Photos + report : Aur’Hell

On était nombreux ce samedi 25 octobre, à être venu écouter Eivør.
Un public diversifié où se mêlent gothiques, metalleux, ou encore prétendants au titre du meilleur déguisement de viking. Eivør a le pouvoir de rassembler et de faire communier des personnes de tous horizons.

Avant qu’elle n’entre sur scène, nous avons eu la chance de découvrir sa petite sœur Elinborg, tout aussi talentueuse ; puis l’artiste Ásgeir qui vient régulièrement apporter en Suède son folk mélancolique Islandaise.

Enfin elle arrive, avec ses trois musiciens, toute de noir vêtue, dans un style gothique sophistiqué, et sa cascade de cheveux blonds. Elle est lumineuse, envoûtante, instantanément.
Les lumières sont tamisées, bleutées, froides et fumées pour mieux nous embarquer avec elle dans un voyage vers les terres glaciales et mystiques des Îles Féroé.

Elle débute son set avec “Jarðartrá”, tirée de son dernier album Enn, et installe l’ambiance immédiatement, mélange de folk Féroïen et d’electro sombre et rythmique.
Lorsqu’elle interprète « Salt » accompagnée de son tambour de chamane, c’est toute la salle qui vibre et qui entre en communion avec elle. C’est la puissance des anciens dieux nordiques qu’elle convoque pour cette expérience spirituelle d’introspection et d’extase collective.
Sa voix transperce, comme venue d’un autre temps..
C’est cette voix qui a été choisie pour la bande son de la série britannique “The last kingdom” et qui l’a fait connaître hors de Scandinavie. Et que dire de son passage au Hellfest 2024 ? Pas facile de passer après Metallica, mais le défi est relevé et les metalleux conquis.

La technique de chant est impressionnante, proposant une alternance entre souffle, murmure et cri. Celle qui manie le chant féroïen traditionnel comme personne, offre une performance de haut vol.
L’émotion est identique plus tard sur “Trøllabundin”. Elle commence presque a cappella, d’une voix pure et suspendue, qui monte en intensité jusqu’à un cri guttural ancestral qui semble sortir des entrailles de la terre.
Des titres plus pop, plus rock, comme “Let it come”, ou cette reprise de “Us and Them” de Pink Floyd, viennent varier la soirée et montrent ainsi toute la richesse musicale dont est capable Eivør.
Elle offre un duo avec sa soeur Elinborg sur le titre « Upp Úr Øskuni » à la fois mélancolique et dramatique.
Avec “The Last Kingdom” et “Hymn 49” elle nous plonge dans la saga « Vikings« , l’émotion est forte, une profonde mélancolie, caractéristique des pays nordiques.

Des titres plus anciens figurent également au programme ce soir, comme, “Boxes” et “So Close To Being Free”, plus minimalistes et expérimentaux, montrant ainsi l’étendue de son talent.
Elle termine par “Falling Free”invitant à la libération, au lâcher-prise. C’est beau, transcendant. Une belle façon de se quitter.

Après une heure et demie, elle s’éclipse avec ses musiciens en toute discrétion. L’expérience était belle, mémorable. Un voyage introspectif et sensoriel qui enveloppe comme un câlin collectif.
Je l’avais aimée en première partie du groupe Heilung en mars dernier, je l’ai adorée pour ce concert qui restera parmi les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir.

Setlist :

1. Jarðartrá
2. Salt
3. Gullspunnin
4. Í Tokuni
5. Lívstræðrir
6. The Last Kingdom
7. Hymn 49
8. Let It Come
9. Boxes
10. So Close to Being Free
11. Us and Them (reprise Pink Floyd)
12. Enn
13. Upp Úr Øskuni (avec sa soeur Elinborg)
14. Trøllabundin
Rappel :
15. Falling Free