Lòdz – Moons and Hideaways

Le 23 décembre 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Eric F.: Chant, guitare
  • Olivier G.: Guitare
  • Julien M.: Basse
  • Erik H.: Batterie

Style:

Metal Atmosphérique

Date de sortie:

16 décembre 2022

Label:

Crimson Productions / Season Of Mist

Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 9/10

 

Mélancolie. Élégance. Maturité artistique.
Voilà, pêle-mêle, les mots qui viennent à l’esprit, à l’écoute assidue de ce « Moons And Hideaways », troisième album (plus un EP fondateur) du groupe lyonnais Lòdz.
Un album qui s’écoute avec les oreilles, mais qui s’entend avec le cœur. Un album enfanté dans la douleur, avec une période Covid propice aux fractures, et une remise en question profonde, avec deux changements de membres depuis le précédent et réussi effort « Time Doesn’t Heal Anything » (2017).
La nouvelle équipe a dû sortir ses tripes et se mettre a nu pour composer ce très personnel opus, se réinventer, changer ses habitudes de travail, jusqu’à aller s’isoler dans une maison pour libérer sa créativité et composer jusqu’à ce que quelque chose se passe, sans limite de temps, de coutume, ou de style.

Et peu importent les difficultés, finalement, l’essentiel est la magie du plat que le chef met dans votre assiette, même si sa préparation en cuisine s’est avérée chaotique. Car de magie, on peut en parler. Pas de ces enthousiasmes immédiats suscités par certains disques trop « faciles » et à la durée de vie limitée. Plutôt un envoûtement progressif, au fil des écoutes, au fur et à mesure que les mélodies colonisent votre esprit et se révèlent, l’une après l’autre, au fil des passages.

Peu importe également la classification de style que l’on tentera de poser sur ce groupe, les influences de Lòdz sont si nombreuses que chacun y entendra ce vers quoi sa sensibilité le porte. Du post rock, probablement, avec les enluminures de guitare d’Olivier, typiques de ce style, navigant dans les aigus avec de nombreux effets, venant compléter les rythmiques d’Eric, plus rigides, véritables colonnes vertébrales des morceaux. Du post metal, aussi, avec ces « screams » écorchés vifs à la Cult Of Luna. Pourquoi pas doom, shoegaze, metal atmosphérique, Lòdz, c’est un peu de tout cela, mais réellement aucun de ces styles, tant il parvient à bâtir son univers propre et à mixer ses influences de façon cohérente, sans les singer, pour un résultat très personnel, pour un son que l’on reconnaît désormais instantanément.
Et parmi les formations admirées par ses membres, Der Weg Einer Freiheit a été honoré, avec l’arrivée de Nikita Kamprad à la production, pour une carte blanche « à distance » (période Covid oblige) avec un mixage obligatoirement « saut dans l’inconnu / total lâcher-prise » ; de même qu’Impure Wilhelmina, avec un ultime polissage (mastering) confié au Suisse Ladislav Agabekov (ex Nostromo).

Le résultat de cette production inspirée donne un rendu moins froid que « Time Doesn’t Heal Anything », plus organique, là où le premier LP, « Something In Us Died », versait plus dans l’urgence énervée, avec un mur de son direct et une tonalité plus rebelle et un peu moins introspective.
La « machine à émotions » Lòdz utilise tous les moyens mis à sa disposition, toujours au service de son propos, sans esbroufe technique inutile et sans qu’aucun musicien ne tire la couverture à lui. Temps forts et temps calmes sont gérés dans une dynamique maîtrisée, le chant évolue de complaintes susurrées en mélodies affirmées, avec des pics de colère et des voix saturées et hallucinées, un peu comme peut le faire un Opeth (le titre Ghost Of Confusion est-il un clin d’œil au Ghost Of Perdition des Suédois ?). On appréciera une grande variété de sons de guitares, d’effets (le gimmick entêtant de guitare sur les refrains de This Mistake Again), un piano qui s’invite, des narrations de films cultes pour approfondir les ambiances (Mulholland Drive de David Lynch, Seul Contre Tous de Gaspard Noé), un petit solo de basse…
Chaque titre a son architecture, sa dynamique propre, sa montée en puissance à son rythme, et nous raconte des histoires de désillusions et de questionnements introspectifs. Trois clips élégants, publiés dans les deux mois avant la sortie de l’album, nous en disent un peu plus sur cet univers brumeux et mystérieux. Comme peut le faire, d’ailleurs, l’instrumental introductif Pyramids, sas de décompression avant de se lancer, « ouverture » façon musique classique, avec la révélation des thèmes principaux qui vont nous emmener un album durant.

Souhaitons à Lòdz de pouvoir défendre sur scène ce « Moons And Hideaways » avec autant de brio qu’il a pu en montrer sur sa première partie de carrière : Sylak Festival, Sonisphère via un tremplin (après Faith No More, Machine Head ou Meshuggah !), premières parties de Solstafir, Hangman’s Chair, Ghost Brigade… Et prouver qu’il n’est plus un groupe local mais un grand groupe tout court. Comptons pour cela sur l’expérience et la polyvalence de ses musiciens : Olivier fait du death mélodique dans Aesmah et il est responsable des lights chez l’hyperactif groupe post-black Céleste ; Julien peut jouer du hardcore dans Lifeboats ou accompagner l’artiste Maïté Merlin, Erik (avec un k ! le nouveau batteur) a longtemps évolué dans Young Cardinals ; Eric (avec un c !), guitariste-chanteur, est un batteur de formation qui a changé d’instrument pour pouvoir mieux exprimer ce qu’il avait en tête….

 

Tracklist :

1. Pyramids
2. You’ll Become a Memory
3. Chimeras
4. Ghosts of Confusion
5. Play Dead
6. Fast Rewind
7. Sorry for September
8. This Mistake Again
9. We’ll Have To

 

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