
4. Icarus Complex 03:51
5. Hammer of Witches 03:53
6. Medusa 04:19
7. Inhale… 05:30
8. Take the Shot 03:49
9. …Exhale 04:32
10. Sorrow 04:11

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