Line-up sur cet Album


  • Line up High Reeper :
  • Pat Daly : guitare
  • Andrew Price : guitare
  • Zach Thomas : chant
  • Shane Trimble : basse
  • Justin DiPinto : batterie
  • Line up Hippie Death Cult :
  • Laura Phillips : basse
  • Ryan Moore : batterie
  • Eddie Brnabic : guitares
  • Ben Jackson : chant, claviers

Style:

Doom Metal / Hard Rock / Stoner Rock

Date de sortie:

14 mai 2021

Label:

Heavy Psych Sound

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

 

« La musique, c’était aussi ça. Un peu de chaleur dans un monde de pierre et de métal, de couleurs éteintes, de squelettes ambulants et de salles de concert sentant le renfermé. » Nikolai Grozni

Et nous y voilà! Le cinquième volet de la saga à suspense de chez Heavy Psych Sounds Records est en phase de sortie. Je me sens tout chose à l’idée d’avoir pu écouter en avant-première le futur Doom Sessions Vol.5. C’est un peu le côté sympathique du métier ou du bénévolat de chroniqueur, découvrir des albums avant tout le monde. Enfin… Mis à part les autres webzines. Cela me gonfle parfois d’orgueil, allez savoir pourquoi. Je m’étais lancé dans une diatribe assez équivoque sur le Doom Sessions Vol.4, en expliquant pourquoi je trouvais que cette démarche était intelligente et louable donc je ne vais pas revenir dessus. Il me tarde simplement de faire ce volume cinq car d’abord la chronique sortira surement en release du jour, contrairement au quatrième volet, et qu’ensuite le tout est de faire mieux avec ce fameux quatrième qui m’avait fait tellement de bien aux oreilles et aux neurones. Je pense que c’était le meilleur de tous, allons donc voir si le fait d’accoupler sur un même split les groupes High Reeper et Hippie Death Cult. Déjà, rien que les noms, je sens poindre une sorte de décalage (sans coupage comme dirait DJ Arafat). On était pas mal avec Bongzilla et Tons, on va voir donc si on surfe sur la même vague niçoise avec ce Doom Sessions Vol.5 de chez Heavy Psych Sounds Records.

High Reeper, pour commencer, est un groupe américain qui nous vient de Philadelphie et qui se présente comme une formation jeune. Datant de 2016, les débuts du groupe sont acheminés aujourd’hui vers une discographie honorable de deux albums studio, tous sortis chez le label qui nous intéresse ce jour. Le groupe est composé d’un quintet de musiciens. En tout cas, High Reeper joue une carte assez étonnante, quoique : celle du old school. Notamment dans son imagerie et son style de musique, on y reviendra tout à l’heure. Quant à Hippie Death Cult, derrière ce nom qui m’a fait rire se cache non pas un groupe italien comme je l’avais prétendu auparavant dans d’autres chroniques, mais… Un autre américain. Déjouant totalement donc mes affirmations selon lesquelles les Doom Sessions étaient là pour associer un groupe « phare » avec un groupe moins connu et de préférence italien, vu que cette origine est partagée par le label. Ici, non. Hippie Death Cult nous vient de Portland, une ville qui accueille un vivier de groupes intéressants d’ailleurs, et le groupe existe depuis 2017. Là encore, une jeune formation et là encore, une discographie mince mais honorable, avec un single et un album. Ce split constitue à chacun leurs troisièmes sorties officielles. Voilà! Pour le reste, je vous laisse lire la suite. Suspense garanti, ou pas!

