Live report : Bloodybarbie

Photos : Metalfreak

 

Une demi-heure avant le concert et une queue de 20m de longueur se dresse devant ma salle de concert préféré, le Transbordeur.

Impressionnée par cette population de fans de Heavy Metal, une personne inidentifiable nous photographie à partir des loges.

Voilà enfin l’heure venue, nous pénétrâmes l’antre du Transbordeur puis dispersion entre merchandising, bar et les élèves modèles qui vont s’accrocher au premier rang.
Et c’est le groupe régional Stéphanois Holy Cross qui fait le four ce soir (même si ce n’est pas encore l’hiver), on va voir jusqu’à quelle température il peut nous réchauffer. Je peux spoiler, vu que je les ai déjà vu en première partie de Freedom Call (en Mai 2014) dans cette toute petite scène du Marché Gare et je sais à quel point ils sont grandioses !

Mais ce soir, ils ne souffriront clairement pas de claustrophobie et ils ont trois fois plus d’espace pour mieux se mouvoir. Un vocaliste chauve, un guitariste déguisé en Lemmy au pantalon cuir moulant et bottes de cowboy, un bassiste au magnifique sourire (je ne sais pas comment il fait pour le garder aussi longtemps) et un guitariste timide et ultra concentré. Le batteur invisible aux lunettes qui se cache derrière sa batterie. Et bien évidement le vocaliste qui n’a rien d’autre à faire que de chanter et rajouter un niveau de difficulté à ses camarades en allant les perturber de temps à autre.

Tout était propice à une majestueuse réussite de cette première partie : l’éclairage, le son, le public attentif, à fond et très encourageant et surtout une superbe prestation de nos Stéphanois qui envoie du heavy bien lourd. Ils sont à l’aise, se font bien plaisir sur scène (pas de stress) et s’éclatent avec le public. On voit la joie sur les visages, ravis de jouer ce soir en première partie d’Edguy quand même ! Une demi-heure vite passée, le moment pour Holy Cross de laisser la place aux suivants et évacuer leur petite batterie.

Setlist Holy Cross :
Bad day
From the past to dust
Inner jail
Place tout bets
Realm of madness
Twilight of the gods

Un quart d’heure plus tard, tout est bien installé, surtout l’instrument indispensable (le clavier) et le fond de scène aux couleurs fluorescentes de leur dernier album “Novum Initium” sorti en 2013. Les allemands de Masterplan font leur entrée sur scène avec l’intro “Per Aspera Ad Astra” puis embrayant directement sur le fameux “Enlighthen Me” du tout premier album “Masterplan”, que tout fan connait par cœur.

Ils nous auront offert un jeu propre et pro, une setlist des meilleurs de toute leur discographie qui s’enchaine très bien, un véritable plaisir pour tout fan de Masterplan, peut-être moins plaisant pour ceux qui ne connaissent pas bien. Certains avaient l’air de s’ennuyer et commencer à somnoler. Il faut dire que beaucoup de gens présents ce soir ne connaissaient pas du tout ce groupe, pourtant célèbre dans la sphère power metal !

En tout cas, ça m’a bien fait plaisir de les voir enfin en live, un groupe que j’ai suivi depuis leur début.


On approche de la fin de cette deuxième partie et Masterplan ordonne à la foule de séparer en deux (pas de crainte, ce n’est pas une musique pour des Walls Of Death) et nous disent qu’ils veulent entendre leur nom en stéréo, une moitié pour dire “Master” et l’autre pour “Plan” puis pointer chaque partie du doigt. Il faut dire que Holy Cross a mieux mis l’ambiance au sein du public que Masterplan, mais le top est à venir.

