Vígljós – Tome II: Ignis Sacer

Le 19 septembre 2025 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • J : batterie
  • L : chant Xenos Iskalon : guitares
  • Aorrta : mellotron

Style:

Black Metal (Mélodique)

Date de sortie:

19 septembre 2025

Label:

Les Acteurs de l'Ombre Productions

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6.5/10

Les seules limites sont, comme toujours, celles de la vision.” James Broughton

Jamais je n’avais trouvé cette citation aussi parlante dans le milieu artistique. Avec l’avènement des réseaux sociaux dans le paysage musical, on se rend compte de plus en plus que faire de la bonne musique n’est plus un critère de sélection en soi. Il faut désormais faire du visuel, de la visibilité même. Maintenant, on regarde le nombre d’écoutes sur Spotify, on regarde les vues sur YouTube, etc. Quid de la qualité de la musique ? Eh bien, s’il serait idiot d’avérer que la musique n’est pas toujours de bonne qualité dans le milieu mainstream, ni dans ce processus global qui consiste à partir à la chasse aux statistiques, on se rend compte parfois, de l’avis des auditeurs, que la musique n’est pas forcément le choix numéro un des partenaires. A titre personnel, étant moi-même musicien, je comprends un peu cette volonté de devoir faire une communication démesurée pour palier au fait que la musique ne suffisent plus, et qu’il faille avoir une identité visuelle propre, mais une grande part de moi, nostalgique et idéaliste, aimerait quand-même que l’on aime plus ma musique que ma beauté naturelle dans un clip (je blague). N’oublions pas que la première chose que l’on fait naître dans un projet, c’est la musique. Avec évidemment une identité propre qui sert de fondations, mais la musique est le premier pas vers la reconnaissance. Et je sais qu’il fut une époque où, les réseaux sociaux n’existant pas, il y avait tout un processus underground dans le metal qui consistait à se servir des outils discrets pour se faire passer de la musique, qui permettait de se concentrer dessus et non sur le visuel. D’ailleurs, j’ai du mal à savoir quel est le premier groupe qui a tout misé sur le visuel en premier. En tout cas, fort de ce constat, nonobstant le fait qu’on en est là à ce jour, que faire ? Est-ce une bataille perdue ? Est-ce quelque chose que l’on peut inverser, une tendance bancale qui finira par mourir lentement ? Ou est-on condamné à porter haut plutôt que de chanter haut ?… Ne vous détrompez pas, pour au moins un de mes projets, je suis bien entendu d’accord avec ce sacrifice. Mais pour les autres, je sais que je demeurerai toujours un amoureux profond et sincère du metal underground, celui qui décide de ne pas être mis en lumière comme il le devrait, mais qui garde cette ombrage qui lui permet de faire une musique sincère. Au moins. Parce qu’on fait d’abord et avant tout de la musique pour soi-même, pas pour les autres. La musique est un pansement. Pourquoi je vous bassine avec cet état d’âme ? Parce que ce jour, je suis amené à faire la chronique d’un projet chez les Acteurs de l’Ombre Productions qui, pour une fois, n’a pas l’air de faire l’unanimité alors que tout est fait pour le mettre en avant en communication et visuellement. Au détriment de la musique ? Cela, nous le verrons ci-contre. Je vous présente donc ce jour, en release du jour, Vígljós et son deuxième album nommé « Tome II: Ignis Sacer« .

