42 Decibel – Ignite

Le 31 mars 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Junior Figueroa : chant, guitare / Billy Bob : guitare / Matt Fraga : basse / Nicko Cambiasso : batterie.

Style:

Hard Rock

Date de sortie:

08 Novembre 2019

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 7/10

« Vouloir être quelqu’un d’autre, c’est gâcher la personne que vous êtes. » (Kurt Cobain)

Faire la musique qui nous ressemble. Combien de fois je l’ai entendue, cette affirmation… Je ne sais pas si elle se vérifie à chaque fois mais je pense que c’est en cela qu’il faut distinguer un artiste musical d’un auditeur lambda : si l’artiste va produire une musique dont il veut se sentir le plus proche, pour ne pas dire entièrement identifié dedans, l’auditeur va avoir cette capacité d’explorer d’autres horizons musicaux et parvenir à trouver dans les types de musique des monceaux de lui-même. Après, certains restent figés dans une espèce de nostalgie et ont du mal à s’émanciper dans d’autres styles ou avec des groupes moins connus d’un style de prédilection. Je fais ce laïus parce qu’il y a un style de Metal, ou de Rock – c’est selon -, qui me donne l’impression, plus que les autres en tout cas, de venir d’un temps reculé et de ne pas « avancer » : le Hard Rock moderne. C’est pourquoi j’ai hâte de vous présenter 42 Decibel et leur dernier album appelé Ignite : pour voir si j’ai changé d’avis ou non.

Alors, je ne les connaissais pas du tout ces musiciens, et quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’il venait d’Argentine ! Je crois qu’hormis le groupe de Folk Metal Skiltron, je ne connaissais pas d’autres groupes de ce pays d’Amérique du Sud, qui brille plus par le football et le rugby que le Metal. Il n’empêche que le quatuor existe depuis 2010 et a à son actif quatre albums en comptant ce dernier. Un joli palmarès compte tenu de leurs années d’existence !
Un combo classique avec une batterie, une basse, deux guitaristes dont un est chanteur… Du simple et efficace ? C’est ce qu’on va voir !
Ce qui me frappe, c’est la jeunesse des musiciens, qui contraste avec le style de musique qu’ils proposent. C’est limite plaisant !

« Ignite » signifie en anglais « enflammer » ; alors comme le disait ce regretté Johnny Hallyday, il suffira d’une étincelle pour que cet album plaise. L’artwork en est une puisqu’il est sympa, sans être grandiose. Je le compare à une allumette : on aime la contempler se consumer mais elle ne suffirait pas à éclairer un feu de joie toute seule. On devine bien le côté vintage, avec cette pochette qui ressemble à un dessin vieilli par le temps, cette chouette qui porte une branche enflammée prête à être larguée sur l’auditeur. Ce fond de montagne et de sapin fait très américain, genre « Brokeback Mountain ». Le nom du groupe et celui de l’album sont écrits en police « Copperplate Gothic Bold » (vous sentez le poids du confinement, hein ?) ce qui, évidemment, est un détail mais qui me fait dire que la carte du old school est un peu trop jouée. Mais bon, comme je disais, je pars sur un a priori donc c’est normal que je sois attentif à ce genre de pacotilles. En tout cas, on a un design sympa mais sans plus.

Alors, on arrive à ce qui m’intéresse le plus : la musique. Immédiatement, j’ai su que non seulement j’allais avoir du Hard Rock mais qu’en plus j’allais avoir du Hard Rock que j’appelle « nostalgique ». C’est à dire du Hard Rock avec un son caractéristique des années 80, que j’aurais un peu de mal à décortiquer pour l’expliquer mais que, je présume, beaucoup d’entre vous (re)connaîtraient. Honnêtement, ce son qui fait vibrer les cœurs les plus spleenétiques ne m’a jamais réellement animé donc, comme je le redoutais un peu, je n’accroche pas tant que cela. J’aime bien les riffs parce qu’ils sont indémodables et sont toujours aussi sémillants, mais je suis plutôt du genre à aimer ces dits riffs avec un son comme l’on trouve chez le Battle Beast par exemple, que j’adore. Ayant débuté ma culture musicale metal non pas avec les fameux groupes légendaires (Iron Maiden, Led Zeppelin, etc.) mais avec du Metal extrême, je ne suis pas aussi sensible que certains. Le son mériterait selon moi un petit coup de jeune, un mixage plus moderne qui mette en avant les instruments et qui ne donne pas l’impression que l’enregistrement s’est fait dans un local de répète. Je suis un peu dur, d’autant que le groupe a produit lui-même cet album (et que cela ne m’étonne pas puisque je verrais mal un label choisir un groupe qui veut conserver ce type de son moins vendeur) mais il ne me manque pas grand-chose pour bien l’aimer.
Il n’empêche que, lorsque l’on fait fi de mon premier constat un peu défaitiste, il y a toujours ce côté américain que j’adore et je dirais même qu’il n’y a que dans de rares styles de musique que l’on retrouve ce genre d’aspect. C’est vrai ! Vous écoutez un bon vieux Hard Rock, vous vous croyez déjà dans le Montana avec les ballots de paille qui roulent dans le vent ! C’est indécrottable comme sentiment et, lorsque j’écoute 42 Decibel, je voyage. Ce qui est un excellent point pour leur musique. Cela rejoint ce que je disais brièvement en parlant des riffs : vous prenez un morceau comme « Winebound », vous fermez les yeux, et vous imaginez déjà les plaines désertiques américaines devant vous, avec la route 66 comme point d’horizon.

