Photos + Report : Lusaimoi
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L’annonce du retour sur Lyon de The Ocean, après le show monumental, mais enfumé, de mai dernier, était en réalité une triple bonne nouvelle.
Trois, comme le nombre de groupes présents sur cette affiche concoctée par Mediatone. Les Allemands, donc, dont l’idée de les revoir six mois à peine après leur dernière venue me mettait en joie.
Port Noir, que j’ai malheureusement raté en première partie de Pain of Salvation en 2017.
Et Leprous, que tout amateur de Metal Progressif se doit de connaître.
Après avoir perdu un bon moment à chercher une place, j’arrive en retard pour l’ouverture des festivités.
Port Noir
Heureusement, Port Noir en est encore à son premier morceau lors de mon entrée dans le CCO.
Et dire que la variété est au rendez-vous ce soir n’est qu’euphémisme : Port Noir est un groupe difficilement définissable.
Eux-mêmes se présentent comme un mélange de Rock Old School, Pop contemporaine, R&B et Hip-Hop. Le truc, c’est que c’est exactement ça. J’ajouterais même une pincée d’années 80 dans les synthés.
Et le pire, c’est que ça marche ! Le trio est surprenant. Les titres sont fluides comme si c’était des tubes, avec juste ce petit côté décalé qui fait toute la différence.
Investissant l’avant-scène, tous trois en ligne, les musiciens occupent complètement le peu d’espace qui leur est offert. Le chanteur, à la voix superbe, en impose, le batteur parvient à attirer les regards, chose ô combien complexe habituellement et le guitariste jongle avec son synthé du plus naturellement possible.
Voilà une excellente entrée en matière, dynamique à souhait. Le public, déjà bien présent, ne s’y est pas trompé. Tout cela me fait d’autant plus regretter d’avoir manqué les Suédois il y a deux ans.

Les souvenirs enfumés du concert précédent n’étaient en rien exagérés. Le shooting s’avère compliqué, comme si The Ocean voulait nous plonger au plus profond des abysses, aussi bien musicalement que visuellement. Obtenir autre chose qu’un contre-jour à retoucher, ou un truc inexploitable tient du miracle.
Mais comme la plupart des présents ce soir se foutent d’avoir des clichés réussis, alors entrons dans le vif du sujet : la prestation.

The Ocean
Et celle-ci est, comme la dernière fois, formidable, soutenue par de jolis effets de lumières. Loïc Rossetti, au chant toujours aussi parfait, semble un brin en retrait. Dans un premier temps du moins, car on retrouve bien vite toute sa générosité. Il va même proposer à deux enfants devant moi de monter sur scène, ce que la timidité leur empêchera de faire.
En démarrant le show par « Permian : The Great Dying », l’ancien collectif laisse à penser qu’on pourra découvrir quelques extraits de « Phanerozoic II« .
Mais The Ocean remonte le temps pour revenir à « Pelagial » et alternera ainsi entre les deux albums.
Terriblement jazzy, complexes, nous envoyant des déferlements de violence. Voilà exactement ce qu’on attend du groupe, et c’est exactement ce qu’il nous sert. Une sorte de frénésie s’empare du public, les musiciens l’amplifient, et une sorte de dialogue s’installe entre la fosse et la scène.
Le set, forcément plus court que la dernière fois, se conclut par « Firmament », seule entorse à la setlist concentrée sur les deux derniers albums.
Dommage qu’ils n’aient pas choisi la fin d’ »Heliocentric« , qui est pour moi la meilleure partie, même si ce morceau fait toujours du bien là où il passe.

Quand Leprous arrive sur scène, je suis déjà rassasié. Il ne me reste que la gourmandise, car j’ai découvert les Norvégiens sur les conseils de l’ami Wën, avec « Bilateral« , que j’ai beaucoup aimé.
Et bizarrement, je n’ai pas continué.
Du coup, pour ce soir, je savais que ça allait être bien.

LeprousCe dont je ne me souvenais pas, c’est à quel point leur musique est magnifique. L’incarnation même de la beauté.
Dès le premier morceau, une sorte de magie s’empare de la salle. J’en reste bouche-bée, oubliant même mon appareil quelques instants, rien que pour profiter du moment.
Einar Solberg est un chanteur d’exception, doté d’une sensibilité qui déborde jusque dans sa gestuelle. C’est d’ailleurs peut-être le point commun entre les trois groupes bien différents de cette soirée : de très bons vocalistes.
La suite de la prestation se poursuit dans cette même aura. Mis à part quelques personnes au bar, discutant un brin fort – une chose que je ne comprendrai jamais, comment peut-on bouder un tel moment de grâce – la salle, pleine, semble conquise.
La mise en scène met en valeur chaque instrumentiste, même Raph Weinroth-Browne, pourtant un peu mis en arrière-plan, s’avance de temps en temps pour mieux nous faire profiter de son violoncelle, qui intensifie un peu plus toutes nos émotions. Tout comme les lights, éclatantes, qui soulignent chaque situation, avec une mention spéciale à l’arrivée du rappel, où le violoncelliste est seul sur scène, éclairé d’un simple projecteur blanc, tandis que la salle est plongée dans le noir.
Magique.

Retourner dans le froid du dehors après un tel spectacle est un dur retour avec la réalité. La soirée était belle et nous a fait oublier un triste anniversaire. Mais assister à un concert de Metal complet n’est-il pas le plus beau pied de nez qui peut être fait à ces terroristes ?

Alors merci, Port Noir, The Ocean et Leprous. Merci au CCO. Merci à Mediatone.

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