!!! Un album, deux avis !!!

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Depuis quelques semaines, je me suis pris de passion pour une émission TV, “Rendez-vous en Terre Inconnue”, qui me fait sortir de notre Absurdie Macroniste (et merde, on a dit « pas de politique ») et Franchouillarde à grand coup d’invitations à l’évasion, histoire de voir à quel point certains peuples dans ce monde peuvent être largement plus heureux que nous autres Occidentaux en n’ayant presque rien, contrastant avec une certaine abondance à laquelle nous sommes habitués et de laquelle nos dirigeants actuels semblent vouloir nous priver. Quelques émissions plus tard, on peut se rendre compte à quel point nous avons dévié de ce que l’être humain est initialement et surtout à quel point toutes ces dérives nous ont conduit à oublier quelles sont nos priorités. Ce n’est pas sur cette chronique que je vais développer mon propos mais cette émission peut nous ouvrir quelques portes et étendre le concept un peu plus loin, jusque dans notre domaine musical !

Ainsi, on pourrait envoyer quelques autoproclamés chroniqueurs, sorte de Frameto (enduit douteux traitant le metal, avec plus ou moins de réussite et qui fait surtout des tâches) du pauvre, dans une école de journalisme, on pourrait envoyer quelques autres parasites – parfois les mêmes que ceux cités plus tôt – dans des cours de courage et surtout d’objectivité, ou  coller quelques m’as-tu-vu ou autres « influenceurs » (qui, par définition, n’influencent que les influençables, de plus en plus nombreux) qui polluent les festivals dans des écoles d’humilité… Ça aurait au moins le mérite de dépolluer un milieu qui, à la base, est sensé être composé de passionnés et non de parasites. Si, au passage, on pouvait envoyer quelques groupes émergents au pays de la Reconnaissance, ne serait-ce que pour qu’ils apprennent le sens du mot « merci » quand on les abreuve en reports, photos, interviews ou chroniques d’albums… Mais bon, là, on voyagerait en Science-Fictionnerie… Et là n’est pas le propos ! On est ici pour parler du nouvel album, le quatrième, de Rising Steel !

Parce que, eux, quelque part, il me font voyager en Terre Inconnue. Ou plutôt en Terre Oubliée. Rising Steel nous renvoie non seulement près de quarante ans en arrière mais nous refont le coup de produire une musique spontanée, sans calcul ni fioritures, d’une authenticité qu’on ne retrouve plus beaucoup dans le milieu hormis chez ces formations, récentes ou non, qui cherchent à perpétuer le son et l’attitude du heavy metal, speed ou non, power ou non, des mid eighties, celle qui nous montrait ce que “urgence” et “pas de compromis” voulaient dire !

Oui, Rising Steel, en un peu moins de trois quarts d’heure pour dix titres, nous revisite une certaine idée de ce que doit être le heavy metal, celui de l’ancienne école, qui doit tant à la NWOBHM qu’aux précurseurs du thrash metal, à la croisée des Judas Priest, Iron Maiden, Metallica, Manowar, Accept, Saxon ou Sanctuary (le futur Nevermore) de la seconde moitié des eighties. Et ne pas croire que Rising Steel se contente d’une pure resucée de ces grands anciens, loin de là, les influences sont certes plus que palpables mais ce groupe, formé par quelques vétérans du metal comme notamment le chanteur Emmanuelson (Ellipsis, Thalia, Venus Syndrome, Whisky Of Blood…) ou le guitariste Stéphane “Steff Leadmaster” Rabilloud (Urgent, ex-Öblivïon, ex-Nightmare, ex-KingCrown) à qui on ne risque pas de tenter d’essayer de donner une quelconque leçon de heavy metal, a sa propre identité. Ça riffe sévère et les deux gratteux rivalisent de talent pour nous proposer celui qui tue, Emmanuelson n’a jamais mis autant de rage dans son chant et la section rythmique se montre aux petits oignons. Que demander de plus ?

Et surtout, Rising Steel est capable de varier les plaisirs comme alterner les compositions de pur speed metal avec d’autres aux mid tempos meurtriers, capable d’aller nous coller quelques sonorités plus hard rock par ci ou quelques incursions dans le doom par là, ou de nous balancer quelques growls (quoique dispensables, j’avoue moins adhérer à la chose concernant la musique des Grenoblois) par moments. Mais surtout, là où Rising Steel nous prend à contre-pied par rapport aux trois full length précédents, c’est qu’ils arrivent à nous sortir l’album le plus sombre de leur carrière de déjà 13 années. Ils le revendiquent eux-mêmes : « Affinés à la fois dans le son et dans l’esprit, nous sommes revenus à une approche heavy metal plus old-school, sans perdre l’énergie brute et l’intensité qui ont longtemps défini notre style. Chaque morceau frappe avec précision, porté par des riffs tranchants, un chant imposant et une production organique qui canalise la véritable passion du vrai metal. L’album explore des thèmes plus sombres et introspectifs, se concentrant sur la perte d’identité, les luttes intérieures et la force de se relever. Avec un mélange d’émotions brutes et d’images puissantes, nous souhaitons emmener l’auditeur dans un voyage à travers des combats personnels qui reflètent des expériences humaines plus vastes. C’est à la fois une déclaration de résistance et une quête de sens ». Enregistré à Grenoble puis mixé en Suède par Staffan Karlson et Rickard Bengtsson (Arch Enemy, Meshuggah…) puis masterisé par Mika Jussila aux studios Finnvox en Finlande, l’album jouit en prime d’un son des plus puissants. Que dire de plus ?

Alors oui, un tel album me fait revenir dans des Terres Oubliées, celles de l’authenticité, musicale ou humaine, qui rappelle que la franchise et le courage restent des vertus certes oubliées mais essentielles. Et comme le dit l’adage, “seuls les vrais resteront”… Les plus sincères ont le temps qui joue pour eux !

Note du SoilChroniqueur (Ti-Rickou) : 4 pics/5

!!! Chronique également lisible ici !!!

Yes, les copains grenoblois nous reviennent avec un nouvel album, « Legion of the Grave ». Ils sont toujours sur le label Frontiers Music et les groupes français signés chez Frontiers, ce n’est pas monnaie courante. En plus, Rising Steel ne fait pas dans le Hard FM ou l’AOR, eux, ils font un pur Heavy des familles.

La pochette, superbe, donne le ton : ils ne sont pas là pour ramasser des noix mais pour faire la bagarre. Alors amis Heavy Metalleux, ressortez vos bracelets à clous, votre cartouchière et refaites-vous pousser les cheveux, c’est plus pratique pour headbanguer comme des petits fous sur ces dix morceaux.

J’adore le Heavy comme ça, mélodique et puissant. Le chanteur, Emmanuelson, nous montre avec Rising Steel toute l’étendue de ses possibilités vocales et ça matche à merveille avec la musique. Ils ont réussi leur coup, les morceaux sont top et inspirés. Avec eux, pas besoin de DeLorean pour retourner à la période bénie où le Heavy Metal était roi. Ils font du Heavy avec un son actuel et une griffe qui leur appartient.

Un album à avoir dans sa collection, les petits graisseux ! Et c’est 4 pics. Le mois d’août finit en beauté avec Rising Steel ! Longue vie à eux.

Tracklist :

1. Betrayer (4:31)
2. King of the Universe (3:58)
3. Black Martin (5:28)
4. Legion of the Grave (3:34)
5. Nightmare (3:43)
6. Venomous (4:57)
7. Messiah of Death (3:53)
8. Dead Mind (4:08)
9. Trapped in a Soul’s Garden (4:42)
10. Night Vision (4:49)

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