Une musique qui fait voyager mais qui a un son qui me parle moins, j’entre en plein paradoxe. Du coup, je me pose la question : est-ce qu’avec un son plus « moderne », on voyagerait autrement ? Je n’ai pas la réponse pour le moment… Si vous l’avez, je suis preneur. On parle de double effet Kiss Cool quand il y a le son et le ressenti. Donc je vais essayer de vous mentionner les morceaux que j’ai, non pas « préférés » parce que ce serait hyperbolique à ce stade, mais « appréciés » : « Winebound », « Raven » qui est le morceau le plus énergique de l’album (même si les corbeaux sont un peu maltraités par le groupe dans ce morceau), « Off the Hook » (hommage à Robin Williams), et surtout « Feeling Like Zeus » qui, non sans faire dans l’humour en dénigrant ce bon vieux barbu grec, a des riffs bien rock qui m’ont plus parlé que les autres, sans trop que je comprenne pourquoi. L’esprit et ses mystères…

(Note de l’auteur après rédaction de chronique : Il y a aussi une chose qui peut expliquer que j’ai été un peu mitigé, c’est que l’ordre des morceaux n’était pas le même sur le lien YouTube que sur le pressbook. Après avoir réécouté à distance l’album, l’ordre des morceaux est bien plus cohérent que le support que j’avais.)

Mais alors, là où j’ai le sentiment que rien n’a changé se situe dans les paroles. Je ne sais pas si c’est moi mais… déjà que je ressentais ce besoin de la part de 42 Decibel de taper dans l’ancien, je ne pensais que je chinerais jusqu’aux textes et, là, je suis un peu… blasé. On ne baigne vraiment pas dans l’originalité… C’est en cela que je me méfiais du Hard Rock : j’avais peur de tomber sur un groupe qui traite des sempiternels sujets. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’un style de musique ne peut pas se renouveler ! L’avantage de la musique c’est que l’on peut parler de tout en faisant n’importe quelle musique. Donc qu’on ne vienne surtout pas me dire qu’un tel manque d’originalité dans les textes est normal, sinon… Bah rien, puisque je suis enfermé chez moi. Non, mais, sans rire les gens : vous ne pouvez pas parler d’autre chose que vos états d’âme – que bizarrement on retrouve chez les autres groupes ? Enfin bon…

Je sais que j’ai été un peu dur sur cette chronique, aussi vais-je conclure en mettant pour une fois de côté mon ressenti personnel et rester le plus éloigné possible de mes goûts. 42 Decibel a déjà fait de la route et a pas mal roulé sa bosse dans la musique hard rock, et je ne suis pas obtus au point de dire qu’ils ne se sont pas constitués un cercle de fans. Je pense donc que ce CD ravira les auditeurs nostalgiques de ces années où le Rock avait cette liberté en lui qu’aujourd’hui nous avons un peu bousillé, en imposant des codifications et des règles. C’est mon erreur, car j’ai débuté ma culture en allant tout de suite vers les extrêmes, en oubliant ainsi que la lumière était ailleurs… Alors, si vous êtes fans de vieux Rock, de son vintage et de la route 66, je pense que ce CD est fait pour vous.
Et comme je n’ai aucune retenue, alors que je devrais : 42 Decibel est un groupe qui fera du bruit !

Tracklist :

1. Winebound (03:32)
2. Desire Satisfier (03:01)
3. Maintrader (04:45)
4. Off the Hook (03:58)
5. Raven (04:31)
6. Poison (03:18)
7. Feeling like Zeus (03:34)
8. Payback (03:02)
9. Shotgun Bier (04:03)
10. Chaos and Flames (04:20)

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