Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7,5/10

Il doit se passer des choses en Pologne en général, et en Silésie en particulier, pour que cette contrée enfante des combos de black metal à tout va, et qui plus est qui valent bigrement le détour ! C’est en 2010 qu’Hegeroth est donc sorti du ventre fécond de Silésie et a mis au monde pas moins de 5 albums, en comptant « Disintegration » qui sort cet automne, histoire de nous plonger progressivement dans les ambiances sombres et déprimantes des saisons de fin d’année, propices pour nous envelopper dans cette atmosphère !

C’est autour du duo Bene et Bila qu’Hegeroth s’exprime, le line up du groupe étant complété à l’occasion des live, et c’est donc bien les deux comparses qui ont composé ce nouvel opus qui démarre tambour battant avec « The Snake », le titre phare qui a de quoi te clouer sur place avec la lourdeur dégagée par l’ambiance générale, les riffs malsains, les blast beats incessants et les changements de tempo qui te maintiennent en haleine ! Un peu plus de trois minutes d’une grande intensité qui te mettent dans le bain, enfin, dans des eaux bien saumâtres et agitées !

Malgré la puissance et le caractère massif de leur black, il n’en est pas moins parsemé de mélodies qui résonnent ici comme de petites musiques t’amadouant pour mieux t’emporter dans les ténèbres et tourmenter ton âme de petit mortel fragile… « Debased », « The Dirt » ou encore « The Shepherd » imagent parfaitement cette sérénade macabre, durant laquelle la voix de Bila se charge d’accentuer le côté agressif et inquiétant.

Du haut de ses quatre minutes et demie, « The Ritual » s’inscrit dans la lignée de ce qu’a été le début de cet album en livrant un son massif et puissant pour te plonger dans une atmosphère sombre et dérangeante, ce rituel n’ayant d’autre but que de te rapprocher des enfers, loin de ton petit quotidien convenu.

Les compositions sonnent bien et bénéficient d’une production en phase avec le style de black proposé par Hegeroth. Toutefois, et même s’il n’y a pas de ventre mou qui se révèle au fil de l’écoute, il n’y a pas non plus de morceaux qui sortent véritablement du lot, chacun d’entre eux faisant le job sans se démarquer pour autant !

Le chaos musical servi sur « The Ring » a de quoi déstabiliser et rendre fou, les blasts beat infernaux martelant ton esprit sans relâche, le laissant dans un piteux état au bout de quatre minutes d’entreprise destructrice. Les deux derniers titres poursuivront ta chute dans ce tourbillon musical infernal duquel tu n’auras pas réussi à t’extirper tout au long des trente-trois minutes durant lesquelles son intensité n’aura jamais fléchi !

A noter le très bel artwork de la pochette qui colle avec les propos anticléricaux de nos deux Polonais, le tout ayant de quoi se faire retourner JPII dans sa tombe !

Bien que mélodique, c’est du black lourd, puissant et oppressant qu’Hegeroth nous envoie sans détour dans nos faces qui ont de quoi être médusées par tant de débauche d’énergie au service de l’obscurité malsaine qui sévit du côté de Katowice, chef-lieu de la voïvodie de Silésie !

Tracklist :

01. The Snake 03 :08
02. Debased 03:40
03. The dirt 02:46
04. The Ritual 04:29
05. Uplifted 03:29
06. The Shepherd 04:19
07. The Ring 04:03
08. The Queen of Spiders 03:44
09. An Accident 03:55

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