Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

“La Suisse n’a pas connu la guerre, ou la seule guerre que vous avez connu, c’est Intervilles” (Gaspard Proust, Humoriste Suisse, Festival du rire de Montreux, >> ici <<  à 2mn52)

Aaah, la Confédération Helvétique, son chocolat, ses röstis, son müesli, ses banques, sa neutralité, Marie-Thérèse Porchet et sa leçon de géographie Suisse… La Suisse est le pays que nous, Français, aimons taquiner à longueur de festivals d’humour et qui nous le rend bien. Bon, ok, c’est vrai qu’un groupe provenant de Genève, parlant de la guerre, nucléaire par-dessus tout, a autant de crédibilité que le Président de la République (donc Chef des Armées) du pays voisin qui joue au pousse-à-la-guerre alors qu’il n’a même pas fait son service militaire.
Mais assez parlé d’amour, venons en à la musique.
Atomizator (et à travers ?) a été formé en 2015. Il sort son premier album “Nuclear booze patrol” (“La patrouille de l’alcool nucléaire”) rempli d’un speed / thrash metal qui nous ramène aux mid eighties, époque semble-t-il révolue d’une guerre froide qui faisait flipper les Européens à l’idée de voir une guerre thermonucléaire entre l’URSS et les USA sur leur territoire.
Et on aurait difficilement pu parier sur le fait que les radiations et autres conséquences inhérentes à un champignon des plus vénéneux se soient arrêtées à la frontière Suisse, même côté Alémanique ! C’est dire ! Les plus nihilistes se fendront d’un “tant pis” en soupirant, les yeux au ciel…

Et musicalement ? Ce n’est pas pour dire, mais, quelque part, c’est un peu ce qui nous intéresse !
Ben comme tout groupe de speed / thrash metal, ça speede et ça thrashe, what else ?
Tu veux qu’on te décrive les douze titres d’un groupe qui récite des gammes ultra-convenues dans un genre qui n’amène plus beaucoup de surprises sinon celle de se retrouver confronté à un excellent album ?
Parce que, pour être d’un thrash metal tout ce qu’il y a de plus classique, les petits Suisses nous en gratifient ! 41 minutes de haute qualité. Deutsche Qualität, si j’osais, tant on se remémore les grandes heures du thrash metal made in Germany des mid eighties.
Imaginons un peu Assassin de “The upcoming terror” qui s’acoquine avec la NWOBHM façon Raven, non sans nous balancer un rien de crossover à la façon d’un… euh… Nuclear Assault !

Concrètement ? Si on enlève l’intro aux claviers (“U-235”) du genre de celles qu’on n’ose plus faire depuis “Just like something from Hell” de Tank (et voilà, on y revient, encore la guerre !!!) et l’interlude d’ambiance futuristo-guerrière proche de l’ambiance “Blade runner” (« Terror 404 »), on se prend sur le paletot dix petites bombes à fragmentation à haut potentiel destructeur.
Et en plus, tout ceci semble taillé pour la scène… Je n’ose imaginer les pogos dévastateurs que ces titres vont déclencher…

Parce que oui, ça va vite – voire parfois très vite – et que c’est d’une précision chirurgicale, qui plus est !
Donc bon, on a beau venir d’un pays qui se vante d’être neutre, là, non sans penser à l’image d’Epinal qui consiste à les chambrer sur une hypothétique lenteuuuuur (ben vu la rapidité de la musique, ce n’est pas au lac qu’il y a le feu !!!), avec tous ces titres qui sont autant d’armes de destruction massive, et bien je t’en foutrais, de la neutralité…
Qu’elles me semblent loin, les émissions d’Intervilles…

Bref, la parfaite bande-son à ressortir en cas d’attaque nucléaire qui proviendrait de l’Est…

Tracklist :

U-235 (0:57)
Permanent Injury (5:11)
Thrash Compactor (3:44)
Toxic Highway (4:47)
Laser Bite (3:14)
12-Gauge Carnage (3:25)
Total Wipeout (3:21)
Terror 404 (0:48)
System (T)error (3:34)
Last Breath (3:32)
Atomizator (3:38)
N.B.P. (Nuclear Booze Patrol) (5:16)

 
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