S’agissant du groupe, ce qui frappe en premier se situe sur le concept qui fit naître le groupe qui nous vient de Bâle, en Suisse alémanique. Un concept qui se situe autour de l’apiculture, de la vie des abeilles et des maladies qui viennent de tout ce qui est agriculture ou Nature. Ce n’est tout de même pas inintéressant sur le papier ! Moi qui adore les concepts chiadés et qui sortent de l’ordinaire, au moins là-dessus, je suis servi ! D’ailleurs, j’ai acheté peu de temps après l’annonce de la sortie de « Tome II: Ignis Sacer » le premier album sorti en 2024 nommé « Tome I: Apidæ« . Le premier album, en traduction latine, faisait d’ailleurs bien référence à l’apiculture (au Moyen-Âge au regard des costumes des musiciens), alors que ce deuxième album peut se traduire par « feu sacré ». Toujours est-il que pour une formation qui existe depuis « seulement » 2023, avec des musiciens dont je connais aucun groupe en parallèle de Vígljós, l’ascension est belle ! Et donc prometteuse sur le papier. Musicalement, le premier album m’avait plu, j’ose donc croire que ce deuxième méfait sera du même acabit. Ou en mieux ! Nous verrons cela. En tout cas, les costumes des musiciens ont subi quelques quolibets bien regrettables, qui traduisent bien l’indélicatesse et la brutalité des réseaux sociaux… On peut débattre de ce que devient le black metal, sans aucun souci ! Mais je vous assure, vous qui vous moquiez idiotement, que vous perdriez à l’échange.

Nous disions donc que Vígljós base son concept autour de l’apiculture au Moyen-Âge. Il allait donc de soi que la pochette allait suivre le même chemin. Là où la pochette du premier album copiait allègrement, ou reprenait une pochette du groupe Sunn 0))), au moins le deuxième semble se parer d’un visuel qui me semble plus authentique, sinon moins copié. Fait par Adrian Smith dont on doit notamment les pochettes de Debauchery que j’adore, c’est tout de même étonnant de voir l’écart entre les deux groupes ! Mais passons. Cet artwork aborde une couleur sympathique, sur des tons « céréaliers » et très raccord avec l’univers artistique, plus en accord en tout cas que la pochette violette du premier. On peut y voir les fameux apiculteurs, qui font une sorte de procession dans un champ de blé avec un encensoir. Cette symbolique n’est à mon avis pas innocente car les agriculteurs à cette époque remerciaient Dieu pour la bonne récolte, notamment à la période des Cendres, et j’y vois ici un double sens : la fumée de l’encensoir qui a donc cette connotation religieuse mais aussi purement agricole, car la fumée éloigne les abeilles quand on veut accéder à la ruche. J’aime les doubles sens potentiels ! Ensuite, il ne nous aura pas échappé qu’au-dessus et en dessous du blé s’agglutinent des corps ou des esprits macabres, ou des formes démoniaques dans les cieux. Je pense aussi qu’il y a un double sens : ces présences mortuaires sont une représentation de la dangerosité des cultures de l’époque, avec de multiples maladies dues aux récoltes frelatées (ergotisme, brucellose, etc.) que l’on connait bien en France avec l’affaire du pain maudit de Pont Saint Esprit par exemple ; et d’une attaque démonique contre les croyances. C’est donc un artwork qui plante très bien le décorum général, puisque le nom des morceaux est en lien avec tout cela, et en plus c’est plein de double sens dans la représentation. L’intérieur de la jaquette est du même ressort avec même une citation d’Albert Hoffmann, chimiste suisse qui a découvert le LSD (cela ne s’invente pas) et quatrième de couverture qui montre selon moi l’envers du décor métaphorique de la pochette, à savoir un blé frappé d’ergotisme et un sol desséché. En cela, par l’originalité du concept autour de Vígljós et de surcroit, de l’album « Tome II: Ignis Sacer« , il allait de soi qu’il y aurait matière à faire quelque chose de cool ! C’est parfaitement le cas ici. Contrat rempli ! Petit bémol toutefois : le titre de l’album est écrit beaucoup trop petit. Pensez aux myopes enfin !

