Dalriada – Igéret

Le 18 juin 2011 posté par Wën

Line-up sur cet Album


Laura Binder : chant
András Ficzek : guitare, chant
Mátyás Németh Szabó : guitare
István Molnár : basse
Tadeusz Rieckmann : batterie, grunts
Barnabás Ungár : claviers, grunts

Style:

Folk-metal

Date de sortie:

2011

Label:

AFM Records

Note du soilchroniqueur (Wën) : 08/10

Dalriada. Nos lecteurs passionnés de civilisations et de cultures anciennes ne sauront s’y tromper, si ce patronyme leur semble familier c’est qu’il leur évoquera cet antique royaume de Dal Riada qui jadis, s’étirait sur les bords de l’océan Atlantique, des côtes irlandaises au Nord-Ouest de l’actuelle Ecosse. Cependant, nous pourrons ranger notre science, puisque de culture et de consonances irlandaises, il n’en sera que peu question dans cette chronique (nous y reviendrons plus tard) car le Dalriada dont nous allons vous parler ici est … hongrois. Le rapport avec un tel nom ? Il semblerait qu’en vieux hongrois, ‘Dalriada’ (d’ailleurs précédemment nommé ‘Echo Of Dalriada’) signifierait ‘chant de guerre’. Avouez que pour un groupe qui revendique clairement ses origines et qui officie dans le metal-folk épique à tendance guerrière, ce nom prend toute sa signification.

Passées ces considérations, penchons-nous sur cet « Igéret » qui est, mine de rien, déjà le sixième album de cette formation formée en 1998 à Sopron. Et fraichement signé chez AFM records, Dalriada a maintenant toutes les cartes en main pour réussir à exporter sa musique hors des frontières hongroises, car cet opus s’avère être tout simplement une excellente surprise. Comment vous le décrire efficacement ?

D’abord, une remarque préliminaire, mais primordiale : surtout, surtout, ne vous attardez pas sur cet artwork floral qui, ma foi, outre le fait d’être une représentation assez maladroite de l’art pictural hongrois, ne saurait mettre en avant ni ce dernier, ni, encore moins, la musique du combo. Celui-ci tient en effet davantage d’un imaginaire et potentiel ersatz de barbie-core mâtiné d’une touche bien grassouillette de playmobil-thrash-musette que d’une pochette de folk-metal. On se croirait presque dans « Martine Va Sniffer Des Coquelicots ». Bref, une remise au point nécessaire afin de vous inviter à franchir le pas et à jeter une oreille à cette formation, qui en vaut la chandelle.

Mais permettez-moi d’avancer, essayons d’être plus constructif et passons à l’aspect musical. La recette est simple, vous allez le voir, et plutôt efficace :

– Epluchez un gros Korpiklaani pour n’en garder que certaines parties rythmiques, assez enjouées mais pas trop (‘Hajdútánc’, ‘Igéret’, ‘Kinizsi mulatsága’).

– Mélangez-y une belle gousse de Cruachan (le voilà ce petit rapport avec l’Irlande) pour le chant lead féminin accompagné de backing vocals masculins (‘Hozd el, isten’), heavy comme il faut, mais sachant autant tirer partie de belles montées dans les aigus que de lignes plus extrêmes et bienvenues.

– Ajoutez un violon typiquement balkanique, qui saura épicer le tout d’une saveur toute hongroise, bien prononcée (‘Mennyei harang’, ‘Igazi tüz’).

C’est le moment de laisser mijoter le tout à feu doux, et normalement, vous verrez la sauce monter toute seule, imprégnant votre esprit de ses parfums tous particuliers. Car le Dalriada ne saurait se limiter à ces seuls ingrédients, et c’est ça qui est bon ! D’abord qu’on ne s’y attende ou pas on ne pourra qu’être surpris par sa base foncièrement heavy que cela soit au détour de riffs bien burnés, de soli bien présents et plutôt mélodiques (‘Mennyei harang’, ‘A hadak ùtja’) ou tout simplement de parties vocales (surtout masculines) dont les intonations ne laisseront pas indifférent. A noter aussi que deux-trois passages de clavier se permettront de très légères mais intéressantes incartades dans le speed-metal (‘Mennyei harang’, ‘Leszek a csillag’) ou même l’utilisation d’un orgue Hammond (‘Hozd el, isten’).

Ce qu’il y a de bon (aussi) et qui ne pourra laisser de marbre, c’est le travail sur les chœurs (parfois jusqu’à quatre chanteurs, facilement discernables) et les secondes voix (‘Igéret’, ‘Igazi tüz’). Je dois bien me rendre à l’évidence que rarement, je n’aurai entendu un tel résultat et ce même chez des combos reconnus au panthéon du metal à tendance folklorique. A ce propos, avec les restes du gros Korpiklaani de tantôt, raclez bien la coquille et vous pourrez ainsi conserver le Jonne (séparez le du blanc) Järvelä le temps d’un bien sympathique ‘Leszek a hold’. D’ailleurs, vous l’aurez sans doute remarqué, mais la formation a décidé de s’exprimer dans sa langue maternelle afin de conserver une touche d’authenticité. Un choix judicieux tant le chant dans la langue d’Arany convient bien à l’exercice. Et même si nous pourrons y perdre le fil des textes, soyons franc, ce n’est pas pour ceux-ci que l’on écoute spécifiquement du folk-metal !

A ce stade de la chronique, vous vous douterez que Dalriada et cet « Igéret » que personne n’attendait, m’ont vraiment botté le derrière. Je vois peu de points négatifs à mentionner mis à part un léger essoufflement sur la fin, rattrapé de justesse par le duo avec le chanteur de Korpiklaani et peut-être cette introduction traditionnelle un peu longuette. Mis à par ça, c’est du tout bon et je ne peux qu’encourager les amateurs de folk-metal frais et de qualité à y jeter une oreille. En tout cas voici une alternative très intéressante et honnête en comparaison aux Kivimetsan Druidi et consorts, qui eux, n’inventent rien tout en sentant un peu le rance à l’encolure.

En tout cas, Madame, Messieurs, bienvenue dans la cour des grands !

 

Site officiel : http://www.dalriada.hu

Page myspace : http://www.myspace.com/dalriadaband

 

 

 

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