NOFX – Single Album

Le 26 février 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Fat Mike : Chant, Basse
  • Eric "Melvin" Melvin : Guitares, Chœurs
  • El Hefe : Guitares, Choeurs
  • Erick "Smelly" Sandin : Batterie

Style:

Punk / Rock

Date de sortie:

26 février 2021

Label:

Fat Wreck Chords

Note de la SoilChroniqueuse (Cilou Bulle) : 9/10

Attention, perte de la moindre objectivité en vue !

Lorsqu’il s’agit de NOFX, la critique a du mal à passer en étant très honnête. Je me souviens encore écouter Pump up the Valuum, ou le génialissime Punk in Drublic à fond dans ma chambre d’ado. Oui, on peut dire que ce groupe, au même titre que certains autres noms du punk ont participé de ma construction identitaire.

Une petite présentation rapide du groupe s’impose pour les non initiés.
NOFX c’est un groupe emblématique américain (L.A.), engagé (mais avec beaucoup d’humour !), et avec presque quarante ans de carrière derrière eux.

NOFX c’est un des pionniers du punk rock, puisant son inspiration dans le classic punk, dans le punk mélodique (les membres de NOFX n’ont jamais caché leur admiration pour des groupes comme Bad Religion ou encore The Descendents) que dans des styles plus divers : reggae, jazz voire même … autant d’influences qui permettent à chaque album d’être tant caractéristique d’un son comme une marque de fabrique, mais surtout d’être d’une originalité débordante.

NOFX c’est le premier groupe de punk qui a créée son propre festival itinérant, le Punk in Drublic, d’abord exclusivement réservé au public américain, puis qui s’est exporté en 2019 en Europe, avec une date en France.

Single Album est le quatorzième opus studio du groupe. Un album attendu par les fans, puisque le groupe n’a rien sorti depuis leur dernier album, First Ditch Effort en 2016. Cinq ans d’absence sonore, soit le break le plus long pour la formation. Enregistré au Motor City Studios, cet opus a un son fantastique, que l’on peut attribuer à Bill Stevenson et Jason Livermore (The Descendents, Alkaline Trio, Rise Against).

Avec ce nouvel opus, NOFX nous embarque dans un voyage différent. Visible au format des tracks, qui ne dépassent pas d’habitude les 2mn30 dans le punk, et qui sont ici relativement longues et montre une construction différente. Cette fois, le groupe propose un punk bien moins « énervé » dans l’ensemble que sur la plupart de leurs albums, mais reste ancré dans ce son si caractéristique qui les rend unique.

L’album s’ouvre sur « The Big Drag », une track de plus de cinq minutes qui donne le ton : grave, tel un « Cokie the Clown » (album solo de Fat Mike, qui est très mélancolique), c’est dans ce registre qu’il excelle le plus selon moi. Minimaliste et surtout progressive, cette chanson nous prend par la main pour nous montrer toute la noirceur de l’âme et la finitude de l’homme. « There is Only a Finite Number of Tomorrows » résume bien ce morceau.

« Doors and Fours » n’est pas en reste non plus. Le son est lourd, sale, encore une fois minimaliste, pour apporter l’atmosphère nécessaire aux textes assassins mais empreints de nostalgie et d’hommage à une génération de punk de la côte Ouest du début des années 80′, détruite par les ravages de la solitude, de la drogue et de la précarité, alors qu’ils n’étaient alors pour la plupart encore que des enfants. « LA punks never die from old age cuz they all OD », voilà qui résume bien le morceau. Plus classique dans sa composition, « Grieve Soto » n’en reste pas moins, tout comme peut l’être « Doors and Fours », un hommage touchant, cette fois a Steve Soto, bassiste et fondateur du groupe The Adolescents, décédé en 2018.

Mais au delà des thèmes récurrents que sont la drogue et la déchéance humaine et sociale (Fat Mike était en cure de désintoxication lorsqu’il a écrit cet album), NOFX et plus particulièrement Fat Mike inscrivent également cet album dans les problématiques de genre.

« Fuck Euphemism » est sans aucun doute la track qui a fait le plus parler sur cet album. Les fans de Fat Mike connaissent son affection pour le BDSM et le cross-dressing (il suffit de voir ses tenues de scène!). Récemment interrogé sur le sujet, il explique qu’il se considère lui même comme « Queer » : « I consider myself queer and a part of it, so I can sing a song like this. [I] live a BDSM lifestyle and I’m a cross-dresser, so it did bother me when people were calling me a cis male ».
Fat Mike démonte le conformisme ambiant en chanson et en profite pour se révéler totalement.
Deux minutes quinze de satire sociale et morale.
Excellent !

« Linewleum » est une reprise de Linoleum (Punk in Drublic, 1994), l’une des chansons les plus populaires du groupe, par NOFX donc et Avenged Sevenfold, qu’on sait être grands amis. Cette reprise est une sorte d’hommage déguisé à cette track mythique, reprise dans le monde entier par des centaines d’artistes. Mais, à l’image du groupe et de son goût pour le second degré et la plaisanterie, c’est les versions ratées qui sont mises à l’honneur. C’est drôle et original, comme quoi la créativité n’a pas de limite de temps, même vingt-sept ans après !

Les tracks « reggae » et plus acoustiques sont également présentes. « Birmingham »et « Fish in Gun Barrel » à la rescousse ! « Fish in a Gun Barrel » rappelle l’inconditionnel « Eat de Meek », que l’on retrouve sur l’album « So Long and Thanks for All the Shoes » (1997), avec El Hefe, officiant à la guitare, qui prend la trompette pour notre plus grand plaisir, amenant avec lui un peu de soleil, sur fond de contrôle des armes et de lois liberticides. Birmingham permet, quand à lui, de mettre en avant le boulot du batteur Smelly.

L’opus se termine par « Your Last Resort », enregistrée huit mois après les autres tracks, qui est une bonne façon de résumer cet album, tant dans la construction musicale que dans l’ambiance et les textes. Une introduction piano/voix douce et mélancolique. On s’attend alors à une ballade triste comme Fat Mike sait très bien faire. Mais il n’en est rien, l’explosion musicale caractéristique du groupe prend place et « illumine » cette chanson, sans doute la plus personnelle de l’album.

Cet opus est en soit un bon condensé de l’univers du groupe. Mélangeant ambiances, textures (et oui même pour du punk !), instruments électriques et acoustiques, à cordes comme à vent, le tout sur fond de sons saturés et de textes ravageurs.

La maturité du groupe et l’harmonie entre les quatre musiciens ne fait plus aucun doute. Une harmonie qui permet à Fat Mike de s’exprimer pleinement, tant au chant que sur ses lignes de basse, en roue libre sur l’ensemble de l’album. Avec cet opus, on rentre dans sa tête, et on vit ce voyage à travers lui. Un peu plus de 30 minutes qui nous permettent de nous rendre compte de son talent en tant que compositeur et parolier.

Alors, punk is dead ? Définitivement pas à l’écoute de cet album !

Tracklist :

1. The Big Drag (5:49)
2. I Love You More Than I Hate Me (3:06)
3. Fuck Euphemism (2:20)
4. Fish in a Gun Barrel (3:36)
5. Birmingham (3:35)
6. Linewleum (3:22)
7. My Bro Cancervive Cancer (2:29)
8. Grieve Soto (3:58)
9. Doors and Fours (4:50)
10. Your Last Resort (4:00)

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