Setlist Masterplan:

Per Aspera Ad Astra
Enlighten Me
Heroes
Crimson Rider
Keep Your Dream Alive
Crystal Night
Spirit Never Die
Soulburn
Kind Hearted Light
Crawling From Hell

 

Enfin vint le quart d’heure où l’impatience est au summum pour ceux dont la raison de la venue était Edguy. Les trois premiers rangs ne bougent pas de leur place et les autres vont se ravitailler en bière en attendant le grand show de ce soir, car jusque-là tout était un peu calme (hormis Holy Cross). Pendant ce temps, le décor céleste s’effondre pour laisser place à un magnifique paysage au clair de lune. Voilà que tout est en place, prêt à accueillir la vedette tant attendue de la soirée.

Une intro extraterestrielle nous met dans le contexte et l’ambiance de la police de l’espace, le thème du nouvel album sorti en mai 2014 et intitulé “Space Police”. Bien que ça ne soit pas leur meilleur album, il contient néanmoins quelques titres méritant de faire partie du best of Edguy comme l’éponyme « Space Police », « Defender Of The Crown » ou encore « Amadeus ».
Tout de suite après, le phénomène Tobias Sammet et ses copains font leur entrée sur scène pour démarrer directement sur « Love Tyger » dont tout le monde connait le refrain par cœur.
Tobias dédit le titre qui suit à la personne la plus merveilleuse, la plus talentueuse, un génie, la personne qui compte le plus pour lui : lui-même (son second degré ultra poussé n’a plus de secrets pour ses fans), voilà « Out Of Vogue ». Il nous dévoile sa capacité à émettre des cris de Lion, un “Lyon” dans toutes les gammes, qui se glissent dans les mélodies pour exciter sa proie : le public.

Une motivation supplémentaire s’ajoute quand il nous fait un chantage, celui de participer à leur album live, un fait qui ne dépendra toutefois que de notre capacité à faire un maximum de bruit, puis annonce « Defender Of The Crown » qui a bien déchainé le public. Au beau milieu de ce morceau, on a le droit à du super coaching vocal et un cours de chant offert avec la place de concert, puisque Tobias n’hésitait pas à torturer nos cordes vocales dans toutes les gammes. Il fait ça d’une façon tellement pédagogique, en commençant par le plus simple à chantonner puis en montant tout doucement dans le niveau de difficulté jusqu’à l’impossible pour nous ! Il faut avouer qu’il est fort pour chanter des trucs tordus et qui n’ont aucun sens. Pendant tout ce temps, le bassiste se torture les doigts pendant que les guitaristes se reposent. Une leçon de chant qui aura duré plus de 5 longues minutes !


Retour au vieux bon temps nostalgique d’Edguy avec « Vain Of Glory » de l’album éponyme (1998), toujours et pour toujours et à jamais indémodable. Tout de suite après, les membres disparaissent ne laissant que le batteur pour son moment de gloire, 5 bonnes minutes où il a pu se lâcher et faire le fou. Un bon solo free style pour commencer et pour se reposer, on lui donne une flute pour nous jouer qu’avec des fausses notes l’hymne de la 20th Century Fox (c’est bien un batteur lui !). Et pour nous surprendre, il nous joue la marche impériale de Dark Vador… Enfin ce n’était pas une surprise, on l’avait deviné aux premières respirations. Une autre surprise plus surprenante, le moment où le guitariste prend sa guitare pour un violon en jouant une note, nous laissant perplexes, pour switcher directement sur un extrait de « The Trooper » qui n’aura duré qu’une minute (Tobias n’aura pas manqué de se lâcher sur un de ses morceaux de prédilection de son groupe préféré).

