Iron Void – IV

Le 27 janvier 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Jonathan "Sealey" Seale : basse, chant
  • Steve Wilson : guitares, chant
  • Scott Naylor : batterie

Style:

Doom Metal

Date de sortie:

27 janvier 2023

Label:

Shadow Kingdom Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10

Chasteté. Celle qui la pratique possède une armure d’acier.” John Milton

Iron Void a toujours été un nom que j’ai entendu à maintes reprises sans pour autant avoir eu l’audace d’approfondir une écoute quelconque de ce groupe. Pourtant, tout devrait me plaire! Le groupe vient d’Angleterre, et plus précisément de Wakefield dans le Yorkshire de l’Ouest. Dans son anamnèse, l’on pourrait croire que le groupe a connu deux périodes très distinctes : une première très courte entre 1998 et 2000 avec aucune sortie connue à ce jour, et une reformation effectuée en 2008 par l’un de ses membres Jonathan « Sealey » Seale, seul rescapé de 1998 et depuis cette date, Iron Void a sorti enfin un bon nombre de sorties officielles avec pas moins de quatre albums avec ce dernier (le premier datant quand même de 2014), un album live qui date de… 2008, soit dès la reformation, un EP et deux singles. Voilà à peu près où nous en sommes concernant le trio anglais. Ce genre de groupes qui connait une carrière hachée, je m’en méfie d’ordinaire beaucoup mais ici, la reformation date de quinze ans et la formation s’est pérennisée en ayant enfin une discographie digne de ce nom! Donc, pour cette chronique de IV je ne m’inquiète pas outrageusement! Allons-y!

Naïvement sur le coup, j’ai cru que IV était le chiffre quatre en romain, mais pas que! J’ai réalisé en voyant la pochette de l’album que c’était également les initiales du groupe! Voilà, votre serviteur a tapé cette chronique tôt le matin, en n’ayant pas encore eu sa dose journalière et maladive de caféine… Nous avons donc d’une pierre deux coups, le nom du groupe avec uniquement ses initiales, et le nom de l’album, le tout regroupé autour d’une sorte de blason en métal, ou d’un sceau agrandi, ou encore d’une bouche d’égout avec l’effigie du groupe anglais. Non, je déconne pour le dernier aspect. Mais je trouve que sur la forme, l’image est plutôt belle, on distingue bien les effets de métal rouillé, et j’apprécie, même si c’est un détail et qu’en voyant la typographie du nom du groupe Iron Void, il y a un gros effort graphique de fait pour que les contours des lettres soient aussi visibles et nets. Maintenant, sur le fond, je dirais quand-même que cela reste assez simpliste. On ne peut pas dire que le groupe se soit foulé pour travailler une pochette digne de ce nom, l’opportunité de faire un jeu de mot sur les initiales du groupe et le fait que ce soit le quatrième album me semble certes intéressante, mais aussi une sorte de piège de facilité. Je pense que même si j’aime bien le style en lui-même, le groupe aurait pu faire un léger effort. Mais ce n’est que mon avis, comme d’habitude.

Je me suis soudainement souvenu en écrivant la chronique qu’en fait, j’ai écouté un album d’Iron Void une fois! C’était l’avant-dernier, Excalibur. J’ai non seulement réalisé que cet album datait d’il y a cinq ans, ce qui commence à faire un peu long, nous en conviendrons, mais aussi que j’avais bien aimé! En fait, le groupe propose un doom metal tout ce qu’il y a de plus classique, avec toutefois cette sonorité moderne qui rajeunit ce style qui, quand il tombe dans le trépas de l’old school, a parfois tendance un peu à mal vieillir je trouve. N’est pas Candlemass ou Godsend qui veut! Alors, quand j’entends ce type de doom metal, qui reprend bien évidemment quelques codes bien connus comme la lenteur pathologique des riffs, la profondeur de la distorsion des guitares qui confère une ambiance unique à chaque piste, et le chant clair idoine, mais qui se pare d’une production plus actuelle, cela me fait plaisir! Le dernier groupe à m’avoir fait plaisir à ce point dans ce registre doom metal consensuel était Fimir, c’est vous dire si cela remonte un peu! En fait, pour décrire la musique d’Iron Void, il n’y a pas de grande originalité à déployer si ce n’est que la musique est lente, lourde comme il faut, soit ni trop ni pas assez, que les harmonies et les parties plus mélodiques sont très agréables à l’oreille, et les parties un peu plus accélérées sont toujours aussi importantes à mon gout pour obtenir chez l’auditeur un sursaut dans l’écoute d’une musique que les mauvaises langues trouveraient trop narcoleptique ou léthargique. En fait, c’est bête et discipliné de dire cela, mais j’aime le doom metal moderne! Voilà! J’aime bien entendu les anciens gros groupes, mais d’avoir cette approche plus récente me fait plaisir parce qu’avec les moyens sonores que l’on a, on peut gonfler des sons de guitares comme ici, apporter une touche en plus de basse sans qu’elle n’étouffe les dites guitares, et avoir un son tellement opportun pour le doom metal. Après, c’est assez difficile parce que mélodiquement parlant cela reste du déjà entendu, mais je trouve que dans le cas d’Iron Void, et plus précisément sur l’album IV, il y a un truc en plus. Que je vais tâcher de découvrir, même si pour le moment cela m’échappe un peu. Quoiqu’il advienne, je dois dire qu’en première écoute cela faisait une paire que je ne m’étais pas autant satisfait de l’écoute d’un album de doom metal à la sauce mi-moderne, mi-classique comme ici. L’album est franchement harmonieux et agréable!

