Hellfest 2019 : jour 2

Le 9 septembre 2019 posté par Bloodybarbie

Live report : Quantum, Metalfreak & Bloodybarbie

Photos : Bloodybarbie & Metalfreak

hellfest 2019

Like A Storm : 10h30 – 11h Mainstage 2

Bloodybarbie : Ma motivation du réveil tôt après une courte nuit a été Like a Storm, ce groupe venu de si loin pour cette demi-heure de metalcore, venu d’Australie ! La particularité du groupe, en plus de faire du très bon metalcore, jeune et péchu, c’est qu’il introduit, par moments, un instrument inhabituel dans le metalcore : le Didgeridoo. Ces tubes qu’on voit sur la scène et qui ne sert pas que de déco (même s’ils sont esthétiquement très stylés, tout comme la déco de la scène). Like a Storm nous a offert un réveil survitaminé, telle une tempête !

Dawn of Disease :  10h30 – 11h Mainstage 2

Quantum : Après une (très) courte nuit et un gargantuesque petit-déjeuner, les affaires reprennent en ce deuxième jour de Hellfest qui s’annonce tout aussi chargé que le premier. C’est généralement lors de ce deuxième temps fort que j’ai pris mon rythme de croisière, ponctué par quelques sprints bien placés et quelques moments de calme. Il faut savoir doser son temps et son énergie pour ne pas flancher ! Et question fatigue, un groupe va me remettre directement dans le droit chemin pour mon premier concert de la journée sur l’Altar : Dawn of Disease. Que dire du groupe allemand de death mélodique que je connaissais au préalable de nom ? Que c’est très bien exécuté, sans fioriture ni douceur. Le côté mélodique était assez étouffé par le son en façade que j’ai trouvé mauvais, donc difficile pour le groupe de se faire une place de choix en ce début de matinée. Les costumes sont sobres, l’imagerie est faite de bons graphismes mais sans plus je dirais, tous habillés de noir sans motif. Cette couleur violette en fond de scène me captivera beaucoup pour ma part, comme quoi l’effet escompté est réussi. Ce son un peu mal fait me laisse un peu sur ma faim parce que du coup, je trouve les morceaux pas franchement accrocheurs. Moi qui suis un féru de death mélo, je dois admettre que je ne m’emballe pas des masses et le public ne me semble pas admiratif non plus. À revoir dans un contexte peut-être moins surchargé.

23 - 55 Dawn Of Disease 01

 

Coilguns : 10h30 – 11h Valley

Metalfreak : Quantum se matant Dawn Of Disease, c’est après avoir shooté vite fait un titre de ce groupe que je pars direct à la Valley : Coilguns y allait de son show survolté et je ne voulais pas louper ça.
Musicalement, c’est costaud, mais alors visuellement, c’est complètement déjanté.
Composé d’ex de The Ocean (Jona Nido et Luc Hess) et d’un chanteur multi-instrumentiste aussi survolté qu’imprévisible (Louis Jucker) capable de sauter partout, avaler une partie du micro, monter sur le kit de batterie, slammer dans le public entre autres joyeusetés bien déjantées.
Et musicalement, ça fait tout aussi mal : je reprochais à Daughters d’être trop barré pour moi, Coilguns l’est tout autant mais leur conviction et le jeu de scène (parfois interactif) que cet OVNI tant musical qu’au niveau de l’attitude se montre prenant et on a envie de voir/écouter la suite.
Et quand en plus ils nous offrent les croissants, que demander de plus ?

Koritni : 11h05 – 11h35 Mainstage 1

BloodybarbieBien que j’apprécie le hard rock classique et sympa de Koritni et l’énergie du groupe, je reste le temps de deux morceaux pour voir que ce groupe est toujours fidèle à lui-même. Le sacré frontman, Lex Koritni, alterne entre chant et chant + guitare, s’amuse sur scène et ne manque pas d’interagir avec le public, il fait comme à la maison ! Mais ça ne suffit pas pour me scotcher devant la Mainstage, surtout que je préfère tout de même aller voir Banane Metalik !

 

Banane Metalik : 11h05 – 11h35 Warzone

Bloodybarbie : Je ne traîne pas trop dans la Warzone mais j’attendais Banane Metalik avec impatience (même si je ne comprends pas pourquoi on leur a choisi la Warzone comme scène). La musique du groupe aux textes et jeux de mots complètement barrés (je vous laisse consulter la setlist) autour du gore s’assortie bien avec la déco de la scène, maquillage et costumes gore. Les sudistes sont les rois du gore’n’roll !

Déjà, la scène et le maquillage/costumes des gars nous en ont mis plein les yeux (je vous laisse apprécier les photos qui valent mieux que milles mots, au moins). On avait presque l’impression qu’ils manquaient de place sur scène, vu tout ce qu’il y a comme déco entre cercueils et squelettes, sans parler des personnages qui sont de passage par moment pour pimenter les morceaux : le bourreau avec sa batte de base-ball, le mec qui dansait avec une momie, ou encore Freddy (Les Griffes de la nuit) qui n’a fait de mal à personne !

Le concert s’est déroulé dans l’esprit Banane Metalik, celui qui allie musique groovy et morbide ainsi qu’un jeu scénique sympa, on a pris notre pied !

La Warzone était presque bondée de monde surexcité, et il n’était que 11 h ! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour une Banane Metalik ! Il y a même trop de soleil, le gore n’aime pas ça !

