Der Weg Einer Freiheit – Innern

Le 12 septembre 2025 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Nikita Kamprad – Guitare, chant
  • Nicolas Rausch – Guitare
  • Alan Noruspur – Basse
  • Tobias Schuler – Batterie

Style:

Black Metal

Date de sortie:

12 septembre 2025

Label:

Season Of Mist

Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10

 

Voilà plus d’une quinzaine d’années que Der Weg Einer Freiheit fait valoir ses arguments sur la scène black et j’avoue ne jamais vraiment m’être penché sur leur cas jusqu’à présent… Mea culpa, mais il faudrait plusieurs vies pour écumer tout ce que la scène metal, au sens large, nous livre ! Alors, à l’occasion du 6ème album studio des Teutons, je décide (enfin) de franchir le Rubicon… Ou le Rhin plutôt, voire le Main, pour découvrir ceux que nombre de mes connaissances présentent comme un put1 de bon groupe clairement sous-estimé et qui mérite une reconnaissance digne de leur immense talent… Rien que ça !

« Innern », qui dans la langue de Goethe signifie intérieur, propose six morceaux pour un peu plus de quarante-trois minutes d’écoute, ce qui, si l’on retire l’intermède musical de deux minutes que constitue « Finistère III », donne une moyenne légèrement supérieure à huit minutes par titre, de quoi laisser libre court à l’inspiration et à la créativité pour assombrir les sillons de ce nouvel album.

« Finistère III », puisque je l’évoque, troisième du nom car il est le titre d’un précédent opus du groupe sorti en 2017 et que l’on retrouve également dans sa deuxième déclinaison sur l’album « Noktvrn » paru en 2019, se veut un intermède musical à l’ambiance quelque peu dépressive ; le piano au tempo lent baigne l’auditeur dans un bouillon de tristesse et de désarroi profond et ne laisse entrevoir aucune issue positive, enfin, s’il y en avait une, je suis passé à côté sans m’en apercevoir.

Les cinq autres titres nous offrent des compositions riches, affutées et bien mises en valeur grâce à une production de (deutsche) qualité, signe d’un travail peaufiné et abouti et fruit de l’évolution du groupe qui a gagné en maturité si l’on en croit les déclarations de son leader Kamprat. Il faut prendre le temps de s’arrêter sur les textes pour ressentir pleinement l’ambiance qui se dégage de ce nouvel opus ; à l’exception de l’usage de l’Anglais sur « Forlorn », ils sont interprétés dans leur langue natale, qui, il faut le reconnaitre, alliée au côté guttural, s’avère un antidote efficace à l’hymne à la joie. Les textes sont poignants et visitent la part obscure qui sommeille en chacun d’entre nous : la souffrance, la solitude, le silence, le désespoir, les tourments de nos âmes impures qui se sont éloignées du chemin, de la lumière, mais avec parfois une forme d’espoir, de renouveau, qu’« Eos », le premier titre dévoilé deux mois avant la sortie de l’album, laisse apparaitre à travers la voix de Kamprat tout droit sortie des entrailles de la terre, tel un jaillissement salvateur.

Sur le plan musical, chacun ira de son constat et de son expertise ou de l’approche qu’il a du black ! Avant-gardiste diront les uns, post black argueront les autres, là où certains verront quelques touches atmosphériques voire progressives ! Me concernant, « Innern » constitue une sorte d’osmose naturelle et parfaite entre un black metal dans tout ce qu’il a de plus implacable, qui te secoue la carcasse, s’en empare et la tourmente avec violence, et un post black subtil favorisant des moments plus introspectifs qui pourraient te laisser entrevoir un répit dans les moments de souffrance mais dont l’ambiance perpétuellement sombre te laisse finalement prisonnier de tes angoisses, le trop peu d’espoir entrevu ne réussissant pas à s’imposer et te faire sortir la tête du seau. « Marter » comme « Eos » débutent calmement, montant en puissance progressivement pour exploser tel un cri du cœur que l’on a trop longtemps contenu, dont l’intensité n’a d’égal que la profondeur dans laquelle il a pris toute sa force et sa rage. Sur la deuxième partie d’« Eos », la mélodie, qui semble s’inspirer ou revisiter l’emblématique « Sarabande » d’Haendel, est tout bonnement sublime conférant un côté épique à l’ensemble. « Fragment » reste sur un tempo lent apportant une ambiance planante accentuée par la voix claire qui t’embarque durant la moitié du titre dans une spirale qui pourrait paraitre positive avant que la machine ne s’emballe et ne balaie toute forme naissante d’espoir. « Forlorn », morceau qui vient clore l’album, figure un peu dans ce registre avec également une première partie calme et plutôt atmosphérique précédant un regain d’intensité musicale avant de retomber dans un final en apesanteur, à la fois bouleversant et favorisant l’introspection, imageant à merveille le titre de cette galette, que les amateurs de groupes comme Haraki For The Sky ou encore Wolves In the Throne Room apprécieront à sa juste valeur !

Après l’écoute de cet album, je comprends mieux les recommandations de mon ami Jean « Der Lehrer » qui avait interviewé le groupe lors de l’un de ses derniers passages dans la capitale des Gaules et qui les appréciait particulièrement. De là-haut, nul doute que tu dois te délecter de cette nouvelle sortie et qu’elle aurait été un indéniable sujet de conversation lors d’une de nos rencontres, discussion que nous aurons un jour, je l’espère ! En attendant, jetez donc une oreille sur ce bijoux venu d’outre-Rhin, vous m’en direz des nouvelles !

 

Tracklist :

  1. Marter 09:24
  2. Xibalba 10:07
  3. Eos 07:30
  4. Fragment 06:24
  5. Finisterre III 02:00
  6. Forlorn 07:44

 

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