Vous vous souvenez de mon introduction ? Sur le côté visuel au détriment de la qualité musicale. On est en plein dedans parce que j’ai mis plusieurs écoutes à comprendre deux choses dans le cas de Vígljós. La première, qui sera détaillée ici, concerne la musique. La communication avait été faite sur la qualité musicale du projet suisse, et le dirigeant du label s’était même épanché sur le cas du groupe en parlant de gros coup de cœur personnel. En soi, c’est hyper vendeur ! Mais alors, pourquoi se retrouver avec un black metal mélodique aussi simple dans sa conception ? Cela reviendrait à dire un bête « tout cela pour cela ? ». Alors, attention ! Je ne suis pas en train de dire que la musique est mauvaise, loin de là ! Mais compte tenu de la communication faite par le label autour de ce projet, digne de Houle à leurs débuts, je m’attendais vraiment à un truc sensationnel. Il n’en est rien, Vígljós propose un black metal qui est selon moi mélodique mais qui souffre de quelques errances notamment sonores qui passent difficilement. J’y reviendrai en bas. La composition est intéressante, les riffs sont variés, la rythmique est linéaire et basique, rappelant donc le black metal traditionnel et brut, et c’est ce qui m’a perdu pendant au moins deux écoutes. Je trouve qu’il y a une dissonance flagrante entre l’intention mélodique – qui est purement théorique – et les fondations plutôt old school sur le plan composal des morceaux. Il n’y a pas tant de brisure rythmique, la batterie sonne d’une manière constante et clinique, sans s’amuser de plusieurs variations pourtant inhérentes à des riffs guitares mélodiques. Je note néanmoins que pas mal de morceaux fonctionnent bien et paradoxalement, j’ai beaucoup plus accroché aux pistes minimalistes comme « The Rot » par exemple. Comme quoi, quand on fait trop dans le sophistiqué au détriment de l’authenticité, on s’égare… Après, je ne suis pas spécialement dérouté par l’écart entre le concept ultra calibré et la musique finalement assez sobre, j’aurais vu à la rigueur quelques arrangements plus ambiants mais au final, cela me sied comme cela. Le groupe m’évoque beaucoup (et ce n’est pas un hasard) le groupe Ergotism qui faisait exactement pareil et qui arrivait à transcender mes sombres oreilles. Il est probablement question de mettre en exergue la noirceur qui régnait à l’époque de ces maladies liées aux cultures et il va de soi qu’une musique black metal est une illustration sans risque particulier. En tout cas, en première(s) écoute(s), je dirais que c’est un album qui promettait pas mal sur le papier, mais qui s’avère être une sortie intéressante sans plus. Je note que le label est revenu à des fondamentaux plus old school avec cette signature, ce qui tranche avec ce qui fait la patte incontestable du label dans le paysage français, et cela m’en réjouit, mais je trouve que la musique manque un peu de cohérence. Bon, c’est une jeune formation. On va leur accorder le bénéfice du doute mais je préfère « Tome I: Apidæ« , étonnamment plus travaillé que son petit frère.