 

Shaârghot : 11h05-11h35 Temple

Quantum : En passant directement à la Temple, j’étais cependant loin de m’imaginer la calotte que j’allais prendre. Pour le premier concert indus du Hellfest, ce sont les français de Shaârghot qui ont l’honneur de jouer. La première chose que l’on remarque est le décor de scène flamboyant. Riche de nombreux accessoires comme les pieds de micro remplis d’éléments qui font « industriels » au sens propre du terme, un bidon avec l’effigie du groupe (un œil aux contours verts) et les backdrops aux mêmes signes, on sent immédiatement qu’on va avoir droit à un show, un vrai. Et l’arrivée des musiciens me confortera dans cette idée : tous ont le corps peint avec du noir comme de la suie que l’on trouve dans les mines, le guitariste a les cheveux couleur métallique et le chanteur a un look très steampunk avec son chapeau melon et ses lunettes stylées steampunk. Et quelle patate d’enfer mes aïeux ! Le concert va nous emmener dans un monde très apocalyptique et industriel, un peu comme si les usines étaient tout ce qui restait dans un monde mort. La mise en scène du groupe fait preuve d’une excellente maîtrise des espaces, on sent que les musiciens ont travaillé le moindre détail jusqu’à frôler la perfection. À noter l’intervention d’un souffre-douleur qui sera brutalisé plusieurs fois par le frontman et l’arrivée vers la fin de deux femmes haut perchées, qui font penser à des mantes religieuses avec leurs immenses faux en guise de mains. La musique tourne autour d’un metal industriel aux forts accents électro et aux influences punk manifestes. On devine assez vite que le concept du groupe est très précis, comme une histoire bien ficelée à raconter, et doit normalement se poursuivre sur CD (n’en ayant jamais écouté à ce moment précis je ne peux que supputer).
C’était ÉNORMISSIME et rarement je n’ai vu de fosse en fusion comme cela, avec ses circle pits et ses pogos déchaînés ! Je crois pouvoir dire sans équivoque que ce concert a été un de mes préférés de tout le festival. En tant qu’amateur de metal indus, Chris Metalfreak ne s’était pas trompé en me conseillant Shaârghot, car j’ai été époustouflé sur toute la ligne par leur concert. C’est dansant, apocalyptique, déjanté, les musiciens ont un charisme phénoménal et ont la capacité de nous faire danser dès 11 h du matin, y compris ceux qui cuvent encore de leur beuverie de la veille. C’est juste… extraordinaire ! Un monde de dingue que je vous conseille rapidement d’explorer et qui a réussi l’exploit de remporter l’adhésion totale du public et de retourner la Temple comme jamais ! Je pense pouvoir dire sans me tromper que le groupe a largement boosté son capital sympathie !

Cypecore : 11h40 – 12h10 Altar

Metalfreak : Skyline me conseillant très fortement et avec insistance d’aller voir et photographier Cypecore, je me dis que ça doit valoir le coup.
Alors oui, ça vaut le coup… le coup d’œil surtout : le groupe est très intéressant à prendre en photos.
Musicalement… euh… c’était très intéressant de les prendre en photo (comment ça, je me répète ?), même si l’intérêt visuel aurait été plus grand si le groupe n’avait pas joué de jour.
Musicalement (bis), non, ce n’est pas ma came. L’ennui est vite apparu et nul doute que Skyline « devrait » sûrement en parler mieux que moi… (Et j’insiste sur le conditionnel.)


Fiend : 11h40-12h10 Valley
Quantum : Changement radical d’ambiance et de scène avec ma seconde (et dernière) présence sur la Valley. Je me prépare (ou plutôt je tente de me préparer, vu la descente à amortir) à aller voir mon deuxième concert de doom metal avec Fiend. Étant resté sur une grosse déception avec Conan, j’ai, je ne vous le cache pas, quelques prémonitions négatives. Pourtant, sur le papier, Fiend a tout pour me titiller : ayant ouvert pour Tool (excusez du peu !), composé d’anciens membres de Ministry (!) et de Senser, on peut se dire assez aisément que le groupe a un énorme potentiel de séduction ! Avant de continuer mon propos, je tiens à préciser une chose : je sais que le style stoner doom n’est pas spécialement enclin à l’enjaillement et à l’excitation. Donc tous les reproches que je vais faire sont faits en connaissance de cause.
Car reproches il va malheureusement y avoir. Je n’ai jamais réussi là encore à accrocher pour une raison très simple : le groupe ne dégage rien de charismatique et la scène est trop « vide ». Rien. Musicalement effectivement c’est propre, net et précis. Les riffs sont assez accrocheurs quand même, il y a d’ailleurs toujours cette prouesse évidente de devoir tenir un rythme lent comme ça qui m’a toujours impressionné. Et je devine qu’au-delà du côté stoner du groupe, il y a une part sombre évidente et bien enfouie qui doit être plus qu’incontournable en CD. Vous voyez, il n’y a pas que des défauts ! Mais j’en veux un peu aux musiciens et surtout au frontman Heitham Al-Sayed de ne pas nous donner envie. Il est trop distant selon moi. Il y a normalement dans le stoner un côté rock’n’roll qui devrait nous donner envie de bouger un peu tout de même, et comment faire avec des musiciens silencieux et immobiles ? Bref, immense déception pour moi, à la hauteur du pedigree du groupe qui mériterait largement de faire mieux avec son public pourtant venu nombreux ! À voir sûrement dans un autre contexte, peut-être dans une salle plus petite.

 

Wolfheart : 12h15-12h45 Temple
Quantum : J’enchaîne tout de suite derrière sur la Temple, le cerveau encore frais, avec un autre groupe de death mélodique beaucoup plus attendu celui-ci : les Finnois de Wolfheart et leur univers assez particulier. Le décor de scène est assez basique avec des backdrops aux effigies du groupe, dans la lignée du dernier album Constellation of the Black Light que j’avais trouvé magnifique. En fait, Wolfheart c’est particulier parce qu’il y a une vraie aura de mystères qui entoure le groupe, qui se ressent sur CD, et que je voulais voir en condition de concert comment elle allait transparaître. Et dès l’entrée des musiciens j’ai compris : le frontman n’en est pas tout à fait un. Il chante en plus de jouer de la guitare, mais ne communique jamais avec nous. C’est le bassiste qui va interagir directement avec nous, ce qui est de moins en moins répandu. Et pourtant, le chanteur ne manque pas d’atout pour nous captiver : une vraie bête de muscles, le regard dur et la voix puissante. Pas besoin de nous parler, quoi, sa prestation musicale suffit largement ! Question musique justement, il faut réussir à entrer dans les mélodies si tristes du groupe qui joue à la fois la carte d’un death metal viril et puissant, et d’un metal mélodique aux forts accents mélancoliformes. Le résultat donne un concert extrêmement plaisant à regarder, et les mélodies sont comme toutes ces musiques que l’on écoute les yeux fermés, vous savez. C’est beau et puissant ! Du grand death mélodique, que j’adore en CD et que j’adore à présent en concert. J’ai trouvé le public assez peu réceptif, mais c’est normal : quand on écoute une belle musique on n’a pas envie de bouger, juste d’écouter !

