Nervecell – Preaching Venom

Le 12 mars 2010 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Rajeh "James" Khazaal : chant, basse Barnaby "Barney" Ribeiro - guitare Rami Mustafa - guitare David Haley - Batterie (session)

Style:

Death-metal

Date de sortie:

Aout 2008

Label:

Lifeforce Records

Note du Soilchroniqueur (Bodom):
7 / 10

Cela fait une bonne dizaine d’années maintenant que ‘scène metal’ ne rime plus seulement avec ‘occidental’. A nouveau millénaire, nouvelles frontières : il n’est désormais plus rare de voir émerger des groupes en provenance de tous les horizons sous l’impulsion de fervents défenseurs de la cause, même si malheureusement, les difficultés voir l’illégalité restent souvent leurs seules alternatives possibles pour espérer s’en sortir et se faire connaître. Nervecell, dont il est question aujourd’hui, nous vient des Emirats Arabes Unis, de Dubaï plus précisément. Ou plutôt, son line-up y réside car, aucun de ses membres n’en est originaire, le groupe se trouvant en réalité composé d’un libanais, d’un jordanien, d’un indo-portugais et d’un australien (en la personne de David Haley évoluant au sein de Psycroptic et d’Aborted, et ici ‘simple’ batteur de session).

Alors, de deux choses l’une : ne vous attendez pas à un disque aux consonances folk, mâtiné d’éléments sonores et d’instruments propres au Moyen-Orient comme peut nous en proposer, au hasard, un Orphaned Land ; vous en seriez pour vos frais. De même, ne vous attendez pas non plus à un disque approximatif ou ‘amateur’ car Nervecell nous propose, avec son « Preaching Venom » un skeud qui vaut largement le détour. Il faut dire que le groupe n’aura rien laissé au hasard : enregistré par les frères Wieslawscy (Vader, Hate) et avec Alan Douches au mastering (Mastodon, Neurosis), les dubaïotes se donnent les moyens de leurs ambitions qui, débouchant par une signature chez Lifeforce Records, leur permettent de bénéficier ainsi d’une distribution conséquente sur le marché international en s’affranchissant du carcan de leurs frontières.

L’illusion acoustique de l’introduction ne durera qu’un bref moment, vite enterrée sous les assauts destructeurs d’un ‘Vicious circle of Bloodshed’, qui d’emblée annonce la couleur. Ici le death-metal du combo se veut avant tout efficace et (presque) sans fioritures s’inscrivant dans une approche toute nord-européenne, moderne et brutale, thrashy par moment mais toujours furieusement destructrice. Les riffs affutés, la voix gutturale, ne laissent que rarement place à quelques passages plus posés et la bête, fruit de l’accouplement malveillant d’un Nile et d’un Hypocrisy, s’impose en une hybride monstruosité, agressive et technique (notamment la batterie qui nous ramène invariablement à Psycroptic). Le groupe maîtrise son sujet et balance l’un après l’autre, ses morceaux de barbaque sanguinolente encore fumante. Chacun fera son petit effet, mais aucun n’empêchera malgré tout une certaine linéarité de s’installer, et il faudra attendre la seconde partie de l’album pour vraiment se ramasser une grosse baffe et profiter pleinement du second effet kiss-cool.

En effet, là ou une légère pointe de déception commencerait tout juste à s’immiscer, Nervecell parvient à insuffler une bonne bouffée d’air à son disque en agrémentant son death-metal des quelques sonorités moyen-orientales dont nous parlions en introduction. Une touche folk disparate et trop peu présente pour réellement passer pour l’atout majeur de ce disque, mais force est d’avouer, qu’elle parvient néanmoins à enrichir la musique du combo de fort belle manière pour cette captivante seconde moitié de galette. Que se soit lors d’intros (‘Ratios’) ou lors de soli et de parties plus mélodiques (le majestueux ‘Haute monde facade’), la musique de Nervecell prend un autre tournant, une autre dimension, toujours brutale, mais plus fine et surtout moins convenue. Et lorsque la basse réussit à s’extirper de ce maelstrom musical, cela rajoute encore du relief à ce « Preaching Venom« .

Pour un premier album, Nervecell nous propose donc un jet très honorable qui va sans nul doute permettre au groupe de se dégoter quelques belles opportunités pour la suite de sa carrière que l’on imagine sous de bonnes augures. De quoi donner espoir à ces viviers underground très prometteurs qui s’agitent par delà nos frontières et qui ne demandent qu’à atterrir sur nos platines. Et nous aussi, nous n’attendons que cela.

Bodom

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