L’errance principale vient donc de la production. Là, j’avoue que je ne comprends pas. Il y a quand-même beaucoup de ratés dans le son. Ne vous méprenez pas, j’adore tout ce qui est « raw« , si vous suivez mes chroniques vous le savez par ailleurs. Mais ici, quand on contextualise avec la communication faite par le label, l’idée de faire un black metal mélodique qui est censé rappeler des heures sombres de l’Histoire, se parer d’une production aussi brouillonne me laisse pleinement perplexe. L’intention « raw » découle d’une démarche normalement personnelle, anticonformiste et allant vers une saleté volontaire. Or, je vois mal Vígljós faire intentionnellement cela, on dirait plutôt une erreur de casting. Parce que je ne connais pas le gonze derrière le studio qui a enregistré, mixé et masterisé « Tome II: Ignis Sacer« , mais j’imagine qu’il a un minimum de formation (que ne fut pas ma stupeur quand j’ai découvert qu’il s’agissait de Marc Obrist de Zeal & Ardor !) et qu’il a donc suivi les recommandations du groupe. Mais alors, si c’est le cas… Pourquoi ? Sincèrement, pourquoi ? Parce que si la volonté est de faire un son raw, autant aller jusqu’au bout de la logique, et ne pas tenter un hybride maladroit et raté. Pour vous détailler plus ce qui ne va pas à mon sens dans la production, vous avez pêle-mêle une batterie (programmée ?) extrêmement mal sonorisé, avec une grosse caisse beaucoup trop mise en avant, une caisse claire itou, le tout parvenant à l’exploit de parfois couvrir les guitares. La basse est aussi trop mise en avant à mon gout, et ce même si l’on part du postulat que le groupe officie dans un black metal mélodique et qu’il faut que la basse ait un rôle plus prépondérant qu’une simple accompagnatrice rythmique. Le mellotron, on ne l’entend pas beaucoup, et c’est dommage parce que c’était un peu LE truc en plus dans la musique. Et le chant… Bon, on en parlera plus bas. Quoiqu’il en soit, mon analyse pourrait être corréler avec le contexte d’un label qui nous avait habitué à des productions plus « modernes », et un black metal plus atmosphérique dans l’ensemble. Mais je pense qu’il ne faut pas tomber dans ce piège, et qu’il faut imputer cette erreur manifeste de production au groupe qui a pêché par inexpérience ou par naïveté. En résumé, cet espèce d’entre-deux sonore entre le raw et le propre ne fonctionne pas du tout ici, et c’est dommage.

Dans l’ensemble, si l’on fait fi de cette horrible production, la musique de Vígljós est intéressante. Maintenant, il demeure une véritable interrogation pour moi : pourquoi avoir mis autant de moyens dans la communication autour de ce projet sur les réseaux sociaux pour un rendu aussi moyen ? La réponse vient selon moi directement de mon introduction : pour le visuel. Vígljós est un groupe qui est probablement taillé pour le live, avec des costumes originaux, un concept quasiment unique (d’autres groupes comme Tabernis a posteriori et They Came From Visions l’ont fait, merci Facebook !) et qui, dans les propos alambiqués du label, « est fortement influencé par les protagonistes norvégiens de la deuxième vague de Black Metal, Darkthrone, Immortal et Burzum, pour n’en citer que quelques-uns. Vígljós mélange le son du Black Metal des années 90 avec des nuances de synthé, de tremolo picking, de riffs et de rythmes légers de rock’n roll, le tout soutenu par des passages atmosphériques de mellotron. » Bon. Honnêtement, si c’est cela le son des années 90, alors il y a quelque chose qui m’échappe. Je n’ai en tout cas pas retrouvé la magie de cette époque, et j’ai du mal à percevoir en quoi le groupe suisse réveillerait les nostalgiques du genre. Le son des années 90 n’est en aucun cas un son aussi brouillon, il dégageait certes quelque chose d’ancien, mais delà à s’aventurer dans une comparaison aussi fallacieuse, je trouve cela presque malhonnête sur le plan intellectuel. Après, que le visuel devienne hélas une prérogative pour être signé sur un label, si à titre personnel je le déplore, je peux comprendre que l’on se mette à l’époque moderne et manifestement, Vígljós fera des concerts, critère important de sélection pour qu’un label rentre dans ses frais. Ainsi, si Vígljós n’est pas un groupe mauvais en soi, loin s’en faut, il faudra tout de même à l’avenir corriger pas mal de choses pour le mettre officiellement sur ce fameux piédestal que les Acteurs de l’Ombre Productions ont voulu pour eux. Le chemin est encore long avant le sommet comme on dit, et pour l’instant, je pense que Vígljós ne mérite pas autant d’apparat de la part du label. C’est un groupe intéressant, mais qui est en milieu de roster quoi.