Setlist :
Everlasting Fall
Aeon of Cold
Strength and Valor
The Hunt
Breakwater

FM :
Metalfreak : Le brutal, c’est bien, mais un peu de douceur sucrée de temps en temps ne fait pas de mal non plus.
FM, les bien nommés, à l’heure de l’apéritif, c’est bienvenu.
Voilà l’archétype du groupe que j’aime m’écouter tranquillement chez moi : les voir en live n’a été qu’un ravissement.
FM porte toute sa sympathie sur lui, et musicalement, entre des musiciens qui distillent des mélodies fabuleuses et un chanteur avec une voix chaude au possible, c’est l’assurance de faire craquer jusqu’au moins sentimental des hard rockers.
Pur moment de plaisir, rien de plus.

Setlist :
Bad Luck
That Girl
Life Is a Highway
I Belong to the Night
Tough It Out
Killed by Love


Whitechapel :  12h50-13h30 Mainstage 2
Quantum : Allez, pas le temps de chômer les amis ! Il me faut sprinter jusqu’à la Mainstage 2 pour l’arrivée imminente du groupe Whitechapel que là encore je me faisais une joie de voir ! Pour une raison tout à fait banale : parce que je vois le nom du groupe sur beaucoup d’affiches et que les échos que l’on m’en fait régulièrement sont plus qu’élogieux ! Sinon, je ne connais strictement rien au groupe de metalcore américain, si ce n’est que le nom du groupe est celui du quartier où sévissait Jack l’Éventreur. Mais après, c’est l’inconnu le plus total. Et dès les premiers riffs, je suis conquis ! D’abord par le chant d’un growl extrêmement profond, beaucoup plus death metal que -core d’ailleurs. Je note qu’enfin je trouve une vraie définition au terme deathcore puisque je trouvais jusqu’à présent que les groupes abusaient surtout d’un son -core plus que death. Là c’est exactement l’inverse et cela me fait un bien fou ! Presque enclin à me réconcilier avec le genre, ce qui constitue un grand exploit. Musicalement, c’est net, précis et sans fioriture. D’ailleurs, le public ne s’y trompe pas, et, malgré le grand soleil qui nous brûle, les gens sont encore plus chauds. Bousculades et moshpit à gogo. Après, comme à chaque concert estampillé -core, je me lasse rapidement car derrière la musique il y a surtout une mentalité qui transparaît énormément, et cette dernière ne m’a jamais touché comme d’autres l’ont fait. C’est donc rapidement, vers le milieu du set, que je décroche un peu. Je reproche un peu au groupe de ne pas proposer de musique originale, qui varie un tout petit peu. Je n’aurais jamais imaginé mettre Whitechapel sur la Mainstage, mais ce n’est que mon point de vue, et je me contenterai de la première moitié du set pour porter toute satisfaction personnelle auprès de vous !

Setlist :
Brimstone
Forgiveness Is Weakness
Black Bear
The Void
Mark of the Blade
Elitist Ones
End of Flesh
When a Demon Defiles a Witch

Trepalium :   12h50-13h30 Altar

Bloodybarbie : Trepalium est, pour moi, une référence dans le groove metal ! Je suis tombée sous le charme du son unique du groupe depuis que j’ai écouté l’EP Damballa’s Voodoo Doll.

Après quatre ans sans nouvelle, les voilà de retour avec un nouveau chanteur, qui a un sacré charisme et une sacrée voix, Renato Di Folco, pour un sublime set qui aura ravi le public, certains ont même formé un petit pit dansant et d’autres, un pit plus bourrin !

Non seulement la musique de Trepalium est classe mais leur style vestimentaire, chemises, bretelles et bérets, accentue ce côté swing et groovy de leur musique.

En tout cas, le groupe nous réserve de belles surprises pour 2020, notamment un nouvel album dont ils nous jouent quelques extraits, et de ce que j’ai entendu, je ne peux pas dire qu’ils m’ont marquée par un groove sans égal.

Très bonne prestation !

Will Haven : 12h50-13h30 Valley
Metalfreak : Un tour rapide à la Valley pour aller prendre quelques clichés de Will Haven et se prendre une bonne dose de “noisecore” bien âpre entre les oreilles.
C’est torturé, glauque, intense, éprouvant, bourré d’énergie… jouissif !
Bref, Will Haven ou la preuve qu’il ne sert à rien d’enchaîner les blasts et les riffs ultra rapides pour se montrer brutal !


Richie Kotzen : 13h35-14h15 Mainstage 1
Metalfreak : Ahhh oui !
Richie Kotzen, ex-Mr Big, ex-Poison, actuel The Winery Dogs et sa capacité à nous octroyer de purs moments mélodiques.
Une setlist qui parle d’elle-même pour démontrer la qualité de ce que le public, conquis d’avance, s’est régalé d’assister.
Groove et feeling de tous les instants, on a regretté surtout que le set soit aussi court : on aurait bien pris une petite heure de plus.
La prochaine fois peut-être…

Setlist :
Fear
Bad Situation
Help Me
War Paint
Remember
Love Is Blind
Venom

 

Batmobile : 13h35-14h15 Warzone

Bloodybarbie : Bon, avouons-le, on est tous allés les yeux fermés (après avoir lu le nom du groupe, bien sûr) voir ce qui se cache derrière ce nom barré. On s’attendait à quelque chose de complètement barré. Bref, on s’est fait trop de films et on a été un peu déçus parce qu’on découvre des papys sur scène, dont la musique n’a rien avoir avec les tendances de la Warzone. Mais en voyant ce trio qui est apparemment mythique (depuis 1983) en tenue de cowboy, d’une énergie hallucinante, parcourir la scène dans tous les sens, s’amuser entre eux et nous offrir un moment rock plutôt original, avec en intro : “We are Batmobile and we play rock’n’roll” ; voilà ce qui résume bien le concert.