Et enfin voilà, l’heure de l’inspection est enfin arrivée. « Space Police » débarque agrémentée par le gonflement de la mascotte de l’album avec sa perceuse au milieu du morceau (même pas peur). Bon on a déjà été spoilés, car le groupe avait pris une photo lors de leur montage test avant le concert et l’avait publié sur facebook. Voilà comment gâcher une surprise !
Tobias nous annonce que le morceau suivant parle d’une très vieille cité (facile la devinette), on devine qu’il s’agit du morceau bien power « Babylon » qui se termine par « la marche des gendarmes de saint Tropez » chantée par public pendant quelques secondes…
Notre cher frontman nous dit que la chanson qui suit ne peut être chantée qu’avec un déguisement spécial (encore une devinette facile). Il quitte la scène pour revenir quelques secondes plus tard vêtu du costume de Mozart. Il nous raconte une anecdote concernant le titre que tout le monde a deviné « Amadeus »: “Quand nous avions décidé de reprendre ce morceau pop de Falco, notre label n’a pas accepté sous prétexte qu’on ne peut mêler heavy metal et pop. Mais la règle N°1 du heavy metal c’est de faire ce que vous voulez et la règle n°2: ne pas écouter votre label”…

Ils se lancent donc dans ce titre où il a pu faire toutes les gymnastiques vocales qu’il voulait.

Un fan, connaissant déjà la setlist, soulève tout de suite après ce titre un panneau (une feuille imprimée et plastifiée pour bien faire les choses), avec une interdiction de jouer « Lands Of Miracles ». Bien évidemment, Tobias ne fait même pas attention ni ne réagit à cette demande bien que l’ayant regardée du coin de l’œil et dédicace cette balade à tous les ados. J’observe deux individus se bouchant les oreilles et quittant la salle jusqu’à la fin de ce morceau pendant que d’autres connaissaient l’intégralité des paroles et étaient content. A la fin, Tobias, ayant déjà repéré le plus jeune d’entre nous, un enfant entre 0 et 5ans (je ne saurais vous dire), le dénonce et lui offre un médiator rose (que c’est mignon).
Enfin, avant de terminer sur « Tears Of Mandrake » il rend hommage à une autre personne que lui cette fois, à celui qui leur a dessiné une pochette de leur album « Savage Poetry », mais surtout à celui qui a créé cette œuvre d’art qui orne le fond de scène ce soir, son ami, qui est d’ailleurs dessinateur et graphiste français talentueux, JP Fournier, présent dans le public et vers qui tout le monde se tourne et applaudit.
Le rappel se fait comme le veut la tradition, et heureusement ils nous avaient prévu quelques morceaux en plus, et c’est avec « Lavatory Love Machine » et « King Of Fools » qu’Edguy termine ce show.

Même si le charisme imposant de Tobias a dirigé toute notre attention vers lui (il n’y a qu’à compter combien de fois j’ai mentionné son nom dans ce report), les autres musiciens ont tous eu le droit à leur show, que ça soit les soli multiples du guitariste soliste les jeux du bassiste lors des longs discours de Tobias, et la partie où le batteur était la seule et unique vedette sur scène pendant cinq minutes. Une ambiance de folie, un public réceptif et émetteur, des moments drôles et amusants,… Autant dire qu’un show d’Edguy est une valeur sûre, garantie sans une seconde d’ennui !
Dans le désordre, voici quelques évènements marquants du concert:
– La chute de Tobias au début du concert et sur les fesses (ça doit faire mal surtout à son égo !), suivie de l’intervention d’un des membres du staff pour limiter les dégâts des eaux. Il a perdu en souplesse comparée à ses acrobaties de jeunesse.
– Avant tout changement de guitare ou de basse, elles sont systématiquement essuyées et frottées.
– Une fille s’évanouit pendant le concert (et ce n’est pas la première fois que ça arrive).

Setlist Edguy:
Love Tyger
Out of Vogue
Ministry of Saints
Superheroes
Defenders of the Crown
Vain Glory Opera
Drum Solo (Imperial March (Darth Vader Theme))
Space Police
Babylon
La Marche des Gendarmes/The Trooper
Rock Me Amadeus (Falco cover)
Land of the Miracle
Tears of a Mandrake

Encore:
Lavatory Love Machine
King of Fools

 

Un grand merci à Roger Wessier, Base Prod et à l’ensemble du staff du Transbordeur !

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