Igorrr – Amen

Le 9 octobre 2025 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Gautier Serre – Machines / Jb Le Bail – Chant / Marthe Alexandre – Chant / Remi Serafino – Batterie / Martyn Clément – Guitares. Guests : voir tracklist

Style:

Metal expérimental

Date de sortie:

19 septembre 2025

Label:

Metal Blade Records

!!! Un album, deux avis !!!

Note de la SoilChroniqueuse (HellFé) : 10/10.

 

IGORRR, IGORRR, IGORRR !!!
Quelle est donc cette musique déjantée qui nous transperce le corps et l’esprit ?
On croirait un immense puzzle, où chaque pièce représente, une sonorité, une voix, un instrument. Chaque élément trouve sa place pour créer une œuvre d’art.

« Amen », le cinquième album d’Igorrr est une aventure en douze morceaux, soit environ 45 minutes où tu es transporté entre ténèbres et lumière. L’introduction avec le titre « Daemoni » donne le ton de l’album, c’est une multitude de sons, de voix, d’instruments qui te donne l’impression d’un patchwork complètement décousu et pourtant assemblé au millimètre près.
Lorsque tu écoutes ce titre au casque, tu passes par toutes les émotions. Tu fermes les yeux sur le chant lyrique, tu les rouvres de stupeur avec le growl de JB Le Bail, qui parfois est saccadé pour donner une connotation de terreur ou de souffrance. J’ai comme une impression de battements de cœur, tantôt essoufflés, tantôt apaisés. Une pure explosion baroque, démoniaque.

«Headbutt», ce petit air de piano qui accompagne la voix mystique de Marthe Alexandre, la chorale, le chant saturé, haché de JB Le Bail, les riffs de guitares, sans parler de la batterie incroyable font de ce morceau un vrai chef d’œuvre. C’est blindé de cassures de tons, entre les instruments et les voix. On en vient à se demander ce qu’il se passe dans la tête de Gautier Serre. Est-il un génie, un fou ? Si tant est qu’il y ait une différence ? Terminer ce titre, avec une dernière note, jouée avec une pelleteuse sur un piano, il faut carrément être tordu.

« Limbo », interlude presque solennel, une composition magistrale, l’alliance entre la chorale, la voix claire, l’orchestration, la musique électronique, donne une dimension incroyable. On passe de la lumière au chaos.
«Blastbeat Falafel», avec ce titre, on à l’impression de changer complètement de registre.
Des sonorités orientales, des rythmes plus enjoués. Et là survient une voix sortie d’outre tombe qui vient casser cette ambiance joyeuse. On termine ce titre avec une cadence endiablée et un chant rempli de souffrance.
Tu veux du bizarre, de l’expérimental ? « ADHD » le titre carrément déjanté.
Au début tu souris et tu finis dans une atmosphère presque dérangeante. Genre film d’horreur, où le scénario se passerait dans un hôpital psychiatrique. La folie n’est pas loin et justement cette folie instrumentale se retrouve un peu dans «Mustard Mucous» où les percussions et la batterie atteignent une cadence inhumaine. Tu es entraîné dans un tourbillon d’instruments et là, une petite flûte sortie de nulle part se fraye un chemin au milieu du chaos. La Chorale, le chant clair, le chant saturé, les instruments qui se rajoutent au fur et à mesure apportent une multitudes d’émotions.
Une intro de dingue pour « Infestis » avec le son d’instruments traditionnels tibétains, des percussions, des basses et cette voix caverneuse font de ce morceau une pure merveille. Un titre aux influences Black Metal : de la lourdeur, une ambiance tout droit sortie des limbes. Et toujours des chœurs pour sublimer l’atmosphère.