Il y avait tout de même du spectacle, ce n’est pas tous les jours qu’on voit une contrebasse zébrée, et surtout, un papy qui la manipule dans tous les sens aussi facilement (d’ailleurs les deux musiciens s’échangent leur instruments parfois), il faut dire qu’elle est bien mobile sa contrebasse !

Allegaeon: 14h15-15h Altar

Metalfreak : Beaucoup plus technique que les autres groupes qui ont joué à l’Altar jusqu’à présent en ce deuxième jour, Allegaeon n’aura pas réussi à me faire entrer dans leur univers, malgré une technique sans faille et une maîtrise impressionnante de leurs instruments, des guitaristes au bassiste, avec une mention particulière pour le batteur qui s’est montré impressionnant.
Mais me concernant, trop de technique peut m’amener à enrichir les actionnaires de chez Doliprane, je m’éclipse au bout de trois titres…

 

Mantar : 14h15-15h Valley

Quantum : Après une courte pause qui n’en était pas une (nouvelles interviews), je me présente sur la… Valley (surprise !) pour aller voir le groupe Mantar. Ne voulant pas rester sur une énième déception, je me suis dit qu’il fallait que je conjure le sort et que je tente un dernier groupe. Ayant longuement hésité entre Allegaeon et eux, j’ai finalement opté sans trop savoir pourquoi pour le duo allemand. Oui oui, vous avez bien lu ! Ils sont deux sur scène : un batteur qui fait aussi les chœurs, et un guitariste qui chante. Plus curieux encore : le groupe joue non pas tourné vers nous mais en se faisant face, de profil à nous. Je ne sais pas si j’ai réussi à être clair… Les photos de mon vénéré confrère vous montreront le tout. Niveau costume ? On fait dans presque le plus simple (appareil, chef ?), les musiciens étant torse nu en short ou jean noir. À noter un effort surhumain du chanteur qui porte une casquette. J’avoue que je suis très dubitatif, parce que, comme je le répète souvent, les musiciens les plus charismatiques n’ont pas besoin de tant d’artifices. Mais ne connaissant pas du tout Mantar, je ne peux qu’être circonspect. Eh bien mesdemoiselles et messieurs, je me suis bien bien trompé ! Parce que Mantar c’est géantissime en live ! La musique proposée est du sludge metal, autrement dit on n’est pas en fosse pour déconner entre potes, mais plutôt pour se flinguer sans faux col. Le chanteur/guitariste vocifère tellement bien sa souffrance qu’on se demande même s’il n’en a pas d’enfouie dans ses tripes qui le consument en jouant. Je suis estomaqué devant une telle présence ! Le batteur lui faisant face, on voit qu’il est plus dans son trip à lui, concentré et suant à grandes gouttes. Mais il ne se prive pas de lui rendre la pareille au micro, ou simplement d’un regard. Il y a une telle symbiose entre les deux Allemands qu’on croirait presque des jumeaux monozygotes ! L’imagerie en backdrop est magnifique aussi, un peu dans la lignée des groupes old school comme Hellhammer par exemple. En plus, contrairement aux groupes les précédant sur cette scène, ils sont communicants, voir même agréables pour du sludger ! Non, à tout point de vue, c’était un super concert. Je me suis régalé, et je me suis réconcilié avec la Valley, définitivement. Voilà encore un groupe qui va compléter ma discothèque, je le crains pour mon porte-monnaie.

 

Punish Yourself: 15h15-15h55 Temple

QuantumPas le temps de gamberger les copains et copines, car il me faut me faufiler (comme la viande) jusqu’à la Temple pour l’un des groupes les plus déjantés de notre beau pays qu’est la France : j’ai nommé Punish Yourself ! Ah, mon Dieu… Depuis le temps que je voulais les voir, eux aussi ! Ils ne sont plus tout à fait à présenter je crois, vous voyez certainement bien dans vos mémoires les peintures fluorescentes, les danseuses aguichantes et peu vêtues, les deux claviers qui occupent chacun un rôle soit de samples soit de mixage. Bref, un bon metal industriel et dont on devrait tous être fiers ! Je ne suis pas certain que l’on ait encore des représentants aussi dignes de leur nom de Punish Yourself. Comme c’est ma première expérience, je suis un peu frétillant d’impatience et je ne me lasse pas de regarder cette belle scène qui me tend les bras et c’est le cas de le dire : il y a de beaux squelettes bien brillants ! Quand les musiciens arrivent, c’est un vrai ouragan musical qui s’abat sur nous sans crier gare ! Rarement là encore je n’ai vu de fosse en un tel état de transe ! Cela me rappelle mes soirées en rave-party où il y avait parfois cette folie furieuse et douce à la fois. Les musiciens ont une pêche d’enfer, la danseuse Klodia nous en met plein la vue avec des effets pyrotechniques et ses danses sexy, et la musique est d’une puissance inouïe ! Moi qui adore l’indus, je sais parfaitement que j’ai affaire à des maîtres incontestés du genre, et ce depuis longtemps. Vx est d’ailleurs celui qui porte le plus le charisme du groupe, et il mérite que l’on dresse un piédestal rien que pour sa fougue. Du grand art visuel et musical ! Probablement le concert avec le visuel le plus élaboré du Hellfest ! Le public m’aura également gratifié de magnifiques bousculades et autres joyeusetés du genre, j’ai été bien ballotté ! Merci à lui car c’était vraiment cool !

 Archspire : 16h-16h40 Altar

Metalfreak : Des fois, je me demande si je n’ai pas un petit côté masochiste : après avoir quitté prématurément le set d’Allegaeon pour cause de trop de technique, je me vois faire la queue pour aller shooter Archspire !
Cette fois-ci, il a vraiment fallu que je prenne un anti-migraine, parce que niveau puzzle musical, du genre qui va vite et qui nous balance 250 plans à la seconde, il faut dire qu’Archspire sait faire.
Putain, ça maîtrise sévère, ça part de partout, pas un moment de répit et tu es en apnée pendant 40 minutes.
Alors oui, ça plaît à beaucoup de monde en quête de plans compliqués et de titres à tiroir, mais comme pour Allegaeon, je pars au bout de quelques titres non sans pousser quelques « wow » admiratifs.
Paradoxal certes mais je suis un paradoxe… parfois !

