Horskh

Le 6 février 2021 posté par Metalfreak

Interviewer : Cilou Bulle
Interviewé : Bastien Hennaut (chant, machines, guitares)
Photos : Metalfreak

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Horskh est une petite bombe hard-electro / industrielle (mais pas que !) venant tout droit de Besançon  et qui a déboulé en 2014 avec son premier EP Dawn puis a explosé en 2017 avec son premier album Gate. Derrière ce nom se cache un trio composé de Bastien Hennaut (chant, machines, guitares), Sylvain Abriel (batterie live) et Jordan Daverio (machines, guitares, backing vocals).
Wire est leur nouvel opus sorti le 22 janvier dernier (autoproduction) : un chant hurlé, scandé, saturé, toujours plus sombre et des compositions percutantes, encore plus froides et deshumanisantes que sur l’album précédent.
Horskh ne pourrait-il pas au final être envisagé comme une expérience sonore, un concept musical à la croisée de différents univers musicaux ? Je pense que la réponse est oui, et je suis partie à leur rencontre faire un point avec eux sur ce nouvel album et leurs diverses expériences.
J’ai tendu le micro à Bastien.

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S.C : Bonjour Horskh et merci de m’accorder cette interview.
Horskh c’est maintenant un EP (Dawn, 2014) et deux albums (Gate, 2017 et Wire, 2021). On vous décrit comme un « OVNI » de la scène industrielle.
Comment en êtes-vous arrivés à un tel projet ?
Bastien : La genèse de Horskh date de mon adolescence. Je jouais de la guitare ou chantais dans des groupes de metal. J’avais envie de faire plus de choses et de jouer un peu de tous les instruments. J’ai donc découvert la musique assistée par ordinateur ou je pouvais tout composer. Horskh a commencé à ce moment-là sans avoir réellement de nom. Pas mal de temps s’est écoulé avant de créer un projet construit avec Briou à la batterie puis enfin Jordan qui nous a rejoint dernièrement.

 

S.C : Votre musique a un vrai parti pris artistique en arrivant à sortir des carcans de « style » et d’évoluer dans un univers qui lui est propre, comme une synthèse d’années de dérives et d’appropriations musicales.
Peux-tu m’en dire plus ?
Bastien :  La base de Horskh est l’EBM et l’industriel.
Mais aujourd’hui, il y a beaucoup d’influences qui viennent enrichir la composition, notamment le grunge, la trap, la techno etc… Avec l’album Wire, on a voulu assumer certaines influences fortes des années 90 comme Nirvana, Nine Inch Nails ou Marilyn Manson, tout en restant à l’écoute de ce qui se fait aujourd’hui.

 

S.C : C’est très rafraichissant de voir un groupe français (trop peu nombreux encore malheureusement !) percer dans un genre musical si peu représenté dans le paysage metal d’une façon générale.
Comment analysez-vous l’évolution du groupe entre le premier EP en 2014 et votre tout dernier opus ?
Bastien : Merci ! Comme je le disais on est parti d’une base EBM pour tendre vers quelque chose de plus sauvage qui se rapproche davantage du metal. Petit à petit, notre « fan base » grandit et on en est très heureux. On va essayer d’aller encore plus loin !

S.C : Vous avez choisi l’auto production pour sortir votre nouvel album.
Pourquoi ce choix ?
Bastien : Le fait d’avoir sa propre structure amène une certaine liberté administrative et un contrôle de ce qu’on l’on fait qui est très plaisant. Ça demande plus de travail aussi. Audiotrauma, notre label qui a sorti Dawn et Gate, nous a vraiment aidé et on les remercie pour ce qu’ils ont fait pour nous.  Pour Wire, nous voulions « voler de nos propre ailes » !

 

S.C : Comment avez-vous travaillé sur la réalisation de cet opus avec les problèmes sanitaires actuels ?
Bastien : L’album était quasiment fini avant la crise sanitaire donc ça n’a pas eu d’impact sur la composition. Par contre, on a retardé la sortie à cause de ça, et la promotion est très limitée sans les concerts !

 

S.C : Peux-tu m’expliquer ce que représente pour vous la métaphore du câble (Wire) et pourquoi l’avoir choisi comme nom de l’album ?
Bastien : Cela représente surtout l’interconnectivité, le lien entre les gens et les réseaux que l’on crée pour avancer chaque jour dans nos projets divers.

 

S.C : Peux-tu m’expliquer comment vous avez conçu cet album ?
Bastien : On a voulu être plus sauvage et dark. C’est une volonté car ce qu’on écoute se rapproche de ça.
La composition a demandé un gros travail d’arrangements, de modifications multiples, de recherche sonore. On a voulu créer un univers plus fort avec plus de mélodies, d’ambiances, de textures.

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S.C : Un mot sur la pochette de l’album.
Qui en est l’auteur et que signifie-t-elle pour vous ?
Bastien : L’auteur est Yoann Bourreau qui a travaillé sur les visuels de Sonic Area et Chrysalide (et joué avec eux). On a partagé l’affiche plusieurs fois, ce sont des amis.
La pochette, quant à elle, représente un personnage rempli de câbles, comme un réseau multiple qui se crée en lui. Ça évoque ce tout ce que j’ai dit un peu plus haut. La bande jaune sur le côté rappelle à la fois certains groupes des années 90 comme Peace Love And Pitbulls mais aussi une influence actuelle de plus en plus utilisée : l’influence asiatique.

S.C : Les performances scéniques catchent. Toutes les personnes vous ayant vu sont d’accord avec moi, quitte même à voler la vedette aux têtes d’affiche.
Comment analyses-tu l’engouement que vous suscitez ?
Bastien : On donne tout ce qu’on peut en live ! L’idée est de se dépasser, quitte à devenir fous et avoir du mal à redescendre quand on sort de scène ! Pour ma part c’est un moment qui est une sorte de transe car il y a un mélange de contrôle et de libération par l’agressivité. Je mets souvent plusieurs minutes avant de sortir de cet état particulier quand on quitte la scène.
De ce fait je pense que les gens ressentent cette énergie qu’on veut partager avec eux, c’est un moment d’explosion. On fait aussi un gros travail sur les lumières, le son et les arrangements pour avoir un spectacle le plus fort possible.

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S.C : Vous avez pas mal tourné, en salles ou en festival, notamment avec des artistes comme Ministry, Carpenter Brut, Perturbator, Igorrr ou encore Punish Yourself.
Quel sont tes meilleurs souvenirs ?
Bastien : Oui c’est une chance d’avoir pu jouer avec ces groupes qu’on apprécie vraiment. Notre tourneur est celui de Perturbator et Igorrr donc on a pu avoir certaines opportunités grâce à ça.
Mon meilleur souvenir est peut-être le Brutal Assault qui est un festival très orienté Métal en République tchèque. Il y a beaucoup de gros groupes qui jouent là bas. On avait peur de ne pas être appréciés par le public métal, mais ça a très bien marché! Le Poland Rock Festival aussi était vraiment cool et probablement le plus gros festival qu’on ait fait. La tournée avec Perturbator en 2015 en Angleterre était aussi un bon souvenir pour commencer à se faire connaître.

S.C : Et enfin, pour finir, comme je demande à chaque artiste que j’interviewe, quels artistes / track(s) tournent en boucle dans tes oreilles en ce moment ?
Bastien : Ghostemane, Panther Modern, Gvllow, The Hacker, King Yosef, Mayhem.
Merci beaucoup pour ton temps et à bientôt je l’espère au détour d’un show !
Bastien : Merci à toi ! On espère rejouer bientôt aussi !

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