Avec quinze années d’existence et six albums, Graveworm n’est plus vraiment un groupe a présenter sur la scène Metal. Tout les deux ans, ces Italiens et ces Allemands (si si ) se rappellent à notre bon souvenir en sortant un album. Et 2007 ne déroge pas à la règle. Deux ans après (N)Utopia, les revoici avec l’arrivée dans les bacs de Collateral Defect. Pas de très grande nouveauté sur ce nouvel album, Graveworm pratique toujours son Black Metal Symphonique (certains parlent d’un Black Metal Gothique) avec le même dynamisme. Enfin, « Black Metal » est un peu facile à citer tant le groupe tente de s’éloigner des deux monstres de la scène, Dimmu Borgir et Cradle of Filth (oui je sais, CoF aussi s’éloigne du Black Metal Symphonique un peu plus à chaque album ;-)). (N)Utopia avait d’ailleurs marqué un changement dans le style du groupe, en incluant des riffs plus « Thrash » ou encore plus « Death ». Ils restent dans la musique extrême tout de même.
Bon allez, CD dans le lecteur, casque sur les oreilles, une bière à la main ;-)… Je suis paré pour commencer l’écoute de ce nouvel album. Première impression/question : pourquoi faire une intro (Réflections) aussi longue ? Une minute d’intro encore ça va, mais là on en a pour presque deux minutes et trente secondes …. En plus, il n’y a aucune évolution de l’instrumentation à part quelques bruits bizarroïdes ajoutés ici ou là. Pas terrible comme début… Mais bon, le reste de l’album rattrape le défaut de l’intro, l’univers de Graveworm reste très mélodique, normal c’est leur spécialité tout de même. Hélas, l’impression que m’avait déjà donné (N)Utopia se confirme avec ce nouvel album : on ne reconnaît plus le Graveworm de As the Angels Reach the Beauty ou encore de Scourge of Malice.
Comme dit plus haut, les titres de Collateral Defect ne sonnent plus très Black, comme s’ils avaient voulu adoucir encore plus leur musique… Les deux types de voix de Stefan Fiori (aucun rapport avec le chanteur corse ;-)) sont toujours présentes bien sûr, que ce soit en scream (pour garder un pied dans l’univers Black peut-être) ou en growl. Une des forces de Graveworm, et de S. Fiori, c’est ce changement perpétuel de voix sur les titres, presque sans faire de petites pauses entre deux. Une constante donc, que l’on retrouve sur « presque » tout l’album, de Bloodwork à Scars of Sorrow, en passant par Touch of Hate. « Presque » oui, parce que dès que l’on écoute Fragile Side, la première partie de la chanson ne sonne pas du tout Black, mais plutôt « Emo-core »… Et c’est là que la déception arrive. Vous l’aurez compris, moi et le « Emo-core », ça fait deux. Et ce ne sont pas les passages qui marquent le retour de la double voix Scream/Growls de S.Fiori qui rattrapera la cause …
Comme à leur habitude, les Graveworm nous gratifient d’une petite cover de la scène pop-rock. Sur le précédent opus (N)Utopia, ils s’étaient permis une reprise de la célèbre chanson Losing my Religion de R.E.M, à la sauce Metal. Cette fois-ci, c’est une reprise d’une grande dame de la scène musicale des années ’80, avec la chanson I Need a Hero de Bonnie Tyler. Une chose que l’on ne peut pas reprocher à Graveworm, c’est de ne pas savoir faire des reprises. I Need a Hero est sûrement la seule « surprise » de cet album (enfin à mon avis…). Encore une fois, Graveworm a su s’approprier le titre. Evidemment, en connaissant l’original, on ne peut s’empêcher de faire une comparaison, mais bon, Bonnie Tyler et Stefan Fiori n’ont vraiment rien en commun au niveau de la voix ;-). Par contre, j’aurai plutôt vu cette reprise comme un bonus d’une édition limitée (comme le Losing my Religion de (N)Utopia), qu’un titre à part entière de Collateral Defect. Enfin, pour terminer l’album, nous avons le droit à une longue ballade à la guitare acoustique, Memories, accompagné d’un piano et de quelques bruits issus d’un synthétiseur. Un titre pour décompresser peut-être, un titre très « new-age » ;-).
Bon, qu’on se le dise franchement, Collateral Defect n’est pas un grand chef d’œuvre de Graveworm. Rien que les passages « Emo-core » de cet album me font classer cet album dans le fonds de la discographie du groupe, derrière (N)Utopia, alors que c’était un album qui m’avait déçu. La tentative du groupe de s’éloigner de l’image de second couteau du Black Symphonique se poursuit. On est loin des clichés habituels érigés par Dimmu Borgir ou Cradle of Filth. Je ne suis pas sûr que tous les fans du groupe se reconnaîtront dans ce nouvel album…