Carach Angren: 16h45-17h35 Temple

Quantum : Nouvelle petite pause interview et rafraîchissement (il fait hyper chaud ce samedi 22 juin), et me voilà de retour sur la Temple pour revoir un groupe qui ne cesse d’évoluer vers du très bon : Carach Angren. Je me souviens, une fois placé devant la scène, de la première fois que je les ai vus : c’était à Luynes, ils étaient en première partie de Fleshgod Apocalypse et SepticFlesh sur leur tournée. À l’époque, il y avait le chanteur qui jouait de la guitare, un claviériste bien flippant, un batteur et… un violoniste. Je n’avais pas été très emballé par leur prestation mais déjà j’avais noté que la mise en scène du groupe était adaptée à l’imagerie qu’ils dégageaient : le macabre dans son état originel. Ce concert du Hellfest me permettra de confirmer que non seulement ils ont grandi, mais en plus ils ont gagné un degré ou deux dans l’horreur ! Ce qui me frappe d’emblée ce sont les deux monte-charges qui permettent au claviériste et au guitariste de se surélever au-dessus de la scène ! Avec d’immenses étendards au logo de Carach Angren de couleur rouge, c’est plutôt bluffant ! Ensuite, le pied de micro en forme de faux, typique du concept du groupe on va dire. La manière de se mouvoir du chanteur est toujours la même : un mélange de macabre et de côté « militaire », très droit. D’ailleurs son costume fait penser à un uniforme d’antan. Le claviériste était quant à lui arrivé sur scène encapuchonné et le gratteux fait penser à un boucher ! Mais alors, ce que j’ai le plus adoré était la batterie : les grosses caisses font penser à des vieux fûts en métal ouverts et rouillés et le rack est comme les vieilles grilles des cimetières, vous voyez ? C’est super bien, et surtout ça met immédiatement dans l’ambiance ! Pour ceux qui doutaient encore de la musique, avec une telle imagerie cela ne pouvait être que du black metal symphonique. Les ambiances des claviers sont assez baroques, avec ce côté macabre extrêmement prenant. Les morceaux me font penser à des bandes-originales durant des scènes sanglantes par exemple. D’ailleurs, à ce propos, il faudra se méfier davantage de Seregor et son goût pour le meurtre et le sang (en témoigne le mannequin égorgé et dont le sang a servi pour désaltérer ce dernier sur Blood Queen) ! À la fin de ce concert, j’ai une certitude absolue qui m’obsède : que ce groupe va finir rapidement comme l’un des grands noms du genre. S’ils continuent à mettre le paquet comme ci-contre, pas de doute ! Ce genre de prestation vaut son pesant de cadavres, et il serait non exagéré de dire qu’ils iront très loin ces Hollandais (en volant qui sait !), en témoigne la couronne qu’a portée le chanteur vers la fin du concert.

Setlist :
Charlie
General Nightmare
The Carriage Wheel Murder
Spectral Infantry Battalions
In de naam van de duivel
Blood Queen
Pitch Black Box
An Ominous Recording
Bitte Tötet Mich
Bloodstains on the Captain’s Log

Moonspell : 17h40-18h30 Altar

Quantum : Moonspell maintenant, sur l’Altar. Moonspell c’est l’un des plus grands représentants du Portugal et de sa scène metal en agrandissement. Je dirais que je fais un peu le grand écart entre la Temple et son côté horrible, et Moonspell et son aspect très religieux. Le backdrop ne laisse guère planer le doute avec son design qui fait intérieur de cathédrale détruite : la foi est au cœur du concept du groupe emmené par leur leader Ribeiro. On sent qu’au-delà de l’aspect œcuménique de Moonspell, il y a une vraie fierté d’être portugais. Alors dit comme ça, cela peut sembler drôle je le reconnais ! Mais on s’aperçoit que certaines chansons sont écrites dans leur langue. En tout cas, le metal gothique que nous propose le groupe est de bonne facture, avec un rendu scénique tout à fait intéressant. La musique est hypnotisante, mais à mon sens un peu trop. C’est lent à se mettre en route et le public, probablement plus connaisseur que moi, ne semble pas perturbé par cet élan qui tarde à venir. Le fait que le chanteur arrive costumé en Zorro (c’est l’effet que ça m’a fait…) ne m’a pas non plus transcendé. En fait, je pense avec du recul que le concept de Moonspell, gothique ou tout du moins « romantique », n’est pas facile à cerner. À apprécier encore moins quand on est issu comme moi d’une initiation au metal plus extrême que leur musique. Donc, tout cela pour dire que je n’ai pas super bien accroché. Je ne nie pas qu’il y a du talent, de l’expérience, enfin ! Tout ce que vous voulez pour ne pas tarir d’éloge sur eux. Mais de mon côté, je passerai mon tour la prochaine fois.

Setlist :
Em nome do medo
1755
In Tremor Dei
Opium
Breathe (Until We Are No More)
Ruínas
Todos os santos
Alma Mater
Full Moon Madness

Combichrist : 18h35-19h35

Quantum : Troisième et dernier concert indus de la journée pour moi. Cela se passe sur la Temple (encore), et cette fois-ci on doit s’attendre à du méga lourdingue de chez nos voisins allemands puisqu’il s’agit du groupe Combichrist qui va entrer en scène ! Alors, à tort ou à raison, Combichrist était au départ connu pour avoir accompagné Rammstein sur des dates. On dit même que c’est Rammstein qui les ont lancés. Je crois que c’est très réducteur de résumer le groupe à cela, et le concert de cette fin de journée va clairement mettre les points sur les I et la barre sur le T : ils n’ont besoin de personne pour se hisser tout en haut ! Et l’introduction étant très longue, tout le monde languissait, ça se sentait ! Je ne vous raconterai jamais avec les bons mots la furie qui s’est déchaînée dans la fosse ! À un moment il y a eu un énorme circle pit qui a duré, duré, duré… Incroyable ! Il faut dire que le groupe, tout sommaire qu’il est en terme de musiciens (un guitariste choriste, un rack de percussions, une batterie et un chanteur, le leader du groupe), met le paquet sur le son ! Les basses sont extrêmement lourdes, les samples défilent à un rythme sans fin (on sent que la composition se fait autour d’eux et non l’inverse), et le chanteur n’arrêtera jamais de haranguer la foule ! Du coup, cela donne un concert spectaculaire où pratiquement personne n’est resté de marbre. Mon seul regret au final est l’absence d’un claviériste ou d’un synthétiseur. Mais c’est un tout petit détail. Franchement, je ne vois pas comment ce groupe ne peut pas finir sur une Mainstage à la prochaine édition ! Avec les effets pyrotechniques qu’il y a eu, l’entrain qu’ils ont et la musique très bien ficelée, je vous le dis : prochaine étape, Mainstage pour un concert de folie indus ! Certainement un futur grand nom du metal industriel.
(Metalfreak) Même moi, appareils photo en main, secouait la tête dans tous les sens, c’est dire ! Et hop, direction le merch’ pour aller m’acheter leur dernière bombe en date !

