Motocultor Festival 2019 : jour 3 (17/08/2019)

Le 28 novembre 2019 posté par Bloodybarbie

Live report & photos : Bloodybarbie & Sebastien

motoc 2019

 

Après une nuit bien mouvementée et houleuse (je n’ai jamais connu un vent aussi puissant de ma vie, j’ai cru qu’on allait tous s’envoler), mais cela a calmé les festivaliers fêtards car tout le monde essayait de s’abriter, ceux qui avaient bien monté leur tentes ont survécu.

Ce troisième jour commence par Nytt Land, ce groupe de transe folk très ennuyant pour ma part, pour les avoir vus au Cernunnos Festival 2019, je décide d’aller faire mon petit merch pendant leur concert, il ne faut pas forcer le viol auditif quand même !

Undead Prophecies, ce groupe français (régional même) que j’attendais de voir en live avec impatience. Cinq hommes masqués (des masques terriblement moches) à l’identité inconnue qui nous livrent leur death metal ritualistique à la Dismember, Death ou Possessed et viennent défendre leur nouvel et second album fraîchement sorti, Semptiternal Void. Le groupe fait bonne impression aux amateurs de death… mais franchement, parler en anglais alors qu’ils sont français ce n’est pas terrible.

Le punk hardcore de Cancer Bats pour bien se réveiller, ça fait sacrément du bien ! Je n’avais jamais eu l’occasion de voir les Canadiens en concert mais j’étais impressionnée par leur énergie monstrueuse sur scène et surtout par le public fidèle qui connaissait très bien les morceaux et multipliait les slams et les pogos, c’était le grand défouloir.

Enfin Gronibar, une première pour moi mais on m’avait prévenue que ça allait être sale et qu’il fallait se mettre au plus loin du pit. Effectivement, plus barré que ce groupe tu meurs, les blagues salaces et les conneries atteignent leur apogée, entre les déguisement à la con (Blanche-Neige, la blondasse aux nichons gonflables, la bite à l’air cachée par la gratte mais on l’a vue quand même…) Du bon porngrind pour ceux qui sont en manque, un défouloir, une bataille de boue sur un sol bien glissant imbibé par la pluie de la nuit, il y avait suffisamment de matière pour bien tapisser la scène par les lancers de boue incessants, j’ai eu peur pour les zicos qui continuaient à jouer malgré tout. On me dit « c’est toujours comme ça avec Gronibar », heureusement que ce n’était pas la canicule. Un petit wall of kiss, un morceau « Dans ton cul » ou encore « Regarde les hommes sucer » nous auront tous marqué les esprits. Un sacré frontman, cet Aanal Capone. Certains n’étaient pas prêts à être salis par la boue et se trouvaient au mauvais endroit, sachant qu’on avait encore un jour à tenir sans douche ! J’ai eu beaucoup de pitié et d’empathie pour ceux qui allaient nettoyer la scène !

Si je devais choisir le pire groupe et la pire découverte du Motocultor 2019 ça serait Fange et sons sludge ultra dégueulasse, avec un frontman complètement fou qui a failli se pendre avec le fil de son micro et donne des coups de pieds aux autres musiciens. Un groupe et une musique sans aucun intérêt. Je n’ai pas supporté très longtemps leur musique.

Je suis Krisiun depuis pas mal d’années, j’ai déjà eu le plaisir de les voir plusieurs fois. C’était donc de façon sereine que je me rendais à la Supositor stage où se déroulait le concert de Krisiun. Dès les premiers titres, les Brésiliens font une véritable démonstration de leurs talents. Le trio à la chance de bénéficier d’un son plutôt bon, malgré le vent présent sur cette scène. Face à eux, le public est un peu éparpillé et il se fait un peu prier pour réagir. Il en faut plus pour faire baisser les bras à ces monstres. Les titres s’enchaînent sans trop prendre le temps de souffler. Ces derniers atteignent l’apothéose lors de l’arrivée du titre “Vengence’s Revelation” (un classique). Toutefois, après la fin du set et malgré une prestation honorable, j’ai trouvé que les Brésiliens n’ont pas vraiment pris de risques et semblaient en mode « automatique ».

Un moment de mélancolie et de mélodie avec Harakiri for the Sky, la beauté du death mélodique en toute splendeur, mais l’émotion qui va avec n’était pas au rendez-vous ce jour-là (pour les avoir vus deux fois déjà), dommage !

Après avoir été très déçue par le concert de Freak Kitchen à Paris en début d’année à cause des musiciens qui ne semblaient pas en forme et jouaient très mal (ça en était même honteux), les voilà qu’ils se rattrapent aujourd’hui avec une prestation telle qu’on attend d’eux. Les moments de rigolade et les blagues de Mattias toujours au RDV avec un petit cours de suédois, mais surtout un set carré comme on l’aime. Au début du concert, le son était très dominé par la basse mais le problème a été corrigé. Le bassiste de Krisiun était présent sur scène, certainement un grand fan de Freak Kitchen.

Au départ, je comptais me rendre au Supositor stage pour contempler le show d’Anaal Nathrakh. Malheureusement, la pluie a eu raison de moi. C’est tout à fait par hasard que je découvre le groupe The Night Flight Orchestra avec son univers un peu synth-wave. C’est avec la plus grande surprise que j’apprends qu’il s’agit d’un projet parallèle de Bjorn (Soilwork) et de Charles (Arch Enemy).

Les festivals, c’est aussi une façon de découvrir de nouveaux groupes dont on ne soupçonnait même pas l’existence. Le lendemain de la prestation de Soilwork, je suis content de constater que Bjorn a encore du coffre. La musique fait son effet, elle nous donne à tous l’envie de bouger. Les musiciens, quant à eux, sont en parfaite harmonie avec cette dernière. Le changement d’univers est radical mais tellement plaisant. Les Suédois nous ont  livré une prestation originale pleine de qualités visuelles mais surtout auditives. Un vrai bol d’air frais ! Un sans-faute pour ce qui est l’un des meilleurs moments du festival.

