Line-up sur cet Album


Line up : Andrea Bruzzone – Tout. Guests : Gabrielle Ramaglia – Guitares (Piste 2) / Colin Marston – Guitares (piste 4) / Samuele Boni – Guitares (Piste 5) / Eugène Ryabchenko – Batterie (Piste 1) / Romain Goulon – Batterie (Piste 2)

Style:

Black Metal Avant-Gardiste

Date de sortie:

17 Juin 2022

Label:

I, Voidhanger Records

Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 8/10

 

Chronique de Mémé à la manière de Georges Perrec et ses anamnèses* :

Je me souviens de ces années de conservatoire royal, où solfège et histoire de la musique étaient poussés à fond.
Je me souviens qu’à force de naviguer dans les méandres de la musique dite « classique », mon esprit de jeune femme, alors, s’était acoquiné avec une approche plus moderne de la musique. Déjà, les Russes de la fin du 19ème siècle et début du 20ème me touchaient bien plus qu’une toccata de Bach.
Je me souviens de la première fois où j’ai écouté John Cage et son fameux “4’33”. Quand l’approche intellectuelle vient au service de la musique et des sensations qu’elle provoque, au même titre qu’un Gustave Doré pour la peinture et la sculpture.
Je me souviens d’Alban Berg, Shöenberg, et compagnie pour qui la tonalité n’avait plus sa place dans la musique. La tonalité est morte, vive l’atonalité.

Je me souviens avoir écouté “Throes Of Death From The Dreamed Nihilism” de Bekor Qilish et d’être repartie en plein cœur de ma jeunesse, là où le dodécaphonisme avait droit de cité. Car les six titres de cet album tiennent bel et bien de l’avant-gardisme. Et si Metal Archives nous parle de post black, je préfère largement tendre vers l’avant-garde. D’ailleurs, qu’est-ce que l’avant-garde ? S’il s’agit de propositions novatrices, en référence à la musique classique, on n’y est alors pas, bien qu’extrêmement moderne. Mais si l’on louche du côté du black metal, puisque le genre de départ s’y trouve dans les paroles, l’ambiance, la voix et l’esprit, alors oui ! Un grand oui ! C’est totalement avant-gardiste. Ici, on n’entend pas vraiment, même s’il y en a malgré tout, les progressions façon jazz qui font les beaux jours du post en général. Non, ça saute partout tout en restant cohérent. La cohérence de l’atonalité. On retrouve la notion de séquence, chère au genre, répétée longuement puis triturée dans tous les sens, par exemple à 3’11 du titre “Total Infection”. C’est d’une richesse infinie. Et là dessus on se dit que…. Quoi ?! C’est un one-man band ?! Avec quelques guests, mais un one man band tout de même ! Parlant guests, mon petit doigt me dit : vas-y parle des guests, c’est du lourd, quand même… C’est vrai, certains ont d’ailleurs des CV longs comme les manques qui tissent encore mon ignorance dans certains domaines. Par exemple, Colin Marston qui vient poser sa guitare sur « Ocean Of Malice ». On le retrouve, entre autres groupes, dans Krallice où il a au fil du temps touché à quasi tous les instruments ; Gabrielle Ramaglia, qui a déjà à son actif plusieurs one man bands également, comme Cosmic Putrefaction, vient faire résonner sa guitare sur « Self-Destructed Destruction », en compagnie du jeu de batterie du français Romain Goulon (ApexSadist pour n’en citer que deux de la longue liste) ; Direction l’Italie, Samuele Boni, de Landscape of Zeroes, vient honorer de sa guitare le titre « Total Infection », alors que l’excellent Eugène Ryabchenko (OK il est Ukrainien, mais c’est parce qu’il est l’un des membres de Fleshgod Apocalypse) offre sa rythmique sur « Cryptic Hatred ». Du beau monde !

Je me souviens qu’il m’a fallu plusieurs écoutes pour appréhender ce black metal très particulier. 27 minutes pour les six titres. Non, n’allez pas croire que c’est « un peu court jeune homme ». Ce sont 27 minutes d’une intense concentration. 27 minutes d’un intense plaisir pour qui saura s’y adonner.
Je me souviens que je vais longtemps me souvenir de cette chronique et surtout de ce premier album de l’italien Andrea Buzzone, “Throes Of Death From The Dreamed Nihilism”. Bekor Qilish, pour les afficionados de l’avant-garde et du black metal, pour les fanatiques de la musique différente, pour tout mélomane qui veut aller piocher plus loin que le bout de son nez.

Un album impressionnant pour une première… Souviens-t ‘en !

* Tu iras par toi-même, petit Padawan, te cultiver en allant chercher ce qu’est une anamnèse…

 

Tracklist :

1. Cryptic Hatred (4:44)
2. Self-Destructed Destruction (3:50)
3. Verminous Barrier (2:22)
4. Ocean of Malice (4:51)
5. Total Infection (4:59)
6. Wretched Dawn (7:21)

 

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