Setlist :
Hate Like Me
Never Surrender
Guns at Last Dawn
Throat Full of Glass
Satan’s Propaganda
Can’t Control
No Redemption
Follow the Trail of Blood
What the Fuck Is Wrong With You ?
Blut Royale
Maggots at the Party
One Fire

 

Candlemass : 19h40-20h40 Altar

Quantum : À présent, tout le monde, j’aimerais continuer mon live report en faisant un petit aparté. Parce que le groupe que je m’apprête à voir, je n’en suis pas spécialement un grand fan ou quoi. Mais j’ai tellement de respect pour lui, pour sa carrière et sa contribution au metal que j’aimerais, virtuellement, mettre un genou à terre et me recueillir d’avance. À la lumière d’une bougie, surtout. Parce qu’il s’agit de Candlemass et que je piaffe comme un gosse en cage de les voir. Je sais que beaucoup d’entre vous vont se moquer de moi en affirmant que des légendes, il y en a des mille fois plus connues, et patati et patata. Mais moi, mon cœur et mon âme ont été énormément bercés par Candlemass, considéré comme l’un des pionniers du doom metal. Chacun ses idoles, les gens ! En plus, le décor est planté : il n’y a rien de plus que les musiciens et les instruments. Et là, première énorme surprise pour moi : le chanteur des débuts est là ! Johan Längqvist en personne, celui dont la voix m’avait transcendé sur l’album Epicus Doomicus Metallicus ! Car pour l’anecdote, le groupe a connu pas moins de six chanteurs dans sa carrière, dont certains sont revenus faire une pige avant de repartir. Déjà, la présence de Längqvist est un cadeau de Noël pour moi, alors découvrir la setlist au fur et à mesure va m’entraîner dans un état de bien-être exceptionnel. La musique est planante mais lourde, alternant des parties heavy rapides et les fameuses avec les tempos lents. J’adore particulièrement le son de la batterie dont les coups sont semblables à des explosions ! C’est puissant, racé, et je ne boude pas mon plaisir de voir que le chanteur n’a non seulement pas perdu sa gouaille car il est très à l’aise, mais en plus sa voix est toujours aussi extraordinaire. Il a beau avoir vieilli, il est en forme ! Les mythiques “Bewitched”, “Black Trinity” et “Solitude” sont là, fidèles au poste ! “Solitude” qui est sûrement un de mes morceaux références et que j’entends pour la première fois en concert. C’est juste féerique, une vraie sorcellerie ! C’est donc avec un pincement au cœur que je salue les Suédois, quittant du regard la fameuse croix incrustée dans un crâne qui orne les peaux des grosses caisses en me promettant à moi-même que ce ne sera pas la dernière fois. Enfin j’espère, vu que le groupe a déjà eu des périodes sans activité assez longue… Croisons les croix les amis !

Setlist :
The Well of Souls
Dark Reflections
Mirror Mirror
Astorolus – The Great Octopus
Bewitched
Dark Are the Veils of Death
A Sorcerer’s Pledge
Black Trinity
Solitude

 

Jo Quail : 20h45-21h45 Temple

Metalfreak : Myrkur ayant déclaré forfait pour des raisons bien légitimes — n’est pas Manowar qui veut — c’est la violoncelliste Jo Quail qui nous aura fait grâce de tout son talent et sa beauté sur des titres instrumentaux à l’ambiance solennelle.
Envoûtante au possible, je me suis avalé tout le set non sans quelques soupirs de plaisir tant par la beauté de l’artiste que par la musique qu’elle nous offre.
Univers magique, set merveilleux !

 

Def Leppard : 21h05-22h20 Mainstage 1

Quantum : La suite se fera dans la plus grande incompréhension puisque, alors que je croyais mon running order à jour, je m’aperçois que Def Leppard achève son set ! Grosse déception pour moi qui voulais voir un groupe légendaire là aussi, juste pour le plaisir des yeux. Mais qu’importe ! Cette mésaventure me permettra au moins de me faufiler lentement mais sûrement dans la fosse de la Mainstage 2 pour les vieux de la vieille, les crooners personnifiés des ZZ Top ! Mais avant, je vous laisse découvrir la setlist du concert de Def Leppard.

Setlist :
Personal Jesus (Depeche Mode song)
Rocket
Animal
Let It Go
When Love and Hate Collide
Let’s Get Rocked
Armageddon It
Two Steps Behind
Love Bites
Bringin’ on the Heartbreak
Switch 625
Hysteria
Pour Some Sugar on Me
Rock of Ages
Photograph

Envy : 21H50-22H50 Valley

Bloodybarbie : J’avais prévu de me faire tout le set de Dark Tranquility, mais la qualité du son m’a tellement déçue que je me suis dirigée à la découverte aléatoire d’un groupe dont le nom ne donne pas envie. Et c’était le coup de foudre dès les premières notes que j’ai entendues d’Envy, absorbée par le shoegaze de ces pionniers japonais qui jouent sous forme d’ombres japonaises. Que dire si ce n’est que c’est à la hauteur de la musique d’Alcest, tout ce que j’aime ! Envy a donc été ma plus belle découverte et mon coup de cœur du Hellfest 2019.

