Photos + Report : Manu Caron

Trois groupes, ce soir-là, au Garage Café de Cambrai : Galibot, Ecr.Linf et Usquam.

Usquam ouvre le bal, oups pardon, les hostilités ! Car oui, d’hostilité il est question avec son Black Metal symphonique à la fois moderne et old school. Blast beats, mid-tempo, passages rapides, pachydermiques, growls scandés avec violence et noirceur par Jessie, chanteuse/hurleuse. Tous les ingrédients d’un genre quelques peu revisité pour un premier concert en terres du Nord.

Le groupe y met toute son énergie, sa violence, mais aussi sa rigueur et son talent et nous emmène dans un autre monde, le sien, avec ses atmosphères lourdes. Sensations que l’on retrouve sur albums. Pour info, le premier, « Reborn« , a été chroniqué par notre ancien rédacteur Arno, tranchant comme un Bowie. Suivez le lien…

Ecr. Linf est sur scène. Les gars en imposent. Ils ne sont pas là non plus pour une version Suzette et bal musette de Dany Brillant. Et pourtant, brillants ils le sont quand au milieu d’un déferlement de Black Metal de qualité supérieure s’invite un accordéon. Et loin d’être anachronique ou superflus ou à côté de la plaque, l’instrument s’intègre à merveille a la musique du combo parisien, qui de faite, se joue des codes.

Ecr. Linf, c’est Voltaire dans le texte et dans la langue, avec une diction parfaite et donc des paroles compréhensibles. Les fondations rythmiques sont impeccables et implacables, sans failles avec des blasts longs et complexes. Les riffs sont rapides dans cette musique qui se fait parfois plus lente dans une veine progressive.
Si vous ne connaissez pas, précipitez-vous aux concerts et sur l’album « Belluaires ».

La soirée se poursuit et se terminera avec un groupe local. Originaires de Wallers, les musiciens de Galibot ont à cœur de parcourir l’histoire minière de notre si belle région des Hauts de France.
On reste dans le thème de la soirée avec un Black Metal Old School racé. A cinq sur la petite scène du Garage Café, ils attisent l’incendie déclenché par Usquam et entretenu par Ecr. Linf.

Nous partons à la mine donc. Chevaux au galop avec la double pédale et la caisse claire, des riffs acérés, agressifs et le chant sans concession de Diffamie (alias Agate pour les intimes) épaulée par Thomas, stewart/guitariste en escale à Cambrai pour ce premier rendez-vous live du groupe. Et oui ! C’est leur première à eux aussi.
Le chant est en français et la descente à la mine est proche de la descente aux enfers. Mais n’était ce pas un peu cela pour ces courageux mineurs auxquels Galibot rend hommage avec son énergie brute. Le Galibot, c’était ce gamin ou ces gamins qui accompagnaient les adultes au fond pour pousser les wagonnets de charbon. Ils sont aujourd’hui sur scène, certes un peu plus âgés, mais toujours avec la gueule noire.
Ça sent bon le terroir ! A ce jeu, Diffamie met tout le monde d’accord. Elle vocifère, a le regard des ténèbres, secoue la tête comme une damnée et bouge de manière incandescente. La lumière au bout du tunnel, c’est Galibot ! Qui clôture cette soirée en beauté noire.

Quelle ambiance maléfique et pourtant intellectuelle ce soir au Garage Café. Une soirée sous le signe de la bonne humeur et de la confrérie. T’arrive là t’es conno personne. Te r’pars, t’as plein nouviaux potos.

Et mizote y’a prit un bon coup d’grisous !!!