Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10

Il est difficile d’être surpris par un groupe de thrash old school. Ce genre de musique se suffit à lui-même et les auditeurs attendent justement, en général, de se retrouver en terrain connu. Si les codes du style ne sont pas au rendez-vous, ils déchantent. Petite introduction pour vous parler du groupe italien Slyther et de son premier album « Chronicles of Despair », car, effectivement, il y a des choses à dire sur eux. Pour le « terrain connu, » on peut noter plusieurs choses. Déjà le chant : on dirait presque entendre le gosier de James Hetlfeld ! C’en est bluffant. Après ce qui plaira à certains déplaira à d’autres. Ensuite, au niveau des influences on est plus près de la Bay Area que des Teutons. Un peu d’Anthrax dans l’intro de « Violent Fist » et de Metallica dans ce titre. Un zeste de Megadeth au fil de la composition « Madness ». Je trouve même que « Flask’N Bone » dégage un fumet Annihilator. Cependant, ce groupe arrive à surprendre avec des passages musicaux plein de surprises. Jugez donc : Prenez « Madness » : on y trouve successivement un passage de samba, plus un clin d’œil country ! Fallait oser et ils l’ont fait. Un côté hard rock et fusion vient peindre « Shut the Fuck Up », sans parler d’un instant purement atmosphérique. Un peu de growl pour « Violent Fist », du groove chaloupé sur « The Sleepwalker ». Quant à l’instrumental « Memories, » il dégage une sorte de parfum à la Satriani, la haute technicité du Maitre en moins.

Franchement, j’aime bien cette facette de leur personnalité qui a tendance à assimiler dans leur thrash des éléments parfois très loin de leur univers sonique. C’est original et amené d’une façon cohérente. Alors un sans-faute ? Oui et non. En fait, ils se sont appliqués et cela se sent : c’est vraiment bien fait, mais, outre la passion et le travail que l’on ressent à l’écoute de leur musique, peut-être qu’un peu plus de rage aurait été la bienvenue, ce truc qui porte le thrash, ce doigt levé genre : « Je fais ce que je veux », qui casse les frontières de la bienséance ?

Bref, il n’en demeure pas moins que pour un premier essai ces Italiens ont de quoi se faire une place au soleil. Affaire à suivre. Perso, j’ai bien aimé.

Tracklist :

1. Flask N’ Bone (4:11)
2. Madness (3:31)
3. Shut the Fuck Up (4:10)
4. Violent Fist (4:36)
5. Visions (3:40)
6. Memories (3:47)
7. Awake -4 (0:53)
8. The Sleepwalker (5:10)

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