Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Une introduction acoustique d’à peine plus d’une minute qui laisse présager une tempête dévastatrice après un calme relatif… D’entrée, on sent que le quatuor Mexicain Crimsøn Fröxx, formé en 2021 en pleine pandémie, va nous ancrer dans une musique résolument old school. Et on ne s’y trompe pas : les premiers riffs d’“Eternal void” nous plonge dans un thrash metal des plus efficaces qui ravira ceux qui jurent principalement par la vague de la deuxième moitié des eighties. Ce premier titre nous offre une longue plage instrumentale introductive qui monte en puissance, à la façon d’un “Hell awaits” (Slayer) ou d’un “Every nerve alive” (Ritual Carnage) pour ensuite finir sur une explosion musicale des plus furieuses : oui, Crimsøn Fröxx perpétue d’entrée la belle vague thrash metal d’il y a presque quarante ans, quand la Bay Area et la scène Allemande rivalisaient d’agressivité. Et puis, bon, on ne va pas se mentir : quand dans le line up on a un gars qui s’appelle « Araya » et un batteur au pseudo de Witch-Hunter, on ne va pas chercher trop loin les influences.

En effet, les relents de Slayer, Kreator, Sodom et autres Sepultura (celui jusqu’à “Arise”) sont des plus palpables. Crimsøn Fröxx ne brille pas par son originalité mais semble avoir tout compris concernant le thrash metal de nos parents. Les titres s’enchaînent les uns aux autres sans que la pression ne retombe d’un iota : « Abomination XIX » déglingue tout sur son passage et nous offre une vraie leçon de brutalité et de précision. Bien sur, le groupe ne se cantonne pas à bourriner tout azimut du début à la fin : il y a clairement une recherche de mélodies et d’atmosphère dans ce catalogue de destruction massive ! Mais ne nous leurrons pas, Crimsøn Fröxx nous envoie une leçon de thrash metal (à défaut de se montrer original) comme on n’en reçoit pas si souvent que ça, avec l’urgence et une attitude punkisante qui se veut comme un vent de fraicheur dans la scène thrash metal actuelle. Clairement, le thrasher toujours en recherche de puissance et d’agressivité va apprécier, le plus puriste va y aller de sa larmichette nostalgique. En huit titres (auxquels il convient de rajouter la traditionnelle intro citée plus haut et une outro du même tonneau), bien aidés par une production soignée, Crimsøn Fröxx signe un petit brûlot qui se montre d’ores et déjà indispensable pour les indécrottables adorateurs du genre.

Une belle confirmation après un EP « Space murder » (2022) déjà bien cataclysmique ! En clair, à suivre !

Tracklist :

1. Static Wall (Nemesis) (1:12)
2. Eternal Void (3:55)
3. Abomination XIX (3:45)
4. Slaves of Delirium (5:06)
5. Winter Frezzes Hell (Album Version) (2:55)
6. Echoes of Cry (4:08)
7. Only Pain (5:18)
8. Addicted to War (3:42)
9. Attomic Ripper (5:16)
10. Katharsis (0:33)

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