Photos + Report : Musta

Notre compatriote James Kent est aux commandes d’un projet musical synthwave nommé Perturbator depuis plusieurs années. Son succès national est évident, mais il l’est également à l’échelle européenne. En effet, un nouvel album avec en premier titre un featuring avec les excellents norvégiens d’Ulver, et une tournée européenne fort remplie, James joue à Stockholm ce vendredi 21 novembre. Il est accompagné de l’excellent trio islandais Kælan Mikla et de Gost, unique groupe de la soirée dont j’ignorais l’existence avant l’annonce de cette tournée. Les artistes jouent à Fållan, que je découvre également ce soir. Il s’agit probablement de la plus belle salle de concert que j’aie vu en Suède jusqu’à présent. Une soirée mêlant synthwave et cold wave, le public est très hétérogène : fans de black metal, gothiques, personnes non alternatives et que je n’ai jamais vu ni en concert de metal ni en concert ou soirée goth. Cette diversité prouve que Perturbator a su toucher un public très large, chose peu évidente dans notre milieu.
L’événement est organisé par FKP Scorpio Sverige, une organisation réputée en Suède pour être carrée et sérieuse. L’ordre de passage des artistes est respecté scrupuleusement, je rate hélas les premières minutes de Gost. De fait, je n’ai pas pu les photographier puisque nous ne sommes pas autorisés à prendre des photos après les trois premières chansons passées. J’ai cependant assisté à l’ensemble de leur prestation. Alors, je vais sûrement être très dure, ceux qui me lisent régulièrement connaissent mon exigence. J’ai détesté leur concert, c’était probablement l’un des pires groupes que j’ai vu, un véritable désastre sonore qui a, selon moi, massacré l’intégralité du concert. En effet, la qualité du son était très mauvaise, brouillon et “grésillait”… et surtout trop fort ! J’en suis navrée pour eux. Pour finir sur une note plus positive, les lumières étaient sublimes, les plafonds infinis de cette salle, la hauteur de la scène donne énormément de cachet pour tous les groupes ce soir. Un show qui me laisse amère…

Après une telle déception, je commence à m’inquiéter pour le groupe suivant, à savoir Kælan Mikla. Je dois vous dire que je suis autant ravie de voir ce trio Islandais exclusivement féminin que Perturbator. J’écoute d’ailleurs bien plus Kælan Mikla que la tête d’affiche en toute honnêteté. Je n’ai qu’une crainte : que le son soit trop fort, trop brouillon et provoque le même problème que pour Gost. Mais, j’essaie de ne pas y penser et de rester positive. Les musiciennes arrivent sur scène, avec un décor relativement simple, elles ont préféré mettre le paquet sur les jeux de lumières divins et leur charisme naturel. Le trio arrive et démarre en jouant « Mara ». Le concert nous fait voyager, nous vibrons face à cette musique froide, émouvante et presque glaçante. Le chant est parfois un peu faux et moins agréable qu’en studio, néanmoins, cela ne dure pas très longtemps fort heureusement. Le public est de plus en plus présent et semble fortement apprécier le concert au vu des applaudissements massifs et de l’émerveillement unanime que provoque Kælan Mikla.

Un moment m’a beaucoup marqué même si je ne m’attache pas en général sur la forme : les jeux de lumières étaient pendant un temps similaires aux aurores boréales. Un clin d’œil à leur pays majestueux l’Islande donnant plus de cachet à leur spectacle et rappelant un autre groupe tout aussi majestueux : Sólstafir. Je dirais que Kælan Mikla est une version gothique de Sólstafir tout en ayant sa propre personnalité. Les musiciennes sont humbles, gentilles et nous parlent sans être trop bavardes, l’équilibre parfait. Bien entendu, Kælan Mikla a joué l’excellent « Sólstöður » m’ayant provoqué des frissons sur l’ensemble du corps. J’ai eu énormément de mal à revenir à la normale après ce grand moment musical que seuls quelques artistes ont réussi en une décennie de concert à me faire vivre. Alors, je remercie du fond du cœur les trois Islandaises pour ce moment d’une intensité rarissime !
Setlist : Mara, Svört augu, Draumadís, Kalt, Sírenur, Stjörnuljós, Andvaka, Sólstöður, Hvítir Sandar.

Il m’a fallu de longues minutes pour revenir à la normale comme expliqué ci-dessus avant que Perturbator ne monte sur scène. Je décide à ce moment de couper mon téléphone pour me concentrer uniquement au concert à venir. Quand je vois la qualité des jeux de lumières pour les premières parties, la disposition de la salle et de la scène, je comprends que le concert de Perturbator sera grandiose (au moins sur la forme). James monte sur cette grande scène quelques minutes avant 21 heures. La scène est différente, elle est de base très élevée et le sera davantage pour la tête d’affiche du soir. En effet, la disposition est telle que la scène est très haute, autant vous dire que faire des photos a été une épreuve surtout quand on mesure 1.61cm comme moi.

Le spectacle démarre avec James et son batteur tous deux sur élevés, des jeux de lumières très épais, une fumée impressionnante. On se serait cru à un festival d’electro en plein air. Un début de concert remarquable et une fosse en folie ! Le leader ne parle pas, il a juste à faire quelques mouvements avec sa main pour inciter le public à bouger et s’amuser. Bien sur, le set est composé de hit et met tout de même en lumière son nouveau disque « Age of Aquarius« .

D’ailleurs, les lumières massives et bleues sont (on le devine) un clin d’œil évident à la pochette et l’univers de cet opus fraîchement sorti. On se croirait vraiment dans un aquarium parfois. Le son bien qu’assez fort, n’est pas brouillon et parfaitement lisible, rien à voir avec Gost. Le concert dure une heure quinze, sans rappel, sans aucun blabla. Ce qui ne me dérange pas, j’ai du mal avec les artistes qui parlent trop entre chaque chanson. J’ai adoré ce concert et je suis ravie d’avoir enfin vu ce super artiste français dans mon nouveau pays. Je ne peux souhaiter à Perturbator que le meilleur et pour nos amis Parisiens éclatez vous lors des deux dates qui clôturent cette très belle tournée les 5 et 6 décembre !
Je remercie sincèrement FKP Scorpio Sverige de nous avoir fait une nouvelle fois confiance. Cela me tenait à cœur et j’en suis encore plus honorée car j’ai pu ce soir représenter notre webzine en Suède comme je le fais depuis huit mois à présent. Mais, c’est encore plus gratifiant de le faire pour un musicien français. Tusen tack, vi ses senare !