La pochette m’a donné un petit frisson, sans que je sache exactement s’il s’agit de plaisir ou de déplaisir. Disons qu’elle ne m’a pas laissé une belle impression tout de suite. Le côté ultra kitsch, à la sauce années 80, j’ai un peu de mal à l’assimiler, c’est un peu mon pain noir de chroniqueur. Ce mélange bizarre et fantaisiste de cosmique avec ces planètes et ce sol chaotique, un peu comme la surface d’une planète détruite par une pluie de météorites, et de médiéval fantastique avec ce chevalier sorti tout droit de je ne sais quel film inspiré de mythologie et cette créature qu’il chevauche comme une sorte de dragon, j’avoue que j’y goute moyennement. Disons que contrairement aux anciens modèles qui mélangeaient subtilement les univers artistiques et qui apportait une touche bien originale, là on tombe vraiment dans le déjà-vu. Après, graphiquement parlant, je ne vais pas me mentir : c’est joli. Les couleurs sont belles, les contrastes itou, et le logo de l’album est très à cheval sur l’ancien, donc en soi tout colle bien et je suis certain que les nostalgiques des époques où le hard rock était roi et le heavy metal était prince se complairont impeccablement devant. D’autant qu’il ne faut pas omettre que le principal support de sortie physique est le vinyle donc cet appel du pied à la nostalgie est tout à fait raccord, ce n’est pas du tout le problème. Mais en ce qui me concerne, ce n’est tout bêtement pas ma tasse de thé donc par la force des évidences, pour moi c’est non. La pochette ne me plait pas et c’est comme ça… Le Doom Sessions Vol.4 m’avait offert le meilleur artwork, le Doom Sessions Vol.5 a commis l’inverse.

Mais bon, la nostalgie a du bon des fois. Et force m’est de constater que ce split met en avant un liant très fort entre High Reeper et Hippie Death Cult qui est la bonne musique old school! Et bon sang, c’est que ça marche cette tambouille mais pas pleinement! Alors, quand-même, il y a une différence assez nette entre les deux protagonistes. High Reeper d’un côté nous propose un doom metal aux forts accents hard rock, c’est à dire avec des riffs bien old school et entrainants. Le contraste est saisissant entre le tempo très lent et lourd, et les riffs accrocheurs, c’est un élément que j’imaginais difficilement avant d’écouter High Reeper. Bon! C’est chose faite et j’avoue que je me suis retrouvé bien embarqué dans le mélange. J’ai un peu de mal à décrire avec plus de précision le genre de hard rock qui est proposé ici parce que ce n’est pas mon style de musique préféré dans le metal, mais je peux au moins vous certifier que les trois pistes présentées par High Reeper sont vraiment cools, et plairont aux fanatiques de la première heure! Pour ce qui est de Hippie Death Cult, je suis un tout petit peu plus arrangé par l’écoute puisque j’ai préféré l’aspect plus stoner rock, qui prédomine largement au doom metal précédent et qui amène une énergie appréciable et qui contraste avec le début. Un peu trop par contre, et c’est le menu reproche que je vais faire à ce Doom Sessions Vol.5, c’est à dire le choix douteux d’associer un groupe de doom metal avec un stoner rock plus pêchu n’a pas été d’une continuité irréprochable, surtout si l’on compare les quatre volets d’avant. La cohésion est moins édifiante. Pour le coup ce n’est limite pas un Doom Sessions, c’est de la publicité mensongère, on est sur un split classique, pas sur une promotion de doom metal comme avant. Mais après, la frontière est là où nos croyances l’emmènent! Et la musique de Hippie Death Cult est plus que prenante, le stoner rock est plein d’entrain et de patate, il y a de fortes accentuations psychédéliques notamment dans les riffs, la production, la basse caractéristique du stoner est bien là, fortissimo. Franchement, sur la première écoute je n’ai rien à redire sur les deux groupes, un vrai bol d’air frais s’il n’y avait pas ce vent du Nord glaciale à Grenoble! Mais on n’est pas tout à fait sur du doom metal concernant au moins le deuxième groupe, donc c’est un peu contrariant.

Les deux productions sont bien entendu assez différentes, mais globalement très bonnes. High Reeper a choisi la carte d’un son très hard rock, avec une lourdeur mesurée comparé à ce qui se fait habituellement, des guitares qui doivent être largement audibles pour attester de leur soli et parties mélodiques, donc un son plutôt médium, la batterie n’est pas franchement agressive ni lourdingue, donc je dirais que l’on se situe sur une production très hard rock moderne. Si le tempo n’était pas ralenti sans tomber dans la considérabilité, j’admettrais même que le doom est quasiment inexistant. Mais on est sur quelque chose de très mince. En tout cas, la production est excellente! Hippie Death Cult aussi d’ailleurs, mais comme l’on est plus sur du stoner, les basses sont déjà bien remontées. La lourdeur un peu caractéristique là encore du genre est un peu moins envahissante du fait de la situation rock du groupe, moins que metal en tout état de cause. Donc le son est épais, mais pas entièrement, laissant place à des effets guitares proches du rock psychédélique et une basse très en avant mais sans outrage. Ce sont vraiment des productions intelligentes pour le coup, typiquement dans une situation d’ambivalence qui fait se creuser les neurones de n’importe lequel d’entre nous pour connaître le placement exact dans l’échiquier des genres. Cela se joue chaque fois au poil de fesse près! Et ça, j’avoue qu’en temps normal je crierais à l’incompréhension ou au blasphème. Mais ici, cela permet de trouver un point d’ancrage entre High Reeper et Hippie Death Cult, ce qui est loin d’être défavorable à la cause du split. Donc pour moi, c’est validé!

