Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

Le Net a son #RetirezMoiPhotoshop ou vous pourrez – peut-être un jour mais je ne sais pas m’en servir – un mashup improbable de Raiponce Pilate et Simon Perez Hilton, la musique a son #RetirezMoiCubaseVST2 avec Emmure et son nouvel album, Look at yourself. [Remarquez, faire un mashup entre Amon Amarth et les Insus me ferait marrer, rien que pour dire que j’ai écouté Amon Insus.]

Sharptone nous envoie son groupe pour qu’on le chronique et évidemment, on écrit sur l’Emmure… Parce qu’il y a du bon dans l’Emmure : une confiture mélangeant du KoRn au niveau du groove et du Slipknot au niveau de la hargne vocale, donc c’est goûtu.

Qu’est-ce qui empêche de jumper avec l’Emmure ? Rien ! Si, l’intro à la structure un peu incompréhensible, « You asked for it », typée metalcore. La suite nous amène dans l’univers coloré d’une rencontre entre Limp Bizkit et Manson dans « Shinjuku Masterlord ». Idem à la fin de l’album avec « Derelict » auquel s’ensuit « Gucci Prison » dans le monde de Faith no more et Deftones. Pour résumer, c’est un peu la manière de construire un album selon Emmure : un morceau « long » (je relativise la notion de longueur avec le morceau le plus long, le dernier de cet album, qui tient en haleine pendant 3’56) et un très court qui sert de transition.

Clairement, on est dans le gros son qui dégueule, servi par une production soignée dans ce sens, mais sans rendre les fioritures anecdotiques : un « Smokey » ne serait rien sans cet aspect progressif et violent, mais pas davantage sans cet enchevêtrement d’harmoniques et de sons synthétiques.

Par contre, même si elles sont bien ré-exploitées, on sent nettement les diverses influences, flagrant sur « Flag of the Beast ». Et bizarrement, c’est bien vu, parce que d’une part ça passe sans souci, d’autre part ça remet au jour des idées par forcément exploitées de manière optimale à l’époque de leurs origines.

L’album se finit sur deux morceaux qui vont davantage chercher dans le Thrash et le Death, les mêlant avec du –core.

Le groupe du Queens (NY) est un peu à l’image de cet album : neuf et pas neuf à la fois. Fondé en 2003, il ne reste que le chanteur d’origine, les autres membres étant nouveaux venus depuis 2016.

Si son artwork est franchement naze et pas inspiré, c’est un album varié et puissant qui a su faire la synthèse d’influences pour un rendu enthousiasmant. En bref, pour un pogo en bonne et due forme, foncez sur l’Emmure : cet album en vaut le coup – mais pas le cout si l’on considère que seules trente minutes de ce « LP » ne permettent pas de contenter le bourrin en vous.

A écouter en se faisant un revival 90’s, voire 80’s si vous vous demandez qu’est-ce qui pourrait sauver l’Emmure…

Tracklist:
1. You asked for it (1:32)
2. Shinjuku Masterlord (3:09)
3. Smokey (2:01)
4. Natural born Killer (2:38)
5. Flag of the Beast (3:24)
6. Ice Man Confessions (2:12)
7. Russian Hotel Aftermath (3:01)
8. Call me Ninib (2:12)
9. Major Key Alert (1:21)
10. Turtle in a Hare (2:25)
11. Torch (2:32)
12. Derelict (1:10)
13. Gucci Prison (3:56)

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