La clarté revient avec « Ancient Sun » la voix angélique de Marthe Alexandre se mélange au son cristallin du thérémine. Ce titre intervient après la noirceur, il apaise l’esprit avant « Pure Disproportionate Black and White Nihilism ». Le dixième titre de cette album ressemble à un affrontement entre les ténèbres et la lumière. On passe d’une voix sombre au chœur spirituel. Des cloches, un langage démoniaque, une chorale céleste et te voici plongé dans une scène d’exorcisme. C’est là que tu t’attends à entendre la voix du Prêtre « In nomine Patris et Filii….. Amen»
On termine cet album avec deux titres « Étude n°120 » et « Silence » dans une atmosphère lyrique. Comme pour annoncer la fin de la tempête. Toutefois, à travers les jolies notes au piano, on perçoit des grésillements, comme des interférences : peut être le signe que l’histoire ne fait que commencer.
Il y a des albums qui bouleversent ta perception de la musique. Igorrr, et son album « Amen » est un mélange aux influences multiples. Tu ne te remets pas d’une telle expérience. Expérimental ? Je ne sais pas mais cette créativité débordante risque bien de m’influencer en écoutant d’autres albums de Metal. Ne vais-je pas trouver le reste fade ?
Un cinquième album, avant-gardiste, brillant, un travail d’orfèvre. En bref : IGORRR, J’ADORRR.

 

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10

 

Pas mal de temps que je fais des chroniques de metal et pourtant, régulièrement, je suis surpris par certains artistes qui, en dehors des modes et des étiquettes, vous pondent une musique vraiment à part.
C’est le cas de cet « Amen », dernière galette du groupe Parisien Igorrr, le maître d’œuvre en étant le multi instrumentiste Gautier Serre, qui, accompagné de ses compères, nous dispense dans les oreilles un metal vraiment expérimental.
Faut dire que cette entité musicale existe depuis 2005, et que petit à petit, elle a su faire son trou.

Alors, comment vous décrire cet album ? Pas évident ! Pour bien faire, arrêtons-nous au fil de certains titres.
Commençons par « ADHD » : prenez des lignes électro qui parfois claque comme « de légères décharges électriques » sur la peau. Apparait un petit air faussement guilleret, dark aux entournures, genre Famille Adams, le tout porté par un batteur qui sait passer du simple au double ; et puis en sus, on y entend une voix féminine qui pousse un gosier genre opéra (“ADHD”).
Ou bien encore… Quelques notes délicates, avec piano et voix « sexe faible » sur « Ancient Sun ». Quand arrive « Daemoni », on y découvre une guitare aux harmonies orientales, puis ça explose en mode death avec un growl bien caverneux, pendant que la six cordes s’énerve, et que la batterie tricote.

Vous en voulez encore ? piano classique et growl profond pour « Headbutt ». Un riff metal simple et sombre pendant que les drums font des pirouettes, le tout emballé dans une atmosphère glacée et extrême sur « Infestis ».
Bref, ici, la musique est parfois faussement minimaliste, souvent surprenante, se baladant entre vocalises, electro, batterie qui assure, death, et clins d’œil un peu « barrés ».
Un univers vraiment personnel, je trouve.

Et , puis en plus, il y a quelques guest, comme notamment Mike Leon à la basse (ex-Havok), Scott Ian (et ouais… celui d’Anthrax !), des artistes qui ont donné leur savoir-faire pour se prêter au jeu étrange d’une musique pas vraiment comme les autres.

Perso, je ne sais pas ce que Gauthier a fait avant, vu la kyrielle d’albums qui émaille la discographie de ce groupe, mais cet opus-là vaut le coup d’oreille si on aime, de temps à autre, s’arrêter hors des sentiers battus.
Une curiosité.
Un peu comme un film d’auteur que l’on n’oublie pas car il interpelle.

 

Tracklist :

Daemoni (feat. Mike Leon, Timba Harris) (4:09)
Headbutt (feat. Mike Leon) (3:44)
Limbo (feat. Lily Refrain, Mike Leon) (4:41)
Blastbeat Falafel (feat. Trey Spruance, Timba Harris) (3:15)
ADHD (feat. Timba Harris) (4:33)
2020 (0:12)
Mustard Mucous (feat. Scott Ian) (3:06)
Infestis  (feat. Mike Leon) (5:26)
Ancient Sun (feat. Timba Harris, Lily Refrain) (4:00)
Pure Disproportionate Black and White Nihilism  (feat. Mike Leon) (3:51)
Étude n°120 (1:30)
Silence (5:47)

 
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