Je ne vais pas spécialement m’étendre là encore sur mes autres écoutes puisque le constat a été le même chaque fois, sans réelle variation. Je trouve que la frontière entre les deux groupes s’est un peu amoindrie du fait de m’être habitué à cet accouplement artistique, mais j’ai été un peu en peine pour enchainer les deux d’une traite. Le point d’ancrage étant cité plus haut, le reste qui représente majoritairement ce que l’on attend d’un morceau, soit la musique dans sa globalité, est plus un mariage arrangé qu’un mariage d’amour. Je pense que le choix de ce split n’est pas sincèrement cohérent, et pire, il va à l’encontre de ce qui se fait habituellement chez Heavy Psych Sounds Records, c’est à dire qu’il n’y a pas ou peu de doom metal. C’est… Étonnant. Quand on s’attend à du doom, d’avoir au final un groupe de hard rock et de stoner rock cela casse un peu le mythe. Mais bon! Si l’on fait abstraction de l’intention première du label, disons que le split est tout de même bien fait. Très plaisant, venant de moi qui ne suis pas un féru de hard rock, c’est un beau constat, franchement.

Je ne vais pas non plus m’étendre sur le talent des musiciens puisque je pense que l’on n’en finirait pas, je passe donc directement aux chants. Qui, je dois bien le dire, ne me seront pas des plus attractifs. Et c’est High Reeper qui remporte la palme d’or du chant le moins plaisant, pour moi qui suis le seul jury de cette chronique. Je le trouve trop fort déjà, trop monté et trop présent. Et l’autre point qui me dérange c’est qu’il est un peu faiblard comparé à ce qu’un chanteur de hard rock est censé faire avec sa voix. Cela manque cruellement de patate. Et techniquement parlant, je pense que tout le problème vient de là, c’est à dire que pour avoir une amplitude vocale nécessaire au hard rock il faut travailler. Or, sans vouloir vexer mon camarade Zach Thomas, je pense que le travail mériterait un peu plus d’investissement, sous peine de vite décevoir l’auditoire… Donc, pas un chant qui me laisse un souvenir quelconque, même petit concernant High Reeper. Celui de Hippie Death Cult un peu plus même si je lui reproche aussi son côté rock psychédélique plan-plan, plus qu’un vrai stoner rock des familles. Il y a quelques soubresauts tout de même mais trop peu pour me plaire vraiment. Je préfère toutefois celui-ci, un peu plus sincère dans l’intention et techniquement plus stable. J’ai donc une nette préférence pour les américains plein de stoner que ceux plein de hard rock.

Et c’est le constat global que je vais vous soumettre pour conclure cette chronique. Contrairement au Doom Sessions Vol.4, j’ai un favoritisme très clair pour un groupe, l’autre me semblant un peu trop faiblard. Hippie Death Cult a bien plus d’énergie que son camarade High Reeper, et je trouve que le contraste entre les groupes saisit trop l’auditeur qui risque fortement de se perdre dans l’écoute. Déjà que de base, sur le papier, le split est mensonger, alors en plus… Néanmoins, ce Doom Sessions Vol.5 a de bons points positifs, les compositions ont chacune leurs lots de satisfaction et les deux groupes ont le mérite d’essayer de se partager l’os et la moelle avec un semblant de cohésion, ce qui me semble suffisamment honorable pour donner une bonne note. Ma balance de mansuétude penche bien vers le positif, et les égards sont mérités si l’on parvient à mettre de côté tous les points négatifs que j’ai énoncés.

 

Tracklist :

1. High Reeper – Vermillion Iron
2. High Reeper – Winter King Devil’s Grip
3. High Reeper – Withering Decay
4. Hippie Death Cult – Fill the Fires
5. Hippie Death Cult – Towards Infinity

 

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