Cradle of Filth : 22h55-23h55

Bloodybarbie : J’ai fini par développer une intolérance à Dani et sa voix en live, je suis donc restée le temps de quelques photos !

ZZ TOP : 22h25-23h25 Mainstage 2

Quantum : Je suis idéalement bien placé. Pas complètement devant car là, ce serait manquer de respect aux vrais fans du groupe qui attendent leur venue depuis longtemps, mais je ne boude pas mon plaisir d’être idéalement bien placé. Voir leurs fantastiques barbes, leurs lunettes de soleil, tout cela est très mythique. Mais alors j’étais loin de me douter qu’il y avait un côté très kitsch : ils arborent tous les deux le même look avec beaucoup de bling-bling ! Une veste noire avec des croix rouges et vertes scintillantes, les instruments à corde qui sont de la même couleur que ladite veste, seuls les chapeaux et les chemises diffèrent. Les pieds de micro qui sont en fait de grands tubes avec des loupiotes donnent aussi un aspect très kitsch. Je ne doute pas qu’il y a quelques irréductibles “true” qui ont grincé des dents de voir de tels accoutrements sur un Hellfest. En ce qui me concerne, cela me fait juste plaisir ! Je le boude d’autant moins que je suis quand-même face à l’un des meilleurs guitaristes de tous les temps (32e, de mémoire), et lorsqu’il entonne des soli comme le fameux “La Grange” en avant-dernier morceau, je devine le talent à l’état brut. Mais ce que j’ai préféré, le morceau qui m’a mis dans un état d’orgasme, c’est la reprise de “Sixteen Tons”. Morceau culte, chanté par Johnny Cash, Ernie Ford et crée par Merle Travis, que la voix de Gibbons bonifie encore plus que l’original. Car il ne s’agit d’ailleurs pas que de guitares, il s’agit aussi d’une voix. Celle de Gibbons qui est l’une de mes préférées parmi tous les chanteurs à voix grave (baryton ou ténor) que je connaisse. En live c’est encore plus beau… “My Head’s in Mississippi” aussi m’a donné des frissons. Le reste ne fait pas état d’une grandiloquence ou quoi, juste deux barbus légendaires (et texans, pas vikings du tout) avec leur batteur de toujours, un peu plus en retrait, qui nous gratifient d’un show exceptionnel. Musicalement, le blues comme celui-ci, très texan dans l’âme, c’est juste une beauté incomparable. J’aurais bien mis là aussi un genou à terre mais on était serrés comme des puces dans cette fosse ! J’ai eu bien chaud ! En tout cas, même constat à moindre échelle cependant que pour Candlemass : malgré leurs soixante-neuf années, j’espère pouvoir les revoir un jour pour kiffer. Simplement kiffer de voir des grands noms de la musique blues rock. Et c’est le cœur léger que je quitte cette fosse de la Mainstage où régnait une communion que je ne retrouverai sûrement jamais.

Setlist :
Got Me Under Pressure
I Thank You (Sam & Dave cover)
Waitin’ for the Bus
Jesus Just Left Chicago
Gimme All Your Lovin’
Pearl Necklace
I’m Bad, I’m Nationwide
I Gotsta Get Paid
My Head’s in Mississippi
Sixteen Tons (Merle Travis cover)
Beer Drinkers & Hell Raisers
Just Got Paid (with “Rollin’ and Tumblin’” snippet)
Sharp Dressed Man
Legs
La Grange
Tush

 

Kiss : 23h30 – 1h

Quantum : Malheureusement, je me dois de vous avouer mon premier échec de ce Hellfest. La fosse de Kiss était tout simplement inaccessible, certains ayant pris leurs dispositions pour déjà attendre en bonne place devant la Mainstage 1, donc la mort dans l’âme je dois me résoudre à regarder Kiss sur écran géant. Autant dire que ce n’est pas tout à fait un live report que je vais écrire, juste un petit résumé du concert. Kiss, on ne va plus les présenter évidemment. Groupe plus que mythique de la vague heavy metal/glam des années 70/80 avec les musiciens les plus connus du monde du rock (Gene Simmons, Paul Stanley) et surtout les plus maquillés ! Bon je sais, j’ai fait un brin de présentation, désolé… En tout cas, du rendu sur écran géant, c’était superbement bien filmé mais avec des prises de vues bien connues puisque ce sont sensiblement les mêmes que l’on retrouve sur les autres vidéos de live, comme le fait de filmer Simmons d’en bas pour qu’il puisse tirer son énorme langue et regarder d’un air méchant la caméra, ou comme Stanley s’en approche quand il chante, etc. Donc en soi, rien de neuf. Les costumes sont les mêmes, on retrouve la fameuse basse en forme de hache. J’ai surtout aimé la manière dont Paul Stanley interpellera le public, dans un style très glam ! Ça sent le discours déjà entendu depuis des lustres ! Non, je peux paraître sévère mais, allongé dans l’herbe, la fraîcheur de la nuit et les gens autour, c’était très agréable comme moment. J’ai aussi beaucoup aimé l’entrée des musiciens qui descendent vers la scène après un rideau tombant et des pétards qui éclatent. C’était chouette à voir !

Metalfreak : Pendant que Quantum se prenait la tête à essayer de tenter de se frayer un chemin pour accéder tant bien que mal aux Mainstage un samedi soir de Kiss (le naïf !), Bloodybarbie et moi-même avons anticipé le truc et nous nous sommes postés devant l’écran géant du carré VIP pour assister au concert de ce groupe légendaire !
Accompagnés de mon ami Yves Campion, on a pu constater que Kiss reste certes une machine de guerre et qu’ils ont conservé intact leur sens du show.
Mais l’air de rien, ça a quand même, comme les musiciens, bien vieilli !
Alors oui, on se prend un bon trip nostalgique, on fredonne en chœur des titres connus pour l’éternité et on accueille le tout comme ça vient et pour ce que c’est : juste un bon moment à vivre et pouvoir se dire « c’est cool, j’y étais ».