Une autre première pour moi : Anaal Nathrak et son metal extrême au chant clair et aux orchestrations et samples originaux, que de joie ! Mais dommage qu’ils jouaient sur la pire scène du Motocultor car le son y est le moins bon et surtout avec beaucoup de vent, c’est juste horrible. Cela ne m’a pas empêchée d’apprécier le set, sans pour autant être en totale transe comme je l’attendais.

C’est sous un chapiteau plein à craquer que Solstafir va se produire. La troupe islandaise arbore des tenues apparentées à celles des cow-boys. Leur musique se situe à mi-chemin  entre le rock et le métal, le tout fait de façon planante et atmosphérique. Tout est au rendez-vous pour un show optimum. Leur prestation était d’une telle intensité que l’on aurait pu la savourer même les yeux fermés. Nous avons tous été comme enveloppés par la musique. C’est lors de la chanson “Farja” (désormais incontournable) que le mot symbiose prend tout son ampleur. À la fin de ce titre, le public en chante son air (quel régal). Le set m’a paru terriblement court. Une prestation plus que réussie aussi bien par l’intensité de la musique que par l’énergie déployée par les Islandais. En ce qui me concerne, c’était le meilleur concert de cette année.

Trust, la bande à Nono et Bernie, profite d’un horaire propice pour regrouper un grand nombre de personnes. Nos Frenchies sont venus faire la promo de leur futur album « Fils de Lutte » qui verra le jour début septembre. Ne connaissant uniquement qu’un seul titre, je dois avouer que je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Avant leur entrée en scène, j’ai pu entendre pas mal d’avis divergents au sujet de cette formation. Je m’y suis donc présenté en restant sur la retenue. C’était à tort, les légendes du rock français nous ont livré un gros show avec une telle énergie que ça en a cloué plus d’un. Les titres s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. Les fans de l’époque se sont régalés avec une prestation sur mesure, et pour couronner le tout le son de la scène était au top. Trust s’est ensuite retiré de façon magistrale avec le titre culte « Antisocial ». Avec près d’une heure de show, le groupe a bien tenu la route et, ce, sans mettre genou à terre. Trust était dans un bon jour.

Tout amateur de sludge  se devait de ne pas manquer la présence d’Eyehategod, formation originaire de la Nouvelle-Orléans. Dès le départ le son est trop fort, presque inaudible, mais les musiciens essaient de faire le nécessaire pour faire adhérer l’auditoire à leurs univers. Tandis que l’ensemble de l’organisation d’Eyehategod semble un peu confuse, le son ne s’améliore pas. Je ne saurais expliquer pourquoi mais au fur et à mesure des titre un certains mal-être se faisait ressentir. Après quelques photos, j’ai préféré m’extirper de ce faux pas. Je m’attendais à autre chose… Je reste intimement convaincu que  la formation n’était pas dans un bon jour. Dommage.

Même s’il pleut, rien n’allait m’empêcher de voir le tant attendu MGLA, contre pluie et boue ! MGLA est une sorte de black drogue, un hypnotiseur, tout s’arrête quand MGLA joue : le temps, les douleurs, le froid,…Il n’y a que MGLA qui compte. Inutile de regarder le groupe, ils jouent cagoulés et la présence scénique n’est pas leur point fort, néanmoins c’est carré même si le son n’est pas aussi bon qu’en salle de concert. On a eu le droit à des nouveaux titres !

La question qu’on se pose à chaque concert de Korpiklanni, c’est : est-ce que le chanteur va être bourré ? Est-ce qu’il va tenir tout le set ? Et cette fois c’est non, il est plutôt sobre et a tenu tout le set, sauf sur “Lempo” où sa voix était catastrophique. Il a enflammé le pit et les slameurs n’ont pas arrêté, c’était très joyeux et dynamique. Aux couleurs de leur tout dernier album Kulkija, très bon d’ailleurs, dont ils nous jouent une bonne partie du set. C’est le violoniste qui avait beaucoup de problèmes techniques (ou qui n’était pas sobre) et s’est fait rattraper par l’accordéoniste même sur ses parties à lui. C’est sur “Vodka” et “Beer Beer” que ce set se termine !

Anathema, c’est toujours une grande attente lorsqu’ils jouent quelque part ! Ce groupe est passé d’une phase extrême à ses débuts (comme pour Opeth) à tout ce qu’il y a de prog ces dernières années. Mais ce n’est pas pour autant qu’on n’aime pas nos chers Anglais. Certains étaient là pour découvrir mais n’ont pas accrochés, tandis que les fans comme moi ont chanté pendant tout le set soigneusement concocté, surtout mes titres préférés de leur tout dernier album. Ils nous annoncent d’ailleurs qu’ils nous préparent un nouvel album pour 2020 et une nouvelle tournée, j’ai hâte ! Sur le morceau “Springfield”, il y avait le clic du métronome tout du long et personne ne s’est bougé pour l’arrêter, mais que foutent ces ingés son, c’est inadmissible. Vincent Cavanagh pète un câble à la fin du morceau et va engueuler son staff (j’ai bien vu toute la scène), son frère Daniel ne trouve rien à dire au public que “Is it okay?”, gêné par la situation. Ce n’était pas leur meilleur concert ni leur meilleur humeur mais c’était magique quand même. Ils finissent par le meilleur : “Intouchable”.

La pluie commence à devenir de plus en plus puissante et je décide de sacrifier At The Gates pour me réfugier sous ma tente avant le grand déluge, j’ai bien fait !

 

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