La faute par ailleurs à un chant… Malaisant. J’ai mis du temps à chercher le mot idoine pour décrire ce que je ressens, étant moi-même chanteur. Je vais vous raconter une anecdote : j’écoutais l’album dans ma voiture, ma fille de huit ans était à l’arrière. Rodée, avec un père comme moi qui la biberonne malgré elle au metal extrême, en général elle divague dans ses pensées et écoute la musique, et surtout commente rarement. Là, quand « Tome II: Ignis Sacer » a retenti et que dès les premières secondes, ce… Cri s’est fait entendre, ma fille a sursauté et m’a demandé « mais… C’est quoi ça ??? » Bonne question ma chérie ! Ceci est censé être du chant metal. Malheureusement, cela s’apparente plus à un cri de jouissance ou à un truc bizarre entre l’extase et la transcendance. Il fait faire le distinguo entre deux types de chants qui résonnent dans l’album : un chant black metal classique, en technique high scream, avec un son guttural finalement peu retouché et old school, qui fonctionne bien, malgré l’errance sonore générale ; et ce truc. Incompréhensible. J’ai une hypothèse : à mon avis, le chanteur a voulu reproduire une sorte de transe chamanique, à mettre en lien avec ce côté démoniaque qui transparait de la pochette et cette métaphore avec l’ergotisme. Mais alors, cette théorie, je suis allé la chercher loin ! C’est vraiment histoire d’avoir une explication rationnelle. Et le pire est que d’autres groupes ont fait ce genre de chant étrange, des groupes connus comme Shining, des moins connus comme Lethvm ! Mais la différence est très simple : ils y ont cru. Leurs chants a quelque chose de profondément cathartique, qui ne semble pas spécialement calculé. Or, dans le cas des suisses, on sent que c’est réfléchi, préparé. Et c’est là le problème : ce type de chant ne fonctionne que s’il est spontané. Voilà peut-être une des explications possibles à pourquoi je le trouve catastrophique. Encore une fois, pourquoi le label a choisi de produire cet album avec un chant aussi mauvais ?… Il y a des voies qui sont impénétrables dans le milieu artistique manifestement… En tout cas, si la partie classique en high scream est bonne, l’autre partie devrait définitivement disparaître. C’est ni fait, ni à faire.

 Bon ! Il fallait bien que cela arrive un jour. Après un quasi sans-faute de la part du label les Acteurs de l’Ombre Productions, on s’achemine, pour conclure, vers une première déception. « Tome II: Ignis Sacer » est le deuxième album des suisses alémaniques de Vígljós. Basé sur un concept global très intéressant pour les plus curieux d’entre nous, notamment ceux comme moi qui sont férus de Moyen-Âge et des grandes maladies d’époque, le groupe coche toutes les cases visuelles pour être signé sur un label, c’est incontestable. Et ceux qui se sont moqués idiotement des costumes, je les conchie. En revanche, sur le plan musical, il n’y a rien selon moi qui justifie que le projet soit autant mis en avant. La musique black metal (mélodique ?) est intéressante, pas spécialement prometteuse mais surtout dispensable. La faute à une errance incompréhensible d’un point de vue sonore, au regard du gars qui a produit l’album, et au niveau du chant qui mériterait quand-même une refonte complète. Les riffs ne sont pas dénués d’intérêt, loin de là ! Mais ces deux maladresses majeures que sont le chant et la production (années 90 ?… Ah bon ?) ne permettent pas au projet d’être mis autant sur un piédestal. Il y a trop de brouillons à corriger pour justifier que le projet soit aussi mis en avant. Mais à voir en concert ! Car je suis persuadé que Vígljós est plus un projet live que studio. Peut-être viendrai-je à Nantes pour leur concert.

Tracklist :

  1. Sowing 02:24
  2. A Seed of Aberration 06:42
  3. The Rot 06:02
  4. Claviceps 05:16
  5. Delusions of Grandeur 07:23
  6. Decadency and Degeneration 06:02
  7. Harvest 07:04
  8. Fallow – A New Cycle Begins 01:57

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