Behemoth – Opvs Contra Natvram

Le 8 octobre 2022 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Nergal – Chant, guitares
  • Inferno – Batterie, percussions
  • Orion – Basse, chant, claviers, samples.
  • Guests : Seth – Guitares/ Zofia Fras – Chant (pistes 9 et 10) / Einar Selvik – Percussions tribales (piste 1) / Michal Lapaj – Piano (piste 10).

Style:

Black/Death metal

Date de sortie:

16 septembre 2022

Label:

Nuclear Blast Records

Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 8./10

S’il est un groupe extrême désormais bien établi au sommet des charts (métal) et des affiches de festivals, c’est bien Behemoth.
Depuis The Satanist (2014), on peut même dire que la bande à Nergal a pris une toute autre dimension en faisant partie de ces groupes de la scène extrême qui ont brisé le plafond de verre séparant l’underground du grand public métal.
En leurs temps Cradle of FilthDimmu Borgir et d’autres l’ont fait. Et comme rien n’est simple au sein de la scène black metal, à chaque fois les mêmes questions se posent. Trahison? Compromission? Ou juste récompense d’un travail acharné? Chacun a son avis, débat sans fin etc.
Toujours est-il, quand un nouvel album de Behemoth pointe le nez désormais, c’est la grosse machinerie Nuclear Blast qui se met en route. Et pour ce nouvel album, avouons que le label allemand et le groupe polonais n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère…

Depuis le mois de mai, ce Opvs Contra Natvram s’est, en effet, dévoilé, peu à peu, au rythme d’un morceau par mois avec des vidéos à l’esthétique très travaillée. Débauche de moyens aussi avec cette vidéo réalisée sur le toit du Palais de la Culture et des Sciences à Varsovie et dévoilée la veille de la sortie de l’album. Ajoutons à cela, une forte présence médiatique (presse écrite, webzines…). On comprend vite qu’on est face à une des grosses sorties de l’année.

Me concernant, Behemoth et moi c’est une vieille histoire, avec une cassette repiquée de leurs premiers albums qui avait fini par atterrir, je ne sais trop comment, dans ma boîte aux lettres avant d’achever sa longue carrière dans un autoradio. Depuis, j’ai toujours trouvé la formation polonaise suffisamment intéressante pour y jeter une oreille curieuse, quand bien même je n’adhérais pas totalement aux évolutions stylistiques du groupe. Un peu comme on achète religieusement le dernier album d’Iron Maiden.
Contrairement à certains, The Satanist ne m’a pas le moins du monde offusqué. Au contraire je trouve que cet album dégage toujours une énergie assez incroyable.
Bon, par contre, la dernière production en date de la bande à NergalI Love you at Your Darkest, m’avait laissée un peu sur ma faim, me donnant l’impression d’un verre à moitié plein et à moitié vide. Quelques bons titres le ponctuaient tout de même, mais il comportait à mes yeux des longueurs et donnait l’impression d’un groupe un peu fatigué, en mode semi automatique.
Alors quid de ce douzième chapitre?
Tout d’abord un mot sur l’artwork que je trouve particulièrement réussi : à la fois épuré, esthétique et à la symbolique simple et efficace. Dans sa version sur fond blanc, on peut lui trouver un petit air de famille avec la version soft du God hate Us All de Slayer…Ce n’est peut-être pas la meilleure des analogies à relever (certains pourraient y voir un signe de mauvaise augure). C’est une simple constatation.

Musicalement, une première écoute nous fait vite comprendre que ce douzième album évolue dans la sillage de ses deux prédécesseurs. Il n’est peut-être pas aussi accrocheur que pouvait l’être The Satanist, mais il me semble l’être davantage que I Love You at Your Darkest. Bien que d’une durée assez similaire, Opvs Contra Natvram, dégage une plus grande efficacité et plus de dynamique. Comme pour d’autres albums sortis ces derniers mois, le contexte Covid et la cure de concerts qui est allée avec semblent avoir amenés Nergal à composer, consciemment ou inconsciemment, des titres taillés pour le live. Chacun des dix morceaux proposés ici paraît avoir le potentiel pour franchir la barrière de la scène.
Plus encore, de par sa structuration, on pourrait fort bien imaginer une retranscription scénique voire filmique de cet album dans son intégralité. Les vidéos qui ont servi de support à la diffusion des premiers titres en sont une parfaite illustration. Cette performance pourrait prendre aussi l’allure d’une cérémonie s’ouvrant à l’appel des percussions tribales et du chant psalmodié de “Post God Nirvana” pour se refermer sur le très solennel “Versvs Christvs”. Entre ces deux titres qui ont de faux airs d’intro et d’outro on retrouverait des morceaux féroces et très rentre-dedans comme “Malaria Vvlgata” et d’autres plus lourds (« The Daethless Sun”) ou jouant sur des atmosphères contrastées comme “ Disinheritance” et son emballement final assez réussi.

Mais Opvs Contra Natvram pousse plus loin encore que les albums précédents le recours aux orchestrations et aux choeurs, avec ce côté très grandiloquent cher à Nergal. Ce n’est pas une franche nouveauté chez Behemoth, loin de là, mais on sent que cet aspect “mise en scène” a été particulièrement travaillé et développé sur cet album. Ad nauseam diront peut-être certains. Le son est au diapason des ambitions musicales du groupe avec une production et un mix aux petits oignons qui évitent toutefois l’écueil de la surproduction.
Comme à l’accoutumée, les textes de Nergal sont incisifs et beaucoup résonnent avec une certaine forme d’actualité. Mais qu’il s’agisse de sa position contre les religions ou de ses observations sur la marche du monde moderne, Adam Darski est suffisamment habile pour aborder tout cela de manière métaphorique.

A l’heure du bilan, on conclura qu’avec Opvs Contra NatvramBehemoth ne change pas radicalement la formule qui a fait son succès ces dernières années. Toutefois, par le soin apporté aux moindres détails, on sent aussi que Nergal et ses sbires ont encore la ferme ambition de franchir un nouveau pallier. Du packaging à la musique en passant par la promotion, rien n’est laissé au hasard pour cet album. Et si l’allure générale de la musique se situe dans la continuité de The Satanist et I Love You at Your Darkest, cela n’exclue pas, pour autant, quelques nouveautés comme le recours (modéré) au chant clair ou à des percussions tribales. Le morceau de conclusion “Versvs Christi” est symptomatique de cette envie d’explorer de nouveaux territoires avec sa ligne de piano, son chant psalmodié et un emballement final des plus réussis.

Alors sans forcément atteindre les sommets, Opvs Contra Natvram s’affirme comme un album solide et bien ficelé dans lequel Behemoth continue à flirter avec les limites de l’extrême…

Tracklist :

1. Post-God Nirvana (03:10).
2. Malaria Vvlgata (02:18).
3. The Deathless Sun (04:43).
4. Ov My Herculean Exile (04:43)
5. Neo-Spartacus (04:18).
6. Disinheritance (04:22).
7/ Off to War ! (04:47)
8. Once upon a Pale Horse (04:16)
9. Thy Becoming Eternal (04:09)
10. Versvs Christvs (06:29)

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