Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Décidément, il n’y a que la musique qui est capable de transformer les kilomètres en riffs et de nous faire croire que Québec City se retrouve en Allemagne.
Depuis maintenant dix ans, les Québécois d’Ültra Raptör nous déversent leurs riffs vénéneux au moyen d’un speed metal qui rappelle de suite la vague Allemande des speedos des mid eighties.
Deuxième full length après l’excellent “Tyrants” (2021) auxquels on peut rajouter l’EP éponyme de 2018, ce “Fossilized” a déjà le mérite de ne trahir ni la musique du groupe, ni le genre proposé !

Non, ici, on parle de speed metal, celui des premiers Helloween (époque “Walls of Jericho”), du Running Wild de “Death or glory” ou de l’Angel Dust d’“Into the dark past”.
Bien sur, on a également le droit d’utiliser quelques comparaisons avec les Ricains de Savage Grace ou de Riot époque “Thundersteel”.
On situe mieux ?

Parce que notre quintet, directement venu du pays de l’Hiver et des caribous, ne lésine pas sur les riffs et les tempos relevés pour illustrer leurs propos : les deux guitaristes rivalisent de talent pour proposer du riff et du solo de malade, la section rythmique est en alerte constante et le chanteur, sorte de Romme Keymer (chanteur d’Angel Dust sur “Into the dark past”, ex-Risk), y va de ses vocaux bien directs pour mieux accentuer le propos.
Bref, on se croirait replonger en Teutonie des mid eighties, le tout avec une production bien puissante qui donne la part belle aux guitares.
Ültra Raptör a beau avoir changé de guitariste l’an dernier, Romano « Zoltan Saurus » Kis-Rabata (Hatalom) remplaçant le Bulgare Stanislav « Nick Rifle » Stefanovski (The Lightbringer, Цар Стангра, ex-Angelfall, ex-Phosphorus), ils ont réussi à sortir le digne successeur du pourtant déjà excellent « Tyrants », chose remarquable lorsqu’on sait qu’il est souvent difficile de confirmer après un excellent premier album.

En neuf titres auxquelms ont peut rajouter l’interlude instrumental et aérien “Le voyageur d’Oort”, Ültra Raptör nous revisite une conception totalement old school du speed metal qui doit autant à la NWOBHM (entendez-vous les quelques réminiscences très Iron Maiden sur “Bitter leaf”, le côté plus Judas Priest sur “Fossilized” ?) qu’à la furie des groupes énervés de l’Allemagne des mid eighties (on est même surpris de trouver un côté très Scorpions époque “Love at first sting” sur “Down the drain”).
Une chose est sure, dans la majeure partie de l’album, ça va vite, voire très vite et ça ne confond pas vitesse avec précipitation : tout est précis, millimétré tout en conservant un côté “urgence” et spontané des plus salvateurs.
Et même les titres les plus mid tempos (“Hard’n’ fast”, “Face the challenge” en tête) se montrent percutants. Du grand art !

Et bordel, que tout ça fait du bien.
Hautement conseillé à tout amateur de vitesse !

Tracklist :

Fossilized (4:08)
Spinosaurus (3:55)
Hard ‘N Fast (4:19)
Living for the Riff (4:14)
Bitter Leaf (4:40)
X-Celerator (Feel the Power) (3:58)
Pterö-Ranger (4:09)
Down the Drain (4:54)
Le voyageur d’Oort (Instrumental) (1:10)
Face the Challenge (5:11)

 
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Chronique “Tyrants”