La production est donc, comme je tentais de l’expliquer au début, très prépondérante pour ce type d’albums et a fortiori pour son style de musique. La pièce maitresse revient au son des guitares que je trouve absolument fantastique, avec cette touche de gonflage apportée aux guitares pour accentuer la distorsion des cordes et obtenir un son bien arrondi, un brin sludgien sur les bords, et dans la recherche de corrélation entre la musique en elle-même, les mélodies et tout le bazar, et le son, c’est du grand art ici. La basse a également sa place de choix, soit pour arrondir davantage les guitares, soit pour accentuer la partie rythmique avec la batterie. On ne le dira jamais assez, mais la basse a toute sa place dans le doom metal et ses cousins éloignés. La batterie est impeccable aussi, bien sonorisée, avec cette pédale en trigg qui fait tout le boulot pour marquer la rythmique. Le chant qui est bien placé aussi, bref. sans avoir les mots très techniques, puisque je ne suis pas producteur, vous avez selon moi et mon humble connaissance en la matière, un exemple idéal de ce qui devrait être fait de nos jours en doom metal. Au diable les groupes qui se morfondent trop dans la nostalgie d’une époque révolue où le doom metal avait ses adeptes. Aujourd’hui, et parfois il m’en coute de le dire, place à la modernité! Le style ne s’en verra que bien mieux, croyez-moi. Je note en tout cas que la musique d’Iron Void sur cet album ne souffre d’aucune autre sophistication que la base instrumentale basique, pas de samples, rien. Et donc, là où je veux en venir, c’est qu’avec la base, IV est un très bon album extrêmement bien produit et construit! C’est dit.

Mais le seul léger bémol que je donnerais à cet album, mais pour lequel je m’y attendais malheureusement un peu, c’est au sujet du contenu. Parce qu’en fait, en appelant son album IV, je sentais qu’il n’y aurait pas particulièrement de concept autour, peut-être plus une sorte de compilation de morceaux qui n’ont aucun lien entre eux. Alors, pour le coup, cela n’enlève en rien la beauté de l’album! C’est même assez paradoxal de se dire que des pistes qui ne s’enchainent pourtant pas avec une fluidité déconcertante soient aussi bien placées dans l’album sans que l’écoute n’en devienne désagréable! Mais je suis très attaché au principe du concept dans un album de metal en général, et je suis toujours un peu déçu quand je tombe sur des albums qui ne sont finalement « que » des compilations de morceaux qui n’ont parfois rien à voir entre eux. D’autant que dans ses précédents albums, Iron Void avait fait le jeu du conceptuel notamment dans Excalibur. Alors, pourquoi avoir tout d’abord pris le risque de faire un nouveau CD empreint d’aucune logique dans sa fluidité, et ensuite de n’avoir pas réfléchi à un nouveau concept, tout simplement? Le mystère demeure entier. Mais bon! Pour vous montrer à quel point le groupe anglais est très bon, très expérimenté quand-même, vous n’avez qu’à vous dire comme moi que malgré cette absence de concept, IV est excellent de part en part de l’écoute! Ma note finale reviendra donc à un niveau qui, s’il y avait eu un concept, aurait frôlé la perfection. C’est pour vous illustrer d’une part mon contentement certain à l’écoute de ce quatrième album d’Iron Void, sans au préalable avoir écouté les autres sauf Excalibur donc, mais aussi ma frustration. Parce que définitivement, Iron Void doit absolument faire des concept-albums, c’est indéniable!

D’autant que le chant se prêterait bien à l’exercice. Je l’aime bien! Un chant clair qui ne va pas sur des envolées lyriques pompeuses, qui reste puissant mais un brin modeste, ce qui n’est pas une critique négative du tout! Je préfère en effet avoir un chant puissant mais qui ne va pas sur de l’exagération, surtout dans une musique doom metal qui est utile à poser les choses plutôt que de les faire exploser au grand jour. Le chant mérite donc d’être plus calme qu’à l’accoutumée, ce que le chanteur ici exécute de fort belle manière! Suivant au passage les progressions rythmiques des riffs pour s’adapter sur un tempo tantôt lancinant, tantôt plus rapide, je trouve que l’utilisation de la rythmique du chant est très intelligente aussi. On n’en parle pas assez mais la rythmique du chant prend tout son sens quand elle accompagne très bien le reste, ce qui n’est pas courant partout. Dans certains styles, vous avez des lignes de chant tellement linéaires qu’elles en deviennent assommantes. Ici, Iron Void utilise selon moi très clairement le chant comme un nouveau marqueur rythmique, et je trouve cela vraiment très bien! N’ayant pas eu accès aux textes, je ne peux approfondir le registre plus loin, mais on va retenir que le chant sur IV est excellent. Vraiment!

Pour conclure cette nouvelle chronique en release du jour, Iron Void revient aux affaires après cinq années de silence avec ce quatrième album nommé sobrement IV. Sobre n’est pas spécialement le mot que j’emploierais pour décrire la musique doom metal que propose la formation anglaise, tant elle se veut mélodique et entrainante. Mais surtout, le grand atout de cet album, majeur même je dirais, demeure la production. Le son est impeccable, bonifie à merveille les distorsions qui sont légions dans ce registre, et apporte une ambiance particulière, une sorte d’atmosphère qui oscille habilement entre la noirceur et la tristesse. Dans un style qui brille par sa lenteur et son opression, Iron Void sort un album très important pour faire avancer un style un peu trop rendu nostalgique par moment. A ne pas louper!

Tracklist :

1. Call of the Void (01:59)
2. Grave Dance (04:47)
3. Living on the Earth (05:13)
4. Pandora’s Box (03:35)
5. Blind Dead (06:02)
6. She (05:28)
7. Lords of the Wasteland (06:03)
8. Slave One (05:46)
9. Last Rites (05:50)

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