Setlist :
Rock and Roll (Led Zeppelin song)
Detroit Rock City
Shout It Out Loud
Deuce
Say Yeah
I Love It Loud
Heaven’s on Fire
War Machine
Lick It Up
Calling Dr. Love
100,000 Years
Cold Gin
God of Thunder
Psycho Circus
Let Me Go, Rock ’N’ Roll
Love Gun
I Was Made for Lovin’ You
Black Diamond

Rappel :
Beth (Eric Singer au piano)
Crazy Crazy Nights
Rock and Roll All Nite
God Gave Rock ’n’ Roll to You II

 

Cult of Luna :  00h00 – 01h00 Valley

Bloodybarbie : Du Cult of Luna pour bien terminer la journée ? Oh oui, quoi de mieux !
Les maîtres du post-hardcore/stoner sludge nous achèvent en cette soirée avec leur son ultra lourd et hypnotique, de quoi se vider l’esprit telle une méditation ou une transe.
En préparation de la sortie du nouvel album, quelques titres ont été interprétés mais impossible de les distinguer du continuum de leur musique (donc pas de photos).
On notera la tonne de brume sur scène qui a occulté Cult of Luna, seules les silhouettes sont perceptibles !
Une méga claque, ce concert !

 

The Sisters Of Mercy : 01h05-02h05 Temple

Metalfreak : Le show de Kiss nous ayant fait zapper Cradle Of Filth et Bloodbath, je prenais ce qu’il me restait de forces pour aller à la Temple et assister au concert d’un groupe qui, quasiment à lui tout seul (oui, il y avait aussi The Young Gods le lendemain), m’aurait de toute façon fait venir les trois jours au Hellfest !
The Sisters Of Mercy : bordel, ce que j’ai pu me régaler sur les albums d’un groupe que jamais ô grand jamais je n’ai vu sur scène.
C’est chose faite : j’avais peur d’une déception, à aucun moment je ne l’ai ressentie.
Je me suis régalé du début à la fin, avec des titres que je me surprenais à chanter en chœur, même dans le pit photo.
Le seul regret est que l’ambiance était, comme d’habitude chez le groupe, trop enfumée avec les lights de face, rendant le spectacle un rien pénible tant pour le photographe que pour le spectateur.
Pour le reste : magique !
On passera sur quelques détails qui peuvent froisser le fan hardcore, le côté gothique de l’ensemble faisant parfois place à un autre un rien plus “metal” (on se comprend), mais on a pu assister à une sorte de best of live qui m’a plu pendant les soixante minutes de show.
Je rêvais depuis longtemps de les voir et de me régaler, c’est chose faite.
Grand merci que de les avoir invités, si le set n’était pas parfait, il l’était suffisamment pour en ressentir une totale satisfaction…
Un reproche ? Je me serais bien vu jammer sur des titres comme “Train”, “Under the Gun” ou “After Hours”, mais ça, c’est vraiment pour chipoter !

Setlist :
More
Ribbons
Crash and Burn
No Time to Cry
Doctor Jeep / Detonation Boulevard
Amphetamine Logic
Alice
First and Last and Always
Arms
When You Don’t See Me
Dominion/Mother Russia
We Are the Same, Susanne
Lucretia My Reflection
Vision Thing
Temple of Love
This Corrosion

Le Bal des Enragés

Enfin voici venu le dernier concert de la journée ! Celui de Kiss m’a un peu endormi vu que j’étais confortablement installé dans l’herbe, mais avec le groupe que je m’apprête à voir je sais d’avance que je vais être dans une forme olympique en partant ! Puisque j’ai opté pour la Warzone et le Bal des Enragés ! Là encore, on peut parler de légendes même s’ils ne sont pas autant connus que les comparses d’avant bien entendu ! Mais quand on s’intéresse à la scène française sous toutes ses coutures, des noms prestigieux il y en a un paquet : Stéphane Buriez, les membres de Tagada Jones, deux musiciens de Parabellum, les membres de Lofofora, etc. Bon, à ce concert ils n’y étaient pas tous, mais avec ceux qui y étaient cela faisait déjà du beau monde ! Jouant dans un esprit punk aux accents hardcore, l’entrée en scène était juste énorme : d’abord « La Foule » d’Edith Piaf puis sur le morceau « Salut à Toi » de Bérurier Noir, entrant de derrière un estrade avec les deux batteries de côté, chacun se ramenant sur le devant de la scène pour, une fois tout le monde réuni, déclencher une explosion musicale ! Franchement, vivre une fosse aussi bourrine à 1h du matin c’est un moment inoubliable ! Du genre : tu n’en avais plus dans le bide ? Eh bien tu vas voir ! Je sais que cet engouement est dû au fait que le groupe ne se reforme que tous les trois ans environ, donc l’attente était de mise. Groupe jouant des reprises, on a eu droit à du AC/DC, du System of a Down, du Trust, Metallica, Rage Against the Machine, Nirvana, etc. Il y en avait pour tous les goûts et la fosse ne savait plus où donner des oreilles tellement c’était la folie furieuse ! La Warzone A, ce soir-là, portait son étendard haut la main ! Les musiciens avaient en tout cas vraiment envie d’être avec nous, cela se voyait à leurs sourires et leur énergie débordante, et quand on sait toute la contribution qu’ils ont apportée à la musique française, on se prend une grosse leçon d’humilité et de professionnalisme.

Setlist :
La foule (Édith Piaf song)
Salut à Toi (Bérurier Noir cover)
Territorial Pissings (Nirvana cover)
Too Drunk To Fuck (Dead Kennedys cover)
Bro Hymn (Pennywise cover)
Bullet in the Head (Rage Against the Machine cover)
Sugar (System of a Down cover)
Roots Bloody Roots (Sepultura cover)
Master of Puppets / Creeping Death / Whiplash (Metallica cover)
Riff Raff (AC/DC cover)
I Love Rock ’n’ Roll (The Arrows cover)
If the Kids Are United (Sham 69 cover)
Antisocial (Trust cover)
Vive le feu (Bérurier Noir cover)
La foule (Édith Piaf song)

C’est donc sur un constat extrêmement optimiste et la tête en vrac que j’achève cette deuxième journée du Hellfest. Toujours aussi enthousiaste dans la tête mais le corps commence un peu à tirer. Il va falloir ronfler sec pour tenir sur mes cannes le dernier jour, le lendemain, qui